Genre : Yaoi /Romance/Aventure/Drame
Rating : M - Lemon Yaoi
Note d'Axel : Première fic écrite en coopération avec Saemoon et dont je suis très fière ! Moa ha ha ha !
WARNING : Cette histoire contient des SPOIL concernant l'histoire de Shingeki No Kyojin ! Avoir vus l'Anime n'es pas suffisant alors si vous ne voulez pas être spoiler par rapport à l'histoire, ne lisez pas ce chapitre !
Résumé : Les souvenirs d'une chanson oublier refait surface et des rêves étranges hantent ses nuits, mais bientôt, ce n'es plus le seul soucie de Jean Kirstein, Explorateur issus du Cent Quatrième Bataillon.
Bêta Correctrice et Scénariste : Saemoon
Les gouttes d'eau tombaient à flot, trempant les rares personnes qui étaient dehors. Rares étaient ceux qui auraient le courage d'affronter un temps pareil et pourtant, le matin même, une expédition en laquelle plus personne ne croyait était partie. Les gens avait déjà débuté les paris, certains allant jusqu'à prétendre que l'expédition ne passerait pas une journée dehors. Cela s'avéra juste lorsque la cloche se mit à sonner alors que le soleil venait juste de se coucher. Après tant d'années à les voir partir à l'abattoir, les gens ne soutenaient plus les soldats qui tentaient vainement de les défendre, l'indifférence et la haine avaient remplacé la liesse de la foule quand ils les voyaient partir. En ce temps là, ils croyaient encore en leur victoire.
Les visages étaient comme à chaque fois moroses, beaucoup de personnes qui étaient parties le matin n'étaient pas de retour, les visages des survivants étaient méconnaissable tant leur détresse était grande. On murmurait toujours les mêmes phrases démoralisantes sur l'inutilité de ces sorties et combien leurs impôts seraient mieux utilisés autrement qu'à nourrir des hommes et des femmes voués à mourir. Encore une fois, les corps n'avaient pas été récupérés, soit parce qu'il n'y en avait plus, soit parce qu'ils étaient tant méconnaissables qu'il était préférable de ne pas laisser la famille voir leurs êtres chers dans cet état. De ce fait, le moral était au plus bas ...
Si bas que personne n'avait remarqué cette femme qui s'était extraite des troupes pour prendre un autre chemin. Elle n'était pas blessée mais la maladie la faisait tanguer sur sa monture qui brayait de mécontentement, ne comprenant sans doute pas pourquoi elle le menait loin de la formation. Plusieurs fois, elle tira sur la bride pour le forcer à suivre le chemin qu'elle voulait suivre.
Son manteau était devenu trop grand pour elle, il dégoulinait d'eau, trempant le peu de chair qui lui restait et elle dut plusieurs fois tirer sur sa capuche pour éviter aux gens d'être horrifiés par ses joues creusées et ses grandes cernes noires.
Les gens s'écartaient à peine de son passage, après tout l'uniforme qu'elle portait n'inspirait plus le respect à personne... Ou seulement aux gamins désoeuvrés qui aspiraient à une vie meilleure, brillante et remplie de gloire, loin de leur quotidien crasseux et sombre. La femme tangua dangereusement sur son cheval et se retint de justesse à la crinière de sa monture. Peu à peu elle s'affalait, ne parvenant plus à garder le dos droit. La fatigue et la douleur vrillaient chaque zone de son pauvre corps sans en épargner aucune. Bientôt, elle aurait atteint ses limites...
Ses souvenirs quant à la ville lui semblaient vagues, elle avait du mal à retrouver son chemin d'autant que son précieux paquet se faisait de plus en plus lourd, mais elle se refusait à le lâcher et sa prise sur lui se fit plus forte. C'était cette chose si précieuse qui lui avait donné la force d'arriver jusqu'ici et qui l'encourageait à continuer, malgré le silence de la nuit oppressante, c'était à la fois inquiétant et rassurant, elle ne savait si elle aurait préféré entendre quelques hurlements ou non.
Finalement, elle reconnut les marches de la petite maison qu'elle avait abandonné quelques années plus tôt, après avoir porté pour la première fois son manteau aux ailes de la liberté. Elle faisait partie de ceux qu'on appelait avec mépris "idiots" ou encore "chair à titans" mais n'y avait pas fait attention et avait drapé autour de ses épaules le manteau vert reconnaissable entre tous des bataillons d'exploration. Jamais elle n'avait regretté ce choix. Elle avait été la femme la plus heureuse de ce monde et cela quoi qu'on lui dise. Descendant difficilement de la selle, elle faillit tomber à terre tant elle était affaiblie, la monture en profita pour s'enfuir, rejoindre une formation qu'il avait été éduqué à suivre toute sa vie. Qu'importe vu qu'elle était arrivée à destination. Ses jambes étaient faibles et menaçaient de céder à chaque nouveau pas tremblant, mais son paquet qu'elle tenait fiévreusement contre sa poitrine lui rappelait douloureusement sa mission et lui permettait de ne pas s'effondrer. Elle ne pouvait pas abandonner, pas après tout ce chemin.
Plus que quelques mètres et ce serait la fin de son voyage. C'était pourtant l'étape la plus difficile à effectuer car marcher tout en tenant son paquet en mains lui demandait énormément de force, ses yeux ne lui renvoyaient qu'une image tanguante et floue de la réalité, mais rien ne l'arrêterait et, reprenant un semblant de contrôle sur son corps, ses pas obéirent à ses ordres. Elle s'effondra cependant contre la porte, son souffle était de plus en plus saccadé. Pourtant, il ne lui restait plus qu'à frapper contre la porte.
La vie sur ce monde lui sembla soudainement tellement inutile. Des larmes qu'elle avait retenues si longtemps glissèrent sur ses joues, se mêlant aux gouttes de pluie ... Persuadée qu'elle n'y était pas arrivé ...
- Hé, vous allez bien ? S'enquit quelqu'un qui s'était penché sur elle.
Elle ouvrit à demi les yeux, une tête blonde était devant elle, mais elle n'arrivait plus à distinguer les formes. La maladie la rongeait avec plus d'insistance maintenant. La personne, sûrement un homme vu le ton grave, tambourina contre la porte, appelant les habitants. Finalement, elle était arrivée à destination.
- Ho mon dieu, Clara ! Appela un autre homme qui avait ouvert la porte de sa demeure avec précipitation.
Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas entendu cette personne parler, mais elle la reconnut tout de suite et elle releva son paquet vers lui, ignorant ses bras tremblants et décharnés qui peinaient à le soulever. Il le prit, hésitant et entreprit de l'examiner.
- Jäger, on a besoin de toi, pitié, aide nous. Souffla t'elle difficilement. Notre peuple a besoin de ton aide.
Mais avant qu'il ne puisse poser la moindre question, elle sombra dans les ténèbres.
