Bonjour à tous et à toutes!

Pour ma deuxième publication je reviens avec une petite histoire sans prétention, un AU pas forcément très original mais que j'avais envie de partager. L'histoire sera en deux chapitres.

En espérant que vous apprécierez. Bonne lecture !


Collés !

Chapitre 1

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Newt poussa la porte de la salle d'étude de son lycée et fut accueilli par son seul occupant, un surveillant du nom de Jorge.

- Ah te voilà Newton. (« Il a décidé de m'énerver. ») Parfait. (« Blague… ») Entre je t'en prie. Il n'y a pas foule aujourd'hui alors assied-toi où tu veux. Tu peux faire ce que tu veux du moment qu'il s'agit de travail. Je ne veux voir ni ordinateur, ni portable. Tu es là pour deux heures je crois ?

Newt hocha la tête, agitant ses mèches blondes.

- Oui, dit-il en retenant un soupir.

Le surveillant hocha la tête et lui fit signe de s'asseoir avant de baisser les yeux sur son livre. Le garçon s'installa avec un léger soupir. Dire qu'il n'avait jamais été collé de sa vie et qu'il écopait de deux heures pour une broutille pareille… A croire qu'il n'avait rien de mieux à faire que rester enfermé ici un magnifique mercredi après-midi ensoleillé comme celui-ci. Il sortit ses affaires de cours et regarda ses cahiers d'un air hostile. Il avait le choix entre une explication de texte en anglais ou bien une double page d'exercice de physique. Il détestait cordialement la physique. Alors il commença par l'anglais. Il finissait tout juste la lecture du dit texte quand la porte s'ouvrit laissant entrer un élève. Newt le regarda s'avancer vers Jorge. Il s'agissait d'un garçon aux cheveux bruns pas coiffés, aux yeux noisettes et au visage constellé de grains de beauté que Newt pouvait voir depuis là où il était. Il le reconnaissait, ils étaient dans la même classe cette année. Et il avait sa petite notoriété dans le lycée. Pas qu'il soit spécialement populaire, mais on savait qui il était. Sans le connaitre Newt le trouvait sympathique. Et plutôt charmant. Le surveillant leva la tête et un sourire moqueur fendit son visage.

- Ah ! Monsieur Stilinski ! Voilà un visage qui m'avait bien manqué. Ou peut-être pas, je ne sais jamais qui j'ai en face.

Le garçon en question fit une petite grimace et tendit un papier au surveillant qui le prit sans se départir de son sourire. Qui se transforma en ricanement quand il finit sa lecture.

- Ah mais quelle imagination, hermano !

- C'est bon je peux m'asseoir ? demanda le garçon, agacé.

- Fais donc ! Newton et moi t'accueillons avec joie !

En entendant ça, le nouveau venu tourna la tête et son regard croisa les yeux noirs de Newt. Il eut l'air surpris l'espace d'un instant puis il lui fit un petit sourire auquel Newt répondit sans y penser. Il s'avança à travers les tables, sembla hésiter puis s'installa au bout de la table de Newt, laissant deux chaises vides entre eux. Jorge était déjà reparti dans sa lecture. Et Newt se replongea dans son texte. Pendant ce temps le garçon brun posa ses bras repliés sur la table, regardant distraitement par la fenêtre. Puis il posa sa tête sur ses bras, son visage tourné vers Newt. Au bout de quelques minutes, se sentant observé, le blondinet tourna la tête. Aussitôt, l'autre prit l'expression d'un mec pris en flag et se détourna.

- Désolé, marmonna-t-il en fixant son regard droit devant lui.

- J'ai quelque chose sur le visage ? fit Newt avec une voix amusée.

- Non, c'est juste que c'est un visage peu habituel en colle, répondit le brun sur le même ton en se tournant à nouveau vers son camarade.

- A ce que j'ai cru comprendre on ne peut pas en dire autant de toi !

