Disclaimers : Disney

Paring : Jack Sparrow, Elizabeth Swann, William Turner, James Norrington, Cutler Beckett + Créations personnelles dont une empruntée ( Le Renard Rouge de Roan Ru )

Rating : ANGTS/M ( à l'origine cette fic étant MA mais réadaptée pour le règlement du site )

Résumé : Les chimères ne sont pas toutes imaginaires... Une version totalement réecrite de Pirates des Caraïbes où Jack Sparrow a toujours été Capitaine du Pearl. Arrivé à Port Royal, il met pied à terre avec une seule idée : Se venger de Cutler Beckett. Pour se faire, il s'octroiera l'aide d'une aristocrate, une bien énigmatique Marquise...

L'eau ne dort Jamais

Chapitre 1

Une étrange pressentiment

La jeune femme rayonnait dans sa beauté à la lueur des bougies qui illuminaient cette soirée. Les flammes dansantes semblaient donner à son regard un éclat particulier presque mystique. Ses sombres iris parsemés de paillettes dorées avaient cette nuit envoûté nombre d'élégants venus chercher la valse et l'ivresse.

Gracieusement assise sur un sofa de velours pourpre, elle contemplait distraitement les couples qui évoluaient sur la piste. Les plis de sa robe grenat formaient sur ses jambes un drapé digne des plus belles statues antiques. Son air par ailleurs rappelait celui des déesses grecques, lointain, suprême et inaccessible.

- Vous semblez songeuse Marquise.

A l'entente de cette voix, celle-ci releva la tête vers l'homme qui lui parlait. Ce faisant, ses boucles brunes virevoltèrent autour de son visage.

- « Songeuse » lord Norrington ?

- Oui ma chère, vous demeurez telle une splendide gravure soumise aux regards d'humbles spectateurs. Vous paraissez ailleurs.

Invitant le vieillard à s'asseoir près d'elle, Amance sortit son éventail et s'aéra nonchalamment.

- C'est fort possible Ethan, mon esprit ne me laisse jamais en paix même par soir de fête.

- Rien de grave j'espère.

- Non, rassurez-vous.

Posant sa main sur celle de la Marquise, le vieillard répondit :

- Alors profitez de cette soirée Amance, une jeune femme comme vous ne saurait s'y ennuyer. Cette fête donnée en l'honneur de mon petit fils est parait-il, la plus réussie de la saison !

- Merci pour votre sollicitude, je suis touchée. Répondit-elle avant d'esquisser un charmant sourire.

Prenant le bras que le vieille homme lui tendait, ils se relevèrent et marchèrent en direction du buffet à rafraîchissements.

- Puisque vous en parlez, où est donc le Commodore que je n'ai pu encore féliciter.

Portant une coupe de champagne à ses lèvres, elle balaya la salle du regard en n'apercevant nulle part le récent promu.

- Par exemple ! Où s'est donc caché mon hériter ? Peut-être est-il allé se réfugier quelques instants dans les jardins…

- Qui pourrait l'en blâmer ? S'il s'y trouve, pensez vous qu'il m'en voudrait de venir troubler sa solitude ?

Le vieux Lord émit un rire rauque avant de vider son verre de brandy.

- Mon enfant, quel homme serait mécontent de votre visite ? Vous êtes sans conteste la plus ravissante convive de cette soirée.

- Vous me flattez beaucoup trop Milord ! Que faites-vous de toutes ces charmantes débutantes ? Miss Swann est tout à fait exquise !

- C'est vous qui êtes modeste ma chère ! Croyez moi, si je pouvais me permettre de courtiser de fraîches Ladies… répondit-il en lui faisant un clin d'œil.

Amance laissa échapper un petit rire et s'éventa de sa main libre, l'air faussement choqué.

- Je vous en prie, la nuit est encore jeune pour de telles paroles ! Allons donc, je vous promets que cela restera entre nous si vous ne dites à personne que je suis sortie prendre l'air ? Cela fait une trentaine de minutes que je refuse tout invitation à danser.

- Marché conclu Marquise ! Je m'en vais de ce pas faire diversion.

Alors qu'elle sortait discrètement par une porte-fenêtre laissée entrouverte, ses pensées vagabondèrent un instant sur le vieil Ethan. Voici le seul membre de la famille Norrington qui ne fut pas réservé, froid et renfermé. Elle songeait effectivement que son petit fils n'avait rien à voir avec lui. Enfin, ce n'était pas une raison pour déroger aux règles de la bienséance en allant pas louer son nouveau statut. Après cela, elle pourrait tranquillement regagner sa demeure.

