Les personnages du livre Héros de l'Olympe appartiennent à Rick Riordan. D'autres ont été inventés par nous ainsi que l'histoire.
1. Percy
Quatre mois après avoir rendormi Gaïa, Percy et Annabeth profitaient enfin de la douce tranquillité à la colonie des Sang-mêlé. Ce jour-là, ils se promenaient dans la forêt même si Chiron leur avait strictement interdit. Mais ce n'était pas ça qui allait les décourager.
Ils arrivèrent au Poing de Zeus et grimpèrent pour admirer le lever du soleil qui donnait une lueur orangée à la colonie. La brise fraîche du matin parcourait le visage de Percy. Annabeth se trouvait à ses cotés. Le vent jouait avec ses cheveux couleur blé et la rendait encore plus belle. Ce jour était parfait. Tout était calme et silencieux autour d'eux. En effet, il était encore tôt. Tous les autres sang-mêlés dormaient paisiblement. Annabeth avait tenu à voir ce lever de soleil somptueux quitte à se lever tôt. Mais elle avait raison, Percy avait besoin de se sentir heureux en ce moment. Ils venaient de passer des moments difficiles et avaient frôlé la mort plus d'une fois. A présent ils se sentaient plus vivants que jamais.
Percy décida de rompre le silence et dit :
- Je suis content qu'on puisse enfin passer du temps ensemble.
- Oui, moi aussi, répondit Annabeth, une belle journée qui commence non ?
- Ouais, continua Percy.
- Qu'est-ce que tu veux faire aujourd'hui ? Du canoë sur le lac, te faire encore battre à la course de char ou …
Une violente secousse interrompit Annabeth, puis fit trembler le pin de Thalia sur lequel reposait la Toison d'Or et Peleus, le dragon, rugit.
D'un bond, Percy se leva et dit à Annabeth :
- Ou se faire attaquer par des monstres !
- Calme-toi, ce n'est rien, le rassura Annabeth, c'est en dehors de la barrière magique, rien ne va nous arriver.
- Quelque chose me dit que ça ne se passera pas comme ça.
Percy partit en courant vers la Colline des Sang-Mêlé et Annabeth le suivit, à contrecœur.
Lorsqu'ils atteignirent le terrain de basket, ils se rendirent compte que personne, mis à part eux, n'avait entendu le bruit. Une intuition très forte poussa Percy à continuer son chemin.
Derrière lui Annabeth grommela :
- Mais qu'est-ce que tu fais Percy ? Tu vas encore nous attirer des ennuis !
Percy ne répondit pas, il voulait tellement savoir d'où venait ce bruit que ça en était devenu une obsession. Il avait l'impression qu'une force invisible l'attirait vers le pin.
Il arriva sur la colline qui surplombait toute la colonie, où il avait une vue très dégagée. Tout semblait normal, mais quelque chose attira son regard. Une jeune fille courait désespérément dans l'herbe et tirait des flèches dans le vide. Annabeth le rejoignit et Percy s'exclama, sans savoir pourquoi :
- Il faut que je l'aide !
Annabeth le regarda d'un air complètement ahuri, comme si Percy était atteint d'une maladie grave, puis s'exclama :
- Tu veux aider une folle qui court toute seule et qui décoche des flèches dans l'air ?!
Percy l'ignora et fonça vers la jeune fille. Au fur et à mesure qu'il se rapprochait, il vit plus distinctement que quelque chose la poursuivait. Lorsqu'il n'était plus qu'à deux mètres d'elle, il aperçut un énorme serpent.
Derrière lui, il entendit la voix d'Annabeth qui le fit sursauter. Il se retourna mais ne vit personne. Il en déduisit qu'elle avait enfilé sa casquette des Yankees magique qu'elle avait récupérée après la guerre contre Gaïa et elle se mit à chuchoter :
- Python!
- Qui ça ?
- Python, répondit-elle sur un ton exaspéré, l'un des enfants de Gaïa, ancien gardien de l'Oracle de Delphes. Apollon l'a tué, il y a des millénaires ! C'est en le tuant qu'il a reçu son don de prophétie.
- Ça m'avance beaucoup de savoir tout ça ! Mais comment on le tue ?
- On ne le tue pas, répondit-elle très calmement.
