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C'est un merveilleux mensonge
Un si merveilleux mensonge auquel croire
A Beautiful Lie - 30 Seconds to Mars
Emma Swan était affaiblie.
Ses boucles dorées perdaient de leur éclat habituel, ses paupières étaient trop cernées et ses paumes ne cessaient de trembler.
Assise au Granny's, le café dans lequel elle s'était mariée, la jeune femme attendait l'arrivée de son ex-femme avec impatience.
La blonde aimait encore la mairesse qui avait émerveillé son existence même si leur couple harmonieux n'était plus qu'un souvenir à l'heure actuelle et se résumait à de l'amitié.
- J'ai besoin d'un service.
Cette simple requête avait alerté Regina Mills, son ancienne amante, qui avait accouru à l'écoute de tant de détresse.
Celle qui était la mairesse de Boston avait annulé ses rendez-vous et reporté son déjeuner avec son petit-ami pour secourir son amour de jeunesse.
La brune abdiquait à la moindre sollicitation du shérif, heureuse de retrouver son âme-sœur à chaque rendez-vous.
Les deux femmes ne résistaient pas à cette attraction qui les poussaient à rester en contact et à s'enlacer bien plus que nécessaire pendant leur conversation.
- Je ferais ce que tu veux si tu bois ça d'abord ! imposa Regina, en approchant un chocolat chaud de la bouche qu'elle se retenait d'embrasser.
Emma ne put s'empêcher de sourire malgré la tristesse qui malmenait son corps et brisait son esprit.
L'offrande sucrée prouvait à quel point la mairesse voulait remédier au problème et voir le sourire qui lui coupait le souffle à chaque entrevue resurgir.
- Ma mère va de plus en plus mal ! informa Emma, qui visualisait la seule figure parentale en sa possession dépérir quotidiennement.
La blonde se réfugia dans les bras de son interlocutrice, dénichant un intense réconfort au toucher de la nuque hâlée.
- Archie l'a confié au docteur Whale qui met au point un traitement efficace, mais... expliqua t-elle, en soupirant d'aise lorsque la silhouette svelte se pressa sans ménagement contre la sienne.
Pensant avoir découvert la véritable raison de sa venue, Regina s'écarta légèrement pour saisir son chéquier dans son sac à main noir de collection.
- Les médicaments sont coûteux ? demanda t-elle, prête à remplir le morceau de papier pour sauver celle qui resterait éternellement sa belle-mère.
Ingrid méritait de vivre.
La pâtissière avait toujours eu de l'affection pour la mairesse.
Elle ne l'avait jamais blâmé pour avoir causé un divorce médiatisé et un argumentaire faussé de la presse à scandale.
- Je ne t'ai pas conviée pour ça ! contra Emma, en repoussant la donation pécuniaire attribuée sans aucune hésitation.
La brune désirait faire quelque chose pour soutenir la partie non prise en charge par les organismes de santé.
Son travail lui permettait de gagner plus d'argent que le salaire du shérif ne pouvait en engendrer.
- C'est gentil, mais ce n'est pas ta responsabilité ! insista Emma, en se délectant des mains qui s'infiltraient sous sa veste en cuir pour caresser son dos.
Elles étaient conscientes que ce geste était trop intime et inapproprié, mais elles ne pouvaient s'en empêcher.
Cette proximité était naturelle.
- Je veux t'aider parce que je sais reconnaître le bien quand je le vois et que sans Ingrid, tu n'aurais jamais été...mienne.
La déclaration pleine de sincérité eut le don d'émouvoir la blonde.
Dès qu'Emma avait présenté Regina à sa mère en tant que camarade pour un exposé, Ingrid avait réalisé que la brune était parfaite pour sa fille.
La façon - dont l'adolescente à l'époque - s'assurait toujours de faire d'Emma sa priorité avait forcé l'admiration d'Ingrid.
- Qui s'occupe de toi ? questionna la mairesse, convaincue que son ex-femme ne s'accordait pas de temps pour son propre bien-être.
