Les Morceaux de son âme
(Broken Mind, Fractured Soul)
Par: SensiblyTainted
NOTE TRÈS IMPORTANTE SUR LA TRADUCTION :
Ceci est une REPUBLICATION (c'est la troisième, car sevmia avait été la seconde à publier après moi) les onze premiers chapitres sont toujours disponibles sur son compte, et ils s'égraineront ici à mesure que je les corrige. Je suis actuellement en train de traduire le chapitre 12.
Falx Italiqua avait aussi traduit les 7 premiers chapitres. Nous nous en sommes aperçu un peu tard, et elle a gentiment accepté que nous utilisions sa traduction du chapitre 7, puisqu'elle a laissé de coté la traduction. Sa traduction des premiers chapitres, différente, est également visible sur son profil.
Quant à moi, j'espère vous emmener au moins jusqu'au chapitre 23 !
Comme la première fois, je ne pourrais pas faire moi même la traduction des 800 000 mots de cette fiction. (il faut environ 1h /1000mots + relecture) (raison pour laquelle nous l'avons mise en suspens depuis presque 4 ans !) alors en avant, aidez-nous, et :
DÉNONCEZ(-VOUS?) LES TRADUCTEURS !
Notes de l'auteur :
Défi d'EmySabath, l'auteur de la merveilleuse fiction 'Me, Myself, and I'. Si vous ne l'avez pas lue, je vous en prie, faites-le. Merci de la remercier d'être la bêta de cette histoire.
Prologue
Traduction: Orin-rwo L
Beta: Misakichi
Il y a bien plus à raconter à propos d'Harry Potter que ce qui saute aux yeux. Pour une grande partie du monde sorcier, c'est le sauveur, celui qui a anéanti le Seigneur des Ténèbres. Certains le voient comme une célébrité, une étoile dont on admire la gloire. D'autres, comme un ennemi responsable de leur chute. Quelques-uns le voient comme un adolescent, quelques autres, enfin, comme un ami. Tout le monde voit quelque chose de différent lorsqu'il jette son regard sur celui qui porte la cicatrice en forme d'éclair.
Peut-on alors vraiment s'étonner qu'Harry soit autant morcelé au plus profond de lui-même qu'en apparence ?
Laissez-moi commencer par le début et effacer toutes vos illusions sur l'histoire que vous avec tous entendu. Écoutez, et je vais vous révéler ce qui s'est réellement passé derrière ces deux yeux émeraude. Je vous raconterai la véritable histoire du jeune orphelin dont le destin était de nous sauver.
BMFS
La maison de Godric Hollow était une demeure accueillante dont l'intérieur était fait d'un bois chaleureux et de meubles d'un doux rouge doré. Elle rappelait à la plupart des gens les feux de cheminée, les feuilles d'automne, des choses heureuses. C'était Halloween. Souriant, James regardait les photos qu'ils avaient prises pendant l'après-midi. Lui et Lily étaient habillés en pirates et Harry portait un costume de chaton. Ils avaient joué, ri, et passé un moment merveilleux.
« J'aime bien celle-là. »
James sourit, ses yeux bruns brillant de joie quand il se tourna vers sa femme.
Lily prit la photo et se mit à rire. Dans celle-ci, elle berçait Harry. Le bébé était sur le dos, tentant d'attraper à deux mains une des banderoles d'Halloween dont Lily avait décoré la salle à manger. Elle pouvait presque entendre le rire cristallin de son fils alors que le garçon de la photo souriait et tentait d'attraper le bout de papier.
« Je pense que celle-ci est la meilleure. »
Lily montra celle où James était assis à table, une bouchée de ce qui ressemblait à du Pouding à mi-chemin de sa bouche, lorsque tout d'un coup, une bonne dose de purée de pommes de terre volait à travers l'image pour atterrir juste au-dessus de l'œil droit de James.
« Il vise bien, n'est-ce pas ? » dit James en souriant tendrement.
Elle l'embrassa chaleureusement tandis qu'il promenait sa main dans ses longs cheveux roux.
« Je vais le coucher. Je redescends tout de suite. »
« Tu ferais mieux de te presser, » répondit James d'une voix rauque en regardant sa jeune épouse quitter la pièce.
Elle lui envoya un baiser par-dessus l'épaule et emmena leur enfant dans sa chambre. Harry ne bougea pas lorsque sa mère le mit doucement dans son lit et poussa les couvertures de coton au-dessus de lui. Lily regarda son fils dormir paisiblement pendant quelques instants avant de se pencher pour placer un chaud baiser sur ses cheveux noirs.
Soudain, elle se redressa. Quelque chose n'allait pas. Lily se glissa hors de la chambre. Elle entendit des sorts, puis un rire, puis le silence. Ses yeux verts s'agrandirent.
Elle ne savait pas comment c'était possible, mais ils avaient été découverts et leurs protections avaient été franchies sans même qu'ils ne le sachent.
Paniquée, elle ferma la porte en la claquant et la verrouilla avant de se précipiter vers le lit dans lequel Harry s'était réveillé, en pleurs.
Lily le fit taire en agitant sa baguette au-dessus de lui alors qu'elle murmurait doucement. Une minute. Deux. Elle avait presque fini. La porte de la chambre s'ouvrit, et les cris venant du bas retentirent, faisant pleurer Harry plus fort. Le Seigneur des ténèbres rigola, les yeux rouges flamboyant de plaisir. Lily serra Harry contre elle en lançant un regard meurtrier à l'homme, tandis qu'elle entendait James se faire torturer.
