Auteur : Kaory/Johanna

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Origine : Gundam Wings

Genre : AU, yaoi, OOC

Disclamer : Ils ne m'appartiennent pas encore mais j'ai envoyé une lettre au père noël pour avoir Heero et Duo et comme j'y crois…

Couples : pour l'instant 34

Remarque : J'aurai pu mettre cette fic dans la section fic originale mais je ne vois que mes petits g-boys danc cette fic et en admettant que je chance de prénoms vous les aurez reconnus tout de suite.

Bonne lecture !

LES FEUX DU DESIR

1/42

Londres, 1844

Une nouvelle pluie menaçait, mais Duo Maxwell ne se souciait nullement des lourds nuages gris qui s'entassaient au-dessus de sa tête. L'air absent, il cueillait des roses dans le petit jardin, minuscule héritage de sa mère qui adorait les fleurs et que Duo était le seul à entretenir. Il voulait faire deux bouquets : un rouge pour sa chambre et un jaune pour son frère Quatre qui aimait aussi les fleurs mais ne savait pas les soigner. Solo était absent, probablement en train de s'amuser avec une bande de jeunes fous de son âge. Son frère n'avait pas besoin de fleurs pour une chambre où il ne dormait que rarement. Quant à son père, Zeck, il n'aimait pas les roses.

-Apporte-moi des lis, des iris ou des marguerites sauvages, mais pas de roses.

Duo se pliait, sans broncher, à cette exigence.

Et, tous les matins, un valet était chargé de rapporter des marguerites sauvages pour le comte Maxwell, une fleur difficile à trouver quand on habitait en ville.

-Tu es un bon garçon Duo ta mère serait fière de toi, se plaisait à répéter son père.

Il acceptait le compliment comme un dû, sans toutefois courir après les louanges. Loin de là. Ce qu'il faisait, il le faisait avant tout pour sa satisfaction personnelle. Il aimait être indispensable et l'était bel et bien. Si Zeck Maxwell était le chef de famille, c'était son dernier fils qui tenait la maison, le plus grand, Solo aimait sortir et s'amuser et Quatre se passionnait pour la musique. Tous s'en remettaient à Duo, qu'il s'agisse de Holden House, leur demeure londonienne, située sur Cavendish Square, ou de Brockley Hall, leur propriété à la campagne. N'ayant pas eu la chance d'avoir une fille, sa mère lui avait appris tout ce qu'il y avait à savoir pour gérer une maison, étant le dernier il n'avait pas eu le choix. Il s'improvisait donc tour à tour Hôte et régisseur, réglait les problèmes domestiques et de métayage, de sorte que le comte, dégagé de tout souci, pouvait consacrer tout son temps à la politique, sa passion.

-Bonjours, Duo, on prend notre petit déjeuner ensemble ?

Duo releva la tête et aperçut Quatre appuyé à la fenêtre de sa chambre.

-Je l'ai déjà pris, depuis longtemps, cria-t-il.

-Juste un café alors ? Insista Quatre. Je t'en prie, il faut que je te parle.

Duo acquiesça un sourire et, regagna la maison. Il avait attendu patiemment le réveil de son frère : il voulait, lui aussi, lui parler. Sans doute avaient-ils tous les deux les même préoccupations à l'esprit car la veille au soir, le comte les avaient convoqués dans son bureau, à tour de rôle, pour la même raison : Lord Trowa Barton.

L'innocent Quatre avait eu le coup de foudre pour Lord Barton, un jeune homme mystérieux, de belle prestance. Ils s'étaient rencontrés au début de la saison des bals Quatre devait à cette occasion faire la cour, sur ordre de son père, à la fille d'un des hommes influent dans la politique : Lady Dorothy. Mais le garçon n'avait eu yeux que pour Trowa et ils ne s'étaient pas quitté de la saison. Follement épris l'un de l'autre, sous l'emprise de cette émotion universelle qui fait des personnes les plus sensées les pires imbéciles. Le comte Maxwell n'avait rien contre le fait que son fils s'intéressa à un homme, lui même se faisait plaisir de temps en temps et puis c'était chose courante dans leur milieu mais avec discrétion. Hors son fils commençait à s'afficher ouvertement et cela le mécontentait grandement dérangeant son projet de mariage avec la fille du Duc Rockefeler.

Pour Duo ce genre de sentiment était tout simplement ridicule et illusoire. Il ne comprenait que deux hommes puissent être attirés à ce point là, il c'était douté que certains noble pratiquaient ce genre « activités » mais Duo avait préféré l'ignorer. Il pensait donc que son frère, qui est un jeune homme censé, ouvrirait les yeux et qu'il verrait que cette relation n'était ni plus ni moins qu'une attirance physique envers ce Barton. C'est ce qu'il c'était dit jusqu'à la veille au soir.

Dans le hall, plusieurs domestiques se précipitèrent pour prendre ses ordres : il fallait monter la plateau du déjeuner chez Quatre, déposer le courrier dans son bureau, rappeler au comte son rendez-vous avec Lord Noventa, envoyer deux femmes de chambre ranger le bureau du comte, qui était comme d'habitude dans un désordre épouvantable, et monter deux vases au premier étage. Il ferait les bouquets en bavardant avec son frère.

Si Duo avait eu une moindre conscience de ses devoirs, il aurait fuit Quatre comme la peste. Toutefois, éviter cet entretien lui semblait impossible. Bien sûr, il ignorait encore ce qu'il allait dire à son frère, mais il tenait à ne pas décevoir son père, qui lui avait demandé de le raisonner.

-Il n'écoutera que toi, Duo, lui avait-il dit la veille au soir. Tâche de lui faire comprendre que je ne parle pas à la légère. Il est hors de question que le nom des Maxwell soit associé à un scandale. Il se mariera avec Lady Dorothy et pour cela il doit cesser toute relation avec ce jeune homme.

Il lui avait exposé les faits, soucieux de justifier devant son plus jeune fils la décision qu'il prenait.

-Tu sais qu'il n'est pas dans mes habitudes de me montrer autoritaire. Je te laisse généralement ce soin, Duo.

Ils eurent un sourire entendu. Il savait, en effet, faire preuve d'autorité lorsque les circonstances l'exigeaient, ce qui était heureusement rare.

Zeck Maxwell poursuivit :

-Je n'ai nullement l'intention de vous dicter votre conduite. Vous faites ce que vous voulez mais je veux, moi, que mes fils soient heureux tout en ne traînant pas le nom des Maxwell dans la boue.

-Tu es très compréhensif.

-J'aime à le croire.

C'était vrai. Il ne s'immisçait pas dans la vie de ses enfants, ce qui ne signifiait pas pour autant qu'il s'en désintéressait. Loin de là. Mais si l'un d'eux avait des ennuis – ou pour être plus précis, quand Solo avait eu des ennuis – il laissait à Duo le soin de régler la situation. Tous comptaient sur lui pour aplanir les difficultés à croire qu'il était l'aîné ou le père dans cette famille. Parfois toutes ces responsabilités lui pesaient mais pour rien au monde il n'irait s'en plaindre, c'était son devoir.

-Je te le demande, Duo, que puis-je faire d'autre ? Je sais bien que Quatre s'imagine être amoureux de cet individu. Et sans doute l'est-il. Mais cela ne fait aucune différence. Je sais de source sûre que Barton n'est pas ce qu'il prétend être. Il n'a pas un sou, son père ayant dilapidé tout leur héritage avant de mourir. Et que répond Quatre ? « Peu importe, s'il le faut, je m'enfuirai avec Trowa. » Quelle stupidit !

-Il ajouta d'un ton plus calme mais où perçait de l'inquiétude :

-Tu ne le crois pas capable d'une bêtise, n'est-ce pas, Duo ?

-Bien sûr que non, père. Il est bouleversé. C'est simplement un moyen d'apaiser son chagrin et se déception.

Quatre était allée se coucher en larmes. Sa peine avait attristé Duo mais il était trop sensé pour donner à tout cela des proportions tragiques. Désormais, tout était simple. Quatre ne pouvait pas vivre avec Lord Barton. Il fallait le lui faire comprendre et qu'il l'accepte pour le bien de la famille.

Après un léger coup à la porte, il entra chez son frère. Il était assis devant son piano, songeur. Quatre était beau, malgré la tristesse qui assombrissait ses traits. Rien ne pouvait porter atteinte à la beauté de Quatre qui ressemblait à un ange.

