Bonjour à tous. Eh bien finalement je ne m'attendais pas à ce que mes études me prennent autant de temps, sans tenir compte du travail. (Vive l'alternance !). Comme je l'avais dis, je reviendrai qu'en 2019. Je ne pensais pas que ce serait au mois de Juin, mais plus tôt.

Aujourd'hui, je tenais à partager le tout premier chapitre d'une histoire qui est en court d'écriture. Actuellement presque la moitié est écrite. Mais je fais une entorse à ma propre règle : "Ne publie que si tu as terminé de l'écrire". Il faut une première fois à tout.

Je remercie Jade pour avoir donné son accord pour l'idée de base qui n'est que autre les lettres de l'alphabet. J'avais déjà songé à écrire dessus à l'époque de Dr House mais le défi me paraissait fou. Aujourd'hui, je me suis dis pourquoi pas. Alors j'espère que vous apprécierez ce petit avant goût.

Bonne lecture à tous.


Chapitre 1 : Amour

L'amour. Ce sentiment vif qui pousse à aimer quelqu'un. Ce sentiment capable de faire battre à nouveau un cœur éteint, même deux dans certains cas particuliers. Ce droit d'aimer à nouveau, John Reese ne pensait pas y avoir une nouvelle occasion. Avec ses nombreuses années au sein de la CIA, il avait dû s'adapter pour ne plus éprouver un quelconque sentiment envers une personne. Parce que sa mission était de tuer certaines personnes, même si celles-ci étaient interrogées, auparavant, le sort était toujours le même. Donc l'agent avait dû se faire un barrage entre ce que son cœur lui dictait et ce que son cerveau lui disait. Il avait écouté son cerveau pendant longtemps. Avec sa partenaire de la CIA, il avait tué de nombreuses personnes qui représentaient une menace aux yeux du gouvernement.

Le pire avait été le moment où il aurait dû être tué par Kara. Cette trahison l'avait surpris et l'avait brisé. Il avait seulement confiance en Kara et à cet instant tout s'était envolé en morceaux. Lors de sa fuite, il avait du se soigner dans l'ombre, panser ses blessures. Puis il avait dû se faire discret afin de ne pas se faire repérer par la CIA qui devait croire à sa mort. Car John le savait, s'ils le retrouvaient, il était un homme mort. Il avait alors repensé à Jessica, cette femme qu'il aimait. Mais il ne s'était pas attendu à une très mauvaise nouvelle. Le premier amour de sa vie avait quitté le monde dans le silence le plus total. Encore plus brisé que jamais, il avait débarqué chez le mari de Jessica et après un échange, il l'avait violement tué. Puis il était revenu dans les grandes rues de la ville de New York, déambulant au milieu des habitants, des touristes. Le regard dans le vague, plus rien ne comptait pour lui à cet instant précis. Même si son cœur battait sous sa main, il avait l'impression qu'il était éteint. Il avait alors commencé à sombrer petit à petit dans la boisson. Ce poison liquide était devenu son ami en très peu de temps. Jusqu'au moment où un jeune avait voulu s'en prendre à lui pour impressionner les amis de sa bande.

Doté de réflexes très précis, John Reese s'était défendu et avait mis tout le monde à terre en quelques coups. Puis quelques heures plus tard il s'était retrouvé sous un pont, a proximité de cet homme bien étrange et si fascinant. Qui aurait cru que cette rencontre allait changer sa vie à nouveau ? Et que quelques mois plus tard, il sourirait ? Qu'il aurait l'envie de se lever le matin pour un but précis ? Qu'il chercherait à attirer l'attention ? Harold Finch l'avait sauvé de cet enfer qui s'était emparé de lui. Grâce à cet homme, John se sentait mieux, il se sentait utile. Mais dans tout cela, son cœur s'était remis à battre. Car progressivement, il était passé de la curiosité, à de l'admiration puis à des sentiments bien plus profonds pour Finch. A ses yeux, Harold comptait plus que tout. Il s'inquiétait pour lui lorsqu'il était sur le terrain ou lorsqu'il traversait une mauvaise journée à cause de ses douleurs. Il l'admirait amoureusement lorsqu'il était si concentré, au point de ne pas remarquer son regard, sur ses programmes ou dans ses recherches. Parfois son regard glissait le long du corps de l'informaticien.