« Je pensais que votre mari, dont on vante autant les mérites, se battrait mieux que cela. Mes loyaux serviteurs sont venus à bout de lui en à peine quelques minutes. »
« Combien en a-t-il fallu ? » Cracha-t-elle. « Cinquante ? »
Il rit.
« Non, quelque chose plus prêt de vingt-deux. Peut-être en ai-je trop fait ? J'espère qu'il en restera assez pour tout le monde. Ils en veulent tous ».
« Bâtard. Tu ne gagneras pas. Tu finiras rampant au sol, » promit Lily. Les cris de son mari furent coupés de façon inquiétante alors qu'elle arrêtait de parler.
« Crucio, » siffla Voldemort.
Il regarda, souriant gentiment tandis que la femme convulsait en criant à l'agonie, refusant toujours de lâcher sa progéniture. Les cris du garçon devinrent plus frénétiques, ses yeux verts terrorisés alors que sa mère le serrait et le secouait. Il agita la baguette et la douleur s'arrêta, la laissant pantelante, recroquevillée autour de son enfant.
« Je me sens généreux. Je vais te laisser vivre, de sorte que tu puisses louer mon grand pouvoir. Va. Cours à ton maître. Je suis sûr qu'Albus pourra te réconforter. Va-t'en. »
« Non, » dit Lily d'une voix rauque, tremblante encore de douleur, « je ne vous laisserai pas tuer Harry. »
« Le garçon mourra cette nuit. Tu n'as pas besoin de périr avec lui. Va-t'en, idiote. Tu peux toujours moins bien t'en sortir, » ronronna-t-il en se rapprochant.
« Non ! S'il vous plaît ! »
Lily sanglotait à présent, la douleur de son corps commençant à se répandre dans son esprit.
« Pas Harry ! »
« Avada Kadava, » dit Voldemort presque paresseusement, et la jeune femme tomba sur le côté, morte, alors que l'enfant était toujours enveloppé dans ses bras mous.
Le Seigneur des Ténèbres ricana et leva sa baguette. Harry était devenu silencieux, ses yeux étaient grands et terrifiés. Le Seigneur des Ténèbres répéta le sort et l'éclair mortel claqua dans l'air. Au même moment, le sort que Lily avait fini de jeter quelques secondes avant que le Seigneur des Ténèbres n'entre dans la chambre s'activa. La pureté de la magie de son sacrifice se joignit à celle que son enfant lança par instinct. Le vert percuta les deux sorts et retourna contre celui qui l'avait lancé, l'arrachant violemment à son corps.
Mais une pointe de vert était passée à travers l'écran des deux magies, coupant le front de l'enfant. Le garçon hurla à la douleur qui se propageait insidieusement dans tout son corps, se mêlant en même temps à son âme. Révulsé, Harry rejeta la douleur loin de son esprit conscient, fracturant un morceau de sa propre âme pour y échapper.
Alors que la maison explosait sous la vague de pouvoir qui s'échappait d'entre ses murs, Harry gisait inconscient dans les bras de sa mère morte. Au plus profond de son être, la petite partie de son âme rejetée pour contenir la douleur se mêla avec les ténèbres et devint quelque chose de nouveau, quelque chose d'Autre. C'était insignifiant par rapport au reste de l'esprit de Harry qui l'enferma dans un profond sommeil dans son subconscient.
BMFS
Pétunia Dursley fut consternée lorsqu'elle trouva l'orphelin sur le seuil de sa porte. Mais en tant que mère, elle ne pouvait se détourner de l'enfant, même s'il venait de cette sœur qu'elle haïssait. Vernon accepta sa décision et ils estimèrent que l'enfant pouvait très bien ne pas être entaché de la même monstruosité que ses parents. Petunia, après tout, était restée pure malgré sa famille contaminée. Harry pourrait très bien se révéler comme elle.
Ainsi, pendant un peu plus de deux ans, Petunia traita Harry avec tolérance. Elle donnait toujours son attention à son fils d'abord, mais Harry était nourri et un deuxième lit était placé dans la chambre de Dudley. Elle baignait les deux garçons et leur donnait des jouets. La plupart du temps, elle laissait Harry jouer tout seul tandis qu'elle s'occupait de Dudley, mais elle n'essaya pas activement de blesser Harry.
Le garçon aux yeux verts était joyeux et heureux. Il ne semblait pas se préoccuper du manque d'attention et s'amusait avec lui-même. Certains jours, il pleurait pour sa mère et son père, mais Pétunia lui expliquait patiemment que ses parents étaient simplement morts. Au fil du temps, ces jours de larmes devinrent de moins en moins fréquents puisque Harry commença à comprendre que ses parents ne reviendraient jamais.
Cette acceptation – réticente – du garçon par les Dursley fut détruite lorsque Harry eut quatre ans.
La journée était mauvaise, pour commencer. Dudley piquait des colères depuis le début de la matinée, et la pauvre Pétunia était au bout du rouleau. Quand vint l'heure de la sieste, elle était épuisée. Dudley hurla, ne voulant pas faire de sieste, mais pour la première fois, Pétunia l'ignora. Harry regarda Dudley alors que celui-ci jetait de rage sa peluche préférée hors de son berceau. Le garçon se mit alors à crier plus fort que jamais.
