Bonjour, bonjour !
En ce vendredi matin, voici le tout premier chapitre de la nouvelle et dernière trilogie !
Sygui et moi sommes très fières de vous présenter le nouveau né, j'espère que vous l'apprécierez autant que ses deux aînés !
En vous souhaitant une bonne lecture !
LA TRILOGIE DES ORIGINES
Tome 1 : La quête des chimères
Chapitre 1 : Un monde en mouvement
La nuit était fraîche, mais belle. Hermione se retournait dans son lit, n'arrivant pas à trouver le sommeil. Le vent soufflait doucement entre les feuilles des arbres, et une branche cognait à intervalle régulier contre la vitre. De guerre lasse, l'enchanteresse se leva, repoussant les draps, et se mit à la fenêtre. Du bout des doigts, elle écarta un pan de rideau, laissant la lumière blanchâtre de la lune s'infiltrer dans la pièce.
Dans le jardin de la maison de campagne, quelques invités faisaient encore la fête, étirant le plus possible cette belle soirée d'été.
Un léger mouvement se fit entendre derrière elle et elle jeta un coup d'œil au lit. Sa femme bougeait légèrement, mais ne se réveilla pas. La neuvième sage eut un sourire et reporta son attention sur le paysage. Ses pensées dérivèrent vers les quarante dernières années qu'elle avait passées et comment sa vie avait été chamboulée. Pourtant, à l'époque, après la guerre contre les Hauts, elle avait pensé que tout était fini, que son existence allait devenir normale, à défaut d'autres termes. Mais les aléas de la vie en avaient voulu autrement.
Les souvenirs affluèrent dans sa mémoire. Les siens, ceux que lui avaient fait partager ses proches, à travers des pensines. Elle secoua la tête. Pour comprendre pourquoi elle en était arrivée là, autant reprendre depuis le commencement, non ?
Elle réfléchit un instant, cherchant l'élément déclencheur des évènements qui avaient changé sa vie à jamais. Elle eut un léger sourire. Elle savait ce qui était aux origines du monde tel qu'elle le connaissait maintenant. Elle ouvrit doucement la fenêtre, s'alluma une cigarette et se laissa submerger par les souvenirs.
2 ans après le mariage de Rose et Pansy
Une courte chandelle éclairait de sa faible lumière la pièce aux murs de pierre. Une femme était plongée dans la lecture de la Gazette du Sorcier, sa baguette reposant sur la surface usée d'un bureau de bois sombre. Les pages étaient tournées avec soin et les titres parcourus rapidement.
« Minerva McGonagall nommée membre permanent du Conseil d'Etablissement de l'école de magie et de sorcellerie de Poudlard », « Doublement des bénéfices pour le second semestre d'activité de la Rogue Company », « Poudlard, classée meilleure école de magie pour la vingtième année consécutive », « Sainte Mangouste, primée pour la qualité de ses soins et de l'accueil fait aux patients… »
La femme jeta un coup d'œil rapide aux petites annonces et aux mots fléchés puis ferma le journal pour observer longuement sa une.
« La réforme de la nomination du Ministre de la Magie a été actée par le Magenmagot.
Hermione Granger, en seulement deux ans d'exercice de la fonction, a réussi son premier référendum. Les sorciers se sont rendus massivement aux urnes et ont approuvé à 95% des voix exprimées l'élection au suffrage universel du Ministre de la Magie. Celui-ci sera désormais élu pour un mandat de cinq ans, renouvelable au plus quatre fois.
La loi a été promulguée hier soir par le Magenmagot et son président se dit heureux de cette décision. »
La femme se saisit de sa baguette et découpa proprement la photo de la Ministre de la Magie, photo prise lors d'un discours au ministère de la magie. Elle prit délicatement le parchemin dans ses doigts et le glissa dans un épais classeur qui contenait des centaines d'autres articles, tous se rapportant à l'enchanteresse.
- L'heure est arrivée. C'est le moment de payer pour tout le mal que tu as fait, Hermione Granger… murmura la femme d'une voix rauque, alors que ses doigts caressaient le papier.
