Chapitre 1
À la fin de l'après-midi de cette magnifique journée d'octobre, Harry, Ron et Hermione quittèrent la classe de Potions. Ils suivirent le flot d'élèves se rendant à la tour de Gryffondor. Le trio prit place auprès du feu, malgré la chaleur étouffante régnant dans la salle commune. Ron voulut déposer son livre de Potions sur la table basse quand une petite enveloppe en papier Kraft s'échappa des pages du volume. Le prénom « Hermione » figurait en lettres majuscules sur l'enveloppe. Ron leva les yeux vers son amie, complètement terrifié.
Non, non, Ron, dis-moi…, chuchota-elle, dis-moi que t'as pas fait ça?
Hermione, tenta Ron, écoute je…
Non, toi tu vas écouter, ordonna Hermione, en se levant d'un bond, s'attribuant ainsi tous les regards. Non, mais qu'est-ce qui t'as pris? C'est ma vie PRIVÉE! Ça ne te regarde pas, Ron.
Oh, ça va, répondit-il sur la défensive, en se levant à son tour en prenant bien soin de ramasser la lettre à ses pieds. Laisse tomber ton discours de Miss je sais tout. Je croyais seulement qu'après trois ans tu aurais fini par comprendre ses véritables intentions. Il profite de toi et tout ce qu'il veut c'est…
T'es paranoïaque ou quoi? Comment peux-tu dire une chose pareille, tu ne le connais même pas! Écoute, ça fait une semaine que je cherche la lettre de Victor et je la découvre en ta possession. Comment veux-tu que je réagisse? J'espère que la lecture t'a plu!
Ils étaient l'un en face de l'autre, les yeux de Ron lançant des éclairs, alors qu'Hermione semblait au bord des larmes.
Donne-moi ma lettre, Ronald, demanda la jeune fille.
Mais Ron resta de marbre, la lettre serrée dans sa main droite.
Ron, soupira Hermione, en regardant son ami dans les yeux. Rend-moi ma lettre.
Elle ne sut combien de temps elle resta là à le regarder. Puis soudainement, elle lui saisit violemment le bras, lui arracha l'enveloppe des mains et partit vers le dortoir des filles.
Hermione! Hermione, attends, l'appela Ron.
Mais elle continua son chemin d'un pas rapide. Quand elle eut disparut dans l'escalier , il retourna s'asseoir auprès de Harry. Ce dernier avait assisté à la scène avec le plus grand agacement. Il en avait marre de toutes ces disputes qui se succédaient jour après jour. Ron avait l'air très perturbé. En y réfléchissant bien, c'était toujours l'expression qu'arborait Ron à la suite d'une dispute avec Hermione.
Écoute, Ron, tenta Harry, je sais que ce ne sont pas mes affaires, mais…
Harry s'interrompit lorsque Ron releva la tête. Si ce n'en aurait été de son orgueil, il aurait sûrement fondu en larmes. Mais Harry ne se laissa pas impressionner et se ressaisit.
Enfin, Ron, fait preuve d'un peu de maturité pour une fois, renchérit-il en haussant le ton. Tu as 17 ans alors agit en adulte au moins une fois dans ta vie. Va voir Hermione et prend une décision, quelle qu'elle soit. Mais moi j'en ai marre, ça ne peut plus durer.
Harry était à présent debout devant son meilleur ami. Il réalisa soudainement ses paroles puis sortit de la salle commune, les mains dans les poches.
Ron en voulait à Harry de lui avoir fait ce genre de discours, mais au fond de lui il savait qu'il avait raison. Et c'est ce qui le mettait en colère. « Prendre une décision et agir en adulte », lui avait-il dit. C'était facile à dire quand il s'agit d'avouer son amour à quelqu'un. Il n'avait jamais parlé à Harry de ses sentiments pour Hermione, mais en étant si proche d'eux, ça ne devait pas être bien difficile à constater. Il avait toujours redouté le moment où il devrait enfin avouer ce qu'il ressentait pour son amie. Il n'avait aucune expérience dans ce domaine et Ron devait avouer qu'il avait un peu peur, mais le moment était venu d'agir. Il soupira avant de se diriger vers le parc de Poudlard, pour prendre un peu d'air et réfléchir à tout ça…
Il était presque 2 heures du matin, cependant, Hermione était toujours éveillée. Elle avait filé dans son dortoir immédiatement après sa dispute avec Ron et pleuré toutes les larmes de son corps. Ron lui faisait tellement de peine parfois. Elle était très perturbée à cause de ce qui s'était passé. Elle se demandait comment il avait fait pour se procurer la lettre de Krum, mais surtout pourquoi l'avait-il volée? Enfin, c'était sa vie privée! Ça ne le regardait en rien. Pleins de questions se bousculaient dans sa tête. Elle se tournait et se retournait dans son lit depuis bientôt trois heures. Hermione se redressa vivement dans son lit, lorsque la porte du dortoir s'ouvrit à la volée. Parvati et Lavande firent de même, apeurées.
