Bonjour tout le monde !
Donc, me voici pour une autre petite histoire qui ne fera que quelques chapitres. (Normalement) Je me suis bien amusée à l'écrire et j'espère qu'elle vous plaira ^^

Comme dans presque toutes mes histoires, ce sera un UA, et bien sûr, je ne pourrais éviter quelques petits OOC par-ci, par-là...
Bien sûr, rien ne m'appartient, pas même le titre, ni les personnages. Juste les tortures que je leurs fais m'appartiennent ainsi de ce que j'aime appeler "histoire" et que d'autres appellent "délires étranges et effrayants"..

Pairing: Les grands classiques, 8059, 6918, XS, ... Et d'autres moins classiques (même s'ils devraient l'être !) 0027.

Rating: T.

Edit du 10/06/2012 : Chapitre corrigé et légèrement modifié.


Nuit d'enfer au Paradis

La séduction du diable se fit grâce aux porte-jarretelles.


La fête battait son plein et Tsuna était sur le point de perdre son innocence.

Comment en était-on arrivé là ? Voici les mots qui fusèrent dans sa tête lorsqu'il sentit une bouche étrangère se poser sur la sienne.

À vrai dire, tout était la faute de Naito Longchamps.

Le matin-même, il s'était jeté aux genoux du brun et avait commencé à le supplier d'une voix incohérente, arguant qu'il serait son salut et que s'il refusait, il allait se jeter sous un pont. Bien sûr, ne voulant pas que son camarade de classe ne mange les pissenlits à la racine, le petit brun accepta avec bonté et élégance. Et ce, sans même savoir ce qu'il avait accepté.

Puis, quand le plus âgé lui expliqua tout, Tsuna fut sur le point de refuser et de rentrer chez lui comme il en avait l'habitude. Cependant, l'idée du corps sans vie de Naito en train de flotter dans les eaux sombre du fleuve le fit se raviser et il accepta d'aller à la fête la mort dans l'âme.

- Vois-tu, expliqua avec un peu de honte son ami, Ma petite amie m'a plaqué hier et nous devions aller à ce bal de Noël. Si j'y vais seul, je ne pourrais plus jamais sortir sans être couvert de honte ! Donc, Tsunayoshi-chan, je t'en prie, sois ma cavalière !

- Mais ! Mais ! protesta le petit brun, Je suis un garçon, je ne peux pas faire semblant d'être ta cavalière !

À ces mots, les yeux de Naito s'illuminèrent d'un étrange éclat et Tsuna eut la subite envie de s'enfuir loin et très vite. Mais, il avait fait la promesse d'aider son ami.

- Ne t'inquiète pas, lui assura le blond décoloré en secouant sa main dans les airs pour faire partir tous les soucis du brun, Yumi-chan a oublié sa robe favorite et j'ai encore sa trousse à maquillage...

Le dernier mot sortit un peu étouffé car Naito était sur le point de fondre, à nouveau, en larmes.

- Elle était pourtant parfaite ! fit-il en enfouissant son nez dans le cou de Tsuna, les larmes sortant sans honte et poussant des plaintes bruyantes, Je lui avais dit que c'était la femme de ma vie et je le pensais sérieusement !

Tsuna tapota le dos de son ami et soupira. Ça allait être une longue soirée.

Ils rentrèrent chez le blond et ce dernier lui montra rapidement ce qui allaient être ses vêtements dans les heures à venir. Le brun dut se retenir de partir en courant lorsqu'il vit la dentelle ainsi que les porte-jarretelles.

- Je dois vraiment porter tout ça ? demanda-t-il d'une voix tremblante.

- Voyons, Tsunayoshi-chan, répondit patiemment Naito en fourrageant dans la trousse à maquillage de son ex-petite-amie, Si tu veux ressembler à une fille, tu dois porter la panoplie complète, non ?

Tsuna acquiesça faiblement et avança une main hésitante vers l'étoffe. Cette dernière était soyeuse et légère. Trop légère.

- Je vais mourir de froid ! s'exclama-t-il en se tournant vers son ami.

