Et me revoici avec une nouvelle histoire. J'hésite encore à la poster, alors s'il vous plait, n'hésitez surtout pas à me donner votre avis.
Comme d'habitude, les personnages ne m'appartiennent pas etc, etc..
PROLOGUE
Le départ
Phoenix, Arizona - Septembre 2001
Le coeur battant, les mains moites et un noeud dans la gorge, Sam entra dans la petite chambre de motel que sa famille louait depuis quelques semaines.
La voix chevrotante de la journaliste qui parlait à la télévision lui inhiba toute envie d'interpeller son père, assis dans le canapé, une main devant la bouche. Le cadet soupira avant de jeter un coup d'oeil vers son grand frère, appuyé avec insolence contre la fenêtre.
Les attentats avaient profondément choqué John, qui s'était même totalement désintéréssé de son journal pendant quelques jours. L'ancien marine passait le plus clair de son temps à écouter les nouvelles et à marmonner des paroles incompréhensibles dans son coin.
Sam s'éclipsa discrètement dans la chambre sous le regard suspicieux de son ainé qui choisit pourtant de rester impassible. Le plus jeune se laissa tomber sur le lit avec un soupir nerveux, et osa sortir l'enveloppe qu'il avait reçu il y a de ça quelques jours.
Le cachet sur le papier était celui de l'Université et il n'avait pas encore eu le cran de l'ouvrir. Mais il avait prit sa décision il y a un an déjà, après ce week-end de pur cauchemar...Là il s'était dit qu'il en avait terminé avec cette vie là, qu'il voulait devenir quelqu'un de normal..Avoir un travail, s'installer et vivre avec quelqu'un, avoir une famille...
Sans qu'il ne s'en rende compte, il commença a dégraffer l'enveloppe et sortit la lettre qui s'y trouvait. Jetant un coup d'oeil angoissé à son père, toujours devant les infos, et son frère, qui écoutait de loin, Sam déplia le papier et commença à le lire.
Cher Mr Winchester,
Félicitations ! Nous avons le plaisir de vous informer que vous avez été admis à l'Université de Stanford en Californie.
Et blah blah blah...et blah blah blah...
Le jeune homme ne parvint pas à déchiffrer le reste de la lettre et relu le début en boucle. Il était accepté ! Et dans l'une des plus prestigieuses universités du pays en plus.
Le sourire idiot qu'il avait sur le visage s'effaça bien vite quand il entendit son père l'appeler depuis le salon...Il l'avait presque oublié...Qu'est-ce qu'il allait lui dire ? Et à Dean ? Son frère lui en voudrait-il ? Ou contraire serait-il fier ?
Sam remit ses questions à plus tard et dissimula l'enveloppe sous son matelas et s'éclipsa de la chambre.
Dean ne pouvait s'empêcher de remarquer l'attitude un peu étrange de son frère, mais il mit ça sur le compte de la chasse et des récents évènements qui les avaient tous chamboulés.
Le repas du soir se prit autour de la table de la cuisine, et tous ensemble, ce qui était d'autant plus rare pour eux. Cette fois, l'ainé eut comme un mauvais pressentiment...John ne cessait de jeter des regards noirs à son fils cadet qui ne semblait pas avoir remarqué.
Et puis, inévitablement, le père brisa le silence d'une voix forte et légèrement menaçante.
- Tu n'as rien à nous dire Sam ?
Dean posa un regard surpris sur son frère qui déglutit difficilement avant de reposer sa fourchette dans un geste maladroit.
- Euh...par rapport à quoi ?
Comme s'il suivait un match de tennis, l'ainé tourna la tête vers son père qui resta impassible une seconde avant de sortir quelque chose de sa veste...une enveloppe. La balle était désormais passée dans le camp de Sam et Dean reporta son attention sur lui. Il vit que son visage s'était soudain mit à pâlir et ses yeux trahissaient une émotion certaine.
- Tu...tu as fouillé dans mes affaires ?
- La question n'est pas là...
Le plus jeune referma la bouche d'un air penaud et laissa son père poursuivre. John reposa la lettre sur la table dans un geste véhément, reprenant d'une voix forte, les yeux noirs de colère.
- Tu comptais nous le dire quand ?
- Je..j'avais l'intention de vous en parler...je te jure mais...
- Tu sais ce que c'est ? Demanda soudain John en se tournant vers son fils ainé.
Dean qui n'aimait pas trop être mêlé à leurs disputes devait bien avouer qu'il n'était pas contre une petite mise à jour.
- C'est une lettre d'admission pour Stanford !
L'ainé reçut cette phrase comme s'il avait reçu un coup de poing dans les dents...Sonné, il tourna la tête vers Sam qui jetait des coups d'oeils angoissés au papier froissé.
- C'est...c'est une occasion unique papa...Stanford...C'est...c'est l'une des plus prestigieuses universités et puis il n'y a pas le problème des frais, j'ai obtenu une bourse complète...Tu imagines un peu ? C'est une chance inouïe !
Mais visiblement, John n'était pas de cet avis. Il se leva d'un bond, agitant l'enveloppe comme s'il s'agissait d'un papier particulièrement offensant.
- Il n'y a rien à dire Sam, tu n'iras pas !
Le plus jeune fut debout à son tour et répondit à son père d'une voix forte, sans tenir compte de Dean qui les regardait, angoissé.
- Tu ne peux pas m'en empêcher, c'est mon choix ! C'est ma vie !
