Bonjour! Je vous présente ma première fic à chapitres sur ce fandom. Soyons clairs, il n'y aura aucun Avenger malheureusement, car il s'agit de la période où Loki a été emprisonné par les Chitauri. Je me demandais comment, en un an, il a pu changer et devenir l'homme fou que l'on connait dans Avengers. Cette fic ne devrait pas s'étendre sur plus de dix chapitres, normalement. J'en ai déjà écris 7, j'attends de voir si dix suffiront.

Avengers et ses personnages ne m'appartiennent pas.

Bonne lecture!

(Rated T pour descriptions parfois morbides, pas pour les âmes sensibles donc! Il est possible que je revois le rating si les descriptions prennent une dimension plus violente, mais je doute)


C'est le noir complet dans mon esprit lorsque, malgré toute ma volonté, je me réveille de mon long sommeil. Je crains un instant qu'Odin ne m'ait transmis sa faiblesse et ses envies d'hibernation, bien au chaud dans son lit couvert de fourrures diverses et variées, mais il n'en est en fait rien. Etrangement, je n'arrive même pas à sourire de mes pensées. Je ne vois même plus rien. Mes yeux me piquent affreusement, les moustiques peuvent-ils piquer les yeux ? J'ai en tout cas cette horrible impression d'être aveugle.

-Fils de Jotunheim, puis-je alors entendre.

Mon ouïe semble aussi défaillir. Peut-être que j'hallucine, comme il m'arrive souvent de le faire ces derniers temps. D'ailleurs, quel jour sommes-nous ? Est-ce le jour de ce vieux borgne ? Je hais le mercredi. Mercredi, ça ne ressemble pas à Odin, mais ce roi est assimilé à un certain Mercure, dans une autre mythologie fortement erronée, alors je déteste le mercredi ! Sommes-nous alors vendredi ? Mon cœur serait alors légèrement apaisé, car le vendredi est le plus doux et maternel des jours à mes yeux.

Aie, pourquoi ne puis-je bouger sans ameuter tout Asgard ? J'ai si mal partout que mes cris pourraient même résonner jusqu'à Helheim ! Ou pire, jusqu'à Midgard. Il me faut quelques minutes supplémentaires de réflexion pour me souvenir que je ne suis même plus sur la terre qui m'a adopté. Je crois me souvenir, maintenant. Le pont, Thor qui refuse de soulager ma douleur en me tenant fermement pour ne pas que je tombe du haut du Bifröst. Père. Non, son nom est Odin. Odin, qui s'est réveillé par je ne sais quel miracle, a regardé mon suicide en direct, en regardant droit dans mes yeux.

Quoique maintenant, je comprends aisément que mon suicide a échoué. Il me faut me lever pour défaire cette douleur perçant mon corps. Lorsque j'essaye de détaler du sol, une sourde douleur m'en empêche vivement. Quelle terrifiante douleur ! Elle me glace les os, pire que la glace ne pourrait me geler. Et ma cécité n'arrange absolument rien à ma pitoyable situation ! Je dois pourtant savoir pourquoi me retient-il dans des chaines brulantes qui dévorent ma peau. Non, une seconde. Je suis au sol, on m'a attaché au sol. Un sol que je devine finalement souillé de mon sang. Que s'est-il passé ? Mon cœur, je le sens battre de plus en plus rapidement, il parait qu'on appelle ça de la panique, pour ceux qui ont un cœur. Mais je n'ai pas de cœur.

-Le fils bâtard s'est enfin réveillé, nous commencions à nous impatienter, lança une voix que je ne pus reconnaitre.

Une voix grave, en fait. Est-ce un test d'Odin ? M'a-t-il récupéré alors que je m'enfonçais dans ce sombre vide spatial ? Personne ne daigne me renseigner, et cette manière dont on m'appelle me fait de plus en plus…disons, je ne panique pas évidemment, mais…ça m'inquiète légèrement que l'on m'appelle comme ça. Sait-on ma nature ? Bien sûr que oui, puisque mes ravisseurs ont su que j'étais un fils de Jotunheim.

Mes yeux me brûlent toujours quant à eux, comme si…on y avait versé un poison afin de m'enlever un de mes atouts les plus précieux : ma vision. Je ne peux me défendre sans mes yeux pour me guider ! Même ma magie n'y peut rien. Il faut que je tente le tout pour le tout, et que j'obtienne le plus d'informations possibles sur ceux qui osent m'enlever à ce vide spatial qui n'était pas si mortel que ça.

Alors que je tente de parler, quelque chose racle ma gorge. Aie, encore et toujours aie. Je ne peux presque pas parler ! Sans doute ma gorge a-t-elle besoin de boire quelque chose si elle ne veut pas souffrir davantage, me causant aussi de la douleur. Par je ne sais quelle force, sans doute celle du Jotun qui m'habite, je réussis à formuler une phrase :

-Que se passe-t-il ?

