Bonjour, bonjour! Voilà une toute première fic pour ma part. J'espère qu'elle vous plaira et n'hésitez pas à laissez des rewiews, ça fait toujours plaisir. :D Ah, et le personnage du Joker ne m'appartient malheureusement pas. Voilà voilà! Bonne lecture à vous.
Il se lécha furtivement les lèvres, comme à son habitude, tira une dernière fois sur sa cigarette puis jeta le mégot à terre. Il ne savait même pas pourquoi il fumait, il n'en avait jamais ressenti le besoin jusqu'à cet instant précis. Il ne savait pas non plus d'où pouvait bien venir ce poids au creux de l'estomac, lui qui ne stressait plus depuis déjà fort longtemps. Cette pensée lui arracha un petit rire sarcastique: cela lui rappelait l'époque où il n'était encore qu'un bleu; un débutant du crime.
Tant pis, il n'avait déjà que trop repoussé cette rencontre... Il s'y était en effet repris à cinq fois cette semaine: tapi dans les buissons, il avait attendu qu'elle revienne de son travail pour observer ses moindres faits et gestes. Seulement, à chaque fois que le soleil déclinait, il s'était dit qu'il lui faudrait approfondir sa tâche d'espionnage le lendemain. Alors, il revenait et épiait de nouveau. Mais ce soir était le grand soir, il le savait. Et cependant que l'adrénaline grimpait en lui, il s'approcha nonchalamment du perron de la petite maison de pierre qui lui faisait face et enjamba les trois marches qui se dressaient sur son chemin. Ca y est, il se tenait devant la porte, crispé.
"Ce que tu peux être stupide! Ne sois pas le pantin de tes émotions." se ressaisit-il en inspirant profondément, comme pour recouvrer un courage sans failles.
Il tendit alors le bras jusqu'à ce que son index entre en contact avec la sonnette. Un long "dring", suivi de trois très brefs déchirèrent le silence de la nuit. Les dés étaient désormais jetés et il ne pouvait plus reculer. Il attendit donc bien sagement sur le pas de la porte et remarqua que les bruits de pas derrière celle-ci se rapprochaient de plus en plus. Il prit alors une seconde grande inspiration et accrocha à ses lèvres déjà déformées son plus beau sourire. La porte s'ouvrit en grand sur une jeune femme qui se confondait en excuses pour le temps qu'elle a mis à ouvrir la porte car il était tard et qu'elle était partie se coucher car elle n'attendait pas de visite aussi tardive. Il la regarda rougir. Elle était grande, brune, belle et regardait ses pieds. Elle n'avait donc pas encore vu qui pouvait être son visiteur nocturne. "Pas très prudent de sa part" se dit l'homme qui lui faisait front.
"Bonsoir, mademoiselle... Helena Mint, n'est-ce pas?"
Elle se décida enfin à relever la tête afin de faire face à son interlocuteur. Ce sourire. Et ces yeux emplis de noirceur. Elle les aurait reconnus entre mille: ils étaient partout, dans la presse, à la télévision, dans la rue, partout. Que pouvait-elle bien faire contre cet homme maintenant? Le frapper? Son couteau était bien aiguisé et avait déjà fait ses preuves sur d'autres victimes. Tenter de fuir? Alors qu'il lui barrait le passage? Inutile... Il la rattraperait de toute façon. Faire comme si de rien n'était? Ca tournerait très vite au vinaigre, elle le savait. Elle se conforta dans l'idée que sa vie aller prendre fin dans quelques instants, ou cette nuit du moins. Elle se dit qu'il valait mieux tenter le tout pour le tout et s'essaya donc à faire un pas en arrière sans butter dans le tapis du hall d'entrée et referma aussi vivement que violemment la porte. Néanmoins, Helena s'aperçut que sa tentative demeurait un échec lorsque le bois entra en collision avec le pied de son visiteur qui s'était glissé dans l'entrebâillement. Elle poussa de toutes ses forces contre le panneau de la porte, mais ne parvint pas à lui faire assez mal pour qu'il retire sa chaussure de l'encadrement et qu'elle puisse enfin s'enfermer à double tour. Un rire tonitruant éclata et au moment exact où elle faiblissait, une main tenant un bouton de rose rouge apparut, ainsi que la tête du plus célèbre des criminels de Gotham. Il caricatura l'expression que portent sur le visage les grands séducteurs et se hissa un peu plus à l'intérieur de la maison.
"Eh bien, quel accueil chaleureux, ma beauté! Je savais bien que je produirais mon petit effet!" Il rit encore une fois.
"Pourquoi moi?" demanda Helena, toujours rougissante et les yeux baignés de larmes.
"Pourquoi?" Il rentra complètement dans le hall et s'approcha de la jeune femme avant qu'elle ne tente encore une fois de filer. "Tatatata! Sèche moi vite ces vilaines larmes, chérie. Ca ternit la fraicheur de ton teint! Tu es vraiment sublime tu sais?" Il s'avança un peu plus et caressa sa joue tendrement. "Vraiment sublime... Mais ne pense pas que c'est à cause de ça que je suis venu te rendre une petite visite ce soir! Non." Il la détailla et nota qu'elle n'était pas comme toutes les autres. Malgré le fait que de l'eau s'échappait de ses yeux, elle n'avait pas ce regard suppliant qui lui donnait envie de vomir. Cette petite avait la lueur d'un je ne sais quoi dans ses pupilles, comme si elle était déterminée et attendait patiemment son tour. Comme si elle savait et acceptait son sort. Comme si elle s'offrait à lui. Il plaça la fleur qu'il serrait dans sa paume dans les cheveux d'Helena.
"Non, je suis là parce que, vois-tu, tu es terriblement fascinante." Elle parut étonnée à ces paroles mais il continua dans cette voie. "Tu as tout pour toi, on dirait, hein? C'en est dérangeant! Tu es bien faite, ...(Helena rougit derechef à ces mots) ... oh non, ne fait pas l'ignorante, tu sais, je t'ai observée cinq jours durant, et je ne peux que confirmer... Tu es bien faite, cultivée à en croire les tonnes de bouquins que tu trimbales sur toi, ... et surtout, ... tu bosses pour Wayne. Ce qui veut dire que ton cerveau n'a pas la taille d'une noix, vu le poste que tu occupes."
"Que voulez-vous?" réussit-elle à articuler.
"Tu vois, tu as toutes les bonnes cartes en main." ricana-t-il. " Malheureusement..." Il sortit un chiffon imbibé d'éther de son manteau violet.
" ... Il manque un Joker dans ton jeu!"
Il lui plaqua le tissus sur le visage et elle se débattit quelques instant, puis ses mouvement cessèrent. Le bouton de rose glissa de sa chevelure et vint s'écraser contre le parquet.
