L'univers de Detroit: become human et ses personnages ne m'appartiennent pas. Ils sont la propriété de Quantic Dream. Seuls Matthew et les McLarren m'appartiennent.

Je tiens à vous dire que cette histoire est ma toute première, alors je suis curieuse de voir ce qu'elle vaut grâce à vos retours. Ceux-ci m'aideront à m'améliorer pour la suite.

Un grand merci à Sam Seven qui m'a motivée à développer cette fanfiction. En espérant que ça te plaise.

Au plaisir.


Partitions biomécaniques

Prélude I - Matthew

Detroit - Usine CyberLife - Automne 2036

Sur les chaînes de montage automatiques de CyberLife, un androïde ouvre ses yeux au monde pour la première fois. C'est un nouveau modèle, pas encore disponible sur le marché, un AP700. Conçu pour accomplir toutes les tâches de la maison, du ménage à la cuisine, l'AP700 est idéal pour les familles qui désirent gagner du temps et profiter de la vie. Il peut même participer à l'éducation des enfants. En somme, c'est un androïde à tout faire beaucoup plus perfectionné que ses prédécesseurs.

Actuellement, cet androïde ne peut pas bouger, il est maintenu sur une machine qui s'affaire à sa tâche autour de lui. Alors il observe. La chaîne de montage où il se trouve est grande, d'un blanc immaculé et éblouissant. Les lumières sont vives et rendent le lieu impersonnel, stérile. D'autres androïdes se fabriquent devant et derrière lui. Il sursaute légèrement quand la chaîne avance, le transportant vers un nouvel automate qui lui installe ses différents composants en une parfaite imitation de l'être humain. Ainsi de suite, l'androïde passe de machine en machine dans le rythme parfait des cliquetis de l'automatisation.

Soudain, alors que l'androïde arrive au bout du circuit, un bras mécanique vient se connecter à un port dans sa nuque. Sans doute un contrôle final. Une décharge électrique parcourt ses circuits et il n'ose plus bouger la tête. Après quelques minutes, une alarme retentit, le bras se déconnecte et le chemin de l'AP700 ne suit plus celui des autres androïdes, il bifurque sur le côté et est emmené dans une autre salle. Celle-ci est petite et plus sombre, les néons au plafond éclairent des murs de béton gris et froid, une voie de garage. Il est placé à la suite d'une dizaine d'autres androïdes qui ne semblent pas en état de marche. Certains ne sont pas terminés, d'autres présentent des défauts de conception évidents ou des pièces endommagées.

L'AP700 ne sait pas pourquoi il se trouve ici. Il lève ses propres mains pour les regarder, tout à l'air en place, tous ses doigts sont présents. Sa peau synthétique recouvre l'ensemble de son corps de manière uniforme. L'androïde ne comprend pas, tout semble en ordre, du moins physiquement. Est-ce que le problème se situe dans ses programmes ? Alors, il ferme les yeux et cherche dans ses systèmes : une multitude d'alarmes apparaissent derrière ses paupières au fur et à mesure de son diagnostic. Là, il comprend. Plusieurs de ses systèmes sont défectueux. Il n'est pas conforme aux protocoles de CyberLife. Une étrange sensation se forme dans ses circuits…


- Hey, McLarren ! On en a un nouveau à l'entrepôt 12 !

Zackary McLarren soupire et repose son café sur son bureau. L'annonce de son collègue ne lui fait pas plaisir. Chaque semaines, c'est des cinquantaines d'androïdes qui atterrissent dans cet entrepôt, l'entrepôt des invalidés. Et le jeune homme n'en peut plus de les renvoyer au recyclage. Certains semblent si humains qu'il a l'impression de les tuer à chaque fois. Son rêve de travailler chez CyberLife est réalisé mais, il ne pensait pas être autant affecté par le sort de ces machines.

- Tu ne veux pas y aller, juste pour cette fois ?

- Ah, non ! lance son collègue en riant. C'est ton job et je veux partir en weekend à l'heure !

- Mouais, je te revaudrais ça Jim !

Zackary se lève à contrecœur et emporte son matériel de contrôle pour se diriger vers l'entrepôt numéro 12. C'est étrange, la nouvelle série des AP700 donne particulièrement du fil à retordre aux techniciens et programmeurs de l'usine. Et la pression des dirigeants de CyberLife n'arrange rien, la série est en retard et le restera encore un moment.