Ce dernier se redressa, un pinceau pour étaler la poudre entre ses dents et ses joues couvertes de mascara. Il regarda la robe et haussa les épaules.

- C'est une robe de soirée, dit-il sans vraiment se soucier de l'état mental du brun, Il est normal que les filles portent peu vu qu'elles doivent montrer pour séduire...

- Mais il y a un décolleté ! protesta Tsuna en montrant la partie incriminée, Je n'ai pas de poitrine !

- Yumi-chan non plus, fit Naito en souriant triomphalement, et pourtant cette robe lui allait à merveille. Je crois que c'était grâce à ça !

Tsuna regarda avec horreur la fine bande de tissu noire et recouverte de dentelle que lui montra son ami.

- Non, fit d'un ton sans équivoque le brun.

- Je t'en prie ! hurla le blond en se jetant à ses pieds.

- Non, répéta Tsuna, cette fois-ci avec une hésitation perceptible.

Naito la remarqua et passa à l'action.

- Écoute Tsuna, commença-t-il d'une voix posée, Je sais que je te demande beaucoup. Mais c'est parce que tu es mon ami et que tu as toujours fait tout pour que je sois heureux. Tu te rappelles de la fois où nous sommes allés au parc d'attraction et que j'ai renversé mon chocolat chaud sur moi ?

- Ouais, grogna son ami en fronçant les sourcils, ne voyant pas où l'autre voulait en venir.

- Tu m'as alors proposé d'échanger nos pantalons, car j'avais rendez-vous avec Yumi-chan. Et là, tu m'as dit quelque chose qui m'a marqué !

- Que la prochaine fois, tu ferais attention avec le chocolat chaud ? proposa d'une voix désespérée Tsuna.

- Que c'était parfaitement normal pour un ami de faire une chose pareille ! cria avec foi Naito en lançant un poing dans les airs. Alors, je te le demande une dernière fois ! Voudrais-tu, mon unique et meilleur ami, m'aider à garder une réputation de tombeur en allant avec moi à la fête de Noël de mon cousin ?

Tsuna plongea sa tête dans ses mains jointes et maudit ardemment la jeune fille qui était la coupable de tous ses tourments. Enfin, il releva les yeux et croisa le regard rempli d'espoir de son meilleur ami. Vaincu, il soupira bruyamment et saisit la robe noire avec un air désespéré que seuls les condamnés à l'échafaud connaissaient.

- Mais pas les porte-jarretelles, déclara sombrement le brun en désignant les infâmes vêtements.

- Pas de problèmes, s'exclama joyeusement le blond en écartant d'une main ravie les porte-jarretelles, Dans ce cas, tu devras t'épiler les jambes !

- Quoi ?

- Je ne peux tout de même pas me présenter avec une cavalière aux jambes poilues, non ? demanda Naito avec des yeux de chien battu.

- Ça va, donne-moi le rasoir, fit avec rage Tsuna en tendant la main pour recevoir l'objet honni.

- Pas de rasoir, sourit calmement son ami en lui donnant un petit pot rond ainsi que des feuilles étranges. De la cire. Et des bandes.

Le brun regarda avec horreur ce qui allait être son cauchemar dans les années à venir.

- C'est ça ou les porte-jarretelles, continua avec ravissement Naito.

Tsuna le fusilla du regard et saisit les bandes dépilatoires en pleurant intérieurement sa virilité perdue.

Plusieurs heures après, Naito admirait une jolie jeune fille à la chevelure fauve lissée qui tombait en vague élégantes sur son dos, vêtue d'une magnifique robe noire au décolleté avantageux et chaussée d'escarpins aux talons gigantesques, selon la jeune fille.

- Tu es sublime, hurla le blond en faisant semblant de baver, Tout le monde va essayer de te draguer !

- Tu es sûr que l'on ne me reconnaît pas ? demanda Tsuna en battant des paupières pour s'habituer au poids du mascara sur ses cils.

