La terre vaine
Disclamer : Les personnages sont à JK Rowlings, et l'histoire à Issy (The wasteland). Le poème (The Wasteland, la Terre vaine en français) est de T.S. Eliot. IL a été traduit, mais malheureusement, le tirage est épuisé, vous allez donc devoir vous contenter de ce que j'ai fait.
Note : ceci est une séquelle de l'Espace entre les étoiles, du même auteur. Il est préférable d'avoir lu cette histoire pour mieux comprendre celle-ci.
Première partie : l'enterrement des morts
Ce corps que tu as planté l'année dernière dans ton jardin,
A-t-il commencé à germer ? Fleurira-t-il cette année ?
Ou un gel soudain a-t-il dérangé son lit ?
Oh, garde le Chien loin, c'est l'ami de l'homme,
Ou avec ses griffes, il le déterrera encore !
Toi ! hypocrite lecteur ! – Mon semblable, - mon frère !
TS Eliot, La terre vaine, Première Partie, L'enterrement des morts (1)
Poudlard, avril 1998
J'ai toujours aimé la couleur noire, pensa Sirius, mais pas cette fois.
Pas cette fois.
Cette fois, il importait que ce soit la couleur assignée à Voldemort, aux Mangemorts, à la mort. Cette fois, il importait que ce soit le nom de sa maudite famille. Cette fois, ça importait.
Aucune étoile ne brillerait à présent, et l'espace entre serait terne, car la plus grande lumière était partie. Il n'y avait pas de soleil. Il ne pourrait plus y avoir d'aube à présent.
Dumbledore était mort.
Le vieil homme reposait sur la table dans la salle des professeurs, les mains croisés sur sa poitrine dans une moquerie de paix, ses yeux bleus clos dans une mimique de sérénité. Mais il y avait du sang, du sang, tellement de sang. Il avait coulé en petites rivières le long de son visage, de son corps, mais il avait séché, en lignes noires, comme quelqu'un qui avait pris avec lui une plume et un pot d'encre noire.
Noire.
« Oh non, murmura Sirius. Merlin nous aide, non.
- Appelez l'Ordre du Phénix, aboya Snape à personne en particulier. Appelez-les ! »
Sirius se sentit partir loin de la table et de l'équipe réunie, loin de la mémoire de la vie perdue. « Je vais le faire », s'entendit-il dire lointainement.
Il y avait une main sur son bras. « Non, Sirius, dit lourdement Minerva McGonagall. Je vais le faire. C'est… mon devoir à présent. »
Sirius fit un pas en arrière et la laissa passer. Alors que son vieux mentor marchait lentement vers le feu, il sentit son cœur se briser. Quel espoir y aurait-il à présent ? Dumbledore était mort. McGonagall était directrice maintenant… et elle était une bonne sorcière, mais… Sirius regarda et il ne vit pas la bonne sorcière. Ce qu'il vit était une vieille femme, courbée par le chagrin, qui marchait avec une claudication ses jours-ci et avait un cœur blessé.
« Que… pouvons-nous faire ? demanda-t-il faiblement. Qu'y a-t-il… que nous devrions faire ?
- Pleurer, répondit doucement le professeur Virdis de sa place à côté de Sirius. Nous devons faire notre deuil.
- Nous n'avons pas le temps de pleurer, répondit durement Severus. Les élèves doivent être mis en sécurité. Nous devons nous préparer pour la guerre.
- Quel genre de guerre pouvons-nous faire sans lui ? » demanda doucement le professeur Flitwick.
Personne ne répondit.
Le silence n'est pas d'or, pensa Sirius. Le silence est noir.
Le professeur McGonagall revint vers la table. « Ils viennent » annonça-t-elle lourdement.