- Quoi ?!
- Mais voyons ! C'est un dieu ! Il est immortel !
- Super ! dit Percy sans entrain. Un monstre-dieu.
Un bruit l'interrompit et il se retourna. La jeune fille était à présent à terre et Python s'apprêtait à la dévorer. Elle tirait des flèches de plus en plus désespérément, qui ricochaient toutes sur le serpent, sans même l'érafler. Il fallait faire vite, le serpent se rapprochait dangereusement d'elle. Sans réfléchir, Percy s'élança vers Python et asséna des coups d'épée sur sa carapace. Visiblement, Turbulence avait un peu d'effet sur Python car il se retourna avec un air vraisemblablement furieux.
Laissant la jeune fille de côté, le serpent se lança vers Percy, qui recula. Malheureusement, même sans pattes, Python était très rapide. Il le rattrapa, le prit par la cheville avec sa queue et le projeta en l'air. Percy ne fit pas ce qu'on peut appeler un atterrissage en douceur. Il avait atterrit contre un arbre. Python était devant lui et le fixait de ses yeux jaunes perçants, sans doute content de pouvoir prendre deux repas. Tandis, qu'il se rapprochait de lui, Percy sentit ses dernières heures arriver. Il se dit que mourir dévoré par un serpent n'était pas vraiment la mort qu'il avait imaginé, lui qui avait survécu au Tartare, traversé de nombreux périples, accomplit de nombreuses quêtes, rendormit une des déesses les plus dangereuses, affronté Cronos. Cette mort était quelque peu « pitoyable » en comparaison de toutes les fois où il était passé tout près de rejoindre pour de bon son oncle Hadès.
Mais soudain, Python se dressa et son « visage » se tordit dans une moue douloureuse. Percy distingua alors un poignard en or planté dans la nuque du serpent. Annabeth enleva sa casquette et se dirigea vers lui. Le serpent poussa un sifflement de douleur et, en rampant, se dirigea vers les bois.
Annabeth aida Percy à se relever et puis lui demanda, un peu inquiète :
- Tu vas bien ?
- Oui oui ! répondit-il.
Percy était secoué, le fait qu'Annabeth le tienne par le bras le rassurait. Il se mit à regarder autour de lui et aperçut la jeune fille. Il prit le temps de l'observer de plus près.
Elle avait les cheveux auburn et les yeux encore plus clairs que ceux d'Hazel ; le soleil leur donnait une lueur dorée vraiment bizarre. Percy était troublé par ses yeux. La fille devait avoir treize ans, elle avait la peau mât et portait un débardeur blanc accompagné d'une veste en cuir blanche bien chaude. Sur son dos, elle portait son arc et son carquois de flèches, mais aussi un petit sac bleu. En bas, elle portait un jean bleu clair avec des ballerines blanches. Toute cette blancheur faisait ressortir la couleur de ses cheveux et de ses yeux. Elle lui faisait penser à la déesse de la Chasse Artémis, quand il l'avait rencontré à Westover Hall, trois ans plus tôt.
La fille était pâle et terrifiée par ce qu'elle venait de vivre. C'est alors que Percy se rappela ce qu'il avait ressenti lorsqu'il avait affronté le Minotaure, son premier monstre, et compatit avec elle. Il se dégagea le bras de celui d'Annabeth et aida la jeune fille à se relever. Il lui demanda si elle allait bien. Celle-ci se contenta d'hocher la tête, l'air livide. Annabeth scruta la jeune fille dans ses moindres recoins. Elle avait l'habitude de le faire avec toutes les personnes qu'elle ne connaissait pas. Elle traversait le corps de la fille de ses yeux tempête. Elle cherchait à comprendre rien qu'avec ses expressions comment elle fonctionnait et si elle était un danger. Elle avait l'air inquiète de ce qui pouvait se passer ensuite mais comme elle finit par laisser tomber son analyse, Percy déduisit que la jeune fille à l'arc n'allait pas leur poser de problèmes. Il décida de concentrer à nouveau son attention sur la nouvelle.
- Comment tu t'appelles ? demanda Percy.
Elle le regarda puis commença à marmonner :
- Je... euh... je m'appelle Delphine... Delphine Mells, reprit-elle avec un peu plus d'assurance.