Elle ferma d'un geste brusque le classeur et éclata d'un rire fou qui résonna entre les murs de pierre.
Au même moment, au ministère de la Magie
Hermione ôta ses lunettes et passa une main sur son visage. Elle était épuisée et ses yeux la brulaient. La sonnerie du téléphone retentit et elle ferma le dossier qu'elle venait de lire tout en décrochant le combiné.
- Hermione Granger, annonça-t-elle. Bonsoir Monsieur le Premier Ministre.
Elle se tut quelques instants, écoutant attentivement son interlocuteur et grimaça.
- Oui, je comprends tout à fait votre position mais en l'état, il m'est impossible de répondre favorablement à votre requête.
L'homme haussa la voix et l'enchanteresse leva les yeux au ciel. Elle ouvrit sans bruit le tiroir de son bureau et en sortit un cendrier propre, un briquet et un paquet de cigarettes. Elle hésita quelques instants, écoutant d'une oreille distraite les arguments du chef de gouvernement moldu et regarda sa montre. Ginny passait la chercher dans une demi-heure, aussi aurait-elle le temps de masquer l'odeur de tabac ?
Elle décida que oui et alluma le tube de nicotine tout en maudissant Pansy. A force de fréquenter la directrice de Sainte Mangouste, elle s'était mise progressivement à fumer. Sa femme n'était pas au courant et elle comptait bien arrêter avant de devenir complètement accro.
Elle ouvrit son agenda et nota de prendre rendez-vous dès la semaine prochaine avec un tabacologue.
- Monsieur le ministre, les Aurors n'ont pas fonction à quitter les frontières de la Grande Bretagne. Ce ne sont pas des militaires, mais l'équivalent de la police judiciaire. Ils n'iront donc pas faire la guerre à l'autre bout du monde parce que vous n'avez pas su dire non aux Américains. J'ai d'ailleurs eu mon homologue là-bas, Mrs Feltons, qui a…
Elle tira nerveusement sur sa cigarette et écouta les réprimandes du chef du gouvernement.
- Bien, nous en reparlerons demain, lors du conseil des ministres. Dix heures, c'est bien cela ? D'accord… Pardon ? demanda-t-elle.
Elle se leva brusquement, la colère montant en elle.
- Laissez-moi vous rappeler une chose, Monsieur Sflitt. Je ne suis pas à proprement parler un membre de votre gouvernement. J'ai proposé de participer à vos conseils suite au rapprochement de nos deux mondes. Cependant, je suis désignée par mes pairs et vous n'avez aucune autorité sur moi. Continuez votre petit jeu et je vous laisserai vous débrouiller ! Bonne soirée, monsieur le premier ministre !
Elle raccrocha violemment et se laissa tomber dans son fauteuil.
- Mais quel abruti ! soupira-t-elle.
Elle inspira une longue bouffée de nicotine et son téléphone sonna à nouveau.
- Oui ! maugréa-t-elle après avoir décroché. Faites-la entrer, merci Helen.
L'enchanteresse reposa le combiné et laissa sa tête se reposer contre le dossier de son fauteuil alors que la porte de son bureau s'ouvrait. Pansy apparut, tirée à quatre épingles comme à son habitude.
- Madame la Ministre, salua la directrice de Sainte Mangouste en effectuant une révérence grotesque.
Hermione eut un léger sourire et désigna le fauteuil en face d'elle.
- Pas le temps de m'assoir, nous sommes attendues, je te le rappelle, répliqua Parkinson.
- Sans moi ! J'ai des tonnes de dossiers à parapher pour demain et…
- Et ils attendront, coupa Pansy. D'après toi, pourquoi ta femme m'a envoyée te chercher ?
- Parce qu'elle sait que tu m'useras jusqu'à ce que je dise oui…
- Donc, autant t'épargner d'inutiles souffrances et coopérer de suite, tu ne crois pas ? se moqua la médicomage.
La neuvième sage écrasa sa cigarette et maugréa.