Il fit quelques pas maladroits et manqua de finir sur son derrière. Ce faisant, sa robe glissa malencontreusement sur son corps fin et sa poitrine recouverte d'un soutien-gorge en dentelle noire et blanche fut dévoilée. Naito fit la moue et s'approcha de son ami pour l'aider à remettre en place la robe.

- C'est dommage que tu sois si mince, Tsunayoshi-chan, soupira le blond en posant des épingles à nourrice sur l'étoffe pour éviter qu'elle ne tombe à nouveau. Mais ça te fait ressembler énormément à une fille.

- Si tu veux que je me travestisse, susurra Tsuna en serrant les poings, Ferme-là avant que je ne change d'avis !

Naito éclata de rire et secoua la tête en faisant signe à son ami de le suivre.

- La fête va bientôt commencer, expliqua-t-il avec un air faussement mystérieux tout en tendant sa main vers son ami.

Le brun leva les yeux au ciel et saisit la main avec un sourire faussement ému. Naito enroula son bras autour de la fine taille de l'autre garçon et fit un sourire suffisant.

- Venez, très chère, fit-il avec un air prétentieux, Allons briser des cœurs...

Tsuna éclata de rire et le suivit. Ils prirent les transports en communs, où le brun se gela les jambes et dut, la mort dans l'âme, mettre les porte-jarretelles dans une toilette, pour filles !, du métro. Puis, ils arrivèrent devant un gigantesque gratte-ciel où Naito dut montrer son invitation pour entrer dans le hall. Là, un garde assez baraqué les conduisit avec la force de l'habitude vers les ascenseurs et appuya à leur place le bouton pour l'étage de la fête. Ce faisant, il adressa un clin d'œil coquin à Tsuna qui resserra les pans de son manteau, appartenant à la mère de son ami, autour de sa fine silhouette.

- Je sens que ça va marcher, lui confessa Naito alors qu'ils étaient seuls dans l'ascenseur.

- Et moi, je sens que j'aurais du refuser, riposta Tsuna, Je suis ridicule, tout le monde va se rendre compte que je suis un garçon !

- Je pense pas, murmura le blond en souriant légèrement, Tu as vu comment le garde bavait en reluquant tes jambes ?

Le brun fit la moue et se pétrifia lorsque le bruit caractéristique de l'ascenseur s'arrêta. Les portes s'ouvrirent lentement et la fête fut sous leurs yeux.

- N'oublie pas, tu t'appelles Tsunako et tu m'aimes désespérément, chuchota Naito en posant une main possessive sur le creux des reins de sa cavalière.

- Bien sûr, Na-chan, fit l'autre garçon en papillonnant exagérément des paupières.

Tsuna avança une jambe gaînée d'un porte-jarretelles, pourquoi avait-il fini par les porter !, et suivit son ami à travers la foule.

Il finit bien vite par perdre de vue Naito quand ce dernier remarqua la silhouette de son ancienne petite amie et se pressa de la rejoindre. Tsuna fendit la foule, évitant avec maladresse les mains qui se tendaient vers lui, et parvint à s'asseoir à l'une des chaises situées à côté du buffet. Il se retrouva bien vite assis entre deux petites vieilles aux longs cheveux blancs qui n'arrêtaient pas de le regarder, ce qui le crispa. Il y eut un brusque remous dans la foule et Tsuna put apercevoir brièvement la personne qui avait su causer cet émoi. Un jeune homme, approximant la vingtaine voir même moins, vêtu d'un costume de haute couture rouge sombre. Le brun ne put s'empêcher de se pencher pour continuer à regarder l'autre garçon, attiré par la fine silhouette joliment moulée dans les lignes strictes de son costume.

- Il est pas pour toi, ma jolie, fit une des petites vieilles en lui tapotant le genoux.

- Pardon ? demanda Tsuna en essayant de conserver une voix aiguë.

- Ce gamin n'est pas fait pour toi, chérie, continua l'autre petite vieille d'une voix chevrotante quasiment inaudible avec la musique qui sortaient des baffles.