Mais qu'est-ce que…, commença Hermione alors que l'ombre d'une silhouette grande et mince avançait dangereusement dans la pièce.
Hermione? Hermione, je…, balbutia l'inconnu qui trébucha et se retrouva à quatre pattes par terre.
Est-ce que… c'est Ron, demanda Parvati, les yeux plissés.
Je crois, acquiesça Hermione.
Ah bon sang, il est complètement ivre. Hermione, sors-le d'ici. Je veux dormir, moi. Il est deux heures du matin, enfin.
P…Pourquoi est-ce que ce serait moi qui devrait m'occuper de lui?
Parce que c'est toi sa meilleure amie et que c'est ton nom qu'il crit depuis cinq minutes, rappela Lavande en se couvrant la tête de son oreiller.
Hermione se leva péniblement de son lit , enfila une paire de chaussettes, puis se dirigea vers son ami. La jeune fille lui prit la main et l'aida à se remettre debout.
Tu sais que tu es très jolie dans cette tenue, affirma Ron en posant ses mains sur ses hanches.
Ron, lâche-moi, pria Hermione, rouge comme une fraise. Tu ne sais plus ce que tu dis. Allez, viens, on va aller faire un tour!
Hermione était terriblement gênée. Il est vrai qu'elle n'avait pris le temps de se vêtir convenablement et ne portait qu'une petite camisole bleue avec des shorts assortis.
Non! Non, je veux aller me coucher, cria-t-il. Je suis fatigué!
Ah, la ferme, Weasley, hurla Parvati.
Viens te coucher avec moi, Mione, chuchota Ron, avec un air dément.
Parvati roula des yeux.
Non, mais vraiment.
Ron, tu es soûl. Tu ne retourneras pas dans ton dortoir, dit Hermione. Viens.
Elle s'apprêtait à quitter la tour quand Parvati intervint :
Ah, non, je ne te laisserai certainement pas toute seule avec lui, il va te sauter dessus, avertit-elle, en se levant de son lit. Laisse-moi venir avec toi.
Non, ça va aller. Je t'assure. C'est seulement Ron.
Ouais, c'est justement ça qui m'inquiète, sous-entendu la jolie brune.
Hermione rencontra le regard perçant de Parvati puis fronça légèrement les sourcils.
Non, je vais très bien, je t'assure, assura-t-il. Oh!
Ron perdit l'équilibre et prit appuie sur Hermione. Ils sortirent ensemble du dortoir sous le regard inquiet de Parvati. Hermione réussit enfin à le faire sortir de salle commune. Ron ne cessait crier et elle avait peur que Rusard ne les surprenne à traîner dans les couloirs. La jeune fille prit donc le chemin du parc.
Chut! Ron cesse de crier comme ça! Tais-toi où l'on va avoir des ennuis. Surtout toi puisqu'il est interdit de consommer de l'alcool. Non, mais qu'est-ce qui t'as pris?
Ron ne fit que tousser. Après dix minutes interminables, ils atteignirent la fameuse porte principale qu'ils ouvrirent doucement. Hermione poussa Ron à l'extérieur, puis referma délicatement la grande porte de chêne. Elle l'aida à atteindre le bord du lac, avant de le laisser tomber au pied d'un arbre.
Pourquoi tu m'as amené ici? On était bien dans ton dortoir, non? Oh, je sais, se réjouit Ron, qui semblait avoir découvert le plus gros secret de l'histoire. Tu veux faire une petite baignade, rien que toi et moi… mais sans nos vêtements, reprit Ron, qui essayait d'être sérieux. Il commença à retirer son t-shirt.
Ron, s'indigna Hermione. Arrête! Remet ton chandail immédiatement.
