Les portes de la prison de Konoha s'ouvrirent pour me laisser entrer. Je ne connaissais ni le nom ni les charges retenues contre celui que je devais désormais défendre. La seule chose que je savais, c'était que mon client était un homme. En effet, trop prise par le temps, je n'avais pas jeter ne serait-ce qu'un coup d'œil dans le dossier que m'avait remis le tribunal de grande instance. De toute façon, avec toutes les heures que j'allais dorénavant passer avec ce prisonnier, j'aurais bien assez le temps d'étudier son cas. Je ne m'en faisais pas. J'étais considérée depuis quelques temps comme la meilleure avocate du pays. Encore heureuse! Avec le mal que je m'étais donner à la fac et dans mes premières affaires...Mon ascension avait été telle que j'avais fait pas mal d'envieux dans la profession lais je n'en avais que faire! Je voyais là une récompense bien méritée et peu m'importait combien de jaloux jactaient derrière mon dos.
-Vous êtes? Me demanda d'un air peu agréable le surveillant qui gardait la porte menant aux pièce prévues pour les prisonniers et leurs avocats.
-Mademoiselle Haruno. Avocate au barreau de Konoha.
-Ah. Votre client vous attend porte 205.
-Très bien, merci.
Sans plus attendre, je pénétrai dans le couloir à la recherche de la porte qui m'était désormais attitrée pour préparer le procès qui m'attendait.
Une fois trouvée, je frappai délicatement pour signifier ma présence et entrai. Mon regard se posa en premier lieu sur le deuxième surveillant que je voyais de la journée. Je ne lui fis qu'un simple signe de tête en guise de salut. Je ne me formalisais pas avec ce genre de personnes. Et oui, j'avais toujours détesté les « matons », comme aimaient les surnommer les détenus. En effet, j'exécrais leurs méthodes au plus haut point. Loin de moi l'idée de généraliser mais j'avais eu l'occasion de connaître leurs procédés bien plus d'une fois et j'y avais été suffisamment affectée pour que la méfiance prenne le dessus dès que j'en croisais un.
-Je vous laisse avec le prisonnier, me dit-il en me tirant de ma réflexion. S'il y a le moindre problème, je suis derrière la porte.
Une fois ce dernier sortit, je me tournai vers mon client et ce que je vis me cloua littéralement sur place, m'empêchant d'émettre la moindre parole, le moindre son. Comment cela était-il possible? C'était une blague! Une caméra cachée! Tout mais pas la réalité!
-Ça faisait longtemps...Sakura.
Devant moi se tenait l'homme que j'avais aimé, celui qui avait partagé ma vie durant tant d'années...Celui qui m'avait fait tant souffrir...
Je détaillais ce corps que je n'avais pas vu depuis si longtemps. Ses cheveux ébènes, ses yeux noirs, ses fines lèvres, sa musculature parfaite, tout...
-Sa...Sasuke...
-Alors c'est toi qui va t'occuper de ma défense? Me dit-il, l'air pensif.
-Oui, lui répondis-je, ayant soudainement récupéré l'usage de la parole. Je suis désolée mais un avocat commis d'office par définition, on ne le choisi pas alors il va falloir faire avec. Je te rassure ça ne m'enchante pas plus que toi mais on n'a pas le choix.
Des deux, je devais être la plus étonnée. Mon ton avait été sec et sans appel. Comme quoi je n'étais peut-être pas tout à fait guérie de lui. Ça me faisais mal de 'admettre mais c'était pourtant vrai. Je l'avais su à l'instant même où mes yeux s'étaient posés sur lui; La façon dont mon corps s'était crispé, la façon dont mes jambes s'étaient mises à flageoler, dont mon cœur s'était emballé...
-Tu as l'air ravie de me revoir, me répondit-il, arborant son éternel sourire en coin.
Son sourire...Une des nombreuses choses qui m'avaient fait tomber amoureuse de lui. Mais je ne devais pas y penser! Je n'étais là qu'en tant que son avocate. Notre relation ne devait se limiter à ça et seulement à ça.
-Tu l'es toi peut-être? Crachai-je.
-Ça se pourrait bien...
-Bon. Écoute moi bien! Au jour d'aujourd'hui, adopter une telle attitude est malvenu! Tu n'es pas avec tes amis à t'amuser à draguer tout ce qui passe! Tu es en prison, dois-je te le rappeler?
-Non, me répondit-il le regard dur.
-Très bien! Dans ce cas, on va peut-être pouvoir travailler.
Je m'étais peut-être emportée...Seulement, je n'avais pas pu prendre sur moi lorsqu'il avait adopté ce comportement aguicheur qui le caractérisait si bien. Il avait toujours eu cet effet sur moi. Un simple regard, une simple parole suffisait à me déstabiliser. Non...Rien n'avait changé. Ou plutôt si. La confiance que j'avais jadis placée en lui n'existait plus.
Nous nous assiégeâmes à la table et je sortis son dossier essayant de toutes mes forces de reprendre mon calme.
-Bon...Je pense que le mieux est que tu me dises ce qui t'est reproché. Pour le reste, je m'en charge.
-C'est simple, me dit-il. Il y a deux mois, j'ai braqué la plus grande banque du pays et je vais être jugé en tant que meneur de l'opération.
-Un...un braquage...
-Oui. Et ce n'est pas tout. J'ai un dossier au moins aussi épais que celui que tu tiens entre les mains de circonstances aggravantes.
-Circonstances aggravantes...Lesquelles? Demandai-je, n'osant croire à ce que je venais d'entendre.
-Je n'en étais pas à ma première opération et de plus elles ont été répertoriées comme attaques à mains armées.
-Tu...Tu parles comme si tu étais en mission! Mais c'était un braquage! Un braquage! Tu te rends compte!
-Peut-être bien, je ne sais pas trop...
-Non mais je rêve! Je vais t'expliquer une chose. Ouvre bien tes oreilles. Juridiquement parlant, la loi a répertorié trois choses dans la catégorie du crime: Le meurtre, le viol et le braquage. Tu vois où je veux en venir?
-Que je suis considéré comme un criminel, c'est ça? Me dit-il d'un ton désinvolte.
-C'est tout ce que ça te fait? Tu te rends compte que tu ne t'en tireras pas à moins de cinq ans ferme!