Le brun haussa les épaules.

- Je suis un incompris.

- Ben voyons ! ricana Newt.

Voyant que son interlocuteur ne rajoutait rien, il se reconcentra sur son anglais. Mais à peine eut-il commencer son introduction que la voix du garçon à sa gauche chuchota :

- T'as plongé pour quoi toi ?

Newt ne put empêcher un petit sourire d'apparaitre au coin de ses lèvres. Il parlait comme un tolard. Il jeta un petit coup d'œil à Jorge mais le pion se désintéressait complètement d'eux.

- Le pire des crimes. Perte de bien public.

Le brun lui lança un regard interrogateur.

- J'ai paumé ma carte de bibliothèque, traduisit Newt.

Les yeux de son vis-à-vis s'écarquillèrent légèrement.

- Et t'as pris une heure de colle pour ça ?!

- Non. J'ai pris deux heures de colle pour ça.

- Sérieux ?! C'est n'importe quoi !

- Je crois que la bibliothécaire a une dent contre moi. Ça doit dater de la fois où je l'ai obligée à rester jusqu'à 17 heures un vendredi aprem parce que je n'avais pas fini le journal d'Anne Franck et que le suspense était beaucoup trop intense pour que je patiente jusqu'au lundi.

Le brun se mit à rire et Newt remarqua que ça lui retroussait joliment le nez.

- Il faut la comprendre, d'habitude il n'y a personne le vendredi après-midi et elle peut finir plus tôt.

- Et toi pourquoi tu es là ? demanda Newt.

- J'ai écopé à la place de mon frère, répondit le brun avec un soupir théâtral. Il a rien trouvé de mieux à faire que forcer la porte de la réserve pour prouver sa théorie que Mme Parker et M. Vauns s'y retrouvent pour s'envoyer en l'air tous les mardi après-midi pendant leur heure libre commune.

Ce fut au tour de Newt de se mettre à rire.

- Ça a marché au moins ? demanda-t-il, intéressé par ce potin dont il n'avait jamais entendu parler.

- Pas du tout, il a à peine eu le temps d'entrer avant de devoir dégager pour pas se faire attraper par le concierge. Sauf qu'il s'est fait voir.

- Alors pourquoi c'est toi qui te retrouve ici ?

- Parce que le concierge sait juste qu'il a vu un de nous deux. Il ne sait pas lequel. Et je me suis dénoncé. Il a de la chance qu'on ait la même tête.

- Quel sens du sacrifice, fit Newt avec un sourire en coin.

- Il faut dire que ce tocard a enfin réussi à se dégoter un rencard avec la fille dont il est amoureux depuis presque 10 ans. Et c'est cette aprem. J'allais pas le laisser foirer ça à cause de ses idées à la con.

- Tu es un frère exemplaire, fit Newt avec un petit rire.

Le brun eut une petite moue.

- Je t'avoue que ce n'est pas totalement désintéressé. Maintenant il m'en doit une, et je compte bien en profiter !

Le blond laissa échapper un nouvel éclat de rire. Jorge se racla bruyamment la gorge, histoire de leur rappeler qu'ils étaient en colle. Ils se turent mais le brun, qui avait l'air plutôt bavard, rompit à nouveau le silence au bout de quelques minutes.

- Au fait, moi c'est Thomas.

- Je sais, répondit simplement Newt.

Ledit Thomas eut l'air surpris.

- Les jumeaux Stilinski ont leur petite notoriété dans le coin, expliqua Newt avec un sourire narquois.

Les joues de Thomas rosirent légèrement.

- En admettant que ce soit vrai, Newt, ça ne veut pas dire que tu sais quel Stilinski je suis.

Newt se contenta d'hausser les épaules. Intrigué, Thomas s'apprêtait à l'interroger mais un grand bruit retentit dans le couloir coupant court à toute tentative. Les deux garçons levèrent la tête en même temps alors que Jorge sursautait. Sachant qu'il devait être le seul surveillant encore là en plein milieu d'un mercredi après-midi, il se leva.

