BLACK COAL : PREMIÈRE RENTRÉE (I)
– Septembre 1939
L'arrivée sur le quai sorcier de King's Cross fut mouvementée. Des chariots bloquaient le quai encombrée, dans les chariots trônaient sagement des animaux enfermés dans leurs cages : des hiboux majestueux, des chats endormis – nullement dérangés par l'animation régnante, ou bien des rats et des crapauds peu attrayants. Les enfants courraient de droite à gauche ou bien de gauche à droite, s'enlaçant joyeusement, heureux de se revoir après deux longs mois de vacances ou embrassaient leurs parents affectueusement. Les premières années étaient excités pour leur rentrée au collège de Poudlard. L'un des meilleurs collèges britanniques réputés en Europe et en Amérique.
Parmi cette masse impatiente, parmi les premières années qui sautillaient sur place, il y avait quelques enfants timides, accrochés aux mains de leurs parents. Après-tout, qui d'entre-eux n'étaient pas sous le stress pour cette rentrée quelque peu magique ? Artymis regarda frénétiquement autour d'elle, serrant un pan de sa robe de sorcière noire dans sa main moite. Sa rentrée, sa première rentrée. Et dans un collège à l'étranger en plus.
– Tu transpires de peur Artymis. Regarde autour de toi : vous êtes tous dans la même galère, lui chuchota sa sœur aînée en poussant le chariot de sa sœur cadette tranquillement sur le quai 9 ¾. Elle reçut un regard désespéré d'Artymis qui avançait lentement, sans lâcher sa sœur un instant.
– Ils connaissent tous déjà pleins de truc, marmonna-t-elle.
– J'aurais bien aimé être à Poudlard, soupira sa sœur, Cérès. Profite un peu de ta chance pour te faire des amis et découvrir pleins de trucs !
Sa sœur, Cérès, en toute beauté. « Découvrir, découvrir, découvrir ! » et rien d'autre à la bouche.
Cérès était l'aînée d'Artymis, de plusieurs années, elle avait déjà fini ses études magiques depuis trois ans. Elle préparait désormais une thèse sur les sortilèges informulés. Un sujet imposé par le Premier Ministre de la Magie Allemand : Yaeus Stüdy. Artymis avait réussi à trouver un moment dans l'emploi du temps chargé de sa sœur pour qu'elle puisse l'emmener sur le quai magique de King's Cross pour sa première rentrée scolaire à la place de ses parents qui étaient ailleurs.
– Ils ne vont pas m'aimer, je n'aurais pas d'amis, marmonna encore une fois Artymis.
– Ils sont tous dans la même galère, l'encouragea Cérès, un sourire moqueur collé sur son visage. Jamais elle ne disait « je t'aime » pour donner du courage, ou pour montrer son affection. Non, jamais. Elle riait simplement.
Elles continuèrent leurs chemins, slalomant entre les chariots, familles et enfants. Elles passèrent devant un couple avec un garçon un peu plus grand qu'Artymis, aux cheveux blonds plaqués sur son crâne. Il regarda l'enfant rousse de onze ans avec un regard hautain. Cérès arrêta son chariot pour saluer le couple avec respect.
– Mr. Malefoy.
– Mll. Wullberg, un plaisir de vous retrouver sur ce quai, répondit alors l'homme aussi blond que l'enfant avec un sourire discret. Je suppose que cet jeune tête n'est autre que votre petite-soeur.
Artymis s'inclina légèrement comme l'exigeait ses bonnes manières avec un sourire poli. Cérès regarda sa sœur faire, sourit discrètement avant de se retourner vers l'homme pour confirmer ses mots.
– Ma petite-soeur de onze ans, Atymis Wullberg.
– Enchantée, ponctua-t-elle en regardant l'homme avec respect. Cérès lui avait déjà parlé de lui, il faisait parti de ses supérieurs. Il encadrait ses recherches, lui donnait des permissions d'accès à des départements du Ministère de la Magique Britannique – normalement interdit, lorsqu'elle en avait besoin.