Peu importait son épuisement, Pétunia ne pouvait se permettre d'ignorer Dudley quand il était si triste et bouleversé. Elle soupira profondément avant de retourner vers la chambre des enfants. Elle ouvrit la porte juste lorsque les cris de Dudley se muèrent en rire. Sa peluche flottait dans l'air, et tomba doucement dans ses bras. Les yeux de Pétunia se rivèrent sur Harry qui fronçait les sourcils sous la concentration. Elle fut soulagée. Dieu merci, ce n'était pas Dudley qui faisait ça. Mais son soulagement fut bientôt ravalé par la peur et la colère.
Elle fondit sur Harry et le frappa durement au visage.
« Espèce de monstre ! N'essaye pas de corrompre Dudley avec tes maléfices ! »
Harry commença à pleurer de douleur à cause du coup qu'il avait reçu et de la voix stridente qui lui faisait mal aux oreilles. Pétunia fût encore plus enragée par la peur de l'enfant et l'arracha de son berceau. Harry hurla lorsque son épaule se luxa.
Criant comme une hystérique, affolée par la monstruosité et l'horreur qu'était Harry, elle parcourut la maison frénétiquement à la recherche d'un endroit où le mettre. C'est alors qu'elle vit le placard sous l'escalier. Pétunia l'ouvrit violemment, jeta le garçon à l'intérieur, et le verrouilla fermement.
Quand Vernon arriva à la maison ce soir-là, il trouva toutes les choses qu'ils avaient achetées pour Harry brûlant dans la cour arrière. Il fut choqué, puis énervé lorsque sa femme lui dit en sanglotant ce qui s'était passé quelques heures plus tôt. Harry dormait à présent dans le placard, épuisé par la magie qu'il avait dépensée lorsque, désespérant de stopper la douleur, il l'avait utilisé pour se guérir lui-même. Il ne se réveilla pas lorsque le placard fut ouvert brusquement, mais ouvrit ses yeux vert, groggy, quand Vernon l'attrapa par les cheveux et l'en sortit.
« Garçon, je vais t'apprendre une leçon. Tant que je vivrai, et même si cela devait être ma dernière action, il n'y aura pas de monstruosité dans cette maison ! »
Et il abattit la ceinture
Le bambin cria lorsque celle-ci le frappa, laissant une traînée rouge derrière elle. La ceinture s'abattit plus d'une douzaine de fois, fouettant son dos, ses côtes, ses jambes, et une fois, son visage. La douleur était trop grande, encore, et sa conscience s'évada pour se protéger, laissant derrière elle la peine, la peur, et le remord.
« Je suis désolé, mon oncle, » sanglota le nouvel Autre. « Désolé ! sage, je serai sage ! »
« J'espère bien, Garçon, ou je te fous dehors pour que tu crèves dans le caniveau, » rugit Vernon avant de le jeter de nouveau dans son placard sombre.
BMFS
Quand Harry se réveilla dans le placard le jour suivant, il ne se souvenait pas du retour de Vernon le jour précédent. Ces souvenirs étaient désormais en possession de Garçon. L'Autre.
Pendant les mois qui suivirent, il ne fut pas beaucoup nourri et souvent puni d'être un monstre. Garçon émergeait à ces moments pour ramper et se soumettre. Il pleurait et demandait la grâce, et le pardon, qu'il ne recevrait jamais.
Harry ne se souvenait jamais de ce qui arrivait à Garçon. Il ne se souvenait pas être battu avec la ceinture de cuir tous les soirs pendant deux semaines. Il ne se souvenait pas quand Pétunia le mettait dehors pour le nettoyer avec le tuyau d'arrosage pour enlever l'odeur de la peur et de l'urine.
Ce dont Harry était conscient pendant ce temps, c'est qu'on lui disait de nettoyer son placard. La première fois, il lui fallut un jour entier pour retirer les bagages et les ordures qui y avaient été stockées, sans arrêt pour manger ou boire. Il trouva également de vieux jouets et heureusement, les cacha afin de pouvoir jouer avec lorsqu'il était enfermé.
BMFS
Tout ceci ne changea guère jusqu'au Noël de ses cinq ans. Pétunia décida qu'il pourrait peut-être servir à quelque chose. Elle se dirigea vers le placard, et l'ouvrit sans douceur. Harry l'avait entendu arriver et avait pu cacher le livre pour enfant qu'il avait récupéré lorsqu'il avait vu Dudley le jeter dans la poubelle.
« Garçon, sors d'ici et viens m'aider, » dit-elle en lui jetant un regard mauvais.
« Oui Tante Pétunia. »
Harry se leva pour faire ce qu'on lui disait.
« Tu ne peux pas m'aider comme ça, idiot ! Va te nettoyer. Rapidement ! »
Harry se précipita vers la salle de bain. Vingt minutes plus tard, toute la saleté et la poussière avaient été enlevées de sa peau. Il ne restait aucun signe des mauvais traitements. Avant que Garçon ne retourne au sommeil, il se guérissait toujours pour que Harry n'ait pas mal. Pétunia regarda le garçon d'un œil mauvais devant cette preuve qu'il utilisait toujours de vils pouvoirs, mais préféra ne rien dire. Non, vraiment, c'était une bonne chose qu'on ne puisse rien voir d'horrible sur lui.
« Va là et mélange la pâte à gâteau. »
« D'accord, » sourit Harry avant de se précipiter pour faire ce qu'elle lui disait.
Mais son bonheur fut bientôt réduit à néant. Pétunia s'acharnait à lui dire quelque chose de blessant avant de lui donner autre chose à faire. Elle lui dit que ses parents étaient mauvais et que c'est pour ça que lui aussi ne servait à rien. Elle lui expliqua également qu'il était un monstre et donc que personne ne l'aimerait jamais. Puis, lorsqu'il commença à pleurer, Pétunia le tapa.
« Ne t'avise pas de pleurer ! C'est de ta faute, sale petit morveux ! » Lui apprit-elle avant de le laisser.
De nouveau, face à quelque chose qu'il ne pouvait pas supporter, Harry fit ce qu'il avait appris à faire.
La partie de son esprit nouvellement mise à part se détacha de Harry et Pétunia lui apprit comment cuisiner et nettoyer. Plus tard, elle lui apprendrait aussi à s'occuper du jardin.
Influencée uniquement par sa tante, la nouvelle personnalité décida qu'elle était aussi une fille. Quand elle parvint à réaliser que Pétunia était le nom d'une fleur, elle sourit et prit le nom de Rose pour elle-même. Ainsi elle pourrait être comme la femme qui formait son modèle, à qui elle s'empressait de plaire, cherchant son amour.
Rose émergeait dès que Pétunia avait besoin d'aide pour la cuisine et le jardin. Elle lut tous les livres d'étiquette que Pétunia mit entre ses mains. Quand Pétunia invitait les ménagères du quartier avec elle, Rose les servait avec un sourire poli et doux. Elle ne parlait que rarement, et les seules choses qu'elle ait jamais dit étaient 'puis-je', 'merci' et 'bonjour'.
Même lorsqu'une des femmes allait essayer de l'intégrer dans une conversation, Rose ne ferait que hocher ou secouer la tête. Mais ce n'est pas parce qu'elle voulait être impolie. Rose n'était pas comme les autres personnalités. Elle avait un handicap. Elle était sourde. La seule chose qui la guidait était son étrange habilité à savoir comment les gens autour d'elle se sentaient, lui permettant de correctement deviner leurs besoins. Et la seule façon dont elle avait été capable d'apprendre et d'obéir Pétunia était parce qu'elle pouvait lire sur les lèvres.
Mais son handicap était bien plus une bénédiction qu'un réel handicap, car il lui permettait de se protéger contre les paroles blessantes de sa tante et de continuer à sourire et servir avec politesse, ce qui était l'essentiel. Et si elle avait agi d'une autre façon, elle aurait été obligée de se retirer et de laisser sa place à Garçon pour s'en occuper.
BMFS
Alors, Harry grandit croyant que sa famille le négligeait et l'ignorait, l'enfermant et le nourrissant rarement. En vérité, Rose mangeait tous les jours au petit-déjeuner et avec Pétunia pour le thé. Mais leur corps commun restait maigre parce que l'essentiel de cette énergie était utilisé par Garçon lorsque Vernon revenait à la maison avec le besoin de se défouler. Harry avait très peu de souvenirs de la maison en dehors du placard sombre, mais il était toujours très conscient lorsqu'il était à l'école.
Harry aimait l'école de tout son cœur. Il aimait être à la lumière et avec des gens qui le traitaient comme un être humain. Dudley avait une classe d'avance et il pouvait se permettre d'être intelligent et espiègle sans craindre d'être puni pour ça. La cour de récréation était une tout autre question. Harry trouvait pour cela une raison de rester à l'intérieur avec les professeurs pour éviter d'être blessé par son cousin, qui était plus fort et plus vieux.
Il était de loin le garçon le plus intelligent de sa classe, ayant appris par lui-même comment lire avant l'école primaire et absorbant toutes les autres choses comme une éponge affamée. Quand il entendit parler de sauter une classe, Harry commença à cacher ses progrès et à donner de mauvaises réponses. Les enseignants lui demandèrent ce qui n'allait pas, mais il répondit simplement qu'il n'avait pas encore appris les nouvelles choses, tandis que celle d'avant lui avait été enseignée par sa tante et son oncle. Ils acceptèrent ça, et il ne fut plus question de sauter une classe. Harry en fut soulagé, très heureux de ne pas être forcé d'aller dans la même classe que Dudley.
BMFS
Et c'est ainsi que Harry grandit et Rose avec lui. Mais Garçon ne semblait pas grandir ou devenir plus mature. Il restait un enfant de cinq ans sans défense, plongé dans un monde de douleurs et de punitions sans fin. Ignorant de cela, Harry était à peu près heureux. Mais cela changea lentement alors qu'Harry approchait son huitième anniversaire.
Harry vit Dudley avoir des retenues et des réunions avec ses parents et ses enseignants pour son tempérament d'enfant gâté et violent. Il n'aurait pas dû savoir la raison pour laquelle Dudley était puni, mais il avait espionné lors des réunions et avait entendu ce que les professeurs avaient à dire sur son cousin. Cela le fit réfléchir.
