Droits : Les personnages et l'univers appartiennent à JK Rowling, l'image d'entête est de Tasia M.S. (allez voir son insta !) et l'histoire est de moi.

Note : J'adore le personnage de Sirius. Je le trouve très touchant dès son apparition, même si je n'apprécie pas trop celui qu'il a été pendant ses études à Poudlard. Alors je voulais un peu vous parler de lui, et de ce que j'imagine pour un élément dont on ne connait pas la réponse.

Derrière le voile, il n'y a rien. Un étrange rien. Un rien dans lequel il y a des choses. Mais du rien quand même. Combien de rien ? Impossible de savoir. Cinq ? Dix ? Cent ? Cent mille peut-être. Ou l'infini. Un infini de rien. Dans le rien, il y a du froid aussi, c'est gelé, du givre sur sa peau, dans ses cheveux, il s'accroche même à ses cils et à sa barbe. Le froid est un venin qui le paralyse. Si seulement il avait pu bouger ! Ne serait-ce qu'un peu, pour soulager l'endroit où le sort l'avait frappé et le brûlait encore.

Derrière le voile, on est éveillé, conscient. Mais étrangement, on ne sent pas le temps qui passe, tout n'est qu'éternité immobile et froide avec les autres malheureux tombés de ce côté. Il faut de la patience, derrière le voile, au moins le temps du premier milliard de pensées - après, on oublie qu'on a déjà été un être qui vit, se meut et subit le temps. Derrière le voile, les corps ne vieillissent pas. Derrière le voile, on est caché à la mort.

Avec cette pensée vient le conte des trois frères. « Pendant de nombreuses années, elle chercha le troisième frère et ne put jamais le retrouver. Ce fut seulement lorsqu'il eut atteint un grand âge que le plus jeune des trois frères enleva sa Cape d'Invisibilité et la donna à son fils. Puis il accueillit la mort comme une vieille amie qu'il suivit avec joie et, tels des égaux, ils quittèrent ensemble cette vie ». Il n'y aura pas de retrouvailles avec la Mort pour Sirius. Seulement cette éternité d'immobilité et de silence. Parfois, Sirius se demande si cette absence de tout sauf de froid et de soi-même va finir par le rendre fou. S'il n'est pas déjà fou. Il ne trouve pas la réponse à cette question, et petit à petit, ça commence à l'obséder, la question revient de plus en plus souvent et reste de plus en plus longtemps - si tant est que ces notions aient un sens dans un lieu où le temps est absent.

Il y a une porte de sortie. Une seule. Une porte que Sirius n'a jamais franchie parce qu'il sait ce qu'elle signifie. L'oubli, l'ouverture à l'éternité. Mais Sirius est fatigué, si fatigué de penser que même la peur de perdre le fil conducteur de son âme a depuis longtemps cessé de l'effleurer. Alors il s'oublie, s'abandonne, se délie et se délite, l'éternité l'avale - il n'est plus Sirius, il est l'infini, l'obscurité, le silence, le froid, sans une étincelle de chaleur ou d'électricité.

Immobile.