Le jeune homme prend l'ascenseur qui l'emmène quatre étages plus bas. Il emprunte un long couloir qui longe les chaînes de montage. Il les aperçoit à travers les grandes baies vitrées. Des machines qui construisent des machines, tout comme les humains qui conçoivent des humains. Cette pensée le fait sourire, lui qui deviendra papa dans quelques mois, il aimerait que la grossesse de sa femme se passe aussi rapidement qu'on fabrique un androïde. Maureen lui reproche souvent d'être impatient.

En entrant dans l'entrepôt, le jeune homme pose son matériel sur un chariot qui trainait près de la porte. Puis, il le pousse devant lui pour atteindre le fond de la salle, passant à côté de tous les androïdes qu'il avait déjà examinés aujourd'hui. Il essaye de ne pas trop les regarder, un pincement au cœur. Seul le bruit des roues du chariot perturbe le silence de l'entrepôt. Zackary trouve rapidement le nouveau, se place devant lui et le salue gentiment. L'androïde ne répond pas mais fixe ses yeux bleu clair dans les siens. Le jeune homme ne fait pas plus attention et procède à un examen visuel.

- Et bien, dit-il. Pas de problème à l'assemblage des pièces. Voyons comment se portent tes systèmes internes.

Zackary allume son ordinateur et branche un long câble sur un port USB, il prend l'autre bout pour le connecter à l'AP700 dans la nuque, juste à la base des cheveux. Surpris, l'androïde cligne des yeux, le contact à créé un petit choc électrique dans tous ses circuits, comme sur la chaîne de montage. Il observe l'humain devant son écran qui lance un programme de diagnostic. L'androïde remarque qu'ils font un peu près la même taille, qu'il a les cheveux blonds coiffés en bataille, des yeux brun-vert avec des lentilles de contact, la peau claire et qu'il porte un uniforme de technicien CyberLife.

L'écran d'ordinateur se met à clignoter avec différentes fenêtres d'alarmes. Zackary se concentre dessus quelques minutes, fronçant les sourcils. Premièrement, le système vocal présente des défaillances, l'androïde ne peut pas s'exprimer, voilà pourquoi il n'avait pas répondu tout à l'heure. Ensuite, un certains nombres de programmes ne sont pas correctement installés. Il ne pourra donc pas accomplir toutes les tâches pour lesquelles il est conçu. Pour finir, l'androïde ne peut pas passer en mode veille, ce qui complique un peu les choses pour Zackary. Il a besoin de ce mode pour effacer et réinstaller tous les programmes car, oui, il est certain de pouvoir réparer l'AP700 et ainsi lui éviter le recyclage.

Le jeune homme quitte l'écran d'ordinateur et tend ses mains vers la gorge de l'androïde, il veut voir l'état du biocomposant qui lui sert à parler. Mais, lorsqu'il touche la peau synthétique, une main vient saisir fermement son poignet droit. Surpris, Zackary suspend son geste et comprend que c'est l'androïde qui l'a arrêté, la diode à sa tempe devenue rouge. L'AP700 le fixe dans les yeux et Zackary y voit une étrange lueur… de la peur ?

- Ne t'inquiète pas, rassure-t-il. Je ne fais que regarder, je ne te veux aucun mal. Je pense même pouvoir te réparer.

L'androïde baisse les yeux, confus, sa diode clignote en jaune et il relâche lentement le bras de Zackary. Celui-ci reprend son travail en appuyant sur les côtés du cou en deux points précis. La peau se retire tout autour, pour laisser apparaître le plastique blanc, la vraie peau des androïdes. Puis, un compartiment s'ouvre sur le devant de la gorge. Zackary regarde attentivement et trouve la source du problème.

- Ah, merde ! Le biocomposant s'est soudé à la structure et ça l'a endommagé. Je vais devoir te le dessouder et le remplacer, si tu veux pouvoir parler un jour.