Il savait que Dudley était mauvais. Pétunia et Vernon savaient lui dire très rapidement la façon dont il devait se comporter, et Harry essayait tant bien que mal de leur obéir. Mais Dudley transgressait toutes ces règles, et était récompensé pour ça. À la maison, le garçon hurlait et frappait ses parents, et ils se contentaient de le gronder gentiment en lui donnant tout de même ce qu'il demandait. Pétunia et Vernon se battaient avec les enseignants, disant qu'ils se trompaient sur leur précieux Dudley.
Pour la première fois de sa vie, Harry commença à connaître la colère. Il commença à réaliser que rester dans son placard à balais n'était pas juste ou bien, et commença à haïr Dudley pour échapper aux sanctions pour son mauvais comportement, pour être chéri et récompensé même s'il ne le méritait pas. Vernon vit le nouveau regard d'Harry à travers ses yeux couleur émeraude et le fustigea.
« N'essaye même pas de nous regarder de cette façon, Garçon. Espèce de monstre ! » Hurla-t-il en battant Harry sur le sol de ses mains et de ses pieds.
Les côtes brisées, les deux avant-bras démis, la pommette fracturée, les yeux loin d'être épargnés, les tibias brisés, Garçon hurlait à l'agonie. La douleur étant trop grande pour qu'il puisse crier qu'il était désolé, qu'il ne le referait plus. Finalement, même Garçon ne put le supporter et plongea dans l'inconscience.
Harry ne se réveilla pas avant trois jours. Quand il le fit, il était guéri, mais même la magie réparatrice de Garçon n'avait pu réparer le délicat tissu de ses yeux. Il aurait besoin de lunettes pour toujours après cela.
Il ne se rappela pas avoir été en colère contre Dudley. Il ne ressentit jamais la haine et la colère pour la façon dont il était traité. Au lieu de cela, ces émotions noires furent détournées. Et l'obscurité dormant au plus profond de l'inconscient du garçon, l'obscurité qui avait été placée là par le sort du Seigneur des ténèbres, plus profondes que Garçon ou Rose, fut nourrie et commença à lentement croître et se renforcer.
BMFS
Quelques années plus tard, Harry était assis dans son placard.
Fatigué de l'obscurité, il pencha sa tête pour écouter attentivement. Pétunia était dans la cuisine à faire on ne sait quoi et Dudley jouait à des jeux vidéo dans le salon. Vernon était toujours au travail. Se sentant en sécurité, Harry entrouvrit doucement la porte du placard, permettant à la lumière d'y entrer. Puis, il se retourna et découvrit la cachette de jouets brisés et de livres qu'il avait cachés sous le plancher de son lit.
Décidé, il attrapa quelques militaires mutilés et s'assit pour pouvoir les étaler sur son matelas. Il mit soigneusement sept hommes d'un côté et cinq de l'autre. Il les fit manœuvrer avec soin, s'imaginant le chef du plus petit escadron :
Il regarda le terrain accidenté puis revint au rapport qu'un de ses éclaireurs lui avait remis. Le nombre de ses ennemis était sept, et ils étaient répartis en un demi-cercle faisant face à ses troupes. Ce serait difficile, mais il savait qu'il pouvait emmener ses hommes de l'autre côté. Ordonnant à deux de ses hommes de mener un leurre, Harry mena son équipe à travers la fente, puis à tenir leur position et tirer dans le dos des autres. Harry sourit et leva les bras triomphalement. La victoire !
Le courrier arriva dans la boîte aux lettres et, aussi rapide que la pensée, Harry avait rangé ses jouets sous le lit et fermé la porte du placard avant que sa tante ne passe dans le couloir pour le récupérer.
« Dudley ! Ton bulletin est arrivé, » appela-t-elle avec enthousiasme.
Dudley retournait à l'école tous les étés. Le gros garçon blond se débrouillait toujours bien pour ses devoirs, mais ses tests étaient épouvantables. Pour certaines classes, ça allait, mais pour d'autres, non. Ses parents en étaient venus à croire que c'était l'anxiété qui lui faisait rater ses tests et qui était la cause d'une telle différence entre ses notes. Dudley s'empressa de jouer sur ça autant qu'il le pouvait. Harry se souvenait ce que son cousin avait dit au principal et à ses parents :
« Je connais toutes les réponses, vraiment ! J'étudie vraiment beaucoup et j'ai toujours des notes parfaites pour mes devoirs. Mais quand je me retrouve devant un test, ça s'en va. Je suis vraiment désolé ! »
Harry renifla avec un ricanement. Son cousin ne savait jamais rien. La raison pour laquelle ses devoirs étaient parfaits, c'était qu'Harry les faisait pour lui. Secouant sa tête, Harry soupira. Ce n'était pas comme si cela l'embêtait vraiment. Pétunia le laissait en dehors de son placard pour faire ses devoirs, donc le travail supplémentaire n'était pas ce qui l'embêtait. De plus, il s'embêtait avec ce qu'il apprenait dans sa classe et le travail de Dudley était plus difficile. Pas de beaucoup, mais c'était suffisant.
« Dudleynouchet ! Regarde ! Tu as eu un C ! » Hurla Pétunia de sa voix haut-perchée. « Oh, je suis si fière de toi, Dudley ! Pourquoi ne pas aller faire du shopping demain pour célébrer ça ? »
« Cool. Je veux une nouvelle veste. Et il y a un nouveau jeu auquel je veux jouer. »
Harry soupira et revint à sa rêverie. Sa tête se tourna cependant lorsque sa tante lui ordonna d'aller préparer le dîner. Rose sortit en rampant et fit un doux sourire à sa tante avant de se diriger vers la cuisine. Elle prit son tablier et l'attacha parfaitement avant de se tourner vers le frigo.