- Exact, approuva lentement la première, Les anges ne lui vont pas...

- Excusez-moi, je pense que vous vous trompez de personne, fit Tsuna en tentant de conserver son calme.

Était-ce lui où ces deux vieilles étaient convaincues qu'il était une soupirante d'un gars qu'il ne connaissait même pas ? Et qu'il n'avait même pas vu de face.

- De plus, continua-t-il sèchement, Je suis venue avec un cavalier.

- Le petit Longchamps, non ? fit la deuxième en riant.

Son rire était pareil au croassement d'un corbeau et Tsuna ressentit l'envie de s'éloigner des deux femmes.

- Il est parti depuis longtemps avec cette fille, Yumi, ajouta la première.

- Tu es donc seule, ma pauvre enfant, finirent en chœur les deux vieilles.

Tsuna serra les dents, s'entaillant sans le vouloir sa lèvre inférieure et se leva brusquement. Il serra les poings sur ses hanches moulées par la fine étoffe sombre et plissa les yeux. Ainsi, Naito avait su récupérer le cœur de sa promise. Tant mieux.

Le brun sentit le poids des inquiétudes concernant son ami s'alléger et il marcha d'un pas décidé, et chancelant suite aux talons démesurés qu'il portait, vers le vestiaire pour récupérer son manteau et ainsi rentrer enfin chez lui. En saisissant l'étoffe que lui tendait la jeune femme à l'accueil, il remarqua subitement une chose. Son téléphone vibrait. Il prit l'appareil entre ses doigts et se dépêcha de marcher vers un endroit au calme où il pourrait parler avec la personne qui l'appelait. Il arriva alors devant les toilettes. Les habitudes lui menant la vie dure, Tsuna posa sa main libre sur la poignée de la porte des toilettes pour les hommes et sentit une légère tape sur son épaule. Il se retourna rapidement pour faire face au jeune homme au costume rouge sombre. De près, il était encore plus envoûtant. Il avait des yeux grenat aux pupilles étranges ainsi que des éraflures sur son visage, ce qui lui donnait l'air d'un petit garçon aventurier. Toute femme qui faisait face à ce minois devait sûrement finir par obéir à toutes les demandes du garçon. Les yeux ambrés de Tsuna se plissèrent. Ce beau gosse, pourquoi devait-il être si beau ! Était-ce pour lui faire remarquer encore plus à quel point il était ridicule avec cette robe ?

Bref, ce beau gosse l'empêchait d'entrer dans le sacro-saint territoire pour entendre ce qu'on lui voulait. Après une longue minute passée à se dévisager, l'autre prit enfin la parole.

- Je suis désolé, commença-t-il d'une voix douce et légèrement monocorde, Mais ce sont les toilettes des hommes.

- Eh ? fit Tsuna en penchant un peu sa tête, cherchant à comprendre ce que l'autre lui voulait.

- Et tu es une fille, continua Beau Gosse en lui souriant faiblement.

L'illumination arriva enfin au petit cerveau du brun qui était plus occupé à reluquer la chemise au col légèrement ouvert de l'autre, qu'à traduire les paroles du Apollon qui lui faisait face.

- Ah ça ! finit par dire Tsuna en secouant la tête pour chasser les pensées gênantes qui y traînaient, Je l'avais oublié.

- Il t'arrive souvent d'oublier ce genre de choses ? demanda Beau Gosse en souriant plus franchement.

- Aujourd'hui particulièrement, confia Tsuna en lui clignant un œil poudré.

La seconde suivante, il se ressaisit et courut dans les toilettes pour filles. Bon dieu, venait-il de flirter avec un garçon ? Mais pourquoi, il était même pas attiré par les hommes ! Tsuna s'affala sans la moindre élégance sur la cuvette extrêmement propre d'une des toilettes et saisit son téléphone pour examiner le responsable de sa rencontre avec le Beau Gosse.

Naito. Bien sûr.

Le brun soupira, se prit les cheveux et tira avec désespoir en constatant que son ami l'avait encore une fois mis dans le pétrin.