La pression psychologique était accrue quand l'absence d'une compagne se faisait ressentir.
- Je me débrouille très bien en tant que célibataire ! répliqua le shérif, qui essayait de paraître convaincante.
En réalité, Emma rêvait d'être chouchouté par Regina comme lorsqu'elles ne formaient qu'une.
Malheureusement, cette envie devait demeurer fictive.
- Je te comprends vu le nombre d'ennuis que t'a attiré Neal ! s'exclama la brune, secrètement ravie que l'homme ne soit plus dans les parages.
Il avait fait souffrir Emma plusieurs fois, en cumulant un tas d'escroqueries auxquelles la blonde avait malencontreusement participées.
Récemment, alors que l'homme avait pris la fuite, Emma avait découvert qu'elle était enceinte.
Non seulement la blonde avait des difficultés à se réjouir de cette nouvelle, mais elle ne pouvait définitivement pas se confier à Regina.
La mairesse refusait d'avoir des enfants et ce sujet avait fait implosé leur mariage.
- Parce que Robin ne t'apporte que du bon ? rétorqua Emma, sachant que le concubin de Regina était très jaloux.
Face au silence qui régnait soudainement dans le dialogue, Emma décida de retourner au thème principal.
- Ma mère a la mémoire fragile et il lui arrive fréquemment de mélanger le passé avec le présent.
La mairesse grimaça.
Elle ne s'était pas douté de cet effet secondaire.
En plus de l'atteinte corporelle, la dépression s'acharnait sur les connections cérébrales d'Ingrid.
- Pourquoi m'avoir caché la vérité sur sa condition mentale ?! s'écria Regina, énervée d'avoir été exclue du partage d'informations.
Emma éclata en sanglots.
Elle avait dissimulé le pire parce qu'elle priait pour que tout s'arrange.
- Parce que j'espère désespérément que ce n'est qu'un cauchemar et que tu vas me réveiller avec un petit-déjeuner au lit ! expliqua le shérif, effondrée par l'ensemble des événements qu'elle supportait.
Emma ne laissa pas l'occasion à Regina de communiquer sur cet aveu sentimental, dévoilant la raison qui les réunissaient.
- Ma mère pense que tu es encore mon épouse.
Regina manqua de s'effondrer.
- Quoi ?!
Emma révéla le plan qu'elle avait élaboré pour satisfaire les idéaux maternels.
- J'ai tellement peur que ma mère meurt que je voudrais réaliser ce qui pourrait être... sa dernière volonté !
Regina était consternée.
Si la mairesse s'aventurait à se rapprocher de la blonde, elle allait prendre le risque de se perdre complétement dans le regard clair, dans une nuée d'émotions qui la dépasserait totalement.
- Je sais que c'est beaucoup d'implication, mais... Elle a eu sa première crise cardiaque quand ses sœurs sont décédées, une deuxième quand je l'ai profondément déçue et... se justifia le shérif, qui culpabilisait d'avoir engendré du stress supplémentaire à sa mère.
Regina fronça les sourcils.
Elle n'acceptait pas que le shérif endosse le poids des maux d'Ingrid.
- Je t'interdis de t'accuser ! Tu as tous les droits de voir tes parents biologiques ! s'insurgea la brune, sur un ton ferme.
Ingrid s'était révoltée quand sa fille lui avait annoncé vouloir des renseignements sur ceux qui l'avaient abandonné à l'orphelinat.
La seconde attaque cardiaque était apparue lors de cette dispute, affaiblissant d'avantage le système immunitaire d'Ingrid.
Le personnel hospitalier était persuadé qu'un troisième choc serait fatal.
- Tu veux lui mentir sur la nature de notre relation ? décréta Regina, sachant qu'un tel stratagème allait raviver la passion dévorante qu'elle éprouvait pour la blonde.
Emma hocha la tête, optant pour l'unique remède qui leur était proposé.
- Nous devons jouer la comédie.