Le jeune homme tenta de se lever, mais retomba au sol.
Je… je ne me sens pas très bien, gémit-il.
Hermione l'aida à se coucher dans l'herbe, la tête appuyée sur son t-shirt qu'il avait retiré. Elle enleva une de ses chaussettes et la mouilla dans le lac avant de la déposer sur le front de Ron.
Est-ce que ça va mieux?
Hum.
Tu es brûlant, constata-elle en posant sa main sur son front. Ron, tu peux me dire pourquoi tu as bu?
Ron regarda devant lui, les yeux dans le vague, avant de se prononcer.
Je ne vaux rien.
Ron, ne dit pas ce genre de…
Je voulais l'oublier, poursuivit-il comme si de rien était. Mais j'en suis incapable. Je ne peux m'empêcher de penser à elle. Harry me l'avait bien dit. « Prendre une décision ». « Agir en adulte ».
Hermione l'écoutait attentivement, essayant de comprendre ce que signifiaient toutes ses paroles. Ron était là, étendu près d'elle, ses yeux orientés vers le ciel. Hermione se risqua à lui parler.
Ron! Ron, regarde-moi!
Il finit par détourner les yeux et s'assit dos à l'arbre. Après avoir capté le regard de son amie, il lui prit la main. Hermione suivit tous ses gestes des yeux avant de se plonger dans son regard flou dû à l'alcool.
Je t'aime, dit-il d'une voix rauque.
Il avait dit ça sur un ton tellement neutre qu'Hermione se demandait s'il était sincère. Elle se sentait toute drôle. Avant de pouvoir considérer quoi que ce soit d'autre, Ron la saisit par la taille et l'embrassa fougueusement. Elle se laissa faire et mit sa main sur sa nuque pour approfondir le baiser. Ron la plaqua contre l'arbre, pour ensuite caresser son dos. Leurs langues s'entrechoquaient et Hermione ne trouvait la force de le repousser. Ron finit par se lasser de son dos et laissa courir ses mains jusqu'à sa poitrine. Elle sentait son érection sur sa cuisse et cela l'excitait encore plus. Il lui enleva sa camisole, puis caressa ses seins par-dessus son soutien-gorge. Il l'embrassait dans le cou alors qu'elle effleurait son torse nu. Ron laissa son cou pour l'embrasser sur la bouche. Pendant ce temps, Ron continuait de lui caresser la poitrine. C'est lorsqu'il posa sa main sur sa cuisse pour remonter plus haut qu'Hermione essaya vainement de le repousser. Tout ça était insensé. Ron voulut alors retirer son bas de pyjama. Prise de cours, elle le gifla violemment. Il recula en gémissant avant de poser sa main sur sa joue rougit. Hermione se leva précipitamment en enfilant sa camisole qui jusque là gisait par terre. Elle voulut repartir vers le château, mais Ron l'interpella :
Hermione! Ne me laisse pas tout seul. Je… je ne me sens pas bien du tout! Je…
Avant de pouvoir finir sa phrase, il se précipita vers le lac pour vomir. Après un dernier regard vers son meilleur ami, Hermione s'enfuit vers le château, le souffle précipité. Elle ouvrit la grande porte de chêne à la volée, sans prendre le temps de la refermée et courut à travers les couloirs. Arrivée au deuxième étage, elle trébucha et tomba à genoux. La jeune fille s'appuya contre le mur et pleura toutes les larmes de son corps. Elle ne pouvait accepter cette situation. Elle avait toujours espéré entendre ces mots sortir de la bouche de Ron. Qu'il l'embrasse et qu'ils puissent enfin cesser ses disputes blessantes ! Mais il n'avait fait que profiter d'elle parce qu'il était saoul et demain il ne se souviendrait de rien. Mais elle si. Elle pleurait sur son propre sort, quand une ombre se dressa devant elle. Elle releva timidement les yeux pour apercevoir Rogue qui pointait sa baguette éclairée vers elle.
Miss Granger, dit-il, plutôt surpris.
Hermione se leva d'un bond et partit dans la direction opposée, toujours en larmes.
Miss Granger! Hermione! Hermione, attendez, l'appela Rogue.
Mais Hermione accéléra le pas et courut jusqu'à la tour de Gryffondor, sous le regard inquiet de son professeur. L'homme la laissa partir et tourna les talons pour rejoindre son bureau.