Duo ne ressemblait ni à ses frères, ni à son père. Solo et Quatre étaient blonds aux yeux couleur turquoise, Solo avait le visage plus dur alors que celui de Quatre était plus doux presque efféminé. Ils avaient hérité de la beauté classique de leur père. Duo, lui avait tout pris de sa mère, des yeux mauves et de long cheveux brun avec des reflets doré, sa mère avait tenu à ce qu'il les porte long alors que ses frères aînés les avaient courts, il ne se trouvait pas beau mais il l'était bel et bien.

Les domestiques prétendaient que le regard de Duo s'allumait d'une lueur impie quand il était en colère. C'était faux. Mais l'éclat de ses grands yeux améthyste devenait alors presque insoutenable.

La personnalité de Duo se complétait avec sa beauté. Il était intelligent, chaleureux et d'une grande générosité. Solo aimait le taquiner en lui disant que ses nombreux talents auraient été mieux employés si il s'était destiné au théâtre. Sa remarquable faculté d'adaptation lui permettait d'affronter toutes les situations, qu'il s'agisse de diriger ou d'obéir. Solo n'était pas loin de la vérité, car si sa mère était encore en vie Duo se serait consacré au théâtre sa deuxième passion.

Son père l'encourageait à trouver une femme, sans grande conviction, mais il ne se sentait pas encore prêt. Son père avait besoin de lui, Quatre également, ainsi que Solo qui, pour l'instant, préférait se décharger sur lui des responsabilités que le statut d'héritier du comte Maxwell faisait peser sur lui.

Croisant le regard de son frère, Quatre soupira et se dirigea vers le canapé où était assis Duo.

-Eh bien, Duo, père t'a-t-il parl ?

Les yeux emplis de larmes, Quatre paraissait au comble du désarroi. Un désarroi auquel Duo compatissait mais qui lui demeurait étranger car l'amour lui semblait une inclination bien ridicule. Encore plus entre hommes.

-Je sais, Quatre. Maintenant que tu as pleuré un bon coup, il faut te ressaisir. Plus de larmes, s'il te plaît.

Il ne voulait pas se montrer sans cœur et aurait réellement voulu réconforter Quatre. Il lui semblait que lorsqu'on avait épuisé toutes les ressources en vain, il ne restait plus qu'à renoncer et à prendre les choses du bon côté. Inutile de se cogner la tête contre les murs…

Quatre pivota sur le canapé faisant face à son frère.

-Facile à dire Duo. Ce n'est pas l'homme de ta vie que père a viré. Je n'ai pas demandé à tomber amoureux d'un homme, mais voilà ça c'est fait et je compte vivre avec lui.

-Vivre avec lui ?

-Trowa m'a demandé de venir vivre avec lui, nous avons la même passion pour la musique et j'ai dit oui.

-Je vois.

-Oh, je t'en prie, ne prends pas ce ton avec moi. Ne me traite pas comme une domestique qui vient de te déplaire.

La violence de cette réaction surpris Duo. Mon Dieu, il n'avait pas eu l'impression de se montrer supérieur à l'égard de son frère.

-Pardonne-moi, Quatre, dit-il avec sincérité. Je ne me suis jamais trouvé confronté à ce genre de situation et j'ai du mal à comprendre…

-N'as-tu jamais été amoureux ? Que ce soit avec un fille ou un garçon ? S'enquit Quatre avec espoir.

Seul Duo pouvait persuader son père de changer d'avis, mais si il ne saisissait pas l'enjeu…

-En toute honnêteté, Quatre, je ne crois pas à… Enfin je veux dire…

Le regard suppliant de son frère rendait sa tâche bien difficile. L'arrivée d'une femme de chambre avec le plateau du petit déjeuner l'interrompit à temps pour lui éviter de blesser la sensibilité de Quatre. Il était sur le point de déclarer que pour sa part, il s'estimait heureux de faire partie de ces hommes qui ne croyaient pas en l'amour que ce soit chez les femmes comme chez les hommes d'ailleurs. A ses yeux, il s'agissait d'un sentiment sot et inutile, qui vous fait vainement passer de l'exaltation aux affres de désespoir. Et la preuve qu'il avait raison, c'était bien l'état de Quatre ce matin ! Ce n'était pas là le genre de discours que Quatre souhaitait entendre. Il voulait qu'on compatisse à sa peine, non qu'on le ridiculise.