Pétunia regarda le garçon repousser ses cheveux noirs sauvages de devant ses yeux avant de se mettre à préparer le dîner. Ses mains fines coupant délicatement les légumes et commençant à faire les sauces pour les viandes cuisant dans le four. Elle fronça les sourcils.
Il y avait quelque chose de différent chez ce garçon quand il faisait la cuisine. La façon dont il se déplaçait, son sourire. Ils n'étaient pas les mêmes que lorsqu'il se préparait pour l'école ou faisait ses devoirs. Secouant la tête, elle se dirigea vers le salon pour le remettre en ordre. Ce n'était comme si elle en avait quelque chose à faire.
BMFS
Le jour suivant, Rose était en train de plier le linge alors que sa famille prenait le petit-déjeuner qu'elle avait préparé. Elle sentit leur satisfaction et sourit joyeusement. Du coin de l'œil elle vit une lettre épaisse passer à travers la boîte aux lettres. Elle savait que c'était dimanche. Le courrier n'arrivait pas le dimanche. Ce devait être important.
« Puis-je ? » Demanda-t-elle.
Elle ne pouvait pas s'entendre, mais sa voix était plus douce et haute que celle d'Harry. Pétunia fronça les sourcils, et, sentant sa confusion, la jeune fille fit un geste vers la porte d'entrée.
« Qu'est-ce que c'est ? » Rose lut sur les lèvres pincées de sa tante.
Rose pensait ne pouvoir dire que 'puis-je', 'merci' et 'bonjour' correctement. Mais elle essaya de dire courrier. Elle se concentra sur ses lèvres et les fit bouger de la façon dont elle savait qu'elles le devaient, mais sa voix forma 'carrier'. La colère de Vernon émergea tandis qu'il pensait que Harry se moquait de sa femme. Il claqua sa fourchette sur la table. Rose ne pouvait pas l'entendre, mais elle tourna la tête pour le regarder avec des grands yeux, ayant senti la montée de colère.
« Va le chercher, » dit sèchement Pétunia.
Rose n'entendit pas et ne vit pas que sa tante avait parlé, son attention tournée vers son Oncle.
Vernon devint violet.
« Es-tu sourd ! Écoute ta tante avant que je ne batte cette arrogance hors de toi, Garçon ! »
Rose tourna rapidement sa tête pour regarder sa tante. Fronçant les sourcils, Pétunia répéta l'ordre et regarda Harry sortir de la pièce délicatement. Vernon marmonnait dans sa barbe et Dudley ricana sous ses céréales. Il aimait tellement lorsque ses parents s'en prenaient à Harry. C'était tellement amusant à regarder.
Rose ramassa l'enveloppe et fut choquée par ce qui était écrit dessus : 'Harry Potter, le placard sous l'escalier'. Elle savait qui était Harry et Garçon, mais ne pensait pas beaucoup à eux. Ce n'est pas comme si elle ne les avait jamais rencontrés. Mais elle ne savait pas quoi faire, donc elle se retira.
Harry regarda l'enveloppe curieusement. Il lut l'adresse et eut le souffle coupé. C'était pour lui ! Il n'avait jamais eu de courrier avant et c'était dimanche, donc ça devait être très important.
Souriant, il se préparait à l'ouvrir, mais la lâcha en sursautant lorsque son Oncle beugla :
« Qu'est-ce qui prend tant de temps, Garçon ? »
Harry ne pouvait que penser que son oncle l'avait réveillé pour qu'il aille chercher ce qui était arrivé, et qu'il avait obéi, encore endormi, ne se réveillant qu'à présent. Mais il ne voulait pas donner cette lettre à son Oncle. Il savait qu'il ne pourrait jamais voir ce dont il s'agissait, et c'était la sienne . Il jeta donc l'enveloppe dans son placard en passant et entra dans la cuisine, sa tête docilement baissée.
« Je suis désolé, mon oncle, il n'y avait rien. »
Vernon tourna pourpre et vola de sa chaise. La tête de Harry se redressa rapidement, et Garçon resurgit. Il se recroquevilla, ses mains couvrant sa tête alors qu'il se penchait sur ses genoux. Déjà, il disait qu'il était désolé, et qu'il ne le ferait plus jamais.
Vernon jura et cria en battant l'enfant terrorisé.
« Vernon, tu vas être en retard. Tu as une réunion que le manager a prévue pour ce matin, tu te souviens ? » Dis indifféremment Pétunia au bout de quelques minutes.
« Je reviendrai, Garçon ! » Grogna Vernon, et il le piétina pour embrasser la joue de Pétunia avant d'attraper sa veste de costume, et de partir en trombe de la maison.
« Retournes dans ton placard, » dit Pétunia en détournant le nez, ne voulant pas regarder le dégoûtant garçon qui saignait.
« Oui, tante. Je suis désolé. Tellement désolé, » gémit Garçon.
Puis, il rampa dans son placard et s'y effondra. Pleurant, impuissant, sa magie agit doucement, soulageant la forte douleur et lui permettant de se retirer.