- Franchement, ça me gonfle. J'ai mieux à faire…
- Oui, mais tu as été invitée à l'anniversaire de ton ancien professeur, et tu vas t'y rendre en souriant. Au pire, t'y restes une demi-heure, tu bois un verre, et tu te tires discrètement après…
Voyant l'air peu convaincu de sa belle-mère, Pansy se rapprocha et s'assit sur un coin du bureau.
- Tu peux aussi profiter de l'occasion pour te réconcilier avec elle. Tu lui fais boire neuf ou dix verres, avant ça elle reste sobre, et tu l'emmènes dans un coin sombre de leur maison pour…
- PANSY ! s'exclama Hermione, horrifiée, alors que la médicomage éclatait de rire. Je suis mariée !
- Ca, c'est quand ça t'arrange, rétorqua l'ancienne Serpentard. Je commence à apprécier Weasley, mais tu étais quand même plus détendue et amusante quand tu flirtais avec McGo. Maintenant, c'est comme si tu étais morte…
Hermione glissa son paquet de cigarettes et son briquet dans la poche intérieure de sa veste en cuir et la passa sur ses épaules.
- T'y vas sapée comme ça ? fit remarqua la médicomage en grimaçant à la vue des vêtements de son amie.
- Jeans, chemise blanche et veste en cuir. J'ai toujours été fringuée ainsi et ça n'a jamais posé de problème.
- C'est pas comme ça que tu vas la mettre dans ton pieu, ou toi gagner le sien, tout dépend de l'endroit où tu veux faire ça ! soupira Pansy. T'as prévu un cadeau ou tu vas te pointer les mains dans les poches ?
La ministre de la magie ouvrit sa sacoche et sortit une enveloppe et une boite emballée. Un rictus apparut sur son visage et le regard de Parkinson s'illumina.
- Je sens qu'elle va détester son cadeau mais que toi tu prends ton pied. Puis-je savoir ce que c'est ? demanda-t-elle avec un rictus amusé.
- Deux places pour la Flûte Enchantée de Mozart et un ballotin de chocolats aromatisés au whisky… murmura Hermione, le regard lointain.
Pansy haussa les sourcils puis sembla se souvenir.
- Ah oui, les fameux cadeaux de l'anniversaire de mariage de la réalité alternative. Je pense qu'elle va te les mettre dans la tronche, et je ne veux rater ça pour rien au monde. Allez, va te brosser les dents, tu empestes le tabac. Ce serait dommage que ta rousse t'assassine avant que McGo n'ait l'occasion de le faire…
La fête battait déjà son plein quand Pansy et Hermione arrivèrent. Une cinquantaine de sorciers se trouvaient dans un immense salon décoré avec goût. Rose fendit la foule pour se diriger vers sa femme et l'embrassa délicatement.
- Alexander dort à l'étage. Tu iras voir dans dix minutes si tout va bien ? demanda la dixième sage.
Pansy acquiesça distraitement, semblant chercher quelque chose des yeux. Rose soupira et lui désigna le coin droit de la salle.
- Le bar est là-bas, mère indigne…
La directrice de Sainte Mangouste la remercia et s'éloigna en sifflotant un air paillard. Rose serra sa mère dans ses bras.
- Ca te va bien, les cheveux longs, remarqua Hermione en souriant.
- Merci m'man… Je sais que tu ne restes que peu de temps, mais va voir ton petit-fils à l'étage. Tu sais qu'il adore ses grands-mères !
- Où est Ginny ? demanda l'enchanteresse en parcourant la foule des yeux.
- Elle discute avec William et Bill. Elle met au point la fête pour les un an d'Alex, dimanche en quinze. Tu n'as pas oublié ?
Hermione grimaça.
- Ca risque pas, grommela-t-elle.
- Tu prendras sur toi pour être aimable avec Minerva. Je compte sur toi, m'man…
- Je ne comprends toujours pas pourquoi tu l'as choisie comme marraine… Severus, j'comprends, mais elle !
- Elle s'est très bien occupée de moi pendant ton… absence. Et je sais que s'il m'arrive quelque chose, elle prendra soin d'Alex.