Ces cheveux en épis qui défiaient la gravité, cette bouche et cette langue qui parfois venait mouiller les lèvres. La mâchoire qu'il avait tant envie de toucher et de caresser, cette nuque qu'il voulait couvrir de baiser. Ce petit ventre qu'il voulait toucher et taquiner son patron à propos des poignées d'amours. Ses hanches, il avait envie d'y poser ses mains dessus et le frôler. Puis ces jambes qu'il voulait caresser. La partie la pire aux yeux de Reese était les lèvres de son patron. Combien de fois avait-il rêvé de l'embrasser ? Combien de fois s'était-il imaginé la saveur qu'elles pouvaient bien avoir ? Combien de fois avait-il pensé que Finch était peut être un bon embrasseur ? Combien de fois dans ses rêves, il s'était vu l'embrasser avec une telle passion qu'il s'était réveillé confus, le cœur battant ?

John Reese ne pouvait plus fuir la réalité : il était amoureux de Finch. Mais comment annoncer une telle chose ? Est-ce que Finch était du même bord que lui ? Harold pouvait-il laisser Grace de côté pour l'aimer lui ? Quoi qu'il en soit, John était déterminé à avoir la réponse avant de risquer le tout pour tout. Il en avait déjà eu quelques unes et cela l'avait fait réfléchir.

Alors ce matin, comme tous les jours, il devait prendre une bonne inspiration et se concentrer pour ne pas laisser ses émotions et ses sentiments prendre le dessus devant son patron. Gravissant les marches de la bibliothèque, chargé de beignets et de boissons, il fut accueilli par un malinois de bonne humeur. Un peu plus loin, Finch avait cessé de tapoter sur son clavier pour observer l'agent. Le regard de Finch croisa immédiatement celui de John. Reese sourit et déglutit avant d'approcher et de déposer les effets sur le bureau ovale.

-Petit déjeuner.

-Vous avez peur que je ne me nourrisse pas suffisamment Mr Reese ?

-On ne sait jamais … On dirait que vous êtes tellement concentré sur vos ordinateurs que je suppose que vous serez capable d'oublier de prendre un petit déjeuner.

Finch lui fit les yeux ronds, le front plissé.

-Pas à ce point là Mr Reese.

-Je prends mes précautions. Fit John avec un clin d'œil, glissant la boîte de donuts.

Finch fronça les sourcils et loucha sur les différentes couleurs qui recouvraient les beignets. Il jeta son dévolu sur le rouge, au goût de la fraise et croqua dedans. Reese l'imita en prenant la même saveur.

-Pas de numéro ?

-Comme vous pouvez constater Mr Reese, la Machine ne nous a rien donné pour le moment.

-Mais elle peut toujours se réveiller…

-Exact.

-Ca tombe bien, j'ai du ménage à faire. Affirma John.

Finch lança un regard interrogatif et comprit lorsque John haussa les épaules.

-Oh.

-Je sais que vous n'aimez pas que je le fasse ici.

-Non en effet. Approuva Finch, avec un sourire pincé.

John gloussa et préféra s'éclipser dans une autre pièce pour y faire son ménage comme il l'avait si bien dit, sous entendu, nettoyer ses armes et éventuellement faire un inventaire de ce qui pouvait bien manquer. Harold l'observa partir et soupira. Bear leva sa tête vers lui, les yeux doux. Finch sourit au malinois avant de reporter son regard sur le codage qu'il avait interrompu lors de l'arrivée de son agent.

