Chapitre Un

Ça fait une semaine qu'on a déménagé, ça fait une semaine. J'ai l'impression que ça fait des années. Le temps passe si lentement quand on n'a rien à faire. La Push, juste à côté de Forks. Une réserve Quileute entourée de forêt. Je crois que c'est le seul avantage; pouvoir aller ce promener dans la forêt et capturer la nature en photo.

-Hey!

Je déposai ma caméra sur mes genoux et regardai la personne qui m'interpella. C'était un grand gars musclé qui s'approchait de moi, main dans la main avec une petite fille d'au moins sept ans. Elle avait la peau très pâle, ce ne devait pas être sa sœur. Peut-être sa fille… non il n'était pas assez vieux pour avoir une fille de sept ans.

Il s'arrêta devant moi, un grand sourire étirant son visage.

-Salut, dit-il.

-Salut…

-Tu es nouvelles, non? Ça fait un bout que je te vois trainer toute seule sur la plage…

-Tu n'as pas d'amis? Demanda la petite timidement.

Je la regardai un instant. Ses yeux m'inspectaient avec tant de maturité, je ne me sentais aucunement vexé par ses propos.

-Non, dis-je en souriant, je n'ai pas d'amis.

-Je peux être ton amie si tu veux et Jake aussi, hein Jake? Demanda-t-elle en tirant sur la main du dénommé Jake.

-Oui Nessie, dit-il en souriant. Moi c'est Jake.

Et il me tendit la main. Je lui pris et fut légèrement surprise par sa chaleur. Plus haute que la normale.

-Élisabeth.

-Moi c'est Nessie! Dit la petite avant de me faire un énorme câlin. Dit Jacob, je peux aller jouer dans l'eau?

Il acquiesça et elle se précipita dans l'eau.

-Tu la laisse se baigner avec ses vêtements, demandais-je en levant un sourcil.

Il haussa les épaules et s'assit sur le sable, à côté de moi.

-Elle a du linge de rechange à la maison.

-C'est ta fille?

Il déclina en souriant.

-La fille de ma meilleure amie.

J'acquiesçai sans savoir quoi dire d'autre, alors je me tus. J'observai la petite dans l'eau. Elle riait aux éclats et, même si elle jouait toute seule, elle ne se sentait aucunement seule.

-Ta mère travaille à la clinique c'est ça?

Je détournai mon regard de Nessie et le fixai sur Jacob.

-Tu es un genre d'espion, c'est ça? Demandais-je amusé.

Il rit.

-Non, la mère d'un bon ami travaille là aussi. Elle nous a parlé de ta mère c'est tout. Elle s'appelle Joanne, c'est ça?

J'acquiesçai, puis retournai au silence. Jake soupira.

-Il faut qu'on y retourne, dit-il en se levant. Besoin qu'on te dépose quelque part?

J'acquiesçai et me levai à mon tour. Nessie nous rejoignit en courant.

-On retourne voir maman? Demanda-t-elle.

-Yep, ma princesse, dit-il en la prenant dans ses bras.

-Lili vient aussi?

Ça me prit un temps pour enregistrer que c'est de moi qu'elle parlait. J'entendis le rire de Jacob.

-Non, Lili rentre chez elle.

Nessie acquiesça, puis continua de jacasser. Elle était mignonne, mais son blabla incessant commençait à m'énerver. Jacob ouvrit les portes de sa golf et je me glissai sur le siège passager. Jacob arrangea Nessie sur la banquette arrière, puis s'installa derrière le volant. La route jusque chez moi fut animée par le jacassement de Nessie et par les réponses de Jacob. Il devait vraiment aimer cette gamine pour ne pas l'étriper!

Quand on arriva devant chez moi, Il y avait deux trois voitures plus celle de ma mère.

-En dirait que tu as de la compagnie, dit Jacob. Ce doit être la bande…

Je ne répliquai pas, mais sortis de la voiture précipitamment. Je courus presque pour me rendre plus vite à l'intérieure. Il y avait à peu près une dizaine de Quileutes musclé, entrain de porter des boîtes un peu partout dans la maison.

-Ah Élisabeth! S'écria ma mère en m'apercevant dans l'entré. Le fils de Sue et ses amis ont accepté d'aider à défaire les boîtes. C'est gentils, hein?

Je ne répondis pas et me précipitai à l'étage pour rejoindre ma chambre. Un autre gars musclé était là entrain de fouiller dans mes boîtes.

-hey! Dis-je en me précipitant pour reprendre la boîte.

Il se retourna et mon cœur manqua un battement. Il… il était à couper le souffle. Ses yeux étaient… indescriptibles.

-je suis capable de ranger mes propres choses, dis-je un peu moins énervé.

Il me sourit.

-Salut, dit-il, moi c'est Seth.

Seth, répétais-je dans ma tête.

-Euh… Salut… Élisabeth.

Il acquiesça, toujours avec ma boîte dans ses mains.