- Quoi ? fit-il lorsqu'il décrocha le combiné.

- Yo, Tsuna, tu devrais être plus heureux ! Après tout, tu parles avec ton seul et unique ami ! pépia la voix animée du blond.

- En quoi devrais-je être heureux ? J'ai accepté de me peinturlurer le visage avec ces horreurs et je porte des pompes qui sont en train de me donner des envies de meurtre ! hurla Tsuna sans se soucier du reste du monde.

- Hey, tu devrais plutôt être content pour moi, fit Naito avec une voix joyeuse, je me suis remis avec Yumi-chan !

- Sans blague, soupira le brun, Vous n'arrêtez pas de casser et de vous remettre ensembles. Ça en devient lassant !

Ils échangèrent quelques mots, où Tsuna en profita pour placer le plus d'insultes colorées, et ils finirent par arriver à un accord. Naito ne dirait jamais qui avait été sa sublime cavalière et en échange, Tsuna recevrait un abonnement à vie dans une boulangerie qu'il adorait. Satisfait de l'affaire, le brun sortit d'un pas victorieux des toilettes et croisa un attroupement de filles postées toutes devant les miroirs de la petite salle.

- Que se passe-t-il ? demanda-t-il en tentant de garder une voix féminine.

- Le petit-ami de Nana-chan, répondit gravement une jeune femme aux cheveux bruns coupés courts et aux sublimes yeux de biches. Il n'a pas cessé de draguer des filles en la délaissant totalement.

- Je vois, soupira Tsuna.

Un tiraillement dans sa poitrine le fit grimacer et il s'avança vers la jeune fille qui pleurait discrètement dans les bras d'une femme plus âgée. Il tapota doucement le bras de cette dernière pour lui faire signe de lui passer le relais et elle poussa un soupir soulagé. Face à la douleur, personne ne savait comment réagir. Le groupe de fille s'en alla à son tour, sentant que la jeune fille au visage envoûtant suffirait pour consoler la pauvre Nana.

- Maintenant, murmura Tsuna en lui saisissant doucement le menton, Dis-moi tout.

La jeune fille leva vers lui des yeux larmoyant où le maquillage avait bavé et le garçon soupira. La douleur dans sa poitrine s'était accrue. Il savait ce qu'il lui restait à faire. Ses orbes ambrées se plongèrent dans les prunelles sombres et il sentit subitement le relâchement dans les épaules de la fille qui lui faisait face. La douleur diminua légèrement et il sourit doucement.

Face à lui, Nana hoqueta en croisant le regard de la jeune femme mystérieuse. Ses yeux s'étaient transformés en un feu orangé qui bougeait faiblement sous la lumière crue des lampes de la petite pièce. Tous les soucis s'évanouirent pendant qu'elle se plongeait dans la contemplation des orbes ambrées et soudain, l'inconnue prit la parole.

- Ce n'est pas ce que tu crois, fit-elle d'une voix étrangement grave qui allait à merveille avec le sérieux de ses yeux envoûtants.

Nana voulut parler mais la jeune femme ne lui en laissa pas l'occasion.

- Il t'aime, continua-t-elle avec calme. Discutes-en avec lui et vos ennuis s'en iront.

Ils se séparèrent ainsi, Nana s'empressant de courir rejoindre son petit ami pendant que Tsuna se laissa tomber à bout de souffle sur le carrelage froid de la salle. Il l'avait encore fait.

Il jura sourdement et se leva pour ensuite lutter pour conserver son équilibre sur ses échasses appelées couramment talons. Il sortit d'un pas vif des toilettes et se heurta à quelque chose de dur et chaud. Levant timidement les yeux, il croisa un regard grenat et retint un juron. Pourquoi Beau Gosse était-il toujours devant cette porte ? Ce dernier le regardait avec une sorte d'étonnement et une étincelle que Tsuna reconnut facilement pour l'avoir vue récemment dans son propre regard. Fascination et désir.

- Ben voyons, soupira le petit brun qui s'imaginait des choses.

