Auteur
: sofi
Rating : rien de particulier
Disclaimer :
Les personnages sont loin de m'appartenir. Pari stupide avec mon cher
et tendre (trouver un des couples les plus improbable), je suis tout
de même assez contente de moi car je ne pense pas avoir fait d'OOC.
Même si je malmène un peu ce pauvre Byakuya ^^'
Et encore une
fois un ENORME « merci » à Itoe sans qui cette histoire
serait sacrément moins bien !
Seul, dans
le silence de sa chambre, Byakuya s'assit. Sa peau était moite et
son souffle encore court du rêve qu'il avait fait. D'un geste
rageur, il jeta les draps sur le sol.
C'était la quatrième
fois depuis l'incident.
oOoOo
Une semaine
auparavant Kuchiki, qui se rendait dans les bureaux de la
Onzième division pour une fastidieuse histoire administrative,
entendit une voix masculine bien connue le héler :
- Hé !
Ta seigneurie ? Tu peux entrer quelques minutes ?
Le
capitaine leva les yeux au ciel et pénétra dans les locaux. Zaraki
s'approcha de lui et avant même que le noble réalise ce qui lui
arrivait, l'imposant capitaine passait une main derrière sa nuque
et l'embrassait.
Un baiser. Pas deux lèvres qui effleurent sa
joue, comme Rukia au matin pour lui souhaiter une bonne journée.
Un
vrai baiser : une poigne ferme qui lui maintenait le menton, une
langue qui caressait la sienne.
Cela ne dura que quelques
secondes. Kenpachi relâcha son étreinte et, dans un tintement de
clochettes, se tourna vers quatre jeunes recrues :
- Je viens
d'embrasser un homme. Vous m'attaquez pas ? Je suis seul,
non ? Regardez : mon zanpakutô est à l'autre bout de la
pièce. Qu'est-ce que vous attendez ?!
Byakuya, encore sous
le coup de la surprise, restait immobile les yeux fixés devant lui
sans rien voir à ce qui se passait dans la pièce. Même l'aura
démentielle de Zaraki ne le fit pas broncher. Fulminant de rage, ce
dernier hurlait sur ses subordonnés, tombés à genoux. Sa puissance
emplissait la pièce, écrasante et étouffante :
- Quel est votre
honneur, bande de LÂCHES ?! Que vouliez-vous prouver ? À
QUATRE contre un homme SANS aptitude de combat ?! Belle façon
de montrer à quel point vous êtes courageux ! Je dois vous
rappelez le rôle de la Quatrième ? C'est de NOUS
SOIGNER !
Kenpachi arracha les insignes aux bras des
shinigami. Il prit le temps de respirer longuement avant de se
tourner vers la vice-capitaine de la Huitième, que Byakuya ne
remarqua qu'à cet instant.
- Nanao ? Tu peux les mener en
cellule ?
La jeune femme hocha la tête et s'éloigna avec
les prisonniers.
Quand ils furent seuls, Zaraki s'assit à son
bureau en se massant les tempes. Il prit son sceau et le premier
dossier d'une pile qui menaçait de s'effondrer. Au bout de quelques
minutes il leva les yeux. Byakuya n'avait pas bougé.
- Tu veux
quelque chose ?
- Des excuses.
Le capitaine se mit alors à
fouiller dans une pile de papiers.
- Je sais que tu l'attends
depuis cinq jours… Purée je l'ai lu ce matin… où il est
passé ? ... J'allais te l'apporter… Ah ! Le voilà !
Désolé que tu aies dû te déplacer pour ça.
- Ce n'est pas
pour le retard que je veux des excuses.
- Oh ?
- C'est
pour ce que tu as fait tout à l'heure.
- Je ne m'excuse que
pour ce que je regrette.
- Hn.
- Ils ont battu un homme parce
que c'était « un pédé ». Merde. C'est comme si je
disais que Jūshiro est faible parce qu'il a de longs cheveux
blonds.
- Hn.
- C'n'est pas la peine de me lancer ce regard
noir. Ces imbéciles avaient besoin d'une bonne leçon. Ikkaku
n'était pas là. Toi si.
- Et si je n'étais pas d'accord ?
-
J'aurais eu ton zanpakutô sous la gorge. Maintenant si tu veux
bien, Yachiru m'a laissé toute cette paperasserie à faire. Encore
une semaine… je serai mort d'ennui avant son retour.
Ce
salopard l'avait foutu dehors comme un malpropre et depuis il
faisait ces rêves. Qu'un simple baiser lui gâche ses nuits était…
sûrement signe que le célibat qu'il s'était imposé par
respect pour Hisana lui pesait.
Soit.
Il pouvait comprendre que
plus de cinquante ans de solitude commencent à faire long. Mais
pourquoi Zaraki ? Byakuya avait envie de se marteler le crâne
contre un mur.
La journée qui suivit se passa tant bien que
mal.
Sauf que lorsque le soleil fut couché, Kuchiki n'eut
aucune envie de se retrouver seul dans ses appartements trop
vides.
Il n'avait pas envie de dormir. Il n'avait pas envie de
rêver.
Le capitaine errait donc dans la ville sans but lorsqu'il
entendit des rires. Les bureaux de la Dixième division étaient
encore éclairés. Byakuya s'approcha assez pour entendre sans être
vu.
Il s'était toujours demandé ce qui se passait dans les
beuveries organisées par Matsumoto et c'était là une occasion
pour lui d'étancher sa curiosité et de tromper son ennui.
-
Yachiru, vas-tu un jour arrêter d'ennuyer Nemu ?
- Ne vous
fâchez pas Zaraki-san, elle peut me coiffer tant qu'elle veut,
cela ne me dérange pas.
- T'as vu Ken-chan ! Et puis
t'avais qu'à m'offrir une poupée quand j'étais petite.
-
Tu es toujours petite.
- Mééééééééééééé !
Méchant Tōshiro !
- Et pourquoi c'est toujours MON bureau
qui sert à vos beuveries ?
- Parce que Nanao nous a fichu
dehors ?
- En parlant de Nanao, elle m'a dit que tu as été
porter des fleurs à Unohana.
Zaraki hocha la tête.
- Ben
ouais. Je ne voulais pas avoir la Quatrième sur le dos à cause de
ces abrutis. J'ai aussi offert une bouteille au p'tit gars à
l'hôpital. Shinji qu'y s'appelle.
- Ce que Ken-chan dit pas,
c'est qu'il allait lui proposer un rendez-vous quand l'infirmière
est entrée.
- Je. Vais. Te. Tuer.
Yachiru ne fut sauvée que
par Matsumoto qui s'interposa, poitrine en avant et crayon en
main :
- Avant de vous entretuer : ça fait quoi
d'embrasser Kuchiki ? C'est une enquête pour nos
rendez-vous « Femmes Shinigami ».
- J'aurais sucé
un glaçon, ça aurait été pareil.
- Ken-chan ! Il y a des
enfants dans la pièce. » S'offusqua son vice-capitaine en
montrant du doigt Tôshiro.
Ce dernier se contenta de lever les
yeux au ciel. Zaraki continua :
- Franchement, j'ai jamais
vu un homme aussi guindé et aussi à cheval sur ses putains de
principes.
Byakuya s'éloigna. Il en avait assez entendu. Pour
rien au monde il n'admettrait que les propos du capitaine l'avait
blessé, parce qu'il était fier.
Fier de ses principes.
Fier
de sa droiture.
Fier d'être fier, aussi.
Durant les jours
qui suivirent, l'humeur du capitaine empira. Rukia et Renji, en
mission avec Ichigo, n'étaient pas là pour le distraire de ses
idées noires et ses subordonnés l'évitaient comme la peste de
peur de subir sa colère, aussi froide que cinglante.
Trois nuits
plus tard, alors qu'il fuyait encore ses appartements, repoussant
l'heure où il serait forcé de dormir, il entendit une voix qui le
figea.
- Ken-chan ! Je t'avais dit de tourner à gauche !
-
C'est bien pour ça que j'ai pris à droite.
-
Mééééééééééééé ! Oh ! Bonsoir Byaku-chan !
-
Zaraki. Yachiru.
- Ta seigneurie.