Il reprit la programmation, pas totalement concentré, son esprit guidé vers son agent… Pourquoi John avait-il choisi le même goût que lui, comme bien souvent ces derniers temps ? Etait-ce un signe ? Où John faisait-il exprès pour chercher à le déstabiliser ? Ce qui le perturbait vraiment, c'est que depuis quelques jours, il avait l'impression que son agent était heureux. Pourquoi John souriait-il encore plus qu'a l'accoutumée ? Avait-il quelqu'un dans sa vie ? Mais Finch avait beaucoup de mal à croire en cette possibilité car son agent ne faisait que passer son temps à la bibliothèque ou bien sur le terrain lors des missions. Il secoua la tête et essaya de se reprendre. Mais rien n'y faisait. Il était un peu jaloux. Parce qu'il se demandait ce qui pouvait bien rendre son agent de si bonne humeur. Que c'était ironique. Lui qui l'avait embauché, il savait dès que le début que John avait un charme si particulier qu'il était capable d'attirer les belles femmes. Mais lui aussi était tombé sous le charme de son agent après quelques mois. Son sourire, ses yeux bleus et son côté un peu rentre dedans avaient finis par avoir raison de lui. Si dans un premier temps il s'était refusé de croire qu'il aimait son agent, il avait fini par admettre la réalité des choses. Mais jamais il ne dirait quoi que ce soit. Car il était le patron et pour lui, un employeur n'avait pas à dire ou encore moins avoir une relation avec son employé. Il avait donc du réfléchir et changer ses manières de répondre. Ainsi quand Reese osait le taquiner, selon la taquinerie, soit il lui répondait soit il restait muet et neutre.

Il se maudissait parfois d'avoir des sentiments car rien n'était simple maintenant. Car lorsque John s'approchait de lui, il pouvait sentir son eau de vie. Instantanément, son cœur s'accélérait et il pouvait parfois éprouver quelques difficultés à s'exprimer, à son plus grand dam. Fermant les yeux, il se laissa aller contre le dossier de son siège. Il en avait même oublié Grace et cela était très révélateur. Il était donc capable d'oublier ce qui avait été un grand amour pour lui, pour se consacrer à un autre, accessible. Enfin accessible était un bien grand mot. Il pouvait voir John, lui parler, parfois le toucher, parfois passer du temps avec lui en dehors des missions en allant au restaurant ou bien en se faisant un petit cinéma.

Il savait qu'il jouait à un jeu dangereux mais il n'avait pas le choix. Il se redressa et préféra chasser ses idées osées pour se consacrer pleinement au codage. Mais quelques minutes après, il entendit un petit fracas. Bondissant de surprise, il se leva et alla voir. Il vit John assit par terre, les yeux grands ouvert, étonné. Finch mit quelques secondes à comprendre que si John se trouvait dans cette position particulière, c'était parce que la chaise avait rendu son dernier souffle.

-Eh bien Mr Reese ?

John se releva souplement.

-La chaise a cédé.

-Et après vous vous inquiétez quant au fait que je ne me nourrisse pas suffisamment. Vous comprenez pourquoi je fais attention ? Se moqua Finch.

-Je soupçonnerai plutôt que vous avez trafiqué cette chaise. Taquina John.

-Pour vous blesser ? Ce serait idiot de ma part.

Finch ramassa ce qui devait être l'assisse, fendue en deux.

-Depuis quand vous vous inquiétez pour moi Harold ?

Prit au dépourvu par cette remarque, Finch se figea.

-Un bon ami se doit d'être inquiet dans une telle situation. Rétorqua Harold.

John fit la moue peu convaincue.

-Hum. Je préfère vous laisser, la vue de ces armes ne me rassure guère.

Alors que Finch allait prendre la fuite, Reese rattrapa son bras et l'empêcha de partir.

-Elles sont déchargées, vous n'avez pas a en avoir peur Harold.

-Chargées ou non, je ne suis pas à l'aise.

Alors que Finch allait insister pour quitter la pièce, John le retint encore. Harold tourna la tête et croisa le regard de John. A la fois pétillant et triste.

-Vous ne me faites pas confiance ?

-Ce n'est pas une question de confiance Mr Reese. Souffla Finch.

Reese sembla se rendre compte de ce qu'il faisait et relâcha son patron, confus. Finch lui lança un regard incrédule avant de prendre la direction du couloir sans un mot, dans une démarche raide.

-Bon sang, qu'est ce qui m'a pris… Marmonna John.