– Enchanté, répondit-il poliment à son tour.
Un sifflement les rappela à l'ordre, Cérès regarda l'horloge qui dominait la foule et grinça des dents. Puis se tourna vers sa jeune sœur pour lui faire signe qu'il était temps qu'elle monte dans le train, elle se débrouillerait pour les bagages. La grande sœur se pencha sur Artymis, sourit et l'embrassa affectueusement sur le front en glissant quelques mots importants.
– Vis tranquillement ta première année, les parents ne sont pas sur ton dos.
Artymis inspira durement, répondit à sa grande sœur par un petit sourire qui se voulait rassurant et avança finalement vers le wagon en face d'elle en tournant le dos à sa grande sœur. Première rentrée. Cérès soupira une fois que sa sœur fut emportée par les autres enfants dans les wagons avec le sifflement du Poudlard Express en fond sonore, et se retourna vers le patriarche Malefoy, qui avait désormais un visage orné d'un sourire narquois.
– Qui l'aurait cru, Mll. Wullberg ? Les Wullberg en Angleterre, incroyable. Je revois encore nos ancêtres en proie à un désaccord violent, à propos d'un mariage entre nos deux familles. J'avoue ne pas y avoir cru lorsque j'ai reçu une note concernant votre nom de famille.
– Mes ancêtres me cracheraient dessus s'ils me voyaient ici, en Angleterre. Mais ils sont morts, et je les emmerde. L'Allemagne n'est plus notre pays. Les virages extrêmes du monde moldu se répercutent sur le monde sorcier, nous ne prenons aucun risque et mettons la jeunesse en lieu sûr, ici.
– Poudlard.
– Poudlard, bien entendu, confirma Cérès en secouant la tête. Elle soupira longuement, la lignée des Wullberg, sang-pur devait être assuré par Artymis.
Artymis Wullberg. Cadette d'une famille de sang-pur allemande, riche, influente de par son nom. Son rôle était d'assurer la suite de la lignée en trouvant un mari. Cérès, elle, n'avait pas eu la tête à prendre le relais de la famille préférant sa vie d'abord. Bien-sûr, comme dans toutes familles nobles et aristocrates, les choix des plus jeunes ne conviennent que très rarement aux anciens. Et petit-à-petit, Cérès s'était retrouvée écartée du titre de Wullberg et d'un mariage promettant avec d'illustres fils de familles importantes. Si Cérès conserve aujourd'hui le titre de sa famille, c'est uniquement pour la bonne figure : un accord avec ses parents. Artymis verrait peut-être les choses de la même manière, mais elle avait le temps d'apprendre à vivre avant, à Poudlard.
Artymis devait apprendre à vivre, à faire de la magie et à penser avec sa tête.
– Des chocogrenouilles ?
– Des grenouilles en chocolat ? Demanda une petite-fille aux lunettes épaisses en louchant sur les sucreries devant elle. Artymis approuva vivement, ses cheveux roux tressés en deux nattes différentes bougeant. Elle était ravie de pouvoir partagée ses biens avec d'autres enfants de son âge.
Elle tendit son paquet à l'autre petit-fille qui, visiblement, était ravie. Elle le saisit et l'examina sous toutes les coutures avant de déclarer, au comble du bonheur avec un sourire immense.
– C'est génial !
– Tu ne connaissais pas ?
– Non, mes parents ne sont pas sorciers, continua-t-elle sans retenue.
– Tu es une née-moldue ? Demanda un autre enfant assit près des deux petites filles, intéressé par la déclaration.
– Oui, je ne savais même pas que la magie était réelle !
– Je suis comme toi, lança le garçon pour lui répondre. Un sourire éclaira le visage des deux enfants nés-moldus, heureux de savoir qu'il n'était pas tout seul dans cette situation..
Ils furent interrompu par le passage d'un groupe d'adolescents plus vieux vu leurs expressions habituées et plus grands dans le train. Ils marchaient rapidement, fièrement avec un air supérieur agaçant mais aucun des trois premières années ne firent de commentaire écrasés sans le savoir par le charisme du premier garçon qui marchait en tête.
