Informations :

Voici une nouvelle histoire de ma part. Je n'abandonne pas Au-delà des sacrifices, mais j'avoue bloqué totalement à cause de cette histoire-ci qui imprègne totalement mon cerveau. J'ai donc décidé de coucher sur papier ce qui envahit mon imagination. Le rythme de publication sera sans aucun doute assez rapide durant Juillet Aout et plus lent lorsque l'école reprendra.

Résumé

Le chemin au clair de lune

Parfois, un petit détail peut changer beaucoup de choses. Et si la bataille finale avait eu lieu un soir de pleine lune ? Comment ce petit détail a pu changer absolument tout ce que nous connaissons ? Suivez le périple d'Harry sur un chemin qu'il n'avait pas du tout prévu

Divers

Je vous rappelle que je ne possède pas les droits sur Harry Potter qui appartient à JK Rowling. Cette histoire mettra en scène un couple homosexuel masculin, si vous n'aimez pas, passer donc votre chemin où lisez jusqu'à l'avertissement au choix. Je vous souhaite à tous une bonne lecture.

Attention il s'agit d'une version sans béta. Il reste certainement des fautes d'orthographe, grammaire et ou conjugaison. Je m'en excuse d'avance.


How to save a life

Where did I go wrong, I lost a friend
Somewhere along in the bitterness
And I would have stayed up with you all night
Had I known how to save a life

The Fray


Harry se dirigeait vers la clairière où Voldemort se trouvait. Il serrait dans son poing la pierre qui lui avait permis de voir ses parents quelque instants. Il savait que dans une poignée de minutes, il serait mort. Il se rendait de son plein grès auprès du plus grand mage noir de tous les temps comme se proclamait lui-même Voldemort.

Il entendit des bruits de pas s'approcher de lui, mais les mangemorts ne semblaient pas le voir. Harry se rendit compte qu'il portait encore sur lui la cape de son père. Soupirant et prenant son courage à deux mains, il décida d'ôter la cape pour permettre aux suivants du Lord de le voir.

Le mouvement fut rapide, fluide. En un instant Harry Potter apparu aux yeux des deux mangemorts présents. Ou plus précisément un mangemort et Fenrir Greyback dans sa forme de Loups. Harry frissonna à cette vision. Il savait qu'il s'agissait d'un soir de pleine lune, Remus Lupin avait combattu sous sa forme de Loups lui aussi, mais Harry n'avait pas envisagé la possibilité que Greyback soit présent dans la clairière.

Un sourire carnassier sembla un instant animé le visage du loup. Harry se demanda un instant si Greyback n'aurait pas dû mordre le mangemort qui l'accompagnait. Voyant la stupeur sur son visage, Bellatrix, qui accompagnait Greyback se mit à rire.

« Oh, ainsi bébé Potter a eu le cran de venir. Je n'aurais pas cru. Dis-moi mon petit Harry, que penses-tu de mon animal de compagnie ? »

Fenrir grogna violemment à l'évocation de ce statut d'animal de compagnie, montrant clairement son désaccord et s'approcha d'Harry. Le jeune sorcier n'osait pas bouger. Il ne pouvait pas se défendre, sa baguette était restée dans sa poche arrière puisqu'il se rendait ici dans l'intention de se rendre. Il prit une profonde inspiration, en tentant au mieux de taire la panique qui montait en lui et prit la parole.

« Je pense que ton maitre veut me voir vivant. Je suis là. Allons-y. »

Bellatrix se mit à rire rejetant sa tête en arrière, envoyant valser ses boucles noires si typiques des Black.

« Oh oui Harry, mon seigneur t'attend. Mais, il ne nous a pas interdit de jouer avec la nourriture. Après tout, je n'ai pas pu terminer mon petit jeu avec ta sang-de-bourbe d'amie la dernière fois. ENDOLORIS »

Le rayon du sort frappa durement Harry qui du serrer des dents pour ne pas se mettre à hurler de douleur dès les premières secondes. Au moment où il allait lâcher et crier sa douleur, Bellatrix leva le sort.