- Et moi non ? rétorqua, outrée, la neuvième sage.
- M'man… Toi, Pansy et moi sommes toujours fourrées ensemble dans les mauvais coups. Si je finis six pieds sous terre, tu seras dans le même état de décomposition.
- Comment ça se passe, à Poudlard ? demanda l'enchanteresse pour changer de sujet.
- Très bien. Enseigner est vraiment sympa, je pense que tu aurais adoré. Et puis, le fait d'être la sorcière qui a tué Ah Puch m'apporte une certaine crédibilité auprès des élèves pour donner les cours de défense contre les forces du mal… Sur ce, va voir Minerva ! Plus vite ce sera fait…
- Plus vite je pourrais me tirer. Croise les doigts pour qu'un esclandre n'éclate pas.
- Peine perdue, soupira Rose. Je vous connais, toutes les deux.
Hermione roula des yeux et se dirigea vers son ancien professeur qui conversait avec Severus et Pansy. Elle n'avait pas changé. Toujours le même maintient, droit, altier, toujours cette puissance magique chaude et enivrante qui se dégageait d'elle. L'enchanteresse inspira profondément et fit les quelques mètres qui la séparaient de son guide. La Sage se contenta d'un léger signe de tête et tendit maladroitement ses présents à McGonagall qui lui jeta un regard inquisiteur.
- C'est le ministère qui paie ? demanda Minerva avec un léger rictus.
- Je ne suis pas de souche écossaise, moi ! répliqua la ministre entre ses dents.
- Précisez votre pensée… demanda McGonagall d'une voix doucereuse.
- Elle veut dire que contrairement à vous, elle n'est pas pingre, répondit Rogue.
La neuvième sage eut un sourire pour le maître des potions alors que Pansy but une longue gorgée de son cocktail aux couleurs enchanteresses.
- Je sens qu'on va s'éclater… murmura la médicomage à son ancien directeur de maison, tandis que Minerva déballait ses cadeaux d'un air las et désintéressé.
Les yeux de la sorcière s'ouvrirent d'effroi alors qu'ils se posaient sur les places d'opéra et sur les chocolats. Elle se reprit néanmoins et jeta un regard glacial à son ancienne préfète.
- Malgré l'absence d'une carte ridicule, je remarque néanmoins que votre secrétaire a bien appris sa leçon. Vous avez une incroyable faculté à trouver des gens pour penser à votre place…
- Je mobilise mon intelligence pour des choses qui en valent la peine. Je n'ai pas de temps à perdre pour les futilités, rétorqua calmement la Sage.
- Temps mort ! s'exclama Pansy. Mon verre est vide. Faites une pause le temps que j'aille le remplir…
- J'en prendrais bien un, moi aussi, ajouta Severus. La soirée promet d'être animée…
Cependant, un toussotement se fit entendre derrière les deux Serpentard qui se retournèrent vivement. Rose les dévisageait, l'air furieux.
- Vous n'allez pas recommencer comme au mariage ? demanda-t-elle, la voix menaçante.
- C'est fou ce que tu ressembles à Ginny, grimaça Pansy. Et je précise de suite que c'est loin d'être la belle-mère la plus sexy des deux.
- J'en connais une qui va dormir sur le canapé si elle continue, marmonna la dixième sage.
Minerva fit un pas en direction de la ministre de la magie et se pencha légèrement vers elle.
- Dois-je m'inquiéter de ces… présents ? Avez-vous prévu de m'assassiner ce soir ? murmura-t-elle à l'oreille d'Hermione.
La neuvième sage eut un sourire crispé et approcha son visage de l'oreille de l'ancienne directrice de Poudlard. Minerva pouvait sentir le souffle chaud de la sorcière sur sa peau.
- Quitte à moisir dans une cellule d'Azkaban, autant que ce soit pour quelqu'un d'important, ce qui n'est pas votre cas… Et il serait dommage de gâcher un si beau tapis avec des tâches de sang.
L'enchanteresse remarqua que son aînée frissonna légèrement et se recula, satisfaite.