Il se passa la main sur le visage et s'accroupit pour ramasser les morceaux de la chaise. Il s'était laissé aller et avait bien failli montrer à son patron qu'il l'aimait et qu'il aurait voulu que celui-ci passe plus de temps avec lui. Mais John savait qu'il ne devait pas se faire d'illusions. Soupirant, il jeta le tout à la poubelle et ramassa les balles qui jonchaient sur le vieux tapis, sans se douter que quelques mètres plus loin, Harold était adossé contre un mur après une intersection de couloir. Le cœur battant, il tentait de calmer ses pulsions. Bon sang Reese avait osé le toucher, poser sa main sur son bras et exercer une pression dessus. Il avait l'impression de sentir encore la chaleur de sa main sur son bras, malgré les différentes couches de vêtements. Il déglutit et ferma les yeux. Mais cela ne le calma pas au contraire. Il repensa à toutes les fois où il avait voulu se trahir et sauter sur son agent, toutes les fois où il avait réveillé de lui et qu'il s'était réveillé soit essoufflé soit en nage.

-Finch ?

L'informaticien sursauta violement et rouvrit les yeux. Le visage de John n'était plus qu'a quelques centimètres du sien. Il pouvait sentir son souffle chaud caresser son visage. Il déglutit et chercha à reculer encore plus par réflexe alors qu'il ne pouvait pas aller plus loin. Son visage était entre les deux bras de John, dont les mains étaient posées sur le mur. Le regard intense de John ne rassura pas Finch, qui commençait à perdre ses moyens.

-John…

-Harold…

-Que faites-vous ?

-Je devrais vous retourner la question Harold.

-Moi ?

-Que faites-vous ici ? Ça va ?

-Je … reculez Mr Reese s'il vous plaît.

-Non.

Reese avait décidé de ne plus attendre. Parce qu'il n'en pouvait plus. Il était à bout. Il avait besoin de réponses. Il avait fait l'erreur de retenir son patron et curieusement cela avait éveillé en lui un tel désir qu'il ne pouvait pas passer outre. Puis la réaction de Finch lui avait mis la puce à l'oreille. Il n'avait jamais vu ces yeux si … il n'avait même pas de mot pour le décrire tellement il avait été pris de court et que sur le coup il l'avait relâché en pensant que c'était la bonne chose à faire.

-John. Tenta de gronder Finch.

Finch sentait qu'il allait faire une bêtise s'il ne s'éloignait pas rapidement de son agent. Son cœur ne semblait pas se calmer, son souffle était court, sa bouche, entre ouverte. John le fixait sans bouger. Finch avait la désagréable impression qu'il était prit dans un piège.

-Ne paniquez pas Harold.

-Je ne …

-Si. Vous avez peur.

Finch ravala sa salive.

-De quoi avez-vous peur ?

-Cela ne vous regarde pas. Répondit froidement Finch en fuyant son regard.

-J'ai l'impression que cela a à voir avec moi.

Devant l'absence de réponse de son patron, John poursuivi :

-Vous ne voulez rien dire ?

-Dois-je vous rappeler que je suis un homme très secret ? Murmura Finch.

-Pas si secret.

-Quoi ?

-Vous pensez que je ne vois rien ?

-De quoi parlez-vous ?

-Quand je suis de dos, je sens votre regard. Quand je me retourne on dirait que vous reprenez votre masque comme si vous étiez en train de faire quelque chose de mal. Vous croyez que je ne vous vois pas sourire ? Vous croyez que je ne vois pas que vous êtes troublé par ma présence ? …

-John !

Finch bougea et chercha à s'échapper. John était beaucoup trop proche de lui, beaucoup trop. Dans un geste désespéré, Finch poussa le bras de John. Mais l'agent résista et se rapprocha encore plus de lui, plaquant son corps contre le sien pour le retenir.

-Vous pensez que je ne sais pas ? Depuis quelques temps vous vous trahissez. Vos regards, vous manies, vos réponses… votre inquiétude quand je suis sur le terrain. Vous pensez être discret ? Ecoutez Finch, votre cœur bat.

-Je … je ….

Une issue. Il devait trouver une issue pour fuir cette situation très gênante. Que devait-il dire ? Tous ses sens étaient en alerte. Sa peau se chauffait au contact de l'agent, ses lèvres étaient sèches, ses jambes tremblaient et il sentait l'excitation monter un peu en lui.