Duo prit la tasse de café que la domestique lui tendait et s'éloigna vers la fenêtre. Il attendit que la porte se soit refermée sur la femme de chambre pour se retourner vers son frère. Quatre n'avait pas fait un geste vers le plateau.

-Il y a eu une jeune fille qui me plaisait, dit-il, non sans amertume en se remémorant la jeune lady dont la beauté l'avait émue. Nous nous sommes vus pendant une saison entière mais les rares fois où elle m'a adressée la parole, son regard me traversait comme si je n'étais pas là. Elle dansait avec les plus beaux garçons et surtout les plus riches.

-Tu étais malheureux alors ?

-Non, vraiment, non. Vois-tu j'étais réaliste. Cette lady était beaucoup trop belle pour s'intéresser à moi, je représentais un excellent parti mais pas assez pour elle, et cela m'importait donc peu.

-Alors, tu n'étais pas vraiment amoureux d'elle.

Duo hésita, puis secoua la tête.

-L'amour, Quatre, est un sentiment qui naît et disparaît avec une remarquable régularité.

-N'as tu jamais été attiré même par un garçon ? demanda Quatre plein d'espoir.

Duo le regarda surpris.

-Non ! Je ne m'imagine même pas une relation de ce genre ! Ecoute Quatre, ce n'est pas de l'amour que tu ressens juste un caprice, tu n'es pas assez mur pour savoir ce qu'est le véritable amour.

-Et toi, qui est plus jeune que moi, tu l'es ?

-Oui ! Non ! Duo ne savait plus où donner de la tête.

-Oh, Duo, pourquoi ne veux-tu pas comprendre ? J'aime Trowa.

Cette fois Duo ne pouvait plus reculer. Il devait assener à sa sœur la terrible vérité. De toute évidence, Quatre n'avait pas compris le sermon de son père.

-Lord Barton est un profiteur. Son père a perdu son héritage au jeu et hypothéqué ses domaines avant de se donner la mort. Pour se remettre à flot, il lui faut une personne naïve, car aucun parent ne voudra marier sa fille avec un homme qui n'a aucune richesse. Et cette personne naïve c'est toi Quatre.

-Il n'est en rien responsable de ce qui lui arrive, c'est son père qui l'a mis sur la paille, il m'aime pour ce que je suis et non pour mon argent. Je n'en crois rien. Je ne le croirai jamais.

-Père ne mentirait pas sur un sujet pareil. Si lord Barton se défend de ses véritables intentions, c'est lui qui ment. Réveille toi Quatre ! C'est un homme tout de même, vous ne pourrez pas vivre librement les gens vous rejetteront.

-Peu importe. Je vivrais tout de même avec lui.

-Je ne te le permettrai pas, répliqua Duo avec fermeté. Père est sérieux. Il te déshéritera. Trowa et toi n'aurez pas un sou. Je ne te laisserai pas gâcher ta vie à cause de ce vaurien.

-Oh, pourquoi ai-je cru que tu pourrais m'aider ? s'écria Quatre. Tu es plus jeune que moi. Tu ne comprends rien. Et comment le pourrais tu ? Tu vis enfermé dans cette demeure sortant peu et obéissant à notre père comme un chien, tu n'es qu'un vieux pruneau desséch !

Les deux frères retinrent une exclamation de surprise.

-Non, Duo, ce n'est pas ce que je voulais dire !

Trop tard. Le mal était fait.

-Je sais, Quatre.

Duo s'efforça de sourire. En vain.

Une domestique entra avec les deux vases qu'il avait réclamés.

-Portez-les dans ma chambre, dit Duo en se levant.

Sur le seuil de la porte, il s'arrêta.

-Je crois préférable de ne plus évoquer ce sujet entre nous pendant quelque temps. Je ne veux que ton bien, mais tu refuses de le voir.

attristé, Quatre le suivit. Il n'avait jamais vu une expression aussi douloureuse sur le visage de son frère. Il lui fallait réparer cette méchanceté involontaire. Il n'était plus question de Trowa pour l'instant. Il entra dans la chambre de son frère, ignorant la présence de Quatre, celui-ci arrangeait les fleurs dans les vases de porcelaine chinoise.