- Alors, tu ne t'es pas trompée de chemin ? blagua gentiment le Beau Gosse en penchant la tête vers le garçon, ses mèches rouges tombant élégamment devant ses yeux grenat.

Il devait beaucoup aimer le rouge, songea Tsuna. Entre le costume, les cheveux, sûrement teints, et les yeux rouges, ça en faisait beaucoup. Sans doute était-ce pour faire penser au Père Noël. Un Père Noël très sexy dans ce cas. Remarquant que le Beau Gosse continuait à attendre qu'il réponde, le brun s'empressa de fermer la porte des toilettes derrière son dos et lissa nerveusement ses cheveux.

« Arrête de te comporter comme une gamine amoureuse » se morigéna-t-il en évitant le regard du Beau Gosse tout en rougissant légèrement.

- Non, c'était fléché, répondit-il en souriant gauchement avant de se figer.

Mais que disait-il ! De toutes les stupidités qui lui passaient par la tête, il devait sortir celle-là ! Tsuna retint un soupir en réalisant que peu importait vu que Beau Gosse ne savait pas sa réelle identité.

- Ah bon ? le taquina ce dernier.

- Il suffisait de suivre les lamentations, continua d'une voix plus assurée le brun en montrant la dénommée Nana.

Cette dernière était pendue au cou d'une jeune homme qui lui caressait doucement le dos en lui murmurant quelque chose à l'oreille. Beau Gosse les regarda avec un drôle d'air, comme s'il était furieux que ces deux-là soient heureux.

- Dire que quelques secondes avant, elle pleurait toutes les larmes de son corps, murmura sombrement le garçon aux cheveux de feu.

- C'est incroyable, pas vrai ? fit Tsuna en souriant gaiement. Penser qu'ils ont su trouver la paix malgré leurs ennuis, c'est quelque chose qui s'apparente un peu à un miracle, non ?

Une lampe se mit à clignoter, créant des ombres qui rendirent le visage de l'autre garçon époustouflant, lui donnant des airs maléfiques.

- Si, répondit sèchement Beau Gosse.

Il tourna brusquement, les pans de sa chemise volant sous l'élan tandis qu'il se dépêchait de rejoindre les autres fêtards.

Tsuna le regarda s'en aller, les yeux écarquillés. Est-ce que Beau Gosse venait de lui mettre un vent ? Oui, répondit son subconscient. Pendant que son surmoi lui hurlait de courir vers Beau Gosse pour l'embrasser, son moi voulait plutôt aller lui hurler ses quatre vérités. Et, il y avait la petite douleur dans sa poitrine qui était apparue à nouveau.

« Bien, qui a besoin de mon aide ? » songea tristement Tsuna en cherchant la personne qui se sentait mal au milieu de cette fête.

Ses yeux se plissèrent lorsqu'il vit l'adolescent enfouissant sa tête dans ses bras croisés posés sur la table du buffet. Avec un soupir, il se prépara à traverser la salle.

Les heures passèrent et Tsuna finit par ne plus tenir debout. Ses pieds trop endoloris par les talons, pourquoi les filles portaient-elles de tels engins de torture ?, il s'effondra, sans se soucier des convenances que devaient suivre les jeunes filles de la haute société, sur la première chaise libre qu'il vit et tendit avec envie la main vers les canapés qui lui faisaient face. Le brun engloutit avec un plaisir clairement visible un petit four et laissa échapper un gémissement de plaisir. Une présence familière se fit sentir autour de lui et il tourna la tête pour dévisager les deux petites vieilles d'avant.

- Quoi ? fit-il avec un air peu avenant.

Personne ne devait le déranger pendant qu'il mangeait. C'était le seul moment où personne, pas même Naito, ne lui parlait. D'après sa mère, il tenait cela de son père. Quoique le paternel était constamment ainsi alors que Tsuna ne montrait son mauvais côté que lorsqu'un délicieuse assiette lui était présentée.

- Tu ferais mieux de partir, jeune fille, murmura la première en lui serrant l'épaule avec une force incroyable pour sa vieillesse. Tes affaires sont finies et personne n'a besoin de ton aide...