Harry se rendit alors compte que Fenrir était désormais à sa hauteur. Le loup-garou aux poils gris et noirs n'avait rien de beau. Ses dents jaunes étaient visibles à travers ses babines retroussées dégoulinantes de bave. Son haleine fétide envahissait les sens d'Harry qui peinait à reprendre son souffle après le sort de torture. Ses yeux montraient une lueur meurtrière et d'anticipation purement humaine, et à cet instant, Harry comprit que Greyback avait dû consommé une potion Tue-loup pour cette bataille. Afin de faire de plus de victime possible sans aucun doute, tout en gardant sa lucidité pour le combat, afin de ne pas blesser les mangemorts.

« Coucher le toutou. » dit sèchement Bellatrix qui visiblement n'appréciait pas l'intervention de la bête dans son petit jeu.

La tête du loup se retourna sèchement vers la mangemort et un grondement sourd et sinistre sortit de sa gueule. A cet instant, Harry aurait pu jurer qu'il y avait de la peur dans les grands yeux fous de la descendante Black et s'il devait être honnête, pour la première fois de sa vie, Harry comprenait le sentiment de Bellatrix Lestrange.

Déglutissant difficilement, Harry bougea doucement en tentant de ne pas attirer l'attention de Fenrir, mais dès l'instant où Harry se recula, l'attention de la bête se focalisa à nouveau sur lui.

Bellatrix semblait aussi perdue qu'Harry cette fois. Elle ne savait pas quoi faire. Devait-elle empêcher Greyback de « jouer » avec Potter ou pas ? Si elle intervenait il y avait de forte chance qu'elle finisse mordue par la bête. Et autant elle acceptait sans aucun regret de mourir pour son seigneur, autant elle refusait formellement de mourir salie par cette bête sauvage. Décidant que la décision ne lui revenait pas, elle appuya sur la marque des ténèbres présente sur son bras, laissant le soin à son Lord de prend la décision.

Dès qu'il a senti la marque s'activer, Greyback ne perdit pas un seul instant, et il se rua toute gueule dehors sur Harry.

Si le sort de torture avait été un supplice pour Harry, ce n'était rien comparé à la morsure que le loup lui infligea. Greyback enfonça sa gueule profondément des deux côtés de l'épaule d'Harry, manquant le coup du jeune sorcier de peu. Harry sentit les dents du loup s'enfoncer facilement dans sa chaire, comme un couteau coupant du beurre. Après la douleur provoquée par les dents qui perçaient sa peau, ce fut une douleur atroce qui se répandit dans tout son corps. Il avait l'impression qu'on venait de chauffer son sang à haute température.

Un cri inhumain sortit de sa bouche tant la douleur était insupportable. Harry se débattait contre la bête qui avait toujours sa mâchoire accrochée à l'épaule d'Harry. Soudain tout s'arrêta brusquement et Harry se retrouva écrasé sous le poids de la bête. Incapable de respirer à cause de la pression exercée sur sa poitrine, il tenta de ramper hors du piège mortel. Dès qu'il fut à nouveau libre de ses mouvements, il s'éloigna le plus possible, rampant loin de ce qui était désormais le cadavre du loup-garou.

A cet instant, il se rendit compte qu'il éprouvait désormais une douleur intense à la tête, et levant les yeux, il ne fut pas surpris de découvrir Voldemort devant lui.

« Je te prierais d'excuser l'accueil indigne de mes mangemorts, Harry. Mais le problème est réglé. » Dit-il un sourire horrible sur son visage serpentin.

Harry se força à se redresser. Il était venu pour se rendre au mage, mais il avait encore de la dignité et il refusait de mourir à genou au pied de Voldemort. Il mourait debout. Utilisant ses dernières forces, il redressa la tête et planta ses yeux émeraude remplis de douleurs dans les yeux sombres du sorcier.

«Tu as encore le culot de me défier Potter ? Aussi stupide que ton traitre de père et ta sang-de-bourbe de mère. Tu pourras leur dire bonjour de ma part. »

Harry ne ferma pas les yeux au moment où Voldemort leva sa baguette. Il n'esquiva pas un geste quand l'incantation du sort mortel fut prononcée. Il accepta l'arrivée du rayon vert sur lui. Une unique larme glissa sur sa joue. Ainsi prenait fin la vie d'Harry Potter, porteur du morceau d'âme de Lord Voldemort.