Rien qu'un murmure qui sort de ma gorge, mais un murmure qui me coûte mille souffrances. J'aimerais tellement me reposer, retrouver l'usage de mon corps et surtout celui de mes yeux, et enfin, me dire que tout ceci n'est qu'un mauvais rêve, et que je suis encore à dériver dans l'espace, voire même, je pourrais encore être dans mon lit, à dormir tranquillement. Et quand je me réveillerais, Mère serait à mes côtés, et Thor viendrait aussi nous voir. Père ne viendrait pas, bien sûr, mais le matin suivant, il me donnerait une étreinte affectueuse pour me dire qu'il savait que je faisais un cauchemar.

Non, tout cela n'arrivera plus jamais, car ce qui se passe est bien réel. L'eau froide que l'on me balance sur le corps me fait bien comprendre qu'il n'y a pas d'issue. L'eau s'infiltre partout, elle me démange le corps tout entier, de mes pieds jusqu'à mon cerveau, l'eau me détruit doucement. Et il y a aussi quelque chose…je ne sais pas, j'ai l'étrange sensation qu'il n'y aucune barrière entre mon corps et l'eau. Mes chers habits ne seraient-ils plus aussi imperméables que l'on me l'avait dit ? Il faudra que je reparle de la manière de coudre avec ceux qui ont osé dire que je n'allais pas risquer d'être mouillé par la pluie ou quoi que ce soit d'autre !

-Tes pensées sont bien égarées, roi déchu d'Asgard, me susurre-t-on à l'oreille.

Au moins, ils savent que j'ai du mal à entendre, ces ravisseurs qui osent me rappeler que j'étais roi. J'étais, car je ne suis plus. Logique, me dis-je à moi-même, mais c'est la vérité. Ma couronne temporaire m'a brusquement été arrachée par l'arrivée de Thor et le réveil d'Odin. Seule Mère a accepté de se soumettre à son roi, à moi. Je ne l'ai pas laissé me faire la révérence quand elle m'a fait roi, d'ailleurs. Mère ne s'agenouillera jamais devant moi, parole de Loki ! Mais je n'en dit pas autant de Thor…

-Cesse donc de penser à cette vie, cher enfant perdu, car bientôt, tu auras enfin la vérité que tu désires, et elle occupera trop ton esprit pour que tu puisses songer à autre chose, me coupe-t-on dans mon élan.

Je m'apprête à grogner que je n'avais pas fini mes pensées, et que l'imprudent qui avait osé parler subirait mille colères de ma part, mais quelque chose m'en empêche. Alors que je baignais dans la noirceur de la cécité, je crois apercevoir un petit point bleu. Non, plusieurs points bleus. Mon visage doit avoir l'air surpris, car mes ravisseurs me soufflent :

-Tu as enfin recouvert la vue. Tes yeux sont bien trop verts ! Ne t'en fais, ils auront enfin la couleur de la vérité.

-Vous parlez de vérité au dieu des mensonges ? osais-je répliquer à mon tour, non content que l'on commente les yeux que ma famille aimait voir briller de joie.

Surtout Mère, en fait. Thor, ça dépendait de l'humeur. Si je lui faisais une blague douteuse, il me boudait et se fichait de mon regard heureux. S'il aimait ma blague, il aimait mes yeux. Père, je n'en ai aucune idée, je ne lui ai jamais demandé et il ne m'a jamais rien dit.

-Bientôt tu ne nous parleras plus ainsi. Tu oublieras même jusqu'au moindre de tes mensonges, fils bâtard de Jotunheim.

Veulent-ils vraiment tester mes pouvoirs ? Je ne réponds cependant rien, voulant savourer ma vue à nouveau retrouvée. Bon, ce n'est pas superbe, mais je peux au moins voir. Je suis dans un endroit tapissé de bleu, des nuances de bleus qui me font penser à l'espace. Quelle est d'ailleurs ma surprise lorsque, quand je lève les yeux vers le plafond, je tombe nez-à-ciel avec l'espace ! Alors je suis encore dans l'espace, dans un trou perdu tapissé du plus beau des bleus ? Serait-ce une mauvaise plaisanterie ? Même moi je ne ferais pas de farce aussi idiote. Et là, là, je m'aperçois enfin d'un fait que je ne voyais pas auparavant. Je ne le sentais même pas, même si l'eau avec mon corps aurait dû m'avertir.

Je suis nu, sans vêtements, solidement attaché à des liens que je crains indestructibles. Que se passe-t-il ? Pourquoi suis-je ainsi séquestré ? La panique, c'est elle, je sens qu'elle me gagne, qu'elle prend possession de mon corps petit à petit. J'ai…peur ?

-Oui, Loki, tu as peur. Et la peur t'aidera à devenir notre nouvel allié, notre nouvelle garantie d'avoir ce que nous voulons.

-De quoi parlez-vous ?! m'exclame-je alors avec une peur non dissimulée perçant ma voix déjà bien amochée.

-Tu seras l'instrument de notre renaissance, Loki, dieu des mensonges, et bientôt, très bientôt, tu seras nôtre.


Suite le jeudi prochain!

En attendant, qu'avez-vous pensé de ce premier chapitre? (: