Fye.

C'est quelqu'un de spécial. Il sourit tout le temps; il est tout le temps triste. Il possède beaucoup de courage, mais il l'ignore. Il est fort aussi; j'aimerais le lui dire, qu'il le sache, que ça le rassure, mais je ne parviens pas à m'y résoudre. Il est tellement attendrissant comme ça.

Je sais que c'est égoïste, mais j'ai peur qu'il ne me prête plus attention s'il n'a plus besoin du réconfort que je veux bien lui accorder.

C'est vrai. J'aime lorsqu'il me prend dans ses bras et qu'il me serre contre son cœur brisé. J'aime ces instants où il ne dit plus rien, où il est à court de mots. J'aimerais tant lui rendre son étreinte. Mais je ne peux pas. Alors je me contente d'être là.

Néanmoins, j'ai peur; j'ai peur qu'il ne s'éteigne sans que j'ai pu rien faire pour le sauver. Ses yeux quand il pleure doucement ressemblent à deux flammes vacillantes.

Fye pleure souvent. Pourtant, même dans ces moments-là, je ne peux pas faire grand-chose, si ce n'est essuyer ses larmes. Fye est très gentil, très sensible, mais il est également glacé et dur. C'est dur de supporter stoïquement son désespoir; c'est dur de le voir s'éloigner petit à petit, comme le soleil au crépuscule.

Notre petit soleil s'apprête à s'effacer, à nous quitter. Moi je voudrais qu'il fasse jour tout le temps !

J'aimerais lui dire que tout finira par s'arranger; parfois, je lui dit. Le soleil finit toujours par remplacer la lune.

Ces fois-là, il m'adresse un sourire complètement artificiel et me tapote affectueusement la tête.

- Tu as raison Mokona.

Et ça me fend le cœur, car cela se voit qu'il n'y croit pas une seconde.