- Sur ce, j'ai un petit-fils à voir. Bonne soirée… conclut Hermione.
- On ne devrait pas laisser n'importe qui influencer les enfants, opposa Minerva.
Pansy et Severus levèrent leur verre et trinquèrent à cette bonne réplique.
- Je suis entièrement d'accord avec vous. C'est pour cela que je n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi on vous a gardé aussi longtemps au poste de directrice de Poudlard. On voit le résultat ! contra Hermione avant de s'éloigner sous les applaudissements discrets de Parkinson et de Rogue.
- Non, non et non ! tempêta Cassandra Trelawney.
- Pour une fois, je suis de l'avis de la voyante, ajouta Christophe Colomb, navré.
- Petits joueurs, grommela Merlin. J'suis d'accord avec notre Miss Je Sais Tout. Faut aller les rencontrer et mettre nos maigres informations en commun.
- Mais Merlin ! C'est l'ennemi ! rétorqua Attila.
- Raison de plus ! Si ça tourne mal, on pourra se battre… répondit le premier sage avec un sourire extatique.
- Je donne raison à Merlin. Quelque chose ne tourne pas rond. La relation entre notre sage préférée et sa Guide est préoccupante, marmonna Chaka de sa voix grave.
- Merci pour moi ! râla Rose. Mais il est certain que c'est pas normal qu'elles s'engueulent depuis aussi longtemps. Ca s'est envenimé à un point inattendu en deux ans, à se demander si quelque chose n'a pas exacerbé les tensions entre elles.
- Possible, murmura Hermione, plongée dans ses pensées.
Soudain, Attila disparut et les sages se levèrent d'un bond.
- Merde ! C'est quoi ce délire ? s'exclama Chaka en regardant autour de lui.
- Où est-il passé ? demanda Aliénor alors que Marylin sortait ses dagues.
Merlin ferma les yeux quelques instants.
- Il n'est nulle part… chuchota le premier sage.
- Il est arrivé la même chose à Mata Hari, lâcha Hermione.
- Et c'est maintenant que tu nous préviens ? s'écria Jacques. Voilà ce qui arrive quand on contrarie Dieu ! Notre fin est proche !
- Arrête de paniquer, Jacques, dit doucement Marylin.
- Et pour la cinquantième fois, Dieu n'existe pas, râla Rose.
- Si, je l'ai vu ! Lors de ma vie terrestre ! s'exclama le templier.
- Le soir où tu étais bourré et que Merlin t'a fait une blague en t'apparaissant ? ironisa Chaka.
- Désolée d'interrompre votre conversation forte intéressante, mais Attila vient de disparaître on ne sait où, et c'est plutôt inquiétant, coupa Marylin.
- Résumons la situation, continua Rose, pragmatique. Un membre de chaque conseil s'est volatilisé, Hermione et Minerva s'engueulent copieusement sur terre, version apocalypse now. Perso, je pense que la chose qui nous a créés est derrière ça.
- Je soutiens l'idée d'organiser une réunion avec l'Alliance Interdite. On peut pas se laisser buter sans réagir ! grogna Chaka.
- Bien. Que ceux qui votent pour la réunion lèvent la main ! conclut Aliénor.
Minerva regarda, amusée, Severus et Pansy. Les deux Serpentard avaient un verre à la main et discutaient, ou plutôt mettaient en rogne, Ginny Weasley. Cette dernière semblait être à deux doigts de tirer sa baguette pour lancer une chauve furie.
- T'énerve pas, Weasley ! répliqua Pansy. Je te faisais juste remarquer que depuis que ta moitié est en froid avec McGo, elle semble être desséchée de l'intérieur…
- Et Minerva est aigrie, ajouta Severus avec un hochement de tête. Mais je ne sais pas si c'est dû à la ménopause ou…
- Le maître des potions se prit un coup de coude dans les côtes et eut un rictus en remarquant le regard noir de son amante.
- Ma chère, on parlait justement de vous… dit-il de sa voix doucereuse.