-Tu peux la déposer sur le lit, ajoutais-je.

Il fronça les sourcils, puis se rendit compte qu'il tenait encore la boite. Il la déposa sur mon lit et passa sa main dans ses cheveux. Mon cœur, au secours!

-Je peux t'aider, tu sais, dit-il en souriant, ça ira plus vite.

Son sourire… je détachai mon regard de ses lèvres en clignant des yeux.

-OK…

On se mit à défaire ma boîte. Il n'y avait pas grand-chose, majoritairement des livres. On ne dit pas grand-chose non plus, je ne savais pas quoi dire. Par contre, Seth avait l'air de vouloir dire un tas de truc. Je commençais à avoir chaud à force de sentir son regard sur moi. Je remontai les manches de mon chandail et continuai mon rangement.

-C'est quoi ça? Demanda Seth.

Je le regardai et m'aperçus qu'il pointait mon bras. Je cachai celui si, mais Seth fut plus rapide. Il s'empara de mon bras et l'inspecta.

-C'est quoi ces coupures?

Je ne pouvais pas le regarder.

- Éli, regarde-moi…

Je serrai les mâchoires et lui arracha mon bras.

-C'est rien, dis-je en enlevant la boîte vide de sur mon lit.

-Hey…

Seth me prit doucement la main et je me tournai vers lui. On était proche, trop proche. Je ne pouvais regardai ailleurs que dans ses yeux. Il se scrutait mon regard et je sentis mes barrières tomber. Des larmes chaudes venaient se déposer aux coins de mes yeux et mon cœur se serrait.

-Ça va aller, dit Seth en me prenant dans ses bras.

La chaleur de son corps m'enveloppa et, aussitôt, je me sentis m'écrouler. Tout le stresse disparut et les larmes coulèrent par elles-mêmes. Les doigts de Seth caressaient mon dos et je m'accrochai à lui en le prenant sur les côtés. Je commençai à panteler et fermai les yeux pour essayer de me calmer.

-Respire doucement par le nez, chuchota Seth dans mes cheveux.

Il prit une de mes mains et la plaça sur son cœur. Je sentais son torse lever après chaque respiration et essayai de m'accorder à lui.

-Élisabeth, le souper est…

Je me décollai de Seth et m'essuyai les larmes. Je me retournai vers ma mère qui venait d'entrer et lui fit un sourire. Elle regarda Seth, puis moi et fit l'aller retour pendant un instant.

-On arrive, dis-je.

-Ok, elle dit en hochant la tête.

Seth paraissait complètement mal alaise.

-Seth, c'est bien ça? Demanda ma mère en lui tendant la main.

Je roulai les yeux.

-Oui, madame, enchanté, dit Seth en lui serrant la main.

-Tu peux m'appeler Joanne, dit-elle en souriant.

Il acquiesça en souriant. Ma mère restait plantée là à nous regarder. Je soupirai et sortis de ma chambre en la détournant. En descendant les escaliers je fis attention de recouvrir mes bras. Tous les gars étaient encore là et il y avait aussi deux femmes. Il restait une place haut bout de la table pour ma mère et deux autres l'une en face de l'autre. Je soupirai et m'assis à côté de l'une des femmes. Elle avait les cheveux jusqu'aux mâchoires et son visage était très structuré. Par contre, ses traits étaient doux et sensuel. Elle avait les même yeux que Seth et que l'autre femme à ses côté qui lui ressemblait aussi, mais en plus vieille. Ce devait être sa mère. Seth et ma mère nous rejoignis peu de temps après et on commença à manger. Les conversations battaient bon train, mais je restais silencieuse et concentré sur mon plat que je ne mangeais pas. J'appris que la fille à côté de moi était la sœur de Seth et qu'elle s'appelait Leah. L'autre femme est effectivement leur mère, et elle s'appelle Sue. Je n'arrivais pas à me souvenir du nom des autres gars, je sais juste qu'ils ne pouvaient arrêter de manger la bouche pleine.

Chaque fois que je sentais le regard de Seth sur moi, le poil derrière mon cou se redressait. Mon cœur battait fort et mes mains devenaient moites. Je n'aimais pas ce que je ressentais… Je n'arrivais pas à comprendre ce que c'était.

-Tu ne manges pas?

C'était Seth qui avait parlé.

-J'ai pas faim, merci, dis-je de façon sèche.

-Élisabeth, soit un peu plus polie, interrompu ma mère.

Je ne dis rien et commençai à engouffrer tous mes légumes, puis mon riz et ma viande. Le silence ce fit sur la table et, quand j'eus finit d'engouffrer, je me levai, laissant mon assiette, et montai les marches des escaliers deux par deux. Je m'enfermai dans la salle de bain le cœur battant. Je m'agenouillai devant la cuvette et relevai le siège. Je restai un moment à regarder l'eau et, alors que le silence perdurait au rez-de-chaussée, j'enfonçai mes doigts dans ma gorge.