L'automne pointée le bout de son né et le soleil se couchait doucement derrière l'horizon, laissant les derniers rayons de soleil entrelacer les feuilles qui rougissaient par le changement de saison. Il était tard, la patrouille de Camelot faisait ses rondes comme à son habitude dans la forêt avoisinante. Tout était très calme depuis la disparition de Morgane un an plus tôt, n'en déplaise aux chevaliers qui passaient plus de temps à plaisanter. Gauvain et Elyan discutaient de la dernière partie de dés, le gagnant n'était toujours pas désigné, histoire de tricherie apparemment. Sur le chemin du retour, Léon, le seul chevalier qui gardait son sérieux, même s'il esquissait un léger sourrir, scrutait les alentours. Il apperçu entre les arbres une carriole retournée. Il s'approcha au galop bientôt suivi par ses deux frères d'armes. C'était une scène d'horreur, tout était éparpillé sur une dizaine de mètres, du sang, des flèches et au sol, gisait quatre corps, trois hommes et une femme. Les chevaliers s'empressèrent de descendre de leurs montures, et de vérifier leur état de santé. Malheureusement la jeune femme était la seule qui avait encore un pouls, les hommes n'avaient pas eu autant de chance. Gauvain la porta avec délicatesse et s'empressa de la mettre sur son cheval. Puis les chevaliers rentrèrent rapidement au Chateau de Camelot, soigner la jeune blessée et prévenir le Roi Arthur.
Elyan et Léon allèrent prévenir Arthur de l'incident de la roulotte, peut être des Saxons, ou simplement des voleurs. Quant à Gauvain, il se dirigea directement vers la demeure de Gaius et y entra avec fracas. Par chance, Merlin et Gaius étudiaient encore à cette heure tardive. Gauvain installa la jeune fille sur le lit de Gaius et lui expliqua ce qui s'était passé.
Gaius examina le corps inerte. C'était une jeune fille brune d'une vingtaine d'années. Ces vêtements laissaient croire que ce n'était qu'une simple paysanne. Avec cet accident, ils étaient souillés, déchirés et plein de sang. Une grosse tâche au niveau du bas ventre inquiétait davantage le médecin. Merlin avait, pendant ce temps, fait chauffer de l'eau pour nettoyer la plaie. Quant à Gauvain, il était là, sans vraiment savoir se rendre utile. Gaius souleva la guenille de la jeune femme, laissant apparaitre une plaie profonde surement causée par une flèche. Après l'avoir nettoyée, il chercha une fiole rangée sur les étagères plus loin dans la pièce. Il déposa quelques gouttes dans la plaie et fit un bandage. Il soupira et regarda Gauvain.
- C'est tout ce que je peux faire pour elle. Nous en serons plus demain matin. Tu peux prévenir le Roi, je la garde sous surveillance.
- Merci Gaius, c'est la seule survivante, elle nous serait très utile pour en savoir plus sur cette attaque.
Merlin était resté au chevet de la jeune fille. Il lui déposait un linge humide sur son front, en espérant la soulager un peu. Gauvain retourna au Chateau tenir informé Arthur, ne sachant que faire de plus pour la blessée.
- Elle va s'en sortir ?
- Je ne sais pas Merlin, son pouls est faible, et cette blessure a beaucoup saignée. Elle est jeune, elle a malgré tout ses chances. Va te coucher, nous verrons demain matin son état.
- Si vous le permettez, je vais rester ici, si elle venait à se réveiller dans un endroit inconnu, elle risquerait de paniquer.
- Comme tu veux. Sur ce, bonne nuit Merlin.
- Bonne nuit Gaius.
Jusque tard dans la nuit Merlin prit soin de la blessée, jusqu'à s'endormir assit sur le sol, bras croisés sur le lit, la tête reposant dessus. Nul doute que le réveil serait difficile.
Quand l'aube laissa apparaître ses premiers rayons de soleil timides, la jeune fille ouvrit lentement ses yeux et scruta la pièce, sourcils froncés. Elle devinait à peine la table située à deux mètres d'elle, quelques livres étaient éparpillés dessus, un vieux coffre un peu plus loin et quelques étagères. Une maison assez modeste a priori. Elle regarda juste à côté d'elle, et remarqua le visage de Merlin encore endormi. Prise de panique elle essaya de se lever, mais un coup violent au ventre la stoppa dans son élan. Elle laissa échapper un cri de douleur entre ses dents, qui réveilla le jeune homme en sursaut. Il vit la jeune fille réveillée, hurlant de douleur. Il se leva, mis ses mains sur ces épaules et la placa doucement sur le lit pour éviter qu'elle ne se lève.
- Calmes toi, tu es en sécurité ici. Les chevaliers t'ont ramené pour qu'on puisse te soigner.
La jeune fille avait le regard grave, la douleur lui faisait tourner la tête, elle luttait pour ne pas retomber dans le coma.
- Les ... chevaliers ?
- Oui, les chevaliers de Camelot t'ont retrouvé dans la forêt hier soir.
La douleur fit place à la panique après ce que venait de lui annonçait Merlin. Elle essaya à nouveau de se lever, en vain. La douleur était bien trop forte, et Merlin qui lui sommait de rester allongé. Tout ce raffut réveilla Gaius, qui s'empressa de les rejoindre.