Les pommettes hautes, typiques de l'aristocratie, une robe de sorcier déjà enfilé et le regard ténébreux, étonnamment froid et des cheveux ébènes disciplinés ensemble. Il était beau, vraiment. N'importe qui aurait pu le dire, il dégageait un certain charme. Séduisant. Quel âge avait-il ? Peut-être le sien, ou deux ans de plus qu'elle. Artymis eu la vague impression qu'il exerçait une sorte d'attraction sur les autres, mais l'impression mouru presque aussitôt. Silencieusement ils le regardèrent passer avec attention, il marchait la tête haute, ne s'écartant pas du passage – il laissait le plaisir aux autres de se tasser sur le bord. Derrière lui, une petite troupe le suivait avec des sourires arrogants. Une fois éloignés de leur wagon, ils se regardèrent, se sachant que dire.
Artymis avait reconnu derrière le premier garçon au regard noir, le fils de Mr. Malefoy qu'elle avait vu le quai avant de grimper.
– C'est Tom Jedusor, un quatrième année, leur confia un garçon près d'eux, assit confortablement sur la banquette avec un livre en main. Les trois enfants ne l'avaient même pas vu depuis le début du voyage. Il appartient à Serpentard.
– Serpentard ? Demanda le garçon né-moldu en fronçant les sourcils, sans comprendre.
– Vous êtes des premières années, vous, s'amusa le plus grand avant d'expliquer tranquillement. Serpentard, Poufsouffle, Serdaigle et Gryffondor sont les noms des quatre grands fondateurs de Poudlard. Leurs noms désignent une maison. Vous serez envoyés dans une de ses quatre maisons en fonction de vos qualités ! D'ailleurs, je suis Dymitir Aglas. De Serdaigle, ajouta-t-il.
– Mag Tuk, répondit la fille aux lunettes en cul de bouteille qui s'était intéressée aux chocogrenouilles un peu plus tôt.
– Abriel Gryll.
– Artymis Wullberg, répondit la petite fille aux milles tâches de rousseur son visage.
– Oh, Wullberg ? Comme cette grande famille allemande qui a œuvré pendant un demi-siècle en Allemagne pour instruire les sorciers reculés ?
– Oui, sa réponse était timide, elle baissa les yeux devenue écarlate.
– Enchanté de faire votre connaissance, rit Dymitir en voyant la gêne provoquée par la petite fille. Il rajoute aux premières années d'un ton joyeux. Bienvenus à Poudlard !
Jedusor regarda par la fenêtre, il réfléchissait vite. Peut-être à la même vitesse que le paysage qui défilait derrière la vitre froide. A côté de lui, Abraxas Malefoy racontait ses vacances en Europe à qui voulait l'entendre. Il étalait sa richesse par la même occasion, mais Jedusor ne l'écoutait pas. Il avait vu sur le quai que beaucoup de premières années en train de découvrir le monde de la magie. Des nés-moldus. Un sentiment de rage grimpa silencieusement avant de s'évanouir presque aussitôt. Des nés-moldus.
– Avant de partir, j'ai vu une première année qui venait d'Allemagne, lança Malefoy en coupant la parole à Avery. Une pur-sang, je crois que son nom était Ullberg ou quelque chose comme ça. C'est une petite rousse avec des tâches de rousseur et super pâle.
– Wullberg, corrigea Jedusor d'un ton calme. Il entendait des brides de conversation, même en étant plongé dans ses pensées. Il connaissait ce nom, il l'avait vu dans ses livres l'année dernière dans les cours soporifiques d'Histoire de la Magie; au même titre que Malefoy, mais lui, ne s'en souvenait pas.
– Oui, c'est ça, Wullberg ! Elle ramène un peu de sang-pur dans l'école !
– Serpentard ? Demanda Avery en écoutant Abraxas.
– J'espère, lança-t-il, non sans un sourire fier.