-Tu n'est pas l'esclave de père, ni desséché, s'écria enfin Quatre.

Duo lui adressa un rapide coup d'œil.

-Mais je suis toujours un laideron ?

Duo avait toujours cru être moche, sans importance, face à ses deux frères aînés que l'ont comparait à des anges, Duo avait toujours eu l'impression d'être le vilain petit canard de la famille. Faut dire que son entourage ne disait rien pour le contredire. Un personne lui avait même dis qu'en plus d'être moche il était insipide, dur et insignifiant et l'avait toujours cru l'être.

-Non, tu n'est pas laid Duo loin de là, et puis tu as tellement de responsabilité ici tout le monde repose sur toi bien que tu soit le dernier.

Duo sourit.

-Je suis devenu ainsi à la mort de mère, je lui ai fais la promesse de m'occuper de vous.

-Oui mais tu n'aurais pas dû, père aurais pu engager une gouvernante pour s'occuper de cette demeure et de nous. Père à été égoïste ne pensant qu'à lui et à sa politique, dit Quatre furieux.

Quatre s'en voulait aussi de ne pas avoir réagit plus tôt mais il était dans une telle détresse qu'il n'avait pas songé à son petit frère. Duo avait toujours été très proche de sa mère une complicité que Quatre leur enviait parfois bien que leur mère les aima tous. C'est pour cela qu'à sa mort la maisonnée avait pris l'habitude de venir prendre conseil chez Duo qui, auparavant, accompagnait sa mère dans toutes ses démarches.

-Ne lui en veut pas Quatre, je ne me plaint pas du tout, cela me fait plaisir de m'occuper de vous.

Quatre acquiesça sans cesser d'aller et venir dans la pièce. Cela ne suffisait pas. Duo avait souri, certes, mais d'un air douloureux, meurtri. Comme il s'en voulait d'avoir prononcé ces mots horribles ! Si seulement il avait le sang-froid de Duo ! Duo ne disait jamais des choses qu'il ne pensait pas.

Il jeta un coup d'œil par la fenêtre. La voiture qui s'immobilisait devant la maison lui était familière.

-Père attend Lord Noventa ?

-Oui. Il vient d'arriver ?

Quatre hocha la tête.

-Ce vieux grigou pontifiant et vicieux ne m'a jamais plu. Tu te souviens, quand nous étions petits, du jour où tu lui as versé un broc d'eau sur la tête parce qu'il regardait solo d'un air lubrique ? J'ai tellement ri, nous étions si complice aussi…

Quatre s'interrompit. Une lueur espiègle éclairait soudain le regard de son frère. Depuis des années, il ne lui avait plus vu tant d'intrépidité.

-Attends un peu !

Duo se dirigea vers la fenêtre, un broc à la main. Un laquais en livrée aidait lord Nova à descendre de voiture.

-Duo, non… Dit Quatre, un sourire jusqu'au oreilles. Père était dans une colère noire la dernière fois. Nous avons reçu une fessée mémorable malgré notre explication, rappelle-toi.

En silence, Duo attendait son moment. L'innocent (pas si innocent que ça, ce pervers) lord Noventa se trouvait devant la porte d'entrée, juste sous la fenêtre de la chambre. D'un mouvement agile, il renversa le contenu du broc sur lui, puis recula vivement.

-Mon Dieu, as-tu vu sa tête ? fit-il en éclatant de rire. On dirait un poisson mort.

Quatre riait tellement qu'il était incapable de répondre. Il se jeta dans les bras de son frère.

-Que vas-tu dire à père ? Il va être furieux.

-Indubitablement. Mais ne t'inquiète pas, je lui promettrai de renvoyer la servante responsable de cette déplorable maladresse.

-Il ne te croira pas.

-Bien sûr que si ! Il ne s'occupe pas des domestiques. Maintenant, il faut que je descends accueillir lord Nova. Je ne peux pas le laisser s'égoutter dans le hall. Prie pour que je parvienne à garder mon sérieux devant lui grand frère.

Lord Duo Maxwell quitta la pièce, ayant réintégré le rôle dont il s'acquittait le mieux, celui de maître de maison accompli qu'il était. Il avait également réussi à apaiser la tension entre son frère et lui.