Harry ouvrit ses yeux. Il était dans son placard. Avec un grand sourire, il chercha de la main l'enveloppe. Ses doigts la frôlèrent, et il écouta assidûment. Il ne pouvait entendre ni Pétunia, ni Dudley. Avec précaution, il entrouvrit la porte du placard et ouvrit la lettre. Il avait à peine fini de lire la première ligne quand la porte s'ouvrit en un battement. Dudley se tenait là avec un grand sourire. Il était venu chercher Harry pour jouer à la Chasse-au-Harry, mais était encore plus heureux de trouver Harry en train de faire quelque chose qu'il ne devrait pas.
« Maman ! » hurla-t-il de toute la force de ses poumons. « Le monstre a une lettre ! Il a menti à papa! »
Pétunia se précipita depuis le jardin jusqu'au placard. Son fils était en train de bloquer la petite ouverture et semblait être en difficulté. Il tentait d'arracher la lettre à Harry, mais Harry n'était pas près d'abandonner cette fois. Sa rage fut absorbée alors même qu'elle se formait, le laissant seulement un peu en colère, désespéré et frustré.
« Dudley, lâche ! » Pleura-t-il, essayant d'extirper sa petite main de la prise suante de son cousin. « C'est à moi. Laisse-moi la lire, s'il te plaît ! »
« Pousse-toi, Dudley ! » Ordonna Pétunia, et Dudley se poussa à contrecœur. Elle extirpa alors un Harry tortillant de son placard.
« Qu'est-ce que tu fais, Garçon ? Tu crois que c'est amusant de lire le courrier d'autres personnes. »
« Non, » répondit Harry, tenant toujours la lettre ouverte. « Elle était adressée à moi, regarde ! »
Elle lut l'enveloppe et se figea. Elle connaissait cette écriture. C'était la même que celle laissée sur le panier d'Harry. Le sang se drainant de son visage, elle prit la lettre des mains du garçon de toute sa force et lui renvoya un coup au visage.
Garçon gémit et se blottit à ses pieds, pleurant en demandant son pardon. Poussant alors un cri, elle le frappa de toutes ses forces, ses longs ongles perçant sa peau jusqu'au sang.
« Va dans ton placard ! » Cria-t-elle. « Je demanderai à Vernon de s'occuper de toi. »
BMFS
Harry ne pouvait contenir son désarroi lorsqu'il se retrouva dans le sombre placard. Pourquoi avait-elle pris la lettre et l'avait-elle enfermé de nouveau ? C'était la sienne ! Il devrait être autorisé à la lire . Peut-être qu'elle avait déjà mis les morceaux déchirés à la poubelle. Il pourrait les retrouver discrètement cette nuit. Cela ne prendrait pas beaucoup de temps pour qu'il les remette ensemble et puisse lire le message. Souriant d'anticipation, il attendit que la nuit tombe, se demandant qui pouvait lui avoir écrit.
Harry se faufila bel et bien hors de son placard cette nuit-là, mais il n'y avait aucun morceau dans la poubelle. Pétunia les avait brûlés. Déçu, il se glissa de nouveau dans son placard, mais au petit matin, d'autres lettres arrivèrent. Chaque jour, il tentait d'en faufiler une dans son placard, mais son oncle l'arrêtait toujours et le jetait dans son placard pour le reste de la journée.
Ce qui se passait en réalité, c'est que Vernon battait Garçon jusqu'à l'inconscience avant de le balancer, le corps meurtri et brisé, dans le sombre placard. Il détruisit toutes les lettres et alla jusqu'à prendre des congés pour arrêter toutes celles qui essayeraient de rentrer. Pétunia devenait hystérique et Dudley ne rigolait plus vraiment et devenait de plus en plus effrayé à mesure que la colère de son père s'aggravait. Finalement, Vernon craqua et finit par leur dire qu'ils partaient en vacance sur une île.
« Pas la moindre lettre ou un de ces foutus oiseaux ne pourra nous y trouver, » jura-t-il.
Harry fut largement ignoré pendant le voyage, et il en était bien content. Il était fatigué et supposait que l'inquiétude engendrée par ces lettres ne lui permettait pas de dormir correctement la nuit.
En réalité, cette fatigue était due aux quantités massives d'énergie que Garçon utilisait pour les maintenir en vie.
Il fallut près de dix heures pour rejoindre l'île et Vernon ne s'arrêta pas une seule fois. Même pas lorsque Pétunia dit qu'elle allait devoir trouver des toilettes. Harry en fut choqué. D'habitude, il faisait tout pour que sa 'Pet'* (animal de compagnie, NDT) soit heureuse. Il se demanda sombrement ce qu'ils désespéraient tant de lui cacher.
Que pouvaient bien contenir ces lettres ?
Ces pensées empêchèrent Harry de dormir cette nuit-là. La tempête qui battait au-dehors n'aidait pas non plus et Harry passa son temps à fixer le plafond de la cabane proche de la ruine dans laquelle Vernon les avait traînés. Il fut le premier à ressentir les tremblements du sol et roula sur le ventre, l'excitation parcourant ses veines alors qu'il regardait vers la porte d'entrée. Quelque chose arrivait. Mais comment ? La cabane se trouvait au large de la côte et le propriétaire avait assuré qu'il ne possédait qu'un bateau pour s'y rendre.