-Finch …

-Mr Reese, je vous ordonne de me laisser passer. Immédiatement. Fit L'informaticien, un peu plus sûr de lui, le fusillant du regard.

-Non. Pas tant que je n'ai pas mes réponses.

Finch lui lança un regard outré. Décidant de jouer la provocation, il lâcha :

-Vous ne voulez sûrement pas que je fasse quelque chose que vous ne voudriez pas.

Cette phrase eue pour effet de faire écarquiller les yeux de John et de le laisser muet. Finch profita de cet instant pour passer sous un bras et se précipiter dans la minuscule chambre pour s'y enfermer. Essoufflé, il s'assit sur le sol. Oui il avait prit la poudre d'escampette et il n'en était pas fier. Déjà il devait accepter le fait que John venait de lui avouer ses sentiments d'une certaine façon. Pourquoi John jouerait avec lui ? Finch savait que John n'était pas du genre à s'amuser comme ça et que s'il provoquait, c'est qu'il avait une bonne raison. Il n'était pas content de lui : il s'était trahi et John avait tout vu. Que devait-il faire ? Devait-il lui avouer ? Devait-il faire comme si de rien n'était ? Devait-il faire une pirouette comme il savait si bien les faire ? Un détail lui revint en tête. Le sourire de John. Si John avait quelqu'un dans sa vie, pour quelle raison avait-il pu oser un tel rapprochement dangereux ? Il était perdu, il ne savait plus quoi penser.

Il resta de longues minutes à réfléchir. Puis fort de sa décision il quitta l'espace exigu. Il chercha son agent mais se rendit compte que John n'était plus là. Même son matériel de nettoyage avait été précieusement rangé. Bear était toujours là cependant. Finch fronça les sourcils. A quel instant John avait-il quitté les lieux ? Et pourquoi ? Inquiet, il se dirigea vers son ordinateur et lança son programme de géolocalisation. Rapidement il retrouva la trace de son agent, déambulant rapidement dans les rues. Intrigué, Finch n'eu aucun mal à accéder au réseau de surveillance et d'observer la démarche nerveuse de John.

Les traits de John étaient crispés. Finch déglutit et baissa les yeux. De toute évidence, depuis le début son agent l'aimait. Et il n'avait rien vu, lui l'homme si observateur et si paranoïaque, il n'avait rien vu venir. Il retira ses lunettes et passa une main lasse sur son visage. Il fallait qu'il lui parle. Il était plus que temps de mettre les choses à plat. Finch laissa la fenêtre indiquant l'emplacement de John en temps réel et préféra attendre que celui-ci soit rentré chez lui. Car il était hors de question d'avoir une discussion à l'extérieur, au milieu des oreilles indiscrètes. Et surtout aux yeux de la Machine même si Harold se doutait qu'elle serait la première au courant de ce qu'il avait à dire.

En attendant, Harold essayant tant bien que mal de poursuivre son programme, son esprit perturbé par ce qu'il s'était passé dans le couloir, ce rapprochement inattendu et cette proximité qui l'avait mortifié sur place. Quelques bips d'erreurs se firent entendre et Finch soupira. Inutile d'insister il n'était pas concentré sur ce qu'il avait prévu de faire. Alors pour donner le change et s'occuper, il préféra prendre le livre qui avait attiré son attention pour le lire. Ce n'est finalement que vers 21h que John rentra chez lui. Cela rassura Finch qui pensait que son agent n'allait jamais rentrer.

Il avait attendu toute la journée. Il était temps d'aller le voir. Mettant son système en veille, accrochant la laisse de Bear, il prit une bonne inspiration avant de quitter les lieux, d'un pas nerveux. Il fut devant l'immeuble de John en quelques minutes et resta quelques secondes derrière le volant, se demandant encore s'il avait prit la bonne décision. Bear s'agitait, ayant reconnu l'endroit. Harold eu un petit rire. Il fallait dire qu'entre l'enthousiasme de Bear et son stress, il y avait un gouffre. Il sortit de l'habitacle, pénétra dans le hall d'accueil et prit l'ascenseur. A peine arrivé à l'étage et que les portes s'ouvraient sur le palier, Bear se précipita vers la porte du loft de John.

