Au creux de la nuit
Avertissement : Shaman King pas à moi... mais j'aime beaucoup jouer avec ses personnages.
Note : Coucou ! Encore un nouveau projet mais je vous rassure tout de suite, il est déjà fini et ficelé ! Sept chapitres, sûrement un par jour pendant une semaine. Un Neaicream, pour pas changer de ma tendance actuelle. Bonne lecture à tous !
Première nuit
Tamao avait besoin de prendre l'air. La nuit venait de tomber, Yoh et les autres ne tarderaient pas à aller se coucher. Elle avait dit à Anna qu'elle allait faire un tour dehors : la vie en pleine nature à laquelle elle avait été habituée depuis toute petite avec Mikihisa lui manquait. Anna lui avait conseillé de faire attention mais ne l'en avait pas empêché.
Tamao souhaitait voir la mer alors elle marcha jusqu'à la plage, tout en restant loin du paquebot des X-laws. Elle ne voulait pas avoir de problèmes.
Sans remarquer le meilleur prétendant au titre de Shaman King qui était perché dans l'arbre juste au-dessus d'elle, elle s'assit contre le tronc du grand cerisier – le seul de l'île – et se mit à dessiner. Elle espérait qu'elle pourrait voir l'arbre en fleurs avant la fin du tournoi.
Au bout d'un petit moment, elle eut la surprise d'entendre du bruit près d'elle et de découvrir, en levant la tête, une jeune fille intriguée qui avait traversé toute la plage pour venir s'appuyer sur un rocher en face d'elle, dans des sous-vêtements qui ne devaient pas la protéger du froid.
- Qui es-tu ? demanda la nouvelle venue.
Tamao eut l'impression d'être face à une apparition divine. Une sirène sortie de la mer, avec ses longs cheveux blonds gorgés d'eau, ou un fantôme ayant volé une apparence humaine. Dans le clair de lune, ses cheveux irradiaient d'une lueur irréelle.
Ponchi et Conchi n'osèrent pas se manifester.
- Qu'est-ce que tu dessines ?
Tamao resta sans voix mais lui montra son dessin.
- C'est joli, sourit l'apparition.
C'était seulement la plage et la mer. Rien d'autre.
- Je peux m'asseoir à côté de toi ? demanda la jeune fille.
Tamao opina de la tête et la sainte se déplaça. Après un long silence, Tamao se remis à dessiner.
- J'aime bien te regarder faire, commenta la jeune fille au bout d'un moment.
Tamao rosit.
Elle ne tarda pas à tourner la page de son carnet à dessins pour se mettre à dessiner les étoiles, en essayant de les replacer comme elle les voyait. La sirène lui posa plein des questions : elle voulait apprendre leurs noms.
Tamao lui répondit une fois sur deux, d'une toute petite voix, mais nota à chaque question le nom de l'étoile sur son dessin. À toutes les deux, elles étaient en train de redessiner la carte du ciel. Tamao traça même des lignes invisibles entre certaines étoiles pour représenter les constellations qu'elle connaissait.
- Et cette étoile que tu viens de dessiner et qui brille très fort ? demanda l'apparition en pointant le dessin du doigt.
Tamao ne savait pas.
La voix qui leur parvint alors, chaude et mélodieuse, semblait venir du ciel. Dans l'atmosphère douce de la nuit, Tamao ne s'inquiéta pas outre mesure. Ce pouvait être un esprit, elle en avait rencontré plein avec Mikihisa, des esprits qui habitaient les forêts et qui d'ordinaire se cachaient.
La jeune fille sainte à ses côtés ne sembla pas perturbée non plus. Elle ferma les yeux, joint les mains et chuchota une prière dont le seul mot que Tamao distingua fut « merci » avant de reporter son attention sur le dessin. Tamao crut entendre un rire, mais elle pensa avoir confondu avec le vent qui se levait.
Au bout de quelques minutes, le vent se fit plus fort, plus mordant, et Tamao commença à s'inquiéter en voyant la chair de poule parcourir les bras de la jeune fille auprès d'elle.
- Tu dois avoir froid, réussit-elle à murmurer sans bégayer.
La demoiselle se contenta de lui retourner un sourire doux.
C'est en la détaillant que Tamao remarqua alors ses cicatrices. Elle n'y avait pas fait attention mais une multitude de lignes fines et blanches parcouraient la peau diaphane de la jeune fille albinos, de la gorge jusqu'au ventre et jusqu'aux bouts des doigts. Elle faillit poser une question, se retint. Cela ne la regardait pas.
Une toile blanche tomba des branches au-dessus d'elle, recouvrant le carnet à dessins. Tamao cligna des yeux sans comprendre et ramassa le vêtement d'une main.
Il était chaud et doux et sentait la fumée.
- Tiens, dit-elle sans trop réfléchir à sa nouvelle amie.
Il devait être deux ou trois heures du matin, elle n'avait pas l'esprit très vif. Ni n'avait envie de se poser de questions.
La jeune fille sainte hésita mais avait fini par accepter. Elle passa la tête dans le vêtement et invita Tamao à faire de même en se collant contre elle. Toutes deux blotties sous la toile, qui se révélait apparemment être un poncho, elles continuèrent à discuter. Tamao commença à dessiner une carte du monde et la sainte essaya de se souvenir de tous les pays qu'elle connaissait pour les placer correctement. Et des mers. Tamao était impressionnée, car la jeune fille à ses côtés avait l'air d'avoir beaucoup voyagé.
Elles se quittèrent quand Tamao commença à papillonner des yeux et que le soleil pointa le bout de son nez à l'horizon.
- Oh la la, murmura l'apparition nocturne.
Elle retira le poncho et se releva.
- Merci pour cette nuit, j'ai passé un très agréable moment.
Et son sourire radieux était tout ce qu'il y avait de plus sincère.
Elle fila sans s'attarder, Tamao imaginait qu'elle devait être attendue. Elle aussi d'ailleurs. Elle commençait à se demander l'accueil qu'allait lui faire Anna quand elle rentrerait. Elle espérait qu'ils ne s'étaient pas trop inquiétés…
Elle retira le poncho et se retrouva à ne pas savoir trop quoi en faire. Le poser au pied de l'arbre ? Elle n'osait pas lever la tête, de peur de ce qu'elle pourrait découvrir entre les branches. Ou de qui. Après tout, elle connaissait quelqu'un qui portait un poncho exactement semblable à celui-là…
Confuse, elle le plia et le déposa au pied de l'arbre avant de s'esquiver.
- Tamao, tu te rends compte, commença Ponchi avec une voix paniquée.
- Oui, coupa court Tamao.
Oui, elle commençait à avoir une idée sur l'identité de la personne qui avait passé la nuit à les observer depuis les branches.
