Chapitre 1
Karasuma-kun !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Tenma se précipita hors du lycée, tournant la tête de tous les côtés pour le trouver.
Elle fouilla chaque recoin du lycée, sans se préoccuper de qui était sur son chemin. Les élèves du lycée étaient habitués à ce bal… Tous les jours, irrémédiablement, elle courrait dans les couloirs, criant son nom, la mine enjouée. Et cela pouvait durer très longtemps !
Après avoir tourné pendant plus d'une heure, elle finit par se résigner et abandonna. Elle baissa la tête et fini par partir en traînant les pieds. Elle traversa la ville comme sa, comme un zombie. Elle se sentit démoralisée. Depuis plus d'un an, elle lui courait après. Il était tellement énigmatique. Rien ne passait par ses yeux. « Aussi expressif qu'une huître » disait Harima. Et pourtant Tenma en était folle amoureuse. Elle lui courait après mais, même si elle le trouvait, elle n'oserait pas lui adresser la parole. Pourtant, elle n'était pas particulièrement timide avec les garçons (Elle avait d'ailleurs son petit succès auprès des garçons). Mais avec Karasuma, c'était différent. Elle se sentait étrangement gauche à ses côtés… Comme si elle cessait de penser. Mais ensuite, tous les soirs, irrémédiablement, elle avait honte, elle s'en voulait à elle-même d'être aussi amoureuse de quelqu'un comme lui. Et ce soir n'échappait pas à la règle.
Elle releva la tête et aperçu Karasuma au loin. Automatiquement, son cœur se mit à battre. Elle commença à courir derrière lui. Elle ne savait même pas pourquoi mais elle ne pouvait pas lutter contre la force de l'amour. A ce moment, rien n'aurait put l'arrêter. Pourtant quelqu'un le fit. Alors qu'elle courait aussi vite qu'elle pouvait, quelqu'un sortit d'une ruelle et la percuta. Elle tomba à la renverse et tout devint noir…
C'était la fin ? Encore un échec ? Serait-ce vraiment l'histoire de sa vie ? Le regarder s'éloigner ? Elle eut le sentiment qu'il était déjà loin… Elle perdit le courage d'ouvrir les yeux et, revenant à ses pensées, se sentit tout simplement pathétique… Elle ne voulait même plus bouger… Mais on la secoua doucement : « Je suis désolé ! Vraiment ! Je ne vous avais pas vu ! Vous allez bien mademoiselle ? »
Quelle douce voix… Elle n'en avait jamais entendu d'aussi harmonieuse… Elle ouvrit les yeux. Un jeune homme était penché au dessus d'elle mais elle ne pouvait voir son visage à contre jour. Il l'aida à se relever. Dans une autre situation, elle se serait énervée, surtout dans la mélancolie qu'elle éprouvait. Mais à cet endroit, à ce moment, avec ce garçon, elle se sentait bien, calme et étrangement détendue… C'était une situation très étrange…
Elle épousseta sa jupe et releva la tête vers le jeune homme. Il avait des cheveux blond foncé, mi-longs avec quelques mèches tombant sur ses yeux d'un bleu un peu gris. Ses traits étaient très fins sur son visage à la fois pale et chaleureux. Ses lèvres étaient entrouvertes dans une expression inquiète. Il portait un tee-shirt noir saillant sous une veste en jean claire sans manche, un jean foncé craqué aux genoux et des bottes brunes foncées.
Tenma était comme subjuguée par cet inconnu sorti de nulle part qui lui faisait un effet étrange… La mine du jeune homme devenait de plus en plus inquiète. Quand elle s'en aperçue, Tenma sourie légèrement, ce qui le rassura : « Alors ? Tu vas bien ? » Cette voix… elle était incroyable. Tenma parvient enfin à reprendre ses esprits :
« - Euh… oui ! Sa va, je vais très bien, ne t'inquiètes pas…
Encore une fois, je suis désolé, tu ne t'es vraiment pas fait mal ?
(mettant la main à l'arrière de sa tête) Je crois que je me suis un peu cognée.
Ha… euh, tu ne veux pas venir boire quelque chose ? Je te l'offre, bien sur.
Dans une autre situation, Tenma aurait dit non. Mais cette fois… Cet inconnu l'intriguait au plus haut point et elle voulait absolument en savoir plus sur lui. Alors elle accepta.
Ils allèrent boire quelque chose dans un café tout en discutant et marchèrent ensuite jusqu'à se retrouver dans un parc où les feuilles mortes de l'automne donnaient un ton paisible à cette fin d'après-midi. Tenma regardait de temps en temps l'expression du jeune homme. Il avait un sourire qui en entrainerait mille autres et lorsque ses yeux étaient sur Tenma, elle devait se contrôler pour ne pas rougir… Elle ne comprenait pas... C'était pourtant un parfait inconnu dont elle ne savait pratiquement rien…
Ils se quittèrent en début de soirée. Après un petit sourire, elle se retourna et s'en alla d'un pas lent. La tête en l'air, elle se mit à réfléchir à cette rencontre… Tellement étrange, énigmatique et à la fois tellement séduisante et envoutante… Oui, c'était le bon mot… Envoutante, comme s'il vous avez ensorcelé. Ou même paralysé… Revenant à elle-même, elle se rappela d'un détail… Elle se retourna et courut vers lui. Il se retourna et attendit qu'elle soit à sa hauteur. Tenma s'arrêta devant lui et dit : « Je viens de penser à quelque chose… Je ne connais pas ton nom. » Rires des deux jeunes gens.
De retour chez elle, Tenma posa son sac et se dirigea vers la cuisine où sa sœur, Yakumo, était en train de cuisiner. Elle regarda la mine calme de sa grande sœur et fronça les sourcils : « Que t'arrive-t-il ? ». Tenma regarda le ciel à travers la fenêtre ouverte puis regarda sa sœur avec un petit sourire : « Je crois que je suis amoureuse… ». Puis elle se dirigea silencieusement vers sa chambre. Sa sœur la suivit des yeux puis retourna à sa cuisine en pensant « Encore ce Karasuma… ». Comme elle se trompait…
Après avoir raccroché, le jeune homme s'en retourna d'un pas rapide vers l'entrée de la ruelle où il avait bousculé Tenma. Il s'engouffra dans un dédale de petites rues sinueuses puis s'arrêta. Quelque chose barrait la route. Il souleva brusquement la couverture sale pour y découvrir une jeune femme rousse allongée par terre, tremblante, les mains à l'abdomen, couvrant une vilaine blessure d'où s'échappait un flot de sang. Elle toussait et crachait du sang. Elle jeta un regard furibond au personnage qui se frotta les mains : « Bon, et si on en finissait avec toi. ». Toujours avec le même regard, elle lui lança : « Sa tu va me le payer cher ! Oh oui, tu vas me le payer très cher, Sosuke Hisaishi ! » Sosuke eut un sourire moqueur puis sorti un long couteau de derrière un carton…