Finch pensa que pour la discrétion, c'était peine perdue. En effet, l'instant d'après, la porte du loft s'ouvrit et John sourit en voyant Bear se faufiler. Son sourire ne dura pas longtemps lorsqu'il croisa son patron.

-Nous devons parler Mr Reese.

Reese le laissa passer. Finch entra donc dans le loft d'un pas un peu mal assuré. Il en profita pour tenter de trouver un indice sur une quelconque présence féminine mais il ne vit rien. Au contraire le loft semblait aussi vide que depuis le jour où il avait offert les clés. John n'avait même pas mis une touche personnelle, rien du tout.

-Je suppose que je suis viré.

Eberlué, Finch pivota et ancra son regard dans celui de son agent.

-Qu'est ce qui vous fait dire cela Mr Reese ?

-Pour mon comportement de tout à l'heure. Sinon vous ne serez pas ici.

Harold se mortifia. Reese se trompait lourdement sur la raison de sa venue. Ne voulant pas qu'il ne croit davantage à cette idée, Finch se rapprocha de lui, à une distance respectable.

-Non John, je ne suis pas venu pour vous virer.

-Alors pourquoi êtes-vous là ? Questionna John, une lueur sombre.

-Parce que nous devons aborder un certain sujet délicat.

John pencha la tête en guise de réponse et invita Finch à prendre place dans le canapé. Ils s'assirent tout en gardant une certaine distance. De toute évidence, John semblait nerveux et redoutait ce que son patron allait dire, ses mains jointes. Finch, quant à lui, cherchait ses mots. Il ne voulait en aucun cas être brutal ni manquer de respect.

-John. Pour quelle raison avez-vous fait cela tout à l'heure ?

Reese se pinça les lèvres et s'adossa au dossier du canapé sans prêter un seul regard pour l'informaticien.

-Parce que j'essayais de prouver quelque chose.

La réponse ne fut pas satisfaisante pour Harold.

-Que voulez vous prouver ?

-Que vous n'êtes pas insensible. Mais je me trompais.

-John…

-Désolé.

-Ne le soyez pas… Murmura Finch.

-Pourquoi ? Demanda vivement John, étonné.

-Peut être que vous avez eu raison d'agir comme vous l'avez fait.

John osa enfin croiser le regard de Finch, guettant sa réponse.

-Vous m'avez donné matière à réfléchir. Et je pense qu'il est temps pour nous de nous dire la vérité ?

-Vous me cachez quelque chose Harold ? Plaisanta John, mal à l'aise.

-Oui. Affirma le plus vieux, gêné.

-Qu'est ce que vous dissimulez ?

-Il se pourrait que j'ai quelques … sentiments.

-Sentiments ?

-Sachez que je vous apprécie John.

-Mais moi aussi Harold. Vous êtes un bon ami et vous devez le savoir.

-Ce n'est pas ce que je veux dire Mr Reese.

Un silence inconfortable s'installa entre les deux hommes. Chacun s'observait. Reese analysait les rictus nerveux de son patron, cherchant à savoir s'il était sérieux. Finch se passait la langue sur ses lèvres soudainement sèches, se triturait les doigts, avait les joues légèrement colorées et il avait du mal à soutenir le regard de John.

-Vous …

-J'aurai dû me taire. Dit finalement Harold avant de se lever et de prendre la direction de la sortie.

Mais c'était sans compter sur John, qui tira sur son bras et le fit atterrir sur ses genoux. Finch lui lança un regard éberlué avant de se retrouver allongé sur le canapé, sous son agent. Reese, le souffle court, se demandait s'il ne faisait pas une erreur. Mais vu l'expression de Finch, de la joie mélangée à de la peur, il su qu'il fallait faire quelque chose. Doucement, il se pencha sur lui alors que le cœur de l'informaticien s'emballait à nouveau. Avec douceur, ses lèvres se posèrent sur celles de Finch. Harold gémit mais plaça rapidement ses mains dans les cheveux de John pour le retenir. Si Reese avait pu sourire, il l'aurait fait mais il était occupé à embrasser l'homme qu'il désirait depuis longtemps. Par instinct, John rapprocha son corps de celui de Finch, lui arrachant des gémissements de plus en plus indiscrets, ne se détachant pas de ses lèvres. Mais à bout de souffle, ils durent se séparer et reprendre leurs respirations.