La jeune fille regarda son
capitaine, puis Byakuya. Quelque chose clochait. Alors que le noble
allait partir elle lui demanda :
-Dis ! Ken-chan nous a
perdus. Tu pourrais nous indiquer le chemin pour le département de
la Treizième ?
- Je vais vous y conduire.
Ils marchaient
en silence depuis plus d'un quart d'heure quand le vice-capitaine
agita les bras :
- Nemu-chan ! On est là !
-
Yachiru-san ! Je m'inquiétais de ne pas vous voir.
Zaraki-san, Kuchiki-sama, bonsoir.
La jeune femme aux cheveux rose
sauta à terre et entra dans le bâtiment avec Nemu en faisant signe
de la main aux deux capitaines. Zaraki soupira :
- Je ne veux
même pas savoir sur quoi elles vont travailler. La dernière fois,
elles ont voulu remplacer mon cache-œil. J'en ai encore des
frissons : rose et brodé de brins de muguet.
Byakuya ne dit
pas un mot mais un coin de sa bouche s'était relevé en une
esquisse de sourire. Quand le capitaine aux clochettes le salua et
s'éloigna, Kuchiki lui demanda :
- Où comptes-tu
aller ?
- Chez moi.
- Alors c'est dans l'autre
direction.
- Oh. Merci.
Kenpachi regarda le capitaine de la
Sixième lui tourner le dos.
- Hé ! Ta seigneurie ?
-
Oui ?
- Je t'offre à boire.
- Pourquoi ?
- T'as
vu ta tête ? Tu te fais encore du mouron pour ta sœur et faut
te changer les idées.
- Rukia est bien assez forte pour me
revenir saine et sauve. Ce n'est pas elle qui m'empêche de
dormir.
- Quoi ? Tu te soucies enfin de ton vice-capitaine ?
C'est Renji qui va avoir un choc en l'apprenant.
- Imbécile.
Où est donc situé ce troquet ?
Après quelques erreurs
d'orientation, ils se retrouvèrent sur la terrasse arrière d'un
petit restaurant, contemplant la lune qui se reflétait dans l'étang
et les lucioles qui volaient ici et là.
Zaraki, allongé sur le
dos, les mains derrière la nuque et le regard perdu dans les
étoiles, brisa le silence :
- C'est Shunsui qui m'a fait
découvrir cet endroit. Il venait souvent avant qu'Ise menace le
patron de le pendre par une certaine partie de son anatomie s'il
laissait encore entrer son capitaine ne serait-ce qu'une fois.
-
Elle est …
- Terrifiante. Positivement terrifiante. Tu l'as
déjà vue enlever ses lunettes ? Mais on n'est pas là pour
parler de la Huitième. Alors… que nous vaut ta tête
d'enterrement ?
Byakuya, assis sur la plus haute des trois
marches en bois menant au jardin, ne répondit pas. Il porta la coupe
de sake à ses lèvres sans un regard pour le capitaine non loin de
lui. Se redressant juste assez pour se reposer sur ses avant-bras, ce
dernier soupira :
- T'es pas drôle. Et tu me gonfles avec
ton kimono et ta coiffure.
- Je ne te demande pas d'apprécier.
-
On sait tous que t'es le mâle dominant de la plus noble famille de
cette putain de ville, pourquoi t'as besoin de le montrer ?
-
On sait tous que tu es le guerrier le plus stupide de toute la Soul
Society, pourquoi as-tu besoin de le montrer ?
- Touché. Et
efface-moi ce sourire victorieux de ton visage.
- Je ne souris
pas.
C'était faux bien sûr, mais il ne voulait pas l'admettre.
Comme il refusait d'admettre qu'il ne s'était pas senti aussi
bien depuis de longues, très longues années. Si Hisana était là,
elle se moquerait gentiment de lui. Avec sa voix douce et ses yeux
d'enfant.
- Hey ?! Ta seigneurie ?
Byakuya regarda
le capitaine qui l'interpellait. Il avait l'air soucieux.
-
Hn ?
- Ta femme te manque tant que ça ? Tu… viens de
murmurer son prénom.
- Elle me manquera toujours, même si la
douleur est enfin supportable.
Zarachi hocha la tête :
-
C'est pas en restant seul que ça s'arrangera.
- Ce n'est
pas en allant de lit en lit que cela s'arrangera.