- Vous deux, vous ne bougez pas. Je reviens tout de suite.

Le pion sortit d'un pas rapide. Et à peine quelques secondes plus tard la porte s'ouvrit à la volée pour laisser entrer un garçon, tellement semblable à celui qui était assis à côté de lui que Newt eut une désagréable impression de déjà-vu. A la différence que cette fois le nouveau venu avait failli se rétamer en entrant et s'était rattrapé de justesse au bureau. Thomas réagit au quart de tour.

- Je peux savoir ce que tu fais là tocard ? Je te signale que je me tape une colle à ta place juste pour que tu puisses passer du temps avec Lydia, alors si tu viens me dire que tu lui as posé un lapin…

- On se calme, Tom ! Elle finit son cours de physique avancée dans 15 minutes. Je voulais passer te voir alors Scott a fait diversion pour éloigner Jorgito.

Thomas se détendit pendant que sa copie (presque) conforme s'approchait d'eux. Comme à chaque fois qu'il les voyait à côté Newt fut sidéré de voir qu'il était possible de produire des êtres qui se ressemblent autant. Pourtant il percevait clairement les différences entre les deux frères. Le plus évident était la coiffure. Les cheveux de Thomas étaient toujours plus ou moins en vrac, alors que ceux de son frère étaient coiffés, la plupart du temps avec du gel sur l'avant. Ensuite dans leur attitude. Thomas se tenait plus droit ce qui lui donnait l'air d'être légèrement plus grand, il était aussi un peu plus étoffé que son frère puisqu'il pratiquait davantage de sport. Il était également plus posé et moins agité. Son frère, légèrement hyperactif, avait tendance à bouger tout le temps et à faire toute sorte de mimiques. Mais par contre il savait que quand il se mettait en colère, Thomas avait des réactions beaucoup plus violentes que son frère qui avait tendance à réagir le plus possible avec humour. Newt se surprit lui-même. Il n'avait pas vraiment conscience d'avoir remarqué toutes ces choses à propos des deux jumeaux. Le blond fut tiré de ses observations par la voix du nouvel arrivant.

- Et puis tu as l'air de te la taper plutôt bien cette colle. Salut Newt !

Thomas se raidit. Newt fronça les sourcils. Ils s'étaient déjà parlé une fois ou deux mais là le garçon le saluait avec entrain, comme s'il était un de ses amis. Newt décida de faire pareil.

- Salut Stiles.

Le susnommé lui fit un petit sourire puis se tourna vers son frère.

- Et regarde ce que j'ai trouvé ! s'exclama-t-il en jetant quelque chose sur la table devant son jumeau.

Thomas baissa les yeux sur l'objet. Un préservatif.

- T'es sérieux Stiles ? marmonna Thomas en relevant les yeux vers son frère. Je sais que tu attends ça depuis longtemps mais c'est peut-être un peu abusé pour un premier rencard. Surtout qu'à la base vous vous voyez pour bosser.

Une expression d'incompréhension se peignit sur le visage de Stiles.

- Quoi ? Mais… Non ! C'est pas pour moi, crétin ! Je l'ai trouvé dans la réserve ! C'est ma preuve !

Newt ne put s'en empêcher plus longtemps, il éclata de rire.

- Quoi ? T'y es retourné ? s'écria Thomas. Stiles, je me suis fait collé à cause de tes conneries et toi tu recommences !

- Oui mais je n'ai pas fait deux fois la même erreur ! Et là je les tiens ! s'exclama Stiles.

- Pardon, mais ça ne prouve pas grand-chose, intervint Newt avec un sourire.

Stiles se tourna vers lui.

- Ah bon ? Et tu fais quoi au juste avec ça toi ? lui demanda-t-il en brandissant le préservatif.