Harry ouvrit doucement les yeux quelque instants après. Son corps lui semblait lourd et douloureux. Lentement il ouvrit les yeux. Blanc. Tout était blanc autour de lui. Une légère pointe de tristesse se fit dans son cœur. Il avait espéré que ses parents seraient présents pour l'accueillir lors de sa mort.

Il distingua une silhouette au loin qui se dessinait dans le blanc des lieux. A cet instant il se rendit compte qu'il était nu et il souhaita très fortement avoir des vêtements sur lui. Aussi vite qu'il l'avait pensé, des vêtements apparurent autour de lui.

La silhouette arrivait enfin au niveau d'Harry et le jeune sorcier reconnu son ancien directeur.

« Professeur Dumbledore. » cria-t-il assez inutilement

« Oui Harry. Je suis ravi de te voir. » Lui dit le vieux sorcier en lui offrant un sourire bien veillant.

« Que faites-vous ici ? » demanda Harry

« C'est une excellente question Harry. Je pense que j'étais la personne la plus appropriée pour t'accueillir dans ce lieu. »

Harry en profita alors pour regarder autour de lui, la brume blanche semblait se dissiper progressivement.

« Où sommes-nous professeur ? »

« Encore une question pertinente Harry, mais je dois t'avouer que je n'en sais rien. A toi de me le dire. »

Se concentrant encore plus, Harry commença doucement à identifier le lieu.

« King Cross. » répondit Harry ayant maintenant reconnu l'endroit.

« Oh, je dois avouer que le choix du lieu est excellent étant donné la situation. » répondit Dumbledore en hochant la tête.

« Quelle situation ? Je suis mort monsieur. » S'exclama Harry, pas certain de comprendre le cheminement des pensées du directeur.

« En réalité, tu n'es pas tout à fait mort. » Les yeux de Dumbledore scintillaient à l'évocation de cette information.

« Comment on peut être pas tout à fait mort professeur ? » demanda Harry, cette fois totalement perdu.

« Vois-tu Harry, en laissant Voldemort te jeter ce sort mortel, tu t'es sacrifié pour toutes les personnes qui se battent à Poudlard à cet instant. Cela en plus d'avoir détruit le morceau d'âme qui était en toi. » Expliqua Dumbledore

« Donc je suis mort. » répliqua Harry.

« Non, installons-nous plus confortablement veux-tu. »

« D'accord » répondit Harry en pensant désormais à deux fauteuils confortables. Les dits fauteuils apparurent.

« Bien, maintenant Harry, je veux que tu m'écoutes attentivement. Lorsque tu t'es sacrifié, tu as permis à tous les combattants de Poudlard de bénéficier de cette extraordinaire protection que tu avais toi-même. »

« Celle de Lily. »

« Oui. A ceci près que cette fois c'est ton sacrifice qui a permis à tous d'être en sécurité. Mais tu avais un atout que ta mère n'avait pas lors de sa mort. » Ajouta Dumbledore.

« J'avais la pierre de résurrection. » dit Harry mais la phrase sonnait plus comme une question.

« Pas seulement la pierre Harry. Tu es le maitre des reliques. »

« Mais professeur, je ne possède que deux reliques. »

« En effet, tu ne possèdes que deux reliques Harry, mais tu es le maitre de trois reliques. Rappelle-toi de ce que Ollivander t'a dit à propos des baguettes. »

« La baguette choisit son maitre, mais peu changer d'allégeance si on gagne la baguette. » dit Harry. Dumbledore approuva la réflexion.

« Et maintenant, dis-moi Harry, à qui appartient la baguette que tu as utilisée ce soir ? »

« A Draco Malfoy » dit Harry hésitant, mais ensuite le déclic se fit dans son esprit.

« J'ai pris cette baguette à Draco, mais Draco était aussi le maitre d'une autre baguette. Ce soir-là, dans la tour d'astronomie… » Harry ne pouvait pas continuer, tellement le fait était énorme pour lui.

« En effet Harry. Ce soir-là le jeune Malfoy est devenu le maitre de la baguette de sureau. En désarmant le jeune Malfoy, tu es toi-même devenu le maitre de la baguette. » Dit Albus en souriant face à l'étonnement d'Harry.

« C'est … » Harry ne pouvait pas trouver de mot pour définir son ébahissement face à cette nouvelle.