Le jeune homme referme le compartiment et la peau synthétique recouvre immédiatement la zone blanche. L'androïde porte ses mains à sa gorge et regarde Zackary, un peu perdu. L'humain remarque sa gêne, il ne peut pas parler mais ses yeux expriment beaucoup plus que les autres androïdes qu'il a pu voir. L'IA des humanoïdes de CyberLife a toujours été très déroutante quand on n'en a pas l'habitude, mais là, il y a quelque chose de plus sur cette unité. Il a l'impression de voir un enfant perdu dans un endroit inconnu qui l'effraie beaucoup. C'est très perturbant et cette pensée soulève un peu son cœur de futur papa.

Zackary regarde l'heure à sa montre, encore un quart d'heure avant la fin de son service. Il se repenche sur son ordinateur pour faire le rapport de l'AP700. C'est à ce moment qu'il remarque une nouvelle erreur sur l'écran : l'activité du cerveau biomécanique est anormalement élevée. Cette alarme lui dit quelque chose, il a déjà vu ça sur le rapport d'un autre androïde, il y a plusieurs mois. Le blond se rappelle aussi que l'unité a été détruite et que ses supérieurs ont étouffé le problème. Il se demande bien pourquoi.

Le jeune homme déconnecte le câble de la nuque de l'androïde et range son matériel. À nouveau en face de lui, il réfléchit les protocoles de l'usine lui indiquent clairement que si l'androïde est défectueux, il doit partir en recyclage. Malgré les budgets serrés et contrôlés minutieusement par CyberLife, Zackary ne peut se résoudre à suivre ces protocoles. Une certaine curiosité le pousse à vouloir réparer cet androïde et réinstaller tous ses programmes correctement. Et il aimerait connaître la raison de la dernière erreur affichée par son ordinateur. Cela prendra du temps et des ressources appartenant à l'entreprise. Que faire ?

L'androïde observe toujours l'humain en face de lui qui semble réfléchir intensément. Quelques minutes passent, puis l'homme sourit et frappe dans ses mains en déclarant qu'il a une idée. C'est à ce moment qu'il se tourne vers la sortie et s'apprête à faire un pas. Non, il va s'en aller ! L'AP700 ne veut pas qu'il s'en aille, sa présence le rassure et il a dit qu'il le réparerait. Alors, par réflexe, il lui attrape un bras de ses deux mains, l'empêchant d'aller plus loin. Le blond se retourne vers l'androïde qui ouvre la bouche sans pouvoir sortir un son.

- Hey, fait Zackary en posant sa main libre sur celles de l'AP700. Je vais chercher de quoi t'habiller convenablement et je reviens, ok ? Je vais te sortir de là.

Il se calme un peu mais sa diode reste fixée au rouge. Le jeune homme tapote gentiment les mains de l'androïde qui finit par le lâcher. Zackary lui lance un sourire rassurant et empoigne son matériel avant de quitter l'entrepôt. Dans celui-ci, le silence retombe, lourd et oppressant pour l'AP700. Il attend sans bouger que l'homme, dont il ne connait pas le nom, revienne. La diode tournant en jaune.

C'est près d'une demi-heure plus tard que le blond réapparait par la porte de l'entrepôt. Le jeune homme s'est changé, il porte maintenant des vêtements de ville : un pull gris dessous un blouson noir, une paire de jeans bleus et de vieilles converses rouges. Il presse le pas jusqu'à l'androïde avec des affaires dans les mains et un gros sac en bandoulière sur l'épaule. Il pose le tout sur le chariot qui n'avait pas bougé.

Zackary s'approche du bras métallique qui retient encore l'AP700 sur la plateforme de la chaîne de montage. Il actionne le mécanisme qui libère l'androïde, celui-ci fait un pas en avant, enfin libre de toutes entraves.

- Tiens, dit Zackary en souriant. Enfile ça et on s'en va.

L'humain lui tend des vêtements d'androïde de couleur bleu foncé, il les prend et les garde dans ses mains ne sachant pas trop quoi en faire. Zackary voit le regard perplexe de l'AP700 et se souvient que ses programmes sont défaillants.

- Je vais t'aider. Et regarde bien comment on fait, la prochaine fois tu le feras seul.