Sans qu'il sache trop pourquoi Newt sentit ses joues chauffer légèrement.

- Ce que je veux dire c'est que ça montre seulement que quelqu'un s'envoie en l'air dans la réserve. Mais qui te dit qu'il s'agit de tes suspects ?

- Chaque chose en son temps mon petit Newt ! répondit le garçon avec un sourire malicieux.

Thomas se tapa la tête contre sa table avec un gémissement désespéré.

- Et dire qu'on a le même ADN… se lamenta-t-il.

Newt se remit à rire. Décidemment, il n'avait absolument pas anticipé qu'être collé serait si drôle ! Stiles se dirigea vers la porte.

- Bon je vous laisse, Jorge ne va pas tarder à revenir.

Il jeta un regard dans le couloir puis ouvrit la porte.

- Amusez-vous bien ! lança-t-il aux deux autres.

- Et fait attention à ne pas faire tomber ça quand tu seras avec elle. Comme la dernière fois ! s'écria Thomas.

Son frère répondit en lui tirant la langue avant de disparaitre.

- La dernière fois ? demanda Newt.

- Oui, au début de l'année il en a fait tomber un au milieu de sa classe. Devant le prof.

- Exemplaire ! dit Newt avec un sourire espiègle.

- Je ne te le fais pas dire.

Quand Jorge revint, Newt avait complètement oublié son anglais et continuait à discuter avec Thomas. Le pion les regarda.

- Dites, vous deux, je m'en voudrais de vous déranger, mais je vous rappelle que vous êtes ici pour une punition.

- Puisqu'on en parle, vous ne trouvez pas ça un peu idiot de coller quelqu'un deux putains d'heures pour avoir perdu sa carte de bibliothèque ? demanda Thomas.

Jorge fronça les sourcils.

- Puisque tu as l'air si concerné et pour t'apprendre à me parler autrement, que dirais-tu de l'accompagner dans sa deuxième heure de retenue Stilinski ?

Thomas ouvrit la bouche pour protester mais le pion l'interrompit en pointant vers lui un doigt menaçant.

- Et si tu réponds, je t'en rajoute une troisième.

Le garçon referma la bouche et se contenta de grogner dans sa barbe inexistante. Newt se mordit la lèvre. S'il devait être tout à fait honnête il était plutôt content de savoir que Thomas resterait là les deux heures. C'était la première fois qu'ils se parlaient mais il l'appréciait déjà. Il se replongea dans son devoir d'anglais histoire de cacher son sourire. Il s'écoula une quinzaine de minutes avant que Thomas ne se manifeste à nouveau. Il se pencha vers Newt pour regarder ce qu'il faisait.

- C'est de l'anglais ?

Newt hocha la tête.

- Tu es bon en anglais, non ? Tu as toujours l'air super à l'aise quand la prof t'interroge.

Newt hésita. Il était très bon en anglais, il adorait ça et avait d'excellentes notes mais il n'était du genre à étaler ses points forts. Il haussa les épaules.

- Je me débrouille.

Thomas vrilla ses yeux noisettes dans les iris noires de Newt qui se sentit soudain complètement désarmé face à ce regard.

- Tu pourrais m'aider ? J'ai fait le devoir à rendre demain mais je suis une bille en anglais, je sais pas ce que ça vaut.

Newt allait répondre quand il se firent à nouveau rappeler à l'ordre par Jorge.

- Je lui demande de l'aide en anglais ! C'est pour travailler, lui dit Thomas.

Le pion les scruta un instant puis hocha la tête. Thomas reporta son attention sur Newt. Qui lui fit signe qu'il l'aiderait. Un sourire lumineux apparut sur le visage du brun qui changea de place pour se retrouver à côté de Newt. Il sortit son devoir et Newt se pencha dessus, frissonnant légèrement quand l'épaule de Thomas effleura la sienne. Il se mordit la lèvre, essayant de rester concentré en faisant abstraction de la soudaine nervosité dans laquelle le mettait cette proximité. Ils passèrent la demi-heure suivante à corriger le devoir de Thomas, plaisantant à voix basse des absurdités qu'avait écrit le brun.

- Merci beaucoup Newt ! Je sais pas ce que j'aurais fait sans toi ! s'exclama Thomas en contemplant son devoir achevé.

- Tu aurais rendu un torchon, ricana Newt.

Ils entamaient leur deuxième heure de retenue et Jorge semblait piquer du nez. Thomas s'affala sur la table avec un soupir. Pendant que Newt finissait (enfin) son propre devoir d'anglais, le regard de Thomas tomba sur le livre de physique posé devant le blond. Il se redressa d'un coup, faisant sursauter Newt.

- Tu as de la physique à faire ? demanda-t-il comme un gamin qui demanderait s'il pouvait manger un bonbon.

- Euh… Oui… ?

- Je peux voir ?

Newt fronça les sourcils.

- Fais toi plaisir.

Il lui indiqua ce qu'il avait à faire.

- Je hais la physique, grommela-t-il en parcourant les pages de son livre.

Thomas saisit un stylo avec entrain et lui lança un sourire ravi.

- Dans ce cas j'ai trouvé comment te remercier de m'avoir aidé en anglais !

Il attrapa une copie dans les affaires de Newt, frôlant sa main au passage, et se mit au travail. Newt le regarda résoudre les exercices avec une facilité et un plaisir déconcertants. Il essayait de lui expliquer en même temps mais Newt était beaucoup trop occupé à l'observer pour prêter attention à ses explications. Enfin l'observer… Le dévorer des yeux serait sans doute plus exact. En une vingtaine de minutes il termina ce qui aurait surement demander plusieurs heures à Newt.

- Waouh… Tu m'impressionnes ! fut tout ce qu'il trouva à dire quand Thomas reboucha son stylo.

Et Newt fut surpris de voir les joues du brun se teinter de rouge. Pour se donner une contenance, il attrapa la feuille et entreprit de la relire pour tâcher de comprendre ce qu'avait fait Thomas. Celui-ci posa sa tête entre ses bras sur la table et ferma les yeux. Le blondinet délaissa de plus en plus sa copie (enfin celle de Thomas plutôt) pour s'attarder sur le visage du garçon qui semblait s'être endormi à côté de lui. Il avait l'air si paisible comme ça. Newt réprima son envie grandissante de glisser ses doigts dans les cheveux bruns. Il soupira. Mais bien sur… Il lui avait parlé pour la première fois à peine un peu plus d'une heure plus tôt et lui il voulait lui caressait les cheveux. « Il faut te calmer Newt. Espèce de psychopathe… ». Il enfouit sa tête entre ses mains, agrippant ses propres cheveux à défaut de pouvoir toucher ceux de Tho… « Stop ! ». Mais il devait bien avouer qu'il éprouvait une étrange fascination pour la tignasse brune de ce garçon. Enfin peut-être pour le garçon en général. En fait ça faisait bien longtemps qu'il avait fait cette observation qu'il trouvait que les jumeaux avaient du charme. Enfin surtout Thomas… Au début c'était un simple jeu, il les regardait parce qu'il s'amusait dès qu'il le pouvait à essayer de deviner qui était qui. Il se vantait d'être observateur alors c'était un moyen de mettre ses capacités à l'épreuve. Et puis, plus ça allait plus son regard s'accrochait à Thomas. Sans qu'il s'en rende compte c'était devenu un réflexe de le chercher des yeux. Mais il ne lui avait jamais parlé. Il avait déjà discuté brièvement avec Stiles puisqu'ils étaient dans la même classe l'année précédente. Mais aujourd'hui était la première fois qu'il parlait à Thomas. Et pour être honnête il n'avait pas du tout envie que ce soit la dernière. Il soupira bruyamment. Ce qui réveilla visiblement son voisin.

- Qu'est-ce qui se passe blondinet ? demanda-t-il en chuchotant, faisant quand même sursauter Newt.

- Je ne comprends rien à la physique, improvisa-t-il pour palier à son malaise.

C'était la première chose qui lui était venue à l'esprit vu qu'il avait encore la feuille juste devant lui. Thomas rit doucement, puis le regarda dans les yeux.

- Je peux essayer de t'expliquer si tu veux. Les lois de la physique n'ont aucun secret pour moi.

- Je veux bien te croire, fit Newt avec un sourire en coin.

- Je t'assure que c'est intéressant ! se récria Thomas.

- Je n'en doute pas, mais je fais un rejet. Sans doute à cause de mon nom. Un Newton bon en physique serait clairement vu comme du plagiat. Aucune originalité. Je préfère m'affirmer par ma distinction.

Thomas cligna des yeux et se mit à rire. Newt sourit en se disant qu'il devait ajouter ça à la liste des choses qu'il aimait chez Thomas. Son rire. Et le fait que ce soit lui qui le provoque lui procura une douce chaleur dans la poitrine. Quand le brun se calma, un étrange sourire flottait sur ses lèvres.

- Pourquoi on ne s'est jamais parlé avant ? demanda-t-il doucement.

Le cœur de Newt rata un battement. Il n'était pas sûr que cette question attende une réponse mais de toute manière il n'eut pas l'occasion d'en donner une parce que Jorge leur signifia que les deux heures étaient écoulées et qu'ils pouvaient partir. Les deux garçons rangèrent leurs affaires avec moins d'entrain que des élèves normaux sortant de deux heures de retenue. Jorge les attendait à la porte pour fermer derrière eux. Une fois dans le couloir Newt brisa le silence :

- C'est sympa d'être resté me tenir compagnie. C'est pas si terrible que ça d'être collé en fin de compte.

- Alors c'était vraiment ta première retenue ?

- Ouaip.

- Ravi d'avoir été là pour voir ça ! dit Thomas avec un sourire en coin. Dis-moi la prochaine fois que tu perds ta carte de bibliothèque, je viendrais encore te « tenir compagnie ».

- Je prends note Tommy.

Thomas ne releva pas le surnom mais il ne put s'empêcher de sourire, une légère rougeur aux joues. Une fois qu'ils furent devant le portail du lycée, il y eut un moment de silence un peu gênant. Newt glissa un regard vers Thomas, se demandant s'il devait dire quelque chose et vit que le brun semblait tergiverser.

- Ça va ? demanda-t-il, un peu inquiet.

Thomas leva les yeux vers lui et se mordit la lèvre. Mauvaise idée. Ça lui allait terriblement bien. Un peu trop pour le pauvre cœur de Newt qui s'affola. Puis Thomas sembla prendre une décision. Il sortit un stylo de sa poche et attrapa la main droite de Newt. Le contact le fit légèrement frémir et il pria pour que le brun ne l'ait pas remarqué. Ce dernier débouchonna le stylo avec ses dents sans quitter des yeux la peau de Newt sur laquelle il écrivit délicatement quelque chose. Le blond, tétanisé, ne bougea pas. Quand Thomas le lâcha, il eut une étrange sensation de froid. Il baissa les yeux sur sa main. Thomas avait écrit un numéro.

- C'est au cas où tu aurais besoin d'aide en physique, lui dit-il avec un sourire en coin tout à fait craquant.

Newt sourit à son tour. Mais plus timidement.

- A demain ! ajouta Thomas avant de filer vers le parking.

Newt le regarda s'éloigner puis tourna les talons. S'il faisait le compte rendu de sa journée, il était bien au-dessus de ce qu'il s'imaginait quand il s'était levé ce matin. Il marcha d'un pas léger en se disant que finalement il avait très bien fait de la perdre cette carte de bibliothèque.

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A suivre...