Sa mère avait voulu être gentille le problème c'est qu'elle n'était pas très douée pour cela. Un colis était arrivée en début d'après-midi contenant une magnifique robe. Elle pouvait mettre en valeur n'importe qu'elle trente-quatre sans difficulté elle aurait fait luire ses seins comme des sirènes, les hommes s'y serraient précipiter comme devant les phares d'une voiture, elle n'aurait qu'à les écraser et poursuivre sa route juchée sur des talons ensanglantés.

C'était « l'objectif à atteindre » !

Ouais. Peut-être. Plus tard.

Question objectif, elle avait déjà le pot d'un kilo cinq de pâte à tartiner – mi-huile de palme mi-sucre – à terminer et elle devait s'y dévouer avec sérieux.

Mais sa mère ne démordait pas. Quand elle lui avait annoncé qu'elle avait « un peu » grossi parce qu'elle était triste sa mère lui avait coupé la parole pour pester :

— C'est cette femme ! Elle ne sait pas cuisiner pour te tenir dans les rails. Et ton connard de père qui ne peut penser qu'à lui et sa bistouquette ! Bon, maman va te trouver une solution.

La solution, c'était cette robe trente-quatre. Même en vomissant toutes les tripes de son corps, elle ne parviendrait pas à la mettre. Elle allait s'enrouler autour de son ventre pour céder son la pression. Vicky pensa un moment à se lever pour aller dehors. Elle pourrait avoir une vraie activité, faire quelque chose qui ait du sens la force lui manquait.

Tout lui manquait.

Elle passa encore une fois par la cuisine et se prépara un plateau repas propre à provoquer le diabète de n'importe quel passant, en passant elle constata qu'une fenêtre était entre-ouverte. Une petite balustrade soutenait un pot de fleurs contenant une rangé de fuchsias lumineux. Quelle provocation ! Elle grimaça de dégoût mais passa outre pour regarder le bas de l'immeuble.

Jenny s'y trouvait avec son Hugro. Ils se regardaient dans le blanc des yeux armés de sourires niais au possible. Ça lui donnait de violents hauts-le-cœur, elle pensa immédiatement à cracher dans la chevelure de cette greluche pour lui faire payer ses affronts.

Elle avait beaucoup de mal à se pencher à cause de ce foutu pot à fleur faisant d'une pierre deux coups, elle poussa ledit pot en espérant qu'il aplatisse l'exubérante rousse. Elle rentra rapidement et ferma la fenêtre.

Que les gens plus heureux qu'elle crèvent.


Cet os est écrit pour un jeu du FoF, il fallait le rédiger sur le thème « Fuchsia » en une heure. Pour plus de précisions vous pouvez m'envoyer un mp.