« Oui, c'est assez surprenant n'est-ce pas. »

Harry approuva d'un hochement de tête.

« Et maintenant professeur ? » demanda Harry

« Et maintenant Harry, le choix t'appartient. » répondit Dumbledore tout sourire encore une fois.

« Le choix ? J'ai le choix ? Quel choix ? » Questionna Harry totalement perdu.

« Et bien tu peux décider de traverser comme le disent les moldus, de rejoindre le monde des morts. Tu peux aussi décider de retourner parmi les vivants. »

« Simplement comme ça ? » demanda Harry complètement abasourdi par la nouvelle.

« Oui, comme ça. »

Soudain, une horrible pensée traversa l'esprit d'Harry.

« Professeur. Avant que … juste avant que Voldemort ne me tue, J'ai … »

Harry ferma les yeux, n'arrivant pas encore à formuler clairement ce qui lui était arrivé. Sur le coup, malgré la douleur, cet évènement ne lui était pas paru important. Il allait de toute façon mourir, alors qu'il ait été mordu ou pas n'avait pas d'importance. Mais maintenant cela en avait.

S'il revenait à la vie, serait-il un loup-garou ? Si c'était le cas, il n'était pas certain de pouvoir le supporter. Comment réagiraient ses amis. Oh, certes ils appréciaient Remus Lupin, mais ce n'était pas la même chose que de côtoyer quotidiennement un lycanthrope. Il ne pourrait sans doute jamais devenir Aurore non plus. Et Ginny ? Il ne pouvait pas lui imposer cela. Il repensa alors avec ironie à la conversation qu'il avait eue avec Lupin un jour au Square. Quand Remus était venu les trouver en les suppliants de le prendre avec eux. Il avait expliqué à Harry qu'il s'en voulait d'avoir imposé à Tonks ce mariage, sa présence, le bébé. Le bébé. Harry pensa à Teddy. Combien Remus avait peur que son fils ait hérité de sa « maladie ».

Oh combien Harry regrettait ses paroles maintenant. Il comprenait soudain pleinement la peur que Lupin avait eue. Et Harry l'avait traité de lâche. Il en aurait bien pleuré tellement la situation était ironique à l'instant.

« Harry. » une main doucement posée sur son genou rappela à Harry la présence du directeur à ses côtés. Il se rendit alors compte qu'il n'avait pas fini sa phrase. Prenant son courage à deux mains, il se décida à poser la question fatidique.

« Professeur. Fenrir Greyback était présent avant que je me rends à Voldemort. »

Le scintillement disparu immédiatement des yeux d'Albus Dumbledore et la tristesse se fit sur son visage.

« Oh Harry. » dit-il ne sachant pas comment trouver les mots pour réconforter son ancien élève.

« Oh. » répondit simplement Harry.

Il avait compris. S'il y avait eu une chance qu'il ne soit pas infecté lors de son retour, le professeur lui aurait signalé immédiatement. Cette information changeait beaucoup de chose pour lui. Voulait-il réellement revenir dans un monde qui allait l'ostraciser dès que la bataille serait finie ? Après tout, d'après les informations de Dumbledore, tous les combattants étaient à l'abri de Voldemort désormais et Harry faisait confiance à Neville pour tuer Nagini. Il n'était plus réellement nécessaire sur le champ de bataille. N'avait-il pas gagné le droit d'être égoïste et lâche pour une fois ? L'idée fit son chemin dans la tête d'Harry.

« Professeur, je crois que… je crois que je ne veux pas y retourner. »

« Harry, cet évènement imprévu ne doit pas changer ce que tu veux, ce que tu es. Tu es un des jeunes hommes les plus courageux qui m'a été donné de rencontrer. »

« Le professeur Lupin aussi était courageux. »

« Exactement Harry, et cela ne l'a pas empêché d'être comme tu le dis, un excellent professeur. » Albus ne pouvait pas laisser Harry renoncer ainsi. Il ne pouvait pas juste abandonner maintenant, il avait tant fait, il méritait sa fin heureuse.

« … Un an professeur. » répondit Harry

« Pardon ? » demanda Albus qui avait été plongé dans ses pensées et n'avait pas entendu le début de la phrase d'Harry.