- Touché.
Encore.
- Et je ne suis pas seul : Rukia est là.
Deux jours plus tard, la jeune Kuchiki était de retour et son frère redevint, si ce n'est souriant, du moins apaisé.
oOoOo
Kenpachi,
assis sur les marches qui menaient à son bureau, regardait la course
des nuages sans vraiment la voir. Il ne s'embarrassait pas de choses
comme la raison, il vivait au gré de son instinct.
Mais, lui qui
ne ressentait pas la souffrance d'un coup, se trouvait démuni face à
celle de l'âme. Tout ça parce que quinze jours auparavant, Nanao,
droite comme la justice, était entrée dans cette pièce.
-
Zaraki-san ?
Il avait levé la tête d'une pile de dossiers
qu'il avait à parapher et fronça les sourcils en voyant Ise et
quatre de ses hommes.
- Un problème ?
- En quelque
sorte.
- On faisait juste que s'amuser… » Protesta un
des jeunes shinigami.
- Ils frappaient un homme à terre. Du
Quatrième régiment, comme d'habitude. » Précisa
Nanao.
Kenpachi avait serré les poings.
- Un homme ? Un
seul ? À terre ?
- Un homme… vite dit ça… un pédé,
oui.
Le capitaine sourit alors. Ses hommes se crurent sauvés. Il
venait en fait de repérer Byakuya qui passait.Et puis il
l'avait embrassé.
Si seulement Ikkaku avait été là... il ne se
serait même pas posé de questions. Il ne serait pas assis là à se
demander pourquoi il avait mal. Pourquoi la résignation s'était
tout d'un coup transformée en douleur. Il avait toujours contrôlé
plus ou moins l'attirance qu'il avait pour Kuchiki, la cristallisant
dès qu'il le pouvait en joute verbale. Mais là, il avait
dérapé.
Trop, en tout cas, pour oublier.
- C'est rare de
te voir aussi pensif, Kenpachi !
- Shunsui ! Quel bon
vent t'amène ?
- Oh... comme d'habitude, je cherche ma Nanao
chérie pour la taquiner. Mais tu n'as pas l'air en forme :
attrape.
Le capitaine de la Huitième lui lança une bouteille de
sake que Zaraki ouvrit avec reconnaissance. Mais il recracha le
liquide, les yeux ronds.
- C'est QUOI ça ?
- Sirop de
grenadine. Nanao a trouvé ma dernière cachette. C'est cruel de sa
part.... un si bon sake !
L'homme aux clochettes ne put
s'empêcher de rire de bon cœur devant l'air théâtral de son ami,
et c'est devant deux capitaines hilares que Byakuya s'arrêta.
-
Hn.
- Ta Seigneurie ?
- Zaraki. Kyouraku, Ise te cherche,
une sombre question de dossiers qui trainent...
Shunsui
frissonna.
- Elle me tuera à la tâche : vouloir m'enfermer
alors qu'il fait si beau dehors... et sans sake, en plus !
Puis,
tout en vérifiant de temps en temps que le vent s'engouffrait
correctement dans sa cape en lui donnant un air romantique, il se
leva et partit dans la direction diamétralement opposée à celle de
son bureau.
Le noble regarda le capitaine de la Onzième, toujours
assis.
- As-tu quelque chose de prévu pour l'heure du dîner ce
soir ?
- Hein ?
- Comme le dirait un de mes amis :
« Tu te fais encore du mouron et tu as besoin de te changer les
idées ».
- Rien de prévu, non.
Après un simple
hochement de tête, Byakuya regagna ses quartiers, sous le regard
perplexe de Zaraki.
À la fin de la journée, ce dernier n'avait
pas bougé, mais Yachiru, Ikkaku et Yumichika l'avaient rejoint.
Shunsui, Nemu et Matsumoto aussi d'ailleurs. La jeune femme s'était
accrochée à son bras et lui disait :
- Allez, viens avec
nous ! C'est pas pareil, une soirée sans toi !
Kenpachi
allait répliquer quand il vit quelque chose qui le laissa figé, la
bouche ouverte. Le petit groupe suivit son regard.
Byakuya eut la
subite impression de se trouver devant un banc de carpes.