- Reste calme et allongée. Je suis médecin. Ta blessure est profonde. Tu as eu beaucoup de chance de t'en être sorti, reposes toi encore. Je vais chercher ce qu'il faut pour te soulager.
Gaius alla préparer une mixture ainsi qu'un peu de soupe pour que la jeune femme reprenne des forces. Celle-ci chercha la vérité dans les yeux de Merlin, ce dernier lui sourit. Elle n'avait pas vraiment le choix, elle capitula et se rallongea.
- Je m'appelle Merlin et lui c'est Gaius. Et toi comme t'appelles tu ?
- Mon nom est Elia. Où sont les hommes qui voyageaient avec moi ?
Merlin ne savait quoi répondre. Etait-il raisonnable de lui annoncer que ces amis étaient tous morts, qu'elle était la seule survivante dans son état de faiblesse.
- Je vais me renseigner auprès des chevaliers. Reposes toi.
Merlin parti donc à la recherche des chevaliers et d'Arthur. Gaius, quant à lui s'occupa d'Elia. Merlin entra en trombe dans la chambre du Roi. Celui-ci était tranquillement en train de déjeuner avec sa Reine.
- Eh bien Merlin, déjà réveillé ? Je t'ai attendu ce matin... Encore à la taverne hier soir ?
- Et bien oui enfin non... Je viens vous donner des nouvelles de la jeune fille que Gauvain nous a ramené hier. Elle s'est réveillée et elle...
- Allons l'interroger !
Arthur se leva de son siège.
- Ce n'est peut être pas une bonne idée, elle est encore faible, et elle ne fait toujours pas pour les autres.
- Nous avons besoin de savoir ce qu'il en est Merlin. Si près de Camelot, si ce sont les Saxons, ou un message de Morgane, je veux en avoir le coeur net.
- Mais ça pourrait peut être un peu attendre...
Arthur ignora complètement la remarque de Merlin et laissa Guenièvre terminer le petit déjeuné et se dirigea d'un pas franc vers la demeure de Gaius bientôt suivi par son valet. Il toqua, mais entra sans pour autant attendre une réponse. Il s'approcha de la jeune femme encore allongée et souffrante. Il la dévisagea du regard.
- Je suis le Roi Arthur Pendragon. Comment te nommes tu ?
Elle laissa échapper son nom entre deux spasmes de douleur.
- Mon Seigneur, je ne pense pas que ce soit le bon moment de lui poser des questions.
Malgré les précautions de Gaius, Arthur voulait en savoir plus.
- Qui vous a attaqué ?
- ... Je ne sais pas... Des bandits je suppose... Où sont mes compagnons ?
Arthur prit son air grave, ne dit plus un mot. Elia comprit alors qu'elle était la seule à avoir eu la chance de survivre à cette attaque. Elle laissa échapper une larme, qui glissa le long de sa joue. Mais Arthur reprit son interrogatoire.
- Des bandits dis tu... Tu en es sûre ?
- Ils étaient une dizaine, armés... d'arcs et de dagues... Ils voulaient notre or... et puis ils...
Elia avait de plus en plus de mal à parler.
- Ca suffit Sir ! Laissez là donc se reposer. Elle aura tout le temps de répondre à vos questions une fois remise sur pied !
- Vous avez raison Gaius, excusez-moi. Prenez soin d'elle.
Arthur sortit de la maison de son valet, laissant Elia à son triste sort. Elle continua à fixer le plafond comme pour se concentrer de ne pas lâcher une larme de plus qui commençait à perler au coin de ses yeux. Gaius avait fini les soins de la jeune fille, du coup il demanda à Merlin de l'aider à manger un peu pour qu'elle puisse reprendre des forces. La soupe était prête. Il en versa un peu dans un bol et s'assit à côté d'Elia.
- Il faut que tu manges, ça te fera du bien.
Elia baissa le regard comme pour montrer sa réponse négative.
- Tu verras les soupes de Gaius sont très bonnes... Et puis tu sais comment sont les personnes âgés si on refuse de manger leur repas.
Un petit sourire apparu sur le visage de la jeune femme après cette boutade. Elia fixa Merlin droit dans les yeux, n'y trouva que de la gentillesse et de la compassion. Elle lui tendit la main pour qu'il l'aide à se redresser. Quand leurs mains se rencontrèrent ils ressentirent une sensation qu'aucun d'entre eux n'avaient jamais ressenti auparavant. C'était une sensation brûlante mais douce... Un frisson parcouru l'échine de la jeune fille, son coeur battait dans ses tempes, sa respiration s'accéléra comme si elle avait retrouvé un nouveau souffle. Ses deux mains ne voulaient plus se quitter. Cependant, c'est Elia qui se força à retirer sa main la première. Elle baissa les yeux pour éviter toutes questions gênante, ne sachant pas si Merlin avait ressenti la même chose qu'elle. Ce dernier ne dit aucun mot, reprit sa bonne humeur habituelle et aida la jeune fille à manger son repas.
Dans un premier temps, merci de vous êtes plongé dans ma fic. J'espère que le début vous à plus, si c'est le cas, ne pas hésitez à mettre un p'tit comm', ça fait toujours plaisir et ça motive à écrire la suite ! Merci :)