Tsuna lui jeta un regard mauvais et soupira bruyamment. Quand pourrait-il se reposer ?

- Bien, je m'en vais, dit-il en posant son assiette sur la table.

Les deux vieilles échangèrent un regard entendu et lui sourirent doucement.

- Nous nous reverrons, Sawada Tsunayoshi, dirent-elles à l'unisson en se levant à leur tour.

Le garçon les regarda partir et se figea. Il n'avait pas une fois dit son nom durant la fête. Il reprit ses esprits et se dépêcha de rattraper les deux petites vieilles. Cependant, lorsqu'il fut arrivé au vestiaire, qui se trouvait devant l'ascenseur, la jeune fille qui s'y trouvait lui assura que personne n'était parti. Les portes de la machine s'ouvrirent et une silhouette qui lui était devenue douloureusement familière apparut.

- Tu pars déjà ? demanda le nouveau venu en remarquant la veste calée dans les bras du travesti.

- Mon cavalier m'ayant lâchement abandonnée pour partir avec son ex, expliqua calmement Tsuna en montrant le vide qui l'entourait, Je préfère rentrer chez moi pour regarder des rediffusions de vieilles séries télé.

- Ça a l'air d'un bon plan, sourit faiblement l'autre, alias Beau Gosse, mais tu pourrais rester...

- Je ne pense pas, nia tranquillement le brun en enfilant en même temps son manteau.

- Allez, juste une danse ?

La main tendue vers lui eut raison de ses appréhensions et Tsuna finit par la saisir en soupirant.

- Juste une danse, prévint-il en donnant le manteau à la jeune fille qui s'occupait du vestiaire.

Il n'y eut pas de danse. En tout, à proprement parler, ils ne dansèrent pas au rythme de la musique, n'allèrent même pas sur la piste de danse. Par contre, leurs langues dansèrent à l'unisson au rythme de leur passion. Donc, on peut dire que le Beau Gosse tenait ses promesses.

Après un moment de pures embrassades, Tsuna finit par récupérer ses esprits et posa ses mains bien à plat sur la poitrine, très ferme remarqua-t-il avant de se mordre la lèvre pour cesser de penser des absurdités, et éloigna le garçon. Ce dernier avait les lèvres entrouvertes, légèrement humidifiées et ses yeux rouges le regardaient avec incompréhension.

« Ressaisis-toi ! » se hurla mentalement dessus le brun pour garder sa libido sous contrôle. Et ne pas sauter sur le pauvre roux qui ne savait pas à qui il avait réellement affaire.

- Je, pourquoi ? Tu ne sais même pas..., balbutia Tsuna en tentant d'éviter le regard sanguin.

Beau Gosse, il faudrait tout de même lui changer son surnom..., lui saisit doucement les mains et les rabattit tout en approchant son visage. Le brun tourna brusquement la tête et sentit les lèvres de l'autre se poser avec douceur sur sa joue avant de s'étirer en un sourire paresseux. Ses doigts passèrent sur la peau du plus petit et Tsuna sentit des langues de feu parcourir sa chair là où les membres de l'autre garçon l'avaient touché. Il frissonna et leva des yeux perdus vers les orbes étranges du Beau Gosse.

- Ton nom, murmura avec un air implorant le brun.

- Enma, répondit l'autre en continuant de sourire.

Tsuna put sentir l'air chaud qui s'échappa de sa bouche lorsqu'il parla et serra les poings pour garder le contrôle du maelström d'émotions qui le parcouraient. Comprenant que s'il restait avec Enma plus longtemps, il ne pourrait se retenir, l'adolescent écarta l'autre avec une force insoupçonnée pour son corps frêle et s'enfuit à toute vitesse vers l'ascenseur.

