Chapitre 1 : Où Booth cherche un moyen de fuir la paperasserie….
L'agent Seeley Booth s'étira lentement en jetant un œil sur la pendule. Seulement trois heures de l'après midi.. Il avait pourtant l'impression d'être assis là depuis des jours, ses cervicales le tiraient, les yeux le brûlaient. Non, vraiment l'agent Booth n'était pas fait pour la paperasserie. Il pouvait faire plein de choses mais avoir fixé cet écran d'ordinateurs pendant des heures lui avait juste filé une sacrée migraine et pas beaucoup d'info. Il faudrait qu'il songe à demander aux fouines comment elles faisaient pour rester enfermées à longueur de journée sans devenir dingues. Ou peut être que d'avoir autant étudié, le nez dans les livres, les avaient rendus ainsi. A moins qu'ils n'aient déjà été dingue, à l'origine. Oui c'était une théorie qui expliquerait bien des choses. Booth secoua la tête. Caféine, suppliait son cerveau. Cookies ajoutait son estomac. Et il n'était pas le genre d'homme à ignorer des appels au secours. Il se leva et allait prendre son manteau lorsque deux légers coups frappés à la porte l'interrompirent. Une jeune stagiaire passa timidement la porte dans l'entrebâillement. « Pardon de vous déranger, agent Booth. Mais il y a une femme qui voudrait vous voir et…je lui ait dit que vous étiez très occupée bien sûr, mais elle insiste alors…»Bafouilla-t-elle, en rougissant. L'ex tireur d'élite leva les yeux au ciel. Helen Mcnamara. La nièce du directeur, arrivée jusqu'ici par la force du travail…de tonton. Outre que ce soit une « fille à papa » -ce qu'il haïssait au plus haut point- ; Helen était particulièrement empotée. En moins de trois semaines de stage, elle avait détruit deux ordinateurs et une photocopieuse… Elle notait les messages téléphoniques sur des post-it dont elle se servait ensuite pour jeter ses chewing-gums, et surtout –surtout- elle ne pouvait pas aligner trois mots sans bafouiller.
« Qui est ce Helen ? » Il prenait sur lui pour ne pas la secouer. « Une…Une…jeune femme. Elle dit que…très important.
- Vous lui avez demandé son nom peut être ?
- Euh…non. J'ai..j'ai oublié. Je…vais le faire tout de suite. » Excédé, l'agent se laissa retomber dans son fauteuil. « J'ai une meilleure idée, Helen. Faites la entrer et apportez nous des cafés. Et des cookies. » Chercher du café au Starbucks du bas devrait être dans ses cordes. « D'accord..d'accord agent Booth. J'y vais tout de suite. »
Helen ressortit, manquant de se prendre les pieds dans la plante verte, et il l'entendit dire à la « visiteuse » d'entrer. Quelques secondes plus tard, il se trouvait nez à nez avec un petit bout de femme qui le dévisageait timidement de son mètre 60. Menue, de longs cheveux d'un noir de geai noué en une tresse épaisse et une peau couleur poterie qui laissait deviner des origines étrangères ; elle était assez jolie. Pas vraiment belle mais elle possédait une sorte de magnétisme troublant. D'après son jean usé, son pull col roulé en grosse laine écrue – un pull d'homme, nota-t-il- et ses converses noires, cette fille avait tout d'une étudiante. Au vu de ses vêtements et de sa taille, il lui aurait donné une quinzaine d'année mais l'expression de son visage, son air décidé lui indiquait plutôt une vingtaine d'années. Rien en elle ne laisser préjuger de quelque chose de particulier si ce n'était ses yeux…D'immenses yeux noirs comme du café fumant, ourlés de cils épais, qui le scrutaient avec intensité. Booth frissonna, avec le sentiment qu'elle lisait en lui. « Je vous en prie asseyez vous. » Elle s'enfonça dans le grand fauteuil, ses pieds balançant dans le vide. « Je vous écoute…
- J'ai une information importante à vous communiquer. » Elle avait une voix chaude un peu tremblante, trahissant une certaine nervosité. Visiblement, elle aurait donné n'importe quoi pour être ailleurs.
« Mmm. A quel sujet ? » Booth présageait une blague d'ado, une sorte de défi qu'elle aurait lancé avec des amis. Venir jusqu'au FBI et parler avec un des agents. Il aurait du la foutre dehors mais il avait envie de s'amuser un peu…La renvoyer voulait dire revenir à sa paperasse. Helen ne tarderait pas et elle se chargerait de l'inconnue.
« - UN meurtre »énonça la brunette d'une voix étrangement sereine. Manifestement, elle avait du répéter ces mots encore et encore jusqu'à ce qu'ils perdent tout leur sens. L'ex tireur 'élite sursauta. « Pardon ?
- Un meurtre. » Il reprit contenance. « D'accord. D'accord. Reprenons tout au début. Votre nom d'abord ?
- Cerise Sugarose.
- Quel âge avez-vous ?
- 21 ans.
- Bien. Donc vous me dites avoir été témoin d'un meurtre c'est ça ? » Elle secoua la tête. « Pas exactement.
- Comment ça « pas exactement » ?
- Je…ne l'ai pas vraiment vu comme je vous vois vous.
- Mais vous étiez présente ? Peut être y avez participé dans ce cas ? » Cerise eut un hoquet de stupeur. « NON ! non…non. » Booth se massa les paupières. « ON éclaircira ce point plus tard. Qu'avez-vous…à me dire ?
- Il y a un corps dans la rivière Polomac. En face de l'université de Georgetown, exactement.
- Comment le savez vous ? Avez-vous vu quelqu'un l'y mettre ?
- Pas exactement, souffla-t-elle. Booth soupira fortement. Ce n'était pas à une blague d'ado à laquelle il avait à faire mais plutôt avec une pauvre âme solitaire qui avait besoin d'attention et inventait n'importa quoi pour être écoutée. Helen allait encore se prendre un sacré savon ! C'était son job de ne pas laisser les cinglés pénétrer ici… « Je ne suis pas cinglée, agent Booth. Pas plus que la moitié de ce pays. » Dit Cerise d'une voix calme. « Il faut que Vous me croyiez sur parole.
- Et pourquoi ?
- Parce qu'il y a dans cette rivière un corps. Et que ce corps pourrait être celui du fils ou du mari de quelqu'un et…
- Comment savez vous que c'est un homme ?
- Qu'est ce que cela change ? Je peux vous jurer que c'est la vérité.» Seeley partit d'un grand rire. « Pour que ce soit bien clair… Vous voulez que je fasse draguer la rivière, pour retrouver un cadavre que vous n'avez pas exactement vu et cela simplement parce que vous me le jurer ? Désolée, Mlle mais il va falloir des preuves un peu plus concrètes.
- Comme quoi ? Je peux vous dire…il s'appelle Gidéon. Gidéon Sipher. Il avait 22 ans lorsqu'il a disparu. Il…a des yeux bleus clairs et des cheveux blonds…il…je ne sais pas quoi vous dire. » Tout en l'écoutant, Booth avait entré le nom de Gidéon dans la base de données. Quelques secondes plus tard, s'affichait devant ses yeux un avis de disparition. Gidéon Sipher. 22 ans. UN blond aux yeux bleus. « Il faut que vous me croyiez. » Supplia la jeune fille. Abasourdi, l'agent réussi tout de même à reprendre la parole.« Comment le connaissez vous ? » Gênée, elle baissa la tête.
« Je…Je ne peux pas vous le dire.
- Oh je crois que vous n'aurez pas le choix, voyez vous. Parce que si vous ne me fournissez d'éléments de réponse je vais vous arrêter. Pour kidnapping. » Un détail attira son attention. « Mais ça fait trois ans qu'il a disparu ! » Silence. « Très bien. ON va jouer cartes sur tables d'accord ? Dites moi absolument tout ce que je dois savoir.
- Vous ne me croierez jamais…
- C'est un risque à prendre. » Nouveau silence. « Je pensais que vous vouliez aider ce garçon… »Ajouta-t-il.
- …
- Alors allez y. Je suis tout ouïe. »