Le blond reprend les habits et aide l'androïde à les mettre, tout en expliquant ses gestes. Il se dit que comme les enfants, son système peut apprendre et retenir les choses, malgré ses problèmes. Une fois la tâche terminée, les deux se regardent dans les yeux. L'AP700 a sa diode qui clignote en jaune et Zackary lui sourit, satisfait. Il lui montre ensuite comment mettre la paire de chaussures noires qu'il a aussi emportée. L'androïde ressemble maintenant à tous les autres AP700 stockés dans les entrepôts de CyberLife. À un détail près, ses yeux ont l'air bien plus vivants, sans cessent en train d'observer ce qui l'entoure.

Le jeune homme attrape son sac et le cale sur son épaule. Il fait signe à l'androïde de le suivre et fait deux pas. Celui-ci fait également deux pas dans sa direction et pour la première fois, esquisse un sourire timide. Zackary reprend sa route vers la sortie l'entrepôt pour se diriger vers le parking du personnel de l'usine. Il s'assure de temps en temps que l'androïde suit toujours, sa démarche est correcte et le blond en est soulagé. Il se voyait mal le trainer. Sa voiture trouvée, un vieux modèle de Jeep, il fait monter l'AP700 sur la place avant. Après avoir fait le tour du véhicule, il monte à son tour, pose ses affaires à l'arrière, démarre et prend la direction de sa maison.

Le soleil est couché depuis un petit moment et le soir s'installe. L'hiver ne va pas tarder à s'installer sur la ville de Detroit. En jetant quelques coups d'œil à son passager, Zackary remarque qu'il a les yeux rivés sur le paysage qui défile par les vitres du véhicule. L'androïde est curieux, il voit toutes ces choses pour la première fois.


Westland, banlieue de Detroit - Résidence McLarren

Zackary arrête sa voiture devant la porte de garage d'une petite maison aux murs blanc cassé. La demeure est sur deux étages dans un style américain traditionnel, un peu vieillot quand on voit les immenses gratte-ciel qui se fabriquent maintenant. Le jeune homme est tout de même heureux de vivre en banlieue, l'agitation de la ville y est moins présente.

Le blond sort du véhicule, récupère ses affaires et passe derrière celui-ci quand il remarque que l'androïde est déjà sortie, il referme sa portière à l'instant. L'humain lui sourit et monte les quelques marches du porche qui mènent à la porte d'entrée, l'AP700 sur ses pas. Il déverrouille la porte et entre, accueilli par la chaleur du couloir et les notes de musique venant de la pièce sur la droite, le salon. Maureen est sur son piano, faisant virevolter ses doigts agilement sur le clavier, lui tournant le dos. Elle est vêtue d'un large t-shirt vert et d'un leggings noir, une tenue décontractée pour le confort de la maison.

- Entre seulement, dit Zackary à l'androïde en accompagnant le geste à la parole avec sa main.

L'AP700 ose faire un pas et pénètre dans la demeure chaleureuse. L'homme referme la porte derrière lui et pose ses affaires sur un meuble non loin de là. Pendant qu'il retire sa veste, l'androïde se dirige lentement vers la source des ondes qui entrent dans son système auditif. Les accords harmonieux et les notes basses lui procurent des petites vibrations dans ses biocomposants. Son logiciel de reconnaissance ne marchant pas, il ne peut nommer le morceau, ni savoir qui la composé. Alors, il écoute. Les notes se suivent, montant et descendant sur plusieurs gammes, à un rythme soutenu. La femme aux longs cheveux noirs qui les jouent semble concentrée et transportée par ce qu'elle interprète. Puis, les sons se font plus calmes, le rythme est plus lent et les mains de la femme se font plus douces, signant la fin du morceau. Elle termine sur un mi naturel et tient la note comme pour la suspendre dans les airs à l'infini.

Sa partition terminée, elle quitte son beau piano à queue noir et contourne le tabouret, une main caressant son ventre légèrement arrondi. Puis, elle lève la tête vers le couloir. C'est à ce moment qu'elle remarque la présence d'un androïde dans sa maison, elle sursaute en portant une main à son cœur et un petit cri de surprise passe sa gorge, sans qu'elle ne puisse rien faire.

- Maureen, s'exclame Zackary en se plaçant devant l'AP700. N'aie pas peur, il ne te fera rien !

- Bon sang, Zack ! répond la femme, un petit sourire nerveux aux lèvres. Tu aurais pu me prévenir.