« Un an seulement professeur. Remus n'a pu enseigner qu'un an et c'est parce que vous avez insisté. »

« Je suis certain que Minerva… »

« Je ne veux pas être professeur. Je voulais être Aurore, je voulais me marier avec Ginny, je voulais… » L'évocation à haute voix de ses rêves brisés détruisit le reste de courage qu'il restait à Harry.

« Harry, ta vie n'es pas finie, malgré ta nouvelle condition. »

« Vous ne comprenez pas » s'emporta Harry.

« Explique-moi alors Harry. »

« J'ai toujours cru que j'allais mourir face à Voldemort. Mais je gardais l'espoir que si jamais, par miracle, je gagnais, je pourrais continuer à rendre le monde meilleur. Que je pourrais avoir enfin une famille. »

Le dernier mot s'étrangla dans la gorge d'Harry au moment où il le prononça. C'était son rêve depuis toujours. Déjà petit, dans le placard sous l'escalier, il s'amusait à imaginer sa vie quand il serait plus grand. Il aurait des enfants, et il les aimerait de tout son cœur. Il s'était imaginé dans une belle maison, avec deux ou trois enfants. Une fille et deux garçons, et avec un chien aussi. Il se serait marié à une jolie fille, belle et intelligente, comme dans les films que Tante Petunia regardait l'après-midi à la télévision et qu'il espionnait en cachette.

Et puis il avait rencontré Cho, puis Ginny. Le rêve était presque devenu réel avec Ginny, il l'avait touché du bout des doigts. Malgré Voldemort, malgré la guerre, ce rêve avait maintenant l'espoir dans le cœur d'Harry. Mais maintenant l'espoir était mort, et Harry n'avait aucune envie d'y survivre.

« Professeur. Ma décision est prise. Je ne veux pas y retourner. »

« Harry, réfléchis bien je t'… » mais Albus fut coupé dans sa tirade par l'arrivée d'une nouvelle personne. Elle était bien plus sombre que celle du directeur. Harry ne mit pas longtemps à reconnaitre la démarche caractéristique du maitre des potions.

« Il y a un autre chemin possible pour vous Potter. » dit d'une voix toujours aussi sèche et sombre Severus Rogue.

« Severus. » coupa Dumbledore d'une voix qui trahissait à la fois l'émotion de voir celui qui lui avait été fidèle au-delà de l'imaginable mais aussi la supplique de ne pas continuer.

« Albus, le garçon a pris sa décision. Ce nombre Gryffondor renoncera à tout si jamais vous parvenez à le persuader de retourner dans son monde. Têtu et obstiné comme son père. » Répondit Rogue sur un ton toujours aussi sec.

Harry avait un instant eu l'envie de parler à son ancien professeur. Il aurait voulu lui expliquer qu'il était désolé de son attitude. Mais toute tentative fut avortée en entendant le ton du professeur. Il abandonna l'idée.

« Professeur Rogue, que faites-vous là ? » demanda-t-il à la place.

« Je viens vous éviter de bêtement mettre fin à votre vie alors que tant de personne se sont battues pour la préserver. »

Harry déglutit à l'énoncé. Ne sachant pas quoi dire, il préféra se taire.

« Severus, vous savez parfaitement que l'autre chemin qu'il peut emprunter est difficile. Et irrémédiable. »

« Depuis quand les difficultés ont-elles arrêtées cet énergumène ? Je suis certain qu'avec sa chance insolente, il serait en plus capable d'améliorer grandement les choses. »

Harry fut épaté par la capacité de Rogue complimenter quelqu'un comme si c'était une insulte. Mais Rogue avait attisé la curiosité d'Harry.

« Quelle est cette possibilité professeur ? » demanda Harry.

« Harry, je ne pense pas que ce dont le professeur Rogue parle est une solution. » répliqua directement Albus, dont le visage avait pris un aspect encore plus triste.

« Professeur. » implora Harry de peur que Rogue se laisse convaincre par les paroles du directeur.

« Vous êtes le maitre de la mort Potter. Ne me demandez pas comme je le sais, il semblerait que vous ayez décidé de me donner ces connaissances dans ce lieu. Bref. Comme vous êtes le maitre de la mort, vous pouvez décider de mourir ou non. Mais si vous choisissez de revenir à la vie, vous pouvez décider du lieu. Et du temps. » Déclara Rogue, regardant maintenant Harry dans les yeux.