Dépassant un massif de fleurs dont le parfum vint chatouiller ses narines, elle déboucha sur une allée surplombée d'une pergola recouverte de passiflores. Les rayons lunaires réussissaient tant bien que mal à filtrer à travers la végétation pour lui donner une allure mystique.

Captivée par la beauté du lieu, elle décida de s'y engager quand des chuchotements interrompirent son élan.

Les voix semblaient venir de sous la charmille…

Légèrement agacée de ne pouvoir poursuivre son exploration, Amance se déplaça aussi silencieusement qu'elle le pu en prenant garde de bien rester dans l'ombre... Au loin, l'écho d'un menuet résonnait dans l'air accompagnant les murmures des inconnus.

Au fur et à mesure que la Marquise progressait, les susurrements devenaient distincts.

Si exquise…

J'ai tant attendu…

Enfin…

Elle pouvait à présent discerner une voix masculine dont le timbre ne lui était pas inconnu. Soudain, son angle d'observation lui permit de voir quels étaient les perturbateurs de sa visite nocturne.

Un rai de l'astre blême avait réussi à percer entre les feuillages exhibant à son regard une scène particulièrement inattendue. Se mordant la joue pour ne pas émettre une exclamation surprise, Amance se colla du mieux qu'elle pu contre le bois de la pergola. Par là même, elle doutait que le couple fisse attention à que que ce soit.

Oui, James Norrington paraissait perdu dans le décolleté d'Elizabeth Swann, une lueur fiévreuse dans ses yeux clairs.

Passant un bras autour de sa taille, il frôla du revers de sa main libre la joue de l'ingénue.

Vous êtes devenue une femme parfaite ...

C'était bien la première fois qu'elle voyait le Commodore tomber le masque et être…si engageant . Amance vit alors frissonner la fille du Gouverneur en se demandant s'il s'agissait de peur ou d'autre chose. A dix-sept ans, la Marquise doutait que la jeune fille ait beaucoup d'expérience en « effusions amoureuses » …

***

- Il se pourrait que je perde un peu de… mon éducation, murmura le gentilhomme.

Sans attendre qu'Elizabeth réponde, il déboutonna son corsage avec dextérité et libéra sa poitrine.

- Vous me rendez fou… si jeune… si femme…

Un sourire aristocratique en coin, il posa sa paume sur la peau tendre de son buste. La chaleur de sa main fit alors naître un trouble au creux du corps d'Elizabeth. A peine commença t-il à la frôler qu'elle poussa un gémissement procurant un plaisir particulièrement viril au nouveau Commodore. La poussant doucement contre la treille fleurie, il inclina délicatement la nuque d'Elizabeth.

- Dites-moi d'arrêter...

Sans répondre, elle se pendit au cou de James avant de gémir à nouveau, soumise à la délicate torture de ses caresses.

- Hum...

Oubliant le sang bleu qui coulait dans ses veines, il se pencha vers sa bouche et la captura dans un élan enfiévré.

Délaissant sa poitrine, il attrapa le bas de sa robe et le remonta sur ses hanches. James glissa alors sa main sur la cuisse de la jeune fille.

- James… articula-t-elle en détachant chaque syllabe tant son désir était intense.

Une nouvelle fois, ses soupirs produisirent sur l'aristocrate un puissant effet. Son désir était d'une extrême violence.

- J'ai tellement envie de vous… déclara-t-il en devenant plus pressant.

Continuant son parcours, les doigts de James descendirent plus bas afin d'appréhender l'intimité de la jeune fille.

Collée à lui comme si sa vie en dépendait, Lizzie gémissait sans aucune retenue possédée par un plaisir inconnu.

Amance assistait de sa cachette à cette scène érotique, songeant qu'elle aurait mieux fait de rester chez elle. Alors qu'elle tentait discrètement de longer la pergola en sens inverse, un fort gémissement la fit sursauter. La jeune demoiselle Swann venait apparemment d'atteindre un état d'extase grâce au Commodore Norrington.

Profitant de ce moment suspendu dans le temps, la Marquise retroussa ses jupons et se mit à courir jusqu'au manoir. Même si les tourtereaux avaient entendu le bruit de ses pas sur le gravier, elle doutait qu'ils aient eu le temps de l'apercevoir. Remettant un peu d'ordre dans sa tenue, elle pénétra dans la salle de bal et traça vers le hall. Interpellant un domestique, elle fit prévenir l'hôte qu'elle se retirait. Deux minutes plus tard, Ethan venait à sa rencontre en prenant ses mains dans les siennes.

- Vous nous quittez ma chère ? La soirée ne fait pourtant que commencer…

- Je vous avoue me sentir lasse ce soir... Pardonnez moi je vous prie, l'air nocturne ne m'a pas apporté l'aide que j'escomptais. Par ailleurs, je n'ai pu voir le Commodore, pourriez-vous lui transmettre mes félicitations ?

- Mais bien évidemment, dès que mon petit fils me fera l'honneur de sa présence il en sera tenu informé. J'espère que vous n'êtes pas souffrante mon enfant, quel dommage de partir si vite.

- Non rassurez-vous, je suis seulement fatiguée.

Après avoir salué Lord Norrington, la jeune femme sortit et grimpa dans son carrosse. S'entamait dès lors un voyage d'une demie heure environ.

Absorbée dans la contemplation du paysage, la Marquise ne vit pas le temps passer.

Sa demeure se trouvait à l'entrée de Port Royal, éloignée de toutes autres riches habitations. Pour y pénétrer, il fallait emprunter une allée entièrement bordée de végétations. Au fil des années les différents propriétaires avaient aménagé ce passage, remplaçant la terre caillouteuse par des pavés de pierre. Des lanternes avaient également été disposées et formaient dans la nuit des cercles de lumières ambrées.

Arrivée dans la cour principale, Amance ne rentra pas directement à l'intérieur du manoir. Elle porta alors ses pas jusqu'au muret qui entourait le côté droit du domaine. Surélevé d'une trentaine de mètre, le manoir dominait l'océan et bénéficiait d'une vue extraordinaire.

Quelque puisse être le moment de la journée, la vue était imprenable. Du levant au ponant… Pour seul rempart, ce petit parapet avait été installé pour empêcher d'éventuels accident.

Prenant appui sur une aspérité, elle grimpa lestement dessus dans un envol de jupons. Légèrement cambrée, la tête inclinée en arrière, Amance ferma les yeux et savoura la brise sur son visage.

Dans son esprit se succédaient les images de cette soirée… de son arrivée à son départ… du vieil Ethan au couple enlacé.

La jeune femme revoyait les caresses de James, entendait les gémissements d'Elizabeth comme si elle y était encore. Étrangement, aucune émotion ne la parcourait si ce n'était une indéfinissable lassitude. Oui, comme si elle se sentait déjà âgée voire fanée par les années ou par une trop grande expérience.

- Si je puis me permettre Madame la Marquise, vous ne devriez pas vous tenir si près du vide.

Sans ouvrir les yeux, celle-ci répondit :

- Serait-ce de l'inquiétude Ludwig ?

Le majordome à l'air sérieux haussa un sourcil en tendant sa main.

- Juste un conseil madame, je sais que vous n'en faites qu'à votre tête.

- Savez-vous que dans une autre maison vous seriez renvoyé pour une telle remarque. Répondit-elle en acceptant sa main.

- C'est bien pour cela que je suis à votre service, Milady .

Le rire ironique d'Amance résonna dans l'air alors qu'elle gagnait le hall du manoir.

- Je suis décidément trop bonne mon cher Ludwig.

- Je le crois bien madame.

- Merci…murmura-t-elle en montant le grand escalier de marbre rose.

Arrivée dans sa chambre, Amance se déshabilla sans même faire appel à une domestique. Elle se sentait plus que jamais d'humeur solitaire et ne voulait voir personne. Retirant les épingles qui maintenaient sa chevelure, la jeune femme se jeta sur son lit. Totalement nue, le contact du satin frais sur sa peau la fit frissonner.

Son regard fixé au plafond du baldaquin, elle laissa à nouveau ses pensées divaguer, s'envoler vers le passé.

S'ils savaient...

s'ils savaient tous...

comme ils se trompent...

Une heure s'écoula avant que la Marquise ne se laisse emporter par le sommeil. La bougie qui trônait sur le chevet avait fini par s'éteindre plongeant la pièce dans une semi obscurité.

La lune cette nuit était vraiment clair...

Amance se réveilla alors soudainement. Son cœur battait anormalement tandis qu'une indéfinissable sensation la saisissait.

Elle avait l'impression qu'un événement allait se produire, une chose importante, grave...

La jeune femme se leva pour aller fermer la porte-fenêtre. Plaquant son front contre la vitre, elle tenta de repousser cette émotion qui l'avait envahie. Aujourd'hui, elle était parvenue à faire abstraction de tout ce reste qui pesait lourd sur ses épaules.

Déterminée à ne pas faire une nuit blanche, elle se recoucha. Demain, l'aristocrate devait encore assister à une de ces interminables garden-party.

Interminable et ennuyeuse à mourir...

***