La pièce fut silencieuse puis il y eut des petits pops, comme du pop-corn dans une casserole, alors que divers membres de l'Ordre du Phénix utilisaient des Portoloins pour arriver. Kingsley Shacklebolt, Fred et George Weasley, Nymphadora Tonks, Bill Weasley, sa femme Helena une seconde plus tard, son jeune fils Valerius dans ses bras, Hestia Jones, Alastor Maugrey, Remus et Amélia Lupin… Plus vinrent après eux, les pops comme des coups de feu dans les oreilles de Sirius, mais pas assez. Ils en avaient tant perdu. Charlie Weasley ne retournerait jamais à ses dragons en Roumanie, ni Dedalus Diggle à sa petite boutique au chemin de Traverse. La liste des morts était si longue. Emmeline Vance, Alicia Spinnet, Abelforth Dumbledore…
Cédric Diggory.
James et Lily Potter.
Regina Lupin.
Albus Dumbledore.
Il était sombrement conscient des bruits de respirations retenues provenant de l'Ordre alors que l'anneau d'enseignants se brisait et qu'ils voyaient le corps, reposant ignominieusement sur la table. Ressentaient leurs cœurs chuter comme le sien, s'écrasant et explosant sur le sol en millions de morceaux.
Dumbledore était mort.
Dumbledore était mort.
« Que s'est-il passé ici ? »
Il ne savait pas qui avait parlé. Amélia, peut-être, ou Helena. Il pouvait seulement sentir les larmes commencer à s'écouler le long de son visage alors que McGonagall racontait, en mots hachés, l'histoire des derniers moments glorieux d'Albus Dumbledore.
Avril est le mois le plus cruel, élevant le lila de la terre morte…
Les Mangemorts à la porte. Les murs se déformant, craquant. Dumbledore touchant son bras.
« Restez ici. Vous devez protéger les enfants. Protéger Harry. Je vais descendre à eux. »
Les derniers mots qu'il lui avait dits.
Menant tous les élèves de Poudlard dans la Salle sur Demande. Il avait besoin d'un lieu sûr pour les cacher, protégé de Voldemort, et la salle lui avait fournit. Les enseignants étaient supposés rester dehors pour les garder, mais Sirius et Severus avaient partagé un regard et suent qu'ils ne pourraient pas.
Les marches de Poudlard, alors, regardant, impuissants. Deux hommes bruns, semblant taillés dans le granite, les témoins.
Seul, Dumbledore les avait combattus, sachant qu'il ne pourrait pas gagner, sachant qu'il y en avait trop, sachant que seul Harry Potter pouvait vaincre ce que Tom Jedusor était devenu, et cependant se battant quand même. Un vrai Gryffondor.
Jusqu'à la fin.
Ils avaient été mis en déroute. Poudlard était sauve, mais… à un terrible prix.
Dumbledore était mort.
Quelles branches poussent de cette merde de pierres ?
« Que pouvons-nous faire ? demanda Molly Weasley d'une petite voix. Qu'y a-t-il que nous pouvions faire ?
- Nous devons mettre les enfants en sécurité, dit durement Severus.
- Nous l'avons fait. »
Une nouvelle voix. Sirius regarda.
« Harry ? »
Ils semblaient tous tellement… découragés. Harry serra les dents et serra la main autours de sa baguette plus fermement. Il savait qu'il ferait son deuil de Dumbledore, pleurerait pour lui – un jour.
Mais, en ce moment, il n'était pas triste. Il était en colère.
Comment Voldemort osait-il tuer Dumbledore ? Comment osait-il ?
« Nous l'avons fait, répéta-t-il. Les élèves – la plupart d'entre eux, en tout cas – sont en sécurité. »
Il s'avança plus avant dans la salle, et ils le suivirent. Ses pupilles, ses soldats, ses amis, sa famille.
L'armée de Dumbledore. Chaque membre.
Je vous montrerai la peur dans une main de poussière.
« Et nous sommes ici pour combattre. »
(1) Voici le texte original du poème, si vous avez une meilleure traduction…
That corpse you planted last year in you garden,
Has it begun to sprout ? Will it bloom this year ?
Or has the sudden frost disturbed its bed .
Oh keep the Dog far hence, that's friend to men,
Or with his nails he'll dig it up again !
You ! hypocrite lecteur ! – mon semblable, - mon frère !