Tom ne l'écoutait plus, il n'écoutait plus Malefoy. Ce qu'il détestait chez lui, c'était sa faculté à parler pour ne rien dire, comme beaucoup de personnes. Il aurait aimé un peu de silence, mais il ne dit rien, divaguant entre son retour à Poudlard et la conversation. Cette année, il allait peut-être enfin mettre la main sur des renseignements concernant son père il avait passé l'année dernière a chercher, mais sans résultat. Il voulait savoir, et en parallèle, Jedusor avait trouvé des livres intéressants dans la Réserve.
Les jeunes enfants sorciers avaient découvert avec joie le majestueux château dans lequel ils allaient résider partiellement pour, au moins, sept ans de leur vie. Les barques les avaient menés dans les cachots, où ils avaient été reçus par Dumbledore : le directeur de la maison Gryffondor. Puis, ils étaient rentrés sous l'œil amusé du professeur dans la Grande Salle où ils avaient découvert le plafond. Et la répartition avait ainsi commencé.
– Tuk Mag, appela Dumbledore en jetant un regard au parchemin où était inscrit les noms et prénoms des enfants. Lorsqu'elle fut assise sur le tabouret, rouge, il plaça le Choixpeau sur la tête de la fillette qui avait fait le chemin timidement devant l'école entière.
L'horrible chapeau ratatiné pris soudainement vie, comme il l'avait fait pour chaque nouvel élève. Il déclara sans détour, après avoir été posé sur la tête de Mag, d'un ton assez fort et audible pour tous :
– Gryffondor !
– Abriel Gryll, continua le métamorphe, une lueur amusée dans les yeux lorsque les applaudissements se calmèrent. Une nouvelle élève pour sa maison. Il répéta l'opération, plaçant le Choixpeau sur la tête du petit blond, moins timide que la précédente mais tout de même mal à l'aise d'être scrutée par autant de monde. Le Choixpeau resta silencieux un moment, avant de déclarer aussi fort que pour Mag.
– Serdaigle ! Des applaudissements retentirent, mais, certes, moins fort que ceux de la table Gryffondor.
– Artymis Wullberg.
La petite fille s'avança, soudainement aussi écarlate que ses cheveux pâles et pris place sur le tabouret devant tous le monde. Le Choixpeau fut posé sur sa tête, et elle fut plongée dans le noir. Il lui coupait la vue. Une petite voix peu avenante souffla alors à son oreille.
– Je dirais Serdaigle pour ton intelligence en premier. Mais, Serpentard te conviendrait peut-être mieux tu as les qualités d'un serpent. Rusée et ambitieuse. Rusée et ambitieuse, oui, mais que faire avec de telles ambitions ? Tu ne sais pas. Tu prends ton temps, essaye de vivre... Courageusement. Gyffondor !
Le noir se leva, et une ovation l'accueillit à la table des Gryffondor. Sa maison. Artymis décolla de son tabouret rapidement, encore plus écarlate pour aller prendre place à côté de Mag qui lui faisait des signes, visiblement heureuse d'être la même maison qu'elle. Heureusement, aucune des deux petites filles n'entendit le ton méprisant de Malefoy, à la table des Serpentard. Jedusor simplement hocha la tête. Les premières années ne font pas de vague de toute manière.
– C'est loupé, Wullberg pour Gryffondor. Bande d'enfoirés.
Et personne, personne à ce moment là se doutait qu'Artymis serait, dans un futur proche ou lointain, le pion de plus important de Jedusor.
Absolument personne.
Bonsoir à toutes, et à tous (si des garçons tombent sur ces mots). Merci d'avoir lu cette sorte de premier chapitre un peu prologue sur les bords, et de dire ces quelques lignes si souvent délaissés par les lecteurs. Je sais : encore une énième fiction sur Harry Potter, encore une, oui. Basé sur Tom Elvis Jedusor, pas Voldemort hein.
Basé sur l'étudiant en train de tomber dans l'addiction à la magie noire, je précise, et sur un personnage inventé que vous avez découvert et découvrir un peu plus dans le prochain chapitre. J'espère que ça va vous plaire. Dîtes-moi et, à la prochaine.
