Disclamer : Tous les personnages appartiennent à Tolkien, j'ai essayé de ne pas modifier l'histoire d'origine.
Les premiers chapitres s'intercalent par-ci par là pendant l'histoire "avérée", les suivant auront lieu après la bataille.
Rating : Slash, on aime ou on n'aime pas :)
1.
La scène suit la chute d'Aragorn peu avant la bataille gouffre de Helm
Il est à bout de force mais sa volonté est demeurée intacte, il ne tient plus que par la force de son esprit. La douleur ? Il ne la sent plus, seule compte la nécessité d'arriver au bout de cette course qui n'en finit plus. Il laisse son cheval guider ses pas, comme si l'animal percevait parfaitement l'urgence, l'épuisement, le désespoir. Et puis, contre toute attente, le voilà aux portes de la citadelle, les gens se pressent autour de lui, lui portant secours, mais même dans cet état de fatigue extrême, il lutte pour ne pas montrer sa faiblesse.
Deux bras fermes l'entourent d'un seul coup, il baisse la tête et croise les yeux de Gimli, heureux et enfin un sourire regagne ses lèvres, l'espoir l'envahit à nouveau, il pose la main sur son épaule. Les mots ne sont pas nécessaires aux amis qui se retrouvent.
Il cherche l'elfe des yeux, il sait que Legolas a forcément été le premier à sentir, entendre, voir son retour inespéré. Les mouvements lui coûtent, il fouille la foule du regard et tombe sur deux émeraudes perçantes qui le regardent avec une intensité où sont contenues mille émotions inaccessibles à l'homme.
La silhouette diaphane, presque éthérée se détache enfin des hommes grouillant autour d'eux pour s'approcher de l'homme épuisé. L'elfe a plus de retenue que le nain, il