Les berges du Crime.

Auteur : Sahad

Chapitre 1 :

La lune se reflète dans les eaux du lac. Cette nuit est fraîche. Une brise légère se lève, tout est comme cette nuit là. Le bruissement des feuilles dans les arbres, ce silence. Tout me revient.

Tu étais là, au bord du lac. J'entends tes Newrocks dans l'herbe. Je vois encore ta veste en cuir noir brillant sous la lumière de la lune, les à ton coup et tes poignets. Ta silhouette évoluait dans une démarche dont la grâce était sans égale. Le son de ma propre voix résonne dans ma tête :

« Wufei.

- Qu'y a-t-il ? Pourquoi m'as-tu demandé de venir, Treize ?

- Tu le sais, parce que je t'aime.

- Tu perds ton temps, tout est fini entre nous depuis bien longtemps... J'en aime un autre. »

Ces mots retentissent encore dans mon esprit. Ce moment où j'ai perdu la tête, le moment où même tes pics ne t'ont pas protégé. J'entend toujours cette voix qu'était la tienne, hurlant mon nom, tes yeux remplis de larmes, tes mains tentant de me retenir, de me faire lâcher prise.

« Lâche-moi, Treize ! Lâche-moi ! »

Tes yeux si fiers d'habitude, n'étaient que crainte, terreur... Je me nourrissais de cette peur, je ressentais une telle jouissance en te voyant horrifié, les yeux dilatés par la terreur et la souffrance. Et puis... Plus rien. Ton corps a arrêté de se débattre, ta tête avait basculé dans le vide, tes mains m'ont lâché. Ton corps inerte dans mes bras, tes yeux fermés d'où s'échappaient de dernières larmes. Pourtant, j'ai entendu un dernier murmure, venant de toi :

« Je... Te... Maudis... Treize... »

Depuis, je reviens toujours ici. C'était de ta faute, si tu m'avais aimé et n'avais pas tourné les yeux vers Quatre, rien de tout cela ne serait arrivé. Combien de fois devrais-je encore revivre cet instant ? Suis-je maudis à jamais ? Quoiqu'il en soit, je sais que tu reposes dans le lit de ce lac. Puisse ton âme être maudite à jamais. Mais... Tu ne seras pas seul longtemps : quelqu'un d'autre doit être puni.

FIN POV

OoOoO

Les jours s'étaient écoulés, le jeune garçon avait été porté disparu jusqu'à ce que l'on retrouve son corps au fond du lac. L'eau n'avait laissé aucune trace des empreintes de l'agresseur mais il était cependant clair que la victime avait succombé à une strangulation. Une enquête était menée, mais elle n'aboutissait toujours pas ; il fut temps de célébrer les funérailles du jeune Chinois. Un petit blond le pleurait, ne remarquant pas le regard posé sur lui. Les gens se retirèrent et lorsque le cimetière fut vide, l'homme s'approcha de la tombe :

« Tu vois, Wufei ? Je serais gentil : il t'accompagnera en enfer. »

Il resta un moment à contempler la porte par laquelle la procession s'était retirée, un sourire se dessina sur son visage : il avait une victime, ignorante, et il l'aurait. Mais alors qu'il s'éloignait de la pierre tombale, ces mots résonnèrent à nouveau dans son esprit :

/Je te maudis, Treize. /

Il se retourna vivement. Etait-ce le fruit de son imagination ou bien le souvenir renaissant dans sa mémoire ? Devant lui, la tombe demeurait muette, inerte comme toutes les autres à ses yeux ; il sourit et murmura pour lui même :

« Treize, mon vieux, tu perds la boule. »

Il s'en alla. Ne remarquant pas les yeux qui le suivaient dans ses moindres faits et gestes, scrutant sa silhouette, analysant calmement ses déplacements, aussi brefs soient-ils. Puis, un jeune garçon s'approcha de la tombe du Chinois et lut d'une voix basse, presque un murmure :

« Wufei Chang, 1985-2003, assassiné le 27 juin 2003... les yeux se tournèrent vers une plaque posée sur la pierre froide. Jamais je ne t'oublierais et jamais personne ne prendra ta place dans mon coeur, celui qui t'aime de toute son âme, Quatre. »

Le silence s'installa, l'adolescent releva la tête sans quitté la plaque des yeux, il prit une inspiration et murmura :

« Il t'aimait vraiment. Wufei Chang. Et je pense qu'il t'aime toujours.

/Comment peut-on aimer un mort... / soupira une voix sortant de nulle part, résonnante.

- Comment pourrait-on l'oublier ? se contenta de répondre le garçon.

/Je l'aimais vraiment... Ah ! Je hais Treize ! Si seulement je pouvais le... /

- C'est ton souhait ?

/ Hein /

- C'est ce que tu désires ? répéta l'adolescent.

/ Si je le pouvais je lui ferais payer / grogna la voix.

- Dans ce cas, je t'aiderais.

/Mais tu ne p... /

- Rien n'est impossible pour moi. Rien. Allez, viens ! »

Le jeune garçon tendit la main vers la tombe, attendant une quelconque manifestation, une silhouette s'extirpa de la pierre et fixa son interlocuteur : il devait avoir son âge ou du moins celui qu'il avait de son vivant, ses deux yeux améthystes ne cachaient pas sa détermination, il avait un corps fin mais musclé et son sourire dénonçait toute son assurance. Face à cet inconnu, le spectre répliqua :

/Qui es-tu ? Est-ce de la pitié que tu éprouves pour moi ? Et puis... Comment peux-tu me parler /

- Tu causes de trop... renchérit le garçon. Je te propose de t'aider et ce n'est nullement par pitié. Quant à mon identité, je suis l'ange démoniaque de la Mort.

/Un ange démoniaque / répéta le fantôme.

- Hu-hum... acquiesça-t-il. Cela veut dire que je suis neutre : je n'appartiens ni au monde des anges, ni à celui des démons ; je suis les deux. Et on ne peut me corrompre pour une cause ou une autre. C'est dans ma neutralité que je juge si je te viens en aide ou non, la pitié n'a rien à voir là dedans. Cependant, si tu refuses, je m'en irais.

/Uwow... / le Chinois le fixa avec des yeux exorbités. /Mais alors... Pourquoi /

- Tu es pur au fond de toi, tu mérite pleinement ta place au paradis, cependant ta peine est si grande que tu ne peux rejoindre les cieux, tu es condamné à l'errance. En tant qu'ange maléfique de la Mort, je peux sonder les âmes. La tienne est spéciale et l'amour que tu portes en toi me pousse à t'aider.

/ J'accepte avec joie. Merci. Mais quel est ton nom / l'interrogea le spectre.

- Je n'en ai pas habituellement. Les humains ne pensent pas vraiment à moi. Mais tu peux m'appeler Duo Maxwell. »

------ A SUIVRE !

Sahad : Sorry pour les fans de Wu-chan, mais je fais le serment de me racheter !