Le
capitaine de la Sixième avait laissé ses cheveux libres et ne
portait qu'un simple yukata. Enfin, simple... Il avait été taillé
sur mesure dans un tissu d'excellente qualité par la meilleure
couturière de la Soul Society. Mais ce n'était qu'un kimono d'été,
pas un panneau signalant que l'héritier des Kuchiki se trouvait
devant vous. Il portait également un panier.
Zaraki sourit d'une
oreille à l'autre et défit sa cape, qu'il laissa au bon soin de sa
vice-capitaine.
- On y va, ta Seigneurie ?
Il fallut
quelques minutes avant que Rangiku demande à haute voix :
-
C'était bien Kuchiki ?
- C'était donc ça son rendez-vous ?
Le troisième et le cinquième officier regardèrent Nanao qui
était arrivée dans l'indifférence générale.
- Hein ?
-
Renji était seul dans le bureau tout l'après-midi. Je n'ai pas
compris pourquoi il était à moitié hilare quand il m'a expliqué
la raison de l'absence de son capitaine.
- Un rendez-vous ?
Avec notre capitaine ? Il avait un rendez-vous avec NOTRE
capitaine ?
- Voyons Ikkaku, » répondit Yumichika en
posant une main apaisante sur l'épaule de son ami : « au
moins il n'a pas rendez-vous avec quelqu'un de
laid. »
oOoOo
Kenpachi suivit le noble à travers
la ville, qu'ils quittèrent pour bientôt se retrouver dans une
clairière immense. Byakuya se dirigea vers un petit monticule et
après y avoir déposé le panier, s'y assit en tailleur. Zaraki
s'assit non loin de lui.
- Rukia m'a fait découvrir cet endroit.
J'aime beaucoup y venir. J'espère que cela te convient.
-
Pourquoi ça conviendrait pas ? C'est pas parce que je viens du
secteur 80 que je ne peux pas apprécier un endroit comme ça.
-
Imbécile. » Kuchiki soupira.
Le capitaine de la Onzième
lui sourit en voyant que Byakuya sortait des bentô du panier.
-
J'aurais pas dit non à un resto réservé à l'élite. Juste pour
voir la tête des serveurs. Mais le pique-nique est une bien
meilleure idée. Surtout si je t'imagine cuire le riz ou préparer
l'omelette.
- J'ai des serviteurs pour ça.
- Laisse-moi
caresser cette image, d'accord ?
- Je ne suis pas une
femme.
- J'avais cru remarquer.
Mais il ne put se retenir de
rire en voyant que sur son gohan, les oeufs de saumon avaient été
très joliment déposés en forme d'achillée, tandis que dans le
bentô de Kuchiki ils prennaient la forme d'un camélia. (1)
- En
tout cas... Whaou ! Ils se sont surpassés ! C'est aussi
bon que beau à regarder. Je rêve du jour où Yachiru en fera
autant.
- Elle peut manger autre chose que du sucre ?
-
Techniquement, je pense que oui.
Un silence s'en suivit. Silence
que brisa Zaraki.
- Alors Rukia est rentrée.
- Oui. La
première nuit a été épuisante.
- Oh.
- Les suivantes aussi
d'ailleurs. Le pire étant quand elle invite Renji. Je dois me faire
vieux.
Le capitaine de la Onzième division avala sa bouchée de
travers. Alors qu'il se tapait le torse pour faire passer, Byakuya
continua impassible :
- Non mais tu n'as pas idée (un
grognement étouffé venant de son voisin) boire du thé jusqu'à
l'aurore en l'écoutant raconter avec un enthousiasme intarissable
tout ce qu'elle a vécu sur Terre. Elle est vraiment adorable, mais
la prochaine fois, je lui dit que j'ai besoin de sommeil.
- Oh.
Et
dans ce « Oh » Zaraki avait mis tout son soulagement. Il
remarqua d'ailleurs que son vis-à-vis haussait un sourcil. Puis ce
même vis-à-vis le regarda d'un air mi-narquois mi-moqueur :
-
Oublierais-tu que je suis « un homme guindé et à cheval sur
ses putains de principes » ?
- Tu as entendu ça ?
-
Je ne faisais que passer quand j'ai entendu mon nom. Je ne me suis
pas attardé.