« Du temps ? Que voulez-vous dire par là ? » Demanda Harry pas certain d'avoir bien compris ce que le discours du professeur Rogue impliquait.

« N'essayez pas de paraitre plus bête que vous ne l'êtes Potter. Je vous dit bien que vous pouvez choisir de revenir à la vie à l'époque que vous voulez. » dit Rogue, de plus en plus ému lors de son discours.

« Harry, cette possibilité existe en effet, mais elle n'est pas sans conséquences. » dit doucement Albus, décidé à dissuader son élève d'effectuer ce choix.

« Jusque quand ? » exigea Harry dont le cerveau imaginait déjà beaucoup de plan.

« Vous pouvez réellement aller à l'époque que vous voulez. Vous n'avez jamais pensé aller rendre visite aux dinosaures Potter ? Étant donné votre niveau intellectuel, vous devriez bien vous entendre avec. » ricana Rogue.

« Severus, il n'est pas nécessaire d'être désagréable. » dit le directeur avant de se tourner vers Harry.

« Harry, il est vrai que tu peux retourner à n'importe quelle époque, mais il y aura des conséquences pour toi. »

« Lesquelles ? » demanda rapidement Harry.

« Harry, ce sera un voyage sans retour. Tu comprends ? » Dit Albus

« Cela veut dire que je resterais à jamais dans l'époque où je déciderais de renaitre. »

« Oui Harry. Et en plus de cela, tu n'existeras plus tel que tu es. » Ajouta Albus.

« Que voulez-vous dire par là professeur ? » demanda Harry.

« Vous ne serez plus le fils de James et Lily. Imaginons que vous retourniez un an en arrière. Il y aura déjà un Harry Potter qui existera, et ce sera lui le fils de Lily et James. Vous vous serez le fils qu'ils auraient pu avoir. »

Harry hocha la tête, montrant sa compréhension. Oui, il serait Harry Potter, mais un Harry venu d'un autre temps. Il ne serait pas le vrai Harry.

« Mais est-ce que je pourrais raconter mon histoire ? » demanda-t-il.

« Oui, mais je te le déconseille Harry. Au mieux, tu mettras ta vie à nouveau en danger, car Voldemort saura que tu représentes une menace pour lui, au pire tu seras enfermé à St Mangouste. Sans parler de l'histoire des reliques qui risque de lancer de nombreuses personnes avides de pouvoir à ta recherche. Tu comprends mieux pourquoi cette solution n'est pas envisageable ? »

Harry hocha la tête pour montre sa compréhension. Ses connaissances du futur pourraient le mettre en danger. Mais elles pourraient aussi sauver beaucoup de personne, lui susurra une voix dans sa tête. Je pourrais sauver Remus, et Sirius et même … ses parents.

« Je pourrais changer les choses ? » demanda timidement Harry, et pour la première fois, il vit un éclair de respect passer dans les yeux de Rogue. C'était cela son plan depuis son arrivée pensa Harry. Son plan depuis des années en quelque sorte. Faire en sorte que Lily survive à travers Harry ou dans le cas présent, grâce à Harry.

« Oui, mais Harry, ta condition serait aussi existante à cette époque. Cela ne change rien mon garçon. Je… » mais le discours d'Albus fut coupé par une exclamation d'Harry.

« Cela change tout ! Je pourrais sauver ceux qui n'auraient pas dû mourir. Je pourrais sauver Remus, et Sirius et … mes parents. » Termina timidement Harry.

A cet instant, Albus comprit qu'il avait perdu le combat. Il regarda ces deux hommes qui avaient passé leur temps à ce haire depuis des années. La même lumière d'espoir brillait dans leurs yeux. Se rendaient-ils seulement compte combien ils étaient semblables. Tous deux ayant eu une enfance plus que difficile. Tous deux ayant été brimés et rabaissés durant leur adolescence. Abandonnés par leurs pairs, ils s'étaient réfugiés dans la lutte contre l'autre camp. Tous deux prêts à sacrifier leur vie pour celle des autres, à faire toutes les folies pour ceux qui avaient la chance de gagner leur confiance, si difficile à acquérir. Et Albus ne put s'empêcher d'être fière des deux hommes devant lui. Fier et triste de connaitre leur fin. L'un mort des mains de son maitre, et l'autre condamné à être un banni de la société et si la décision envisagée était prise, obligé, tout comme Severus, de renoncer à celle qu'il aime pour permettre la construction d'un monde meilleur.