Et, comme dans les stupides séries à l'eau de rose que sa mère adorait tant voir, une main arrêta la porte de la machine lorsque cette dernière allait se fermer et laisser l'adolescent partir de la fête. Enma s'engouffra dans l'étroit espace laissé et entra dans l'ascenseur en poussant un soupir de soulagement. Alors, quand la porte se ferma définitivement, il appuya distraitement le bouton d'arrêt d'urgence et se tourna vers Tsuna qui s'était plaqué contre la parois vitrée de la machine.

- Tu ne m'as pas donné ton nom, expliqua-t-il avec un étrange air timide alors que des rougeurs apparaissaient sur ses joues pâles.

- Peut-être que je n'en avais pas envie, rétorqua Tsuna en se mordant la lèvre inférieure qui se remit à saigner.

- Tu n'es pas ainsi, riposta aussitôt Enma en s'approchant lentement de l'adolescent.

- Qui sait ? suggéra le brun en regardant avec insistance le panneau de l'ascenseur. Pourquoi on descend pas ?

- Qui sait ? fit le roux en souriant tranquillement tout en posant doucement sa main sur la joue de l'autre garçon.

Tsuna se figea sur le coup et se contenta d'observer tandis qu'Enma se penchait vers lui. La langue du rouquin glissa sur les lèvres du plus petit et lécha le mince filet de sang qui s'en était échappé. Un grognement sortit de la gorge du garçon aux yeux grenat et ce dernier se jeta sur la bouche du brun comme s'il était assoiffé et que celle-ci contenait la boisson la plus rafraîchissante. Sous le choc, Tsuna ouvrit ses lèvres et laissa la langue de l'autre garçon pénétrer dans sa bouche. Contrairement aux baisers qu'ils avaient échangés dans la salle des fêtes, celui-ci était plus sauvage et le brun pouvait sentir le goût du sang sur le bout de sa langue. Enma le plaqua contre la parois et glissa une main sous sa robe tout en continuant à l'embrasser avec passion. Embrumé par toutes les nouvelles sensations qu'il découvrait, le travesti le laissa faire mais lorsqu'il sentit une main étrangère se poser sur les liens de ses porte-jarretelles, il se pétrifia et repoussa le garçon avec un cri étouffé. Enma leva alors une tête surprise vers Tsuna et ils se dévisagèrent en silence. Puis, ce dernier sentit un tiraillement familier dans sa poitrine et regarda l'autre adolescent avec surprise, comme si c'était la première fois qu'il le voyait réellement.

Le brun avança alors une main vers le roux et caressa avec une douceur infinie sa joue. Enma pencha légèrement sa tête, appréciant inconsciemment le contact et voulant le prolonger. Puis, leurs yeux se rencontrèrent et Tsuna dut retenir une exclamation de surprise. Les orbes grenat du rouquin s'étaient transformées en un incendie déchaîné qui flambait avec passion. La douleur dans sa poitrine toujours présente se fit plus forte et Tsuna se mit sur le bout de ses orteils pour se grandir. Il se pencha vers l'autre garçon et embrassa toujours aussi doucement son front. Aussitôt, une vague de chaleur le parcourut et il sourit.

Il se sentait bien. Mieux qu'il ne s'était jamais senti.

Puis, Enma brisa l'enchantement en se reculant avec force.

- Comment, fit-il, Je ne... Ne t'approche plus de moi !

Le regard rempli de dégoût horrifia Tsuna. Il devait avoir deviné qu'il était un garçon. Il ne lui en voulait pas pour sa réaction démesurée, lui-même en aurait fait autant. Alors, lorsque les portes s'ouvrirent au rez-de-chaussée, il s'empressa de sortir de l'habitacle. L'adolescent sortit dans la rue enneigée et regarda une seconde le building avant de s'engouffrer dans une bouche de métro pour rentrer chez lui.


Alors, qu'en avez-vous pensé ? Était-ce bien? Nul ? L'auteur devrait aller se cacher dans un puits tellement c'était nul ?
Votre avis m'intéresse (comme toujours, d'ailleurs)

Alors, au prochain chapitre, nous pourrons voir l'envers du miroir. Et aussi recevoir quelques explications sur le titre ^^

Alors, à la prochaine !