La situation dégénérait à vue d'oeil, Sam fit le tour de la table et arracha l'enveloppe des mains de son père dont la voix raisonna à travers toute la pièce.
- Sam je t'interdis d'y aller !
- Va te faire foutre, j'en ai marre de tout tes ordres, je veux avoir une chance de vivre moi !
Le plus jeune tourna les talons, s'apprêtant sans doute à aller bouder dans sa chambre, comme Dean l'espérait, mais John ne le laissa pas faire. Il le rattrapa en deux secondes et le força à se retourner.
- Sam je te défends de me tourner le dos ! De nous tourner le dos ! On est ta famille !
Le plus jeune se dégagea bien vite avec toute la colère qu'il ne parvenait plus à contrôler.
- C'est justement parce que vous êtes ma famille que vous devriez être fiers !
Sur ces derniers mots, le dernier né et le père se toisèrent un moment...et cela sembla durer une éternité aux yeux de Dean qui s'était rapproché inconsciemment.
- Tu crois que ta mère aurait été fière de ça ?
Là, l'ainé jugea le coup bas et remarqua que Sam venait soudain de ciller tandis que John reprit.
- C'est comme ça que tu honores sa mémoire alors ? En fuyant ? En ne vengeant pas la mère que tu n'as jamais connu ?
Les yeux humides, le plus jeune déglutit difficilement avant de répondre d'une voix tremblante.
- C'est comme ça que tu me vois alors ? Comme quelqu'un qui fuit ?
- C'est ce que tu fais.
Sans ajouter le moindre mot, Sam tourna les talons et fit claquer la porte de la chambre derrière lui, laissant un John furieux et un Dean abasourdi dans une pièce désormais silencieuse. Mais l'ainé ne comptait pas en rester là, il oublia son père et entra à la suite de son cadet.
La pièce était plongée dans le noir mais il le vit malgré tout fourrer ses affaires dans son sac à dos.
- Sammy qu'est-ce que tu fais ?
- ça se voit non ? Répondit l'autre du tac au tac.
Une brusque bouffée d'angoisse monta en Dean qui commençait doucement à comprendre ce qu'il risquait de se passer.
- Fais pas ça Sam..j'ai besoin de toi moi..
Un rire sans joie sortit de la gorge de son petit frère qui continuait à rouler jeans et chemises.
- Non Dean...tu te débrouilles très bien sans moi.
L'ainé ouvrit la bouche, incapable de répliquer...Non...non bien au contraire...Sans Sam il...il n'était...et bien c'était comme s'il perdait une part de lui-même..
- Sammy reste...je t'en prie reste...me laisse pas ici tout seul...
Cette fois, son petit frère cessa de s'agiter et daigna croiser le regard triste de son ainé.
- Alors viens avec moi...On laisse tomber cette vie et on en commence une nouvelle.
Dean resta silencieux, préférant baisser la tête en guise de réponse.
- Non...bien sûr...Tu préfères rester loyal à papa. Murmura tristement Sam en fermant son sac.
Il le posa sur son épaule et s'apprêta à quitter la pièce, mais il prit tout de même une seconde pour s'arrêter en face de Dean.
- J'aurais tant voulu...
Il s'éloigna de quelques pas et sortit de la chambre, laissant son grand frère réprimer quelques larmes de pure défaite. Pourquoi n'osait-il pas lui, défier leur père ?
- Sam tu reste ici ! S'exclama justement la voix menaçante de John.
Dean quitta la pénombre de la pièce et retourna dans le salon où une bagarre risquait d'éclater à tout moments.
- Tu n'as plus d'ordre à me donner !
L'ainé vit son père attraper le bras de Sam qui essaya de se retirer aussitôt, les paroles et quelques injures fusaient de leurs deux bouches et bientôt, John fut incapable de se retenir. Sa main était partie bien avant que son esprit ne l'en empêche et il gifla son fils qui bougea à peine.
Dean fit un pas inconscient vers eux, prêt à les séparer, mais Sam se contenta de jeter un regard dégouté à John.
- Je te hais.
Ce fut au tour de John de ciller, il relâcha aussitôt son bras, reculant de quelques pas comme si son cadet venait de le poignarder en plein coeur.
Sam avait visiblement remarqué la douleur que ses derniers mots avaient fait à son père, mais il ne s'excusa pas pour autant. Il reprit son sac, attrapa sa veste et se tourna vers Dean. Les deux frères échangèrent un long regard avant que la voix brisée de John ne raisonne.
- Si tu passes cette porte...Ce n'est plus la peine de revenir Sam, tu ne feras plus partie de cette famille !
L'ainé jeta un coup d'oeil horrifié à son père tandis que son petit frère laissa une larme couler sur sa joue.
- Bien.
Dean n'eut pas le temps de reporter son attention sur son cadet que la porte venait de claquer. Oubliant un instant John qui était resté impassible, le jeune homme sortit à son tour dans la nuit.
Il aperçut la silhouette de son frère qui s'éloignait à grands pas, son sac à dos sur une épaule, sans même jeter un regard en arrière.
- Sam !
Ce dernier se stoppa un instant avant de se retourner lentement. La dernière image que Dean eut de son petit frère, c'était ce visage qui lui paraissait encore si juvénile, marqué par la colère et le chagrin. Malgré la nuit, il voyait nettement ses larmes couler sur ses joues et ne put lui même en retenir quelques unes. Et puis, sans un mot, Sam reprit sa route, seul.