Oui, en cet instant précis, Albus ne pouvait pas être plus fier.

Rogue eut simplement un hochement de tête signalant qu'il appréciait la décision prise par Harry.

Harry quant à lui essayait d'établir un plan d'action. La première chose à déterminer était l'époque dans laquelle il allait se rendre et contre toute attente, ce fut vers Rogue qu'il se tourna pour faire ce choix.

« Professeur, à quelle époque dois-je aller pour pouvoir changer les choses ? Je peux changer les choses n'est-ce pas ? » Demanda-t-il encore une fois, se rappelant les règles des voyages dans le temps.

« Oui Potter vous pouvez changer les choses puisque ce futur n'existera plus. Et pour vous répondre, je pense qu'il vaut mieux que vous arriviez avant que la prophétie soit énoncée. » Répondit Rogue, une grimace de douleur furtive sur le visage.

Harry acquiesça, acceptant la pertinence de l'argument.

« Harry, que comptes-tu faire une fois dans cette autre époque ? »

« Je vais me battre contre Voldemort et empêcher mes parents de mourir ! » répondit calmement mais fermement Harry à Albus

« Tu te rends bien compte que ce ne seront pas vraiment tes parents ? » précisa Albus.

« Oui, pardon. Je vais empêcher le meurtre de Lily Evans, James Potter et Harry Potter si vous préférez. » Reprit Harry.

« Et comment comptez-vous procéder Potter ? » demanda Rogue, son ton ayant perdu sa rigueur habituelle.

« J'aurais volontiers résolu le problème en révélant la vérité sur Pettigrow, mais… »

« Vous devez gagner la confiance des maraudeurs pour cela. Ils ne vous croiront jamais aussi non. » Renifla Rogue.

« Oui, ce qui veut dire que je dois arriver bien avant que la prophétie soit exposée. Et dans un contexte où il est encore possible de faire relativement facilement confiance à quelqu'un. »

« En effet. Je pense que le plus judicieux seraient sans doute d'être dans une situation où ils seraient obligés de vous fréquenter » ajouta Rogue.

Albus admira un instant les deux hommes qui discutaient maintenant comme deux égaux. Severus ayant totalement abandonné son ton hautain pour construire le plan d'action avec Harry. Et l'espoir qu'ils réussissent se fit dans le cœur d'Albus.

« Durant leur année d'école. Ils seront bien obligés de me fréquenter si je suis à Poudlard. »

« Oh, et par la même occasion cela vous permettra de vous venger de vos cours de potion. » répliqua vivement Severus.

« A condition que je parviens à nouveau à convaincre le choipeaux de m'envoyer à Gryffondor. » grommela Harry qui se souvenait de la difficulté qu'il avait eu à convaincre le chapeau la première fois.

« Pardon ? » s'étrangla Severus.

« Et oui professeur, vous auriez pu être mon responsable de maison, le choipeaux voulait m'envoyer à Serpentard la première fois. » répondit Harry avec un sourire en coin ravi de provoquer une telle réaction chez son ancien professeur.

« Si je n'étais pas déjà mort Potter, je serais sans doute mort d'une crise cardiaque à l'évocation de cette possibilité. » répliqua Severus.

« Vous avez un sens de l'humour aussi noir que vos robes professeur. » répondit Harry.

Severus haussa un sourcil étonné à la réplique d'Harry, mais ne commenta pas.

« Professeur Dumbledore, vais-je garder mon apparence actuelle ? » demanda Harry

« Oui, ton corps disparaitra du monde actuel et sera transporté dans ta nouvelle époque. » expliqua Albus.

« Et ma nouvelle condition ne risque pas de poser problème ? » demanda soudain Harry.

« Etant donné qu'il y aura déjà un de vos congénères présents, je vois mal le directeur vous refuser l'accès à l'école, surtout si vous lui présentez votre histoire. » répondit Severus, mais Albus intervint tout de suite.