En dépit de cela, la porte tremblait sous la force de ce qui essayait d'entrer. Dudley bondit du canapé en criant. Vernon et Pétunia accoururent dans la pièce, portant tous deux leurs chemises de nuit. Harry regarda stupidement l'énorme fusil de chasse que Vernon agrippait de son gros poing. La personne qui tentait de défoncer la porte ignora les avertissements de Vernon, et la fit sauter de ses gonds.
Tout le monde resta silencieux quand Hagrid entra et se présenta en remettant la porte en place. Harry fixa avec émerveillement l'immense homme qui venait d'insulter Dudley et de jeter un fusil tordu dans le coin de la pièce. Le carton rectangulaire un peu abîmé que Hagrid lui tendit avec un grand sourire était assez pour le mettre en état de choc. Tremblantes, ses mains pâles le prirent.
« C'est pour moi ? » Chuchota-t-il, submergé par trop d'émotions pour les identifier. « C'est vraiment mon anniversaire ? »
« Bien sûr que ça l'est, » dit Hagrid d'un ton bourru. « Connais pas ton anniversaire ? »
Harry fit non de la tête sans rien dire. Il était trop occupé à ouvrir le cadeau pour remarquer le regard meurtrier que Hagrid lança à sa famille. À l'intérieur, il y avait un gâteau au chocolat avec les lettres 'Joyeux Anniversaire, Harry'. Il regarda le géant et sourit.
« Merci, euh... Hagrid. Mais... puis-je vous demander... qui êtes-vous ? »
« C'est vrai, je ne t'ai rien dit de plus que mon nom, » dit Hagrid en souriant au petit garçon. « Je suis le gardien des clés de Poudlard, l'école de sorcellerie. »
Ce qui suivit était la vérité à propos du passé de Harry. Que ses parents, Lily et James Potter, avaient été assassinés par Voldemort, et que Harry avait été le seul à survivre. Le Seigneur des Ténèbres n'avait pas été revu après ce soir-là. Harry se tenait silencieusement, absorbant toutes les informations, réalisant pourquoi sa tante et son oncle l'avaient caché dans le placard tout ce temps, et le traitaient durement. Seules la menace que Hagrid proféra à Vernon et la queue-de-cochon qui poussa sur Dudley lui arrachèrent un petit sourire.
Harry était encore dans le brouillard lorsque Hagrid l'emmena à Londres puis sur le Chemin de Traverse le jour suivant. Il n'avait jamais rêvé que quelque chose de si merveilleux lui arrive. Mais son humeur joyeuse s'évanouit lorsqu'il entra dans le Chaudron Baveur et que tout le monde commença à le fixer avec des grands yeux et murmurer derrière son dos. Il n'aimait pas cette attention malsaine. Il n'aimait pas les regards pressants, presque affamés que lui lançait les gens de la pièce ou plus tard, du Chemin de Traverse.
C'est à ce moment qu'il sortit de l'hébétude dans laquelle il se trouvait depuis que Hagrid était venu le chercher. Il réalisa que le monde sorcier allait être loin de la perfection et qu'il avait intérêt de faire attention pour ne s'attirer de sérieux ennuis, surtout qu'il ne savait même pas à quoi s'attendre. Harry décida d'apprendre aussi vite qu'il le pouvait, ceci incluant ce que Hagrid était venu chercher à Gringotts.
Chez Madame Malkin, il rencontra un garçon blond qui allait aussi à Poudlard. Harry parla peu, mais essaya de rassembler le maximum d'informations en laissant l'autre parler. C'était difficile de cacher l'immensité de son ignorance, mais avant que les ajustements soient finis, Harry vient à comprendre que les Sorciers n'étaient pas unis, qu'il y avait différentes factions, comme dans le monde normal, et qu'il existait un sport très populaire appelé Quidditch. Il était plutôt content de ce qu'il avait réussi à apprendre en quelques minutes.
Il apprit des choses encore plus intéressantes en achetant sa baguette.
Il passa le mois suivant chez les Dursley, pensant à tout ce qu'il avait appris dans ses nouveaux livres d'école. Pétunia et Vernon le laissèrent tranquille la majeure partie du temps, le déplaçant en fait dans la deuxième chambre de Dudley et l'y enfermant jusqu'au début de l'année. Ils ne mentionnèrent même pas Hedwige qui entrait et sortait de la chambre quand elle le voulait. Dudley était si effrayé de Harry qu'il ne se plaignit même pas lorsqu'il fut contraint de céder sa deuxième chambre. Mais le jour précédant la rentrée, Vernon déverrouilla la porte et entra dans la chambre de Harry. Le garçon s'assit tranquillement sur son lit.
« Je te préviens, Garçon, » dit-il avec une malice insidieuse. Harry le regarda avec les yeux élargis tandis que Garçon tremblait au fond de lui et se préparait à prendre sa place. Vernon colla sa face contre celle de Harry en agrippant son col.
« Parle de nous à une seule de ces monstruosités, et tu le regretteras. Me suis-je bien fait comprendre ? Pas un foutu mot, Garçon. Pas un. »
« Oui, » oncle Vernon, murmura Harry craintivement. Dans sa mémoire, il n'avait jamais vu son oncle si effrayant. Vernon grogna et recula pour prendre sa ceinture. Garçon retira Harry de force.
Fin du Prologue.