- J'ai entendu. Contrairement à vous, j'ai encore une excellente audition ! rétorqua sèchement l'ancienne directrice. Si c'est pour vous entendre dire des inepties à mon endroit, je préfère encore aller trouver mon filleul. L'influence… néfaste a assez duré.
Elle tourna les talons et s'éloigna rapidement pour monter les escaliers. Elle s'engagea dans le couloir pour tomber nez à nez avec Hermione qui sortait de la chambre dans laquelle dormait Alexander. L'enchanteresse ferma la porte derrière elle et, levant la tête, fut surprise de croiser le regard de son ancien professeur.
- Qu'est-ce que vous faites ici ? demanda Hermione.
- Premièrement, je suis chez moi, au cas où vous l'auriez oublié, répondit sèchement Minerva. Deuxièmement, je viens voir mon filleul.
- Mon petit-fils dort. N'allez pas le déranger.
- Vous avez dû l'assommer avec vos histoires héroïques…
- Non, je l'ai fait rire jusqu'à épuisement en vous imitant donner un cours de métamorphose. Que voulez-vous, il comprend tout. Très intelligent, comme petit. C'est de famille…
- Et voilà que vous tombez dans le cliché de la grand-mère acariâtre et protectrice à outrance, murmura froidement McGonagall.
- Ce rôle vous aurait parfaitement convenu, mais vous avez refusé de l'envisager…
- Je vous savais bornée, Miss Granger. Mais à ce point ! Ca dépasse l'entendement.
- C'est grâce à mon entêtement que nous sommes encore vivants. Souvenez-vous du vœu…
- Pour l'heure, mon vœu serait d'être tranquille chez moi le soir de mon anniversaire ! gronda l'ancien professeur.
- Comme le disait si bien Dumbledore, accordé ! C'est au moins quelque chose que j'ai plaisir à faire pour vous…
L'enchanteresse se dirigea vers les escaliers et frôla en passant l'épaule de Minerva. Cette dernière attrapa la ministre par le poignet. Hermione se retourna vivement et plongea ses yeux dans le regard vert furieux de son aînée.
- Quoi encore ? grogna la neuvième sage.
- S'il y a bien une chose que je regrette dans ma longue existence, c'est de vous avoir croisée en 1955…
Hermione dégagea sa main de la poigne de McGonagall et la poussa contre le mur.
- Et bien, voilà un petit souvenir de notre soirée… murmura-t-elle avant de poser ses lèvres sur celles de l'ancienne enseignante.
Le baiser ne dura que quelques secondes. Minerva repoussa violemment l'enchanteresse, l'air choqué.
- Je peux savoir ce qui vous prend ? murmura froidement l'ancien professeur.
L'enchanteresse eut un haussement de sourcil coquin accompagné d'un rictus narquois.
- Je savais bien que je vous faisais encore de l'effet.
Minerva sembla s'étouffer de rage et donna à la Sage une gifle retentissante.
- Je ne me souvenais pas que vous fussiez aussi brutale. Bon anniversaire et bonne soirée… lâcha Hermione en se frottant la joue.
La neuvième sage descendit les marches menant au salon et quitta la fête sans adresser la parole à quiconque, sous les regards étonnés de Ginny et de Rose.
Hermione soupira et tapa légèrement dans sa cigarette pour faire tomber la cendre. Elle se souvenait parfaitement de cette soirée. A l'époque, elle ne pensait pas qu'une réconciliation serait possible avec son ancien professeur de métamorphose.
« Preuve que je peux me tromper… » pensa-t-elle avec amusement.
Effectivement, la réconciliation viendrait, en temps et en heure. Cependant, ce soir-là, elle avait cru que l'inimitié qui régnait entre elle et sa Guide était son plus gros problème. Avec le recul, elle avait été d'une naïveté déconcertante. Car tout peut toujours empirer. Et Hermione l'avait amèrement constaté.
Et voilà le travail ! Que pensez-vous de ce premier chap ? Des pronostiques sur l'histoire de ce tome ? ^^
En tout cas, n'hésitez pas à nous faire un p'tit coucou par review !
Bon week-end et à la semaine prochaine !
Bises,
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