« Harry, tu ne dois surtout pas expliquer toute ton histoire à mon alter-ego. Je risque, hum, disons de prendre trop à cœur certaine partie de ton histoire. »

Comprenant que le directeur faisait allusions aux reliques, Harry comprit.

« Je ne raconterais pas tout alors, mais je devrais sans doute expliquer une partie de l'histoire. Je ne pourrais pas tout faire seul» répondit Harry.

«En effet. Étant donné ton âge actuel, je pense qu'apparaitre en septembre 1977 serait l'idéal. Tu te retrouverais ainsi dans la même année que Lily, James et les autres. Et tu serais dans ce cas placé dans le même dortoir qu'eux. »

« Merlin protège les Serpentards » dit sombrement Severus.

Harry décida de ne pas relever les paroles. Il savait comment avait été James et les autres durant leurs années à Poudlard. Il savait qu'il ne ferait rien de tel, mais il n'était pas nécessaire d'en parler au professeur Rogue.

Ne trouvant rien à ajouter, Harry se mua dans le silence et envisageait déjà les prochains mois.

« Harry, encore une fois, je te demande de bien réfléchir à ta décision. Si tu choisis de revivre à cette époque, tu ne pourras plus jamais être ami avec Mr Weasley, Miss Granger et les autres. Votre différence d'âge sera trop grande. Es-tu certain de vouloir perdre tout cela ? » Demanda encore une fois Albus.

Les yeux d'Harry firent voir un instant sa tristesse à l'évocation de ses amis, mais elle fut rapidement remplacée par une farouche détermination.

« Oui, professeur je suis certain de ma décision. » répondit Harry.

Albus hocha la tête. Résigné, mais confiant.

« Dans ce cas Harry, il ne te reste plus qu'à y aller. » déclara Albus.

Harry se leva de sa chaise, puis regarda autour de lui, pas certain de ce qu'il devait faire.

« Hum, professeur comment je me rends là-bas. » demanda-t-il finalement en se sentant stupide.

« En prenant le train bien entendu. » répondit Dumbledore ses yeux pétillants de malice.

Harry haussa les épaules devant l'évidence de cette réponse et se dirigea vers le train blanc qui était stationné dans la gare désormais. Avant de monter dans le train il se tourna vers les deux hommes qui l'avaient tant aidés tout au long de sa vie.

« Je me souviendrais de votre apprentissage professeur Dumbledore et je me montrerais digne de votre confiance. »

« Je n'ai aucun doute à ce sujet Harry. » répondit Albus la voix enrouée.

« Avant que vous ne partiez Potter. Vous trouverez sans doute des informations aussi intéressantes que celle que vous avez utilisées durant votre sixième année dans l'armoire située dans la classe de potion abandonnée à cette époque. Elle correspond à votre classe. Et évitez de vous y rendre avant le couvre-feu. Mais je suppose que vous trouverez une solution pour y accéder à cette heure de la nuit. » dit le maitre des potions.

Harry plongea son regard dans celui de son ancien ennemi. Ces paroles, si anodines, étaient importantes pour Harry. Elle montrait la confiance que le professeur lui accordait et l'aide qu'il tentait de lui apporter une dernière fois. Dans un mouvement purement instinctif, Harry se tourna vers Severus et lui tendit la main.

« Merci professeur. » lui dit-il. Il remerciait l'espion pour bien plus que quelque livre, ils le savaient tous les deux. Mais aucun des deux n'aurait pu supporter un long discours larmoyant. A la place, Harry fit juste une promesse.

« Je ferais en sorte que le futur soit meilleur. Pour tout le monde. » Dit-il alors que le maitre des potions tendit à son tour la main pour serrer celle d'Harry.

« Tout le monde ne peut pas être sauvé Potter. » lui répondit-il tristement.

« Peut-être, mais j'essaierais tout de même. » répondit sur le même ton Harry puis il s'éloigna.

Au moment où il posa son pied sur la dernière marche du train, il entendit une dernière phrase en provenance du sombre sorcier.

« J'espère que tu réussiras Harry. »

Les larmes aux yeux, Harry hocha la tête pour montrer qu'il avait entendu mais ne se retourna pas et franchit la dernière marche, entrant dans le train qui allait l'emmener vers une toute nouvelle vie.