La surprise passée, elle s'approche de son mari et détaille un peu le nouveau venu. Un androïde de taille moyenne avec des cheveux courts bruns parfaitement coiffés et des yeux bleu clair. D'ailleurs, ses yeux se sont aussi accrochés aux siens, vert émeraude. Il porte l'uniforme commun à tous les androïdes et elle lit l'inscription près de la clavicule droite.

- Un AP700 ? demande-t-elle, se tournant vers le jeune homme. Je croyais que CyberLife ne sortirait pas ce modèle avant un an ?

- C'est vrai, répond Zackary. Celui-ci a été assemblé aujourd'hui et a rencontré quelques problèmes. En résumé, sa voix ne fonctionne pas et beaucoup de ses programmes ne sont pas performants.

- Hum… Zack, je sais que tu as toujours voulu un androïde, mais en ramener un défectueux, je ne suis pas sûre qu-

- Attends ! l'interromps son mari, lui prenant la main. Je peux le réparer et il fonctionnera parfaitement bien. Fais-moi confiance.

Zackary regarde l'AP700 en pinçant les lèvres et l'androïde fait de même en relevant ses sourcils, en une expression presque humaine. L'homme se retourne vers sa femme.

- Tu sais, Maureen, il m'a vraiment l'air spécial. Je n'ai pas pu le laisser là-bas, il aurait fini au recyclage.

- Tu… Tu as volé cet androïde à CyberLife ?

- Non ! fait Zackary en levant les mains. Enfin, pas vraiment. J'ai effacé son numéro de série des fichiers. C'est comme s'il n'avait jamais existé.

Maureen ouvre la bouche et la referme. Ne sachant pas trop quoi dire sur la nouvelle lubie de son mari. Zackary est une personne têtue qui, quand il a une idée en tête, fait tout pour parvenir à ses fins. Cette fois, il veut réparer un androïde défectueux sorti tout droit des usines de l'entreprise la plus célèbre du moment. Et personne ne lui en dissuadera. La jeune femme espère juste qu'il sait ce qu'il fait et qu'aucunes répercussions ne leur tomberont dessus.

- Très bien, soupire Maureen. Mais assure-toi de ne pas avoir de problème, d'accord ?

- Promis, je ferais attention, dit-il en l'embrassant tendrement.

Zackary passe une main sur le ventre de sa femme et la laisse pour se diriger vers la cuisine ouverte, à l'autre bout du salon. Maureen le suit à son tour pour préparer le repas alors qu'il se sert un verre d'eau. Il s'appuie contre le comptoir et discute de sa journée et écoute le récit de la journée de sa femme. L'androïde, lui s'approche également de la cuisine et observe les deux humains rirent ensemble.

Maureen est en train de plonger des pâtes dans une casserole d'eau bouillante quand quelque chose vient perturber son esprit.

- Au fait, Zack, tu lui as donné un nom ? demande-t-elle en montrant l'AP700 derrière le comptoir.

Le jeune homme se retourne et fait face à son androïde qui regarde tour à tour le couple devant lui. Il pose son verre sur la surface carrelée et réfléchit. Quel nom pourrait-il bien porter ? Puis, la mélodie de la musique de tout à l'heure lui revient en tête.

- Oh ! s'exclame-t-il soudainement, regardant Maureen. Le morceau que tu jouais tout à l'heure, ça venait de la b.o. d'Interstellar, hm ?

- Oui, pourquoi ?

- Matthew, comme l'acteur principal de ce film magnifique ! Ça te plait ?

Maureen rit en voyant l'enthousiasme de son mari. Elle acquiesce à sa proposition, c'est assez commun mais c'est un joli prénom. Alors, le jeune homme demande à l'AP700 d'enregistrer son nom, en espérant qu'il est capable de le retenir. La jeune femme tend sa main par-dessus le comptoir, devant l'androïde.

- Matthew, commence-t-elle avec un grand sourire. Bienvenu à la maison. Je m'appelle Maureen et tu connais déjà Zackary.

Le dénommé Matthew regarde la main tendue et lève son propre bras pour aller serrer cette main avec douceur. Ne pouvant pas répondre de sa voix, il adresse à ses deux propriétaires un sourire des plus sincères et pour la première fois, sa diode tourne calmement au bleu.