- Alors tu n'as pas entendu la suite ?
- La
suite ? Quelle suite ?
- Tu n'y vas pas un peu
fort ?
- Kuchiki serait donc du genre à effeuiller la
marguerite en regardant les étoiles ? Comme c'est adorable ! »
Matsumoto était aux anges.
Zaraki regarda Nemu avec désespoir.
Au moins, sur ce point là, ils partageaient le même avis.
- Ce
n'est pas adorable. C'est excitant. Comme savoir que l'on va faire
l'amour à une jeune vierge.
- Nemu ! Regarde !
Maintenant Tôshiro est tout rouge !
- Escusez-moi,
Yachiru-san. Je serai très sage pour me faire pardonner.-
Non, rien d'intéressant. Vraiment.
- Tu mens comme tu respires.
-
J'oserais pas.
- Et je ne suis PAS guindé. Je n'aime pas quand on
pénètre dans mon espace sans permission.
- Je l'ai maintenant,
la permission, ta Seigneurie ?
oOoOoOo
Plusieurs jours plus tard.
Le soleil se levait. Byakuya s'étira en
écoutant le chant des oiseaux. Qu'il aimait la paix qui régnait
dans le manoir. Il songea à rester au lit encore quelques minutes
quand la porte de la chambre s'ouvrit en claquant :
-
Ken-chan ! Byaku-chan ! Ikkaku a fini de préparer le petit
déjeuner !
Un grognement caverneux lui parvint de dessous
les draps. Mais cette réponse sembla satisfaire Yachiru qui
repartit, laissant la porte grande ouverte.
Le capitaine de la
Sixième division l'entendit s'arrêter quelques mètres plus loin et
discuter. Avec Nemu apparemment.
- Oh, c'est mignon ! C'est
vraiment minuscule !
- C'est un prototype d'insecte espion.
Père et moi-même avons travaillé longtemps pour obtenir cette
miniaturisation. Maintenant j'aurai besoin de ta coopération
pour...
Le reste se perdit dans un murmure. Byakuya perçu
néanmoins les mots « chambre » « infra vision »
« mouvements ». Et cela lui suffit.
Puis Renji apparut
dans l'encadrement :
- Mon capitaine ? Matsumoto dit
qu'il n'y a plus de sake. Et que vos toasts vont refroidir.
Le
noble se rabattit la couverture sur les yeux.
Depuis quand son
manoir était devenu aussi peuplé ?
- Ken ? Je n'ai
invité personne.
- Mmmmmmmm.
- Et Nemu complote avec ton
vice-capitaine.
- Mmmmmmmmm.
- Il n'y a plus de sake.
-
'Irai en acheter...
- Ichigo revient dans la Soul Society
aujourd'hui....
En moins de temps qu'il en faut pour le dire,
Zaraki était levé et habillé. Puis, voyant le sourire de Kuchiki,
il se laissa tomber en tailleur sur le sol.
- Tu m'as eu.
- Au
moins tu n'iras pas dans ma cuisine à moitié nu.
- Depuis quand
ça te dérange ?
- Cela ne me dérange pas. Pas plus que les
personnes qui semblent habiter ici dorénavant. Mais Kuchiki-sama en
a avalé son thé de travers.
- C'est pas ma faute si ton grand
père s'invite au lever du jour.
- Il était quatorze heure.
-
Oh.
- Hn.
- D'accord d'accord. Aller, viens ta Seigneurie :
j'ai une faim de loup !
Kenpachi se leva et traina son
amant jusqu'à la cuisine où régnait une joyeuse animation (et
soigneusement cachés par le maître de maison, des livres au titre
évocateur : Le Bento pour les débutantes, Bento Faciles !
ou encore Mille et Un Bento). Byakuya soupira. La paix de son
manoir semblait s'être envolée.
Mais il n'était pas sûr de
vouloir la retrouver.
FIN
(1) Le gohan est le riz cuit
traditionnel des paniers repas. Ils sont très souvent décorés de
façon étonnante. Il vous suffit de faire une recherche sur le net
pour trouver des idées ^^
L'achillée et le camélia sont
respectivement les symboles de la 11ème et de la 6ème division.