-C'était ce que vous vouliez me dire ? Demanda John.

-Parfaitement.

Finch exerça une pression et rapprocha le visage de l'agent pour l'embrasser à nouveau. Reese lui donna ce qu'il voulait et osa enfin caresser sa joue. Doucement il retira les lunettes de Finch et les déposa sur la petite console en bout de canapé. Reese sentait que son patron avait besoin de plus, sentant ses gestes devenir de plus en plus maladroits, tirant sur ses vêtements. Il déposa un baiser au creux du cou et le sentir frissonner.

-John …

Habituellement, Finch préférait prendre le temps mais son corps ne semblait plus pouvoir se retenir. Il avait trop attendu, ils avaient joué trop longtemps. Une douce chaleur avait commencé à envahir le bas de son dos et à un autre endroit plus intime. Il se sentit gêné de ne pas savoir se contrôler mais rapidement il comprit que c'était également le cas de son agent, le sentant contre sa cuisse.

-Harold ….

-John….Je … je …

Mais Reese rampa un peu sur le corps enflammé de Finch et alla mordiller son lobe d'oreille. Finch poussa une exclamation de surprise et se mordit les lèvres. Ce geste bénin lui procurait étrangement encore plus de plaisir. Frustré, l'informaticien donna un coup de bassin. John rit et descendit pour voir le visage de son nouveau compagnon.

-Vous ne voulez pas prendre un peu de temps ? Ricana John.

-Vous avez déjà la réponse. Répondit avec effronterie le plus âgé.

Reese hausa un sourcil, amusé.

-Ca faisait combien de temps que vous me cachiez votre secret Harold ?

-John ! Fit Finch.

-Allons allons je suis curieux de savoir ! Reese tira sur la chemise de son patron et glissa une main sous la chemise pour toucher sa peau moite.

-Longtemps…

-Combien de temps ?

-Peut être … Finch gémit sous la main baladeuse de John qui se promenait sous la chemise et ferma les yeux. Une bonne année.

John s'arrêta net, Finch rouvrit les yeux, perplexe.

-Depuis que je vous ai sauvé des griffes de Root ?

-Oui. Souffla Harold.

-C'est pareil pour moi. Lâcha John.

Finch afficha un large sourire, ému, avant de reprendre à nouveau le baiser, qui se fit de plus en plus intense, plus chaud. Les deux hommes avaient besoin de bien plus que des baisers… John n'avait eu aucune relation depuis la dernière qu'il avait eue avec Zoé. Mais ce qu'il ne savait pas c'est que l'informaticien avait été abstinent depuis bien longtemps que lui…Mais comment il aurait pu s'en douter ? Finch répondait à ses attouchements, son corps s'enflammait et il ne masquait pas son plaisir. Après quelques gestes hésitants et des vols de vêtements, ils se retrouvèrent nus sur le canapé, sans aucune honte. Les corps collés, enlacés, ils savouraient l'odeur de l'autre, son contact, sa peau, les mains baladeuses. Les bruits des corps frottés se firent entendre, des gémissements rauques, parfois des exclamations de surprise, des prénoms chuchotés.

Il n'y avait aucune gêne. Parce qu'ils s'aimaient depuis si longtemps. Parce que l'amour qui les unissait était si puissant. Ils avaient dissimulés leur amour, leur sentiment pendant un moment et ils ne pouvaient plus se retenir. L'amour était un sentiment puissant entre eux et rien ne semblait pouvoir venir le briser.


A suivre ...

Et si vous avez des idées de titres pour certaines lettres (qui a dit que j'avais écrit dans l'ordre), n'hésitez pas à en souffler quelques uns ! Si cela m'inspire, votre nom sera mentionné en guise de remerciement.