Triangle

Note de l'auteur: Le lundi de pâque, alors que je voulais faire la grasse matinée (ou la grâce matinée, j'en sais rien), je me suis levé plus tôt que le soleil. C'était la première fois depuis bien longtemps. Je me suis dis que ce serait une journée pas comme les autres et j'ai commencé à écrire une fic pas comme les autres fics que j'avais déjà écrite. Le lundi soir aux environs de 22h00, j'écrivais le mot fin à cette histoire. Merci au fantôme de l'écrivain qui a pris possession de mon esprit cette journée là.(Comprendra qui pourra).

Condition 1: Je suis désolé...

Shikamaru se dirigeait d'un pas précipité à l'hôpital. Il avait appris la nouvelle alors qu'il était à peine revenu d'une mission assez fatigante. Il n'avait même pas pris la peine de se changer et encore moins de se laver.

"Galèèère..."soupira-t-il en passant la porte de l'établissement.

Galère. Lui qui ne s'était jamais dépêché pour rien. Lui dont le visage ne reflétait la plupart du temps qu'ennui et lassitude par rapport à la vie. Il se voyait en train de demander à la première infirmière venue la chambre où elle se reposait.

Il monta les escaliers quatre à quatre et ne put s'empêcher de courir dans le couloir du quatrième étage avant de ralentir quand une infirmière lui cria que c'était interdit.

Arrivé devant la porte de la chambre, il soupira longuement et travailla sa respiration pour ne pas paraître épuisé, stressé, inquiet bref pour que son visage arrête de refléter tout ces sentiments qu'il n'affichait pas d'ordinaire.

Après une grande expiration, il franchit la porte et la vit, seule, sur le lit d'hôpital en train de regarder un drap blanc qui recouvrait ce qu'il devinait être un petit corps, une peine profonde illuminait son regard, tout en elle transpirait le mal être.

Shikamaru comprit qu'elle avait fait une fausse couche et cela lui fit mal au coeur. Il n'osait même pas s'avancer, ni même parler. L'enfant de Kurenai était mort, mettant ainsi un terme à cinq mois de grossesse.

C'était dingue, il ne savait pas qu'une fausse couche puisse avoir lieu aussi tard.

Le regard de pourpre de Kurenai ne s'était toujours pas posé sur lui, elle contemplait toujours cette dépouille qui aurait du être son enfant.

Comme si elle comprenait sans accepter, pensa Shikamaru.

Ou comme si elle acceptait sans comprendre...

Le chûnin regarda autour de lui et vit qu'à part l'infirmière qui attendait qu'elle lui rende le mort né, il n'y avait personne. Kurenai était seule comme si elle n'avait plus de famille, seule comme si le père de son enfant ne viendrait jamais la réconforter.

Shikamaru prit conscience de tout cela et éprouva un cuisant sentiment d'injustice. Il s'approcha d'elle et s'assit sur son lit sans qu'elle ne le regarde.

"Kurenai-sensei..."

Elle leva les yeux vers lui et ne soutint son regard qu'une petite seconde avant de reporter son attention à son enfant mort mais c'était une seconde suffisante pour que Shikamaru soit ému, il se sentait proche d'elle, il voulait mieux la comprendre et même partager cette peine immense qui remplissait ses yeux de pourpre.

Il n'avait plus qu'un désir: protéger cette femme qui lui avait jeté ce regard si vulnérable avec tant de pudeur parce qu'il trouvait injuste qu'elle perde deux êtres chers en même pas six mois.

Il la prit dans ses bras et l'entendit pleurer alors que l'infirmière reprenait le drap blanc dans lequel le bébé avait été enveloppé.

"Je suis désolé..."

C'était tout ce qu'il était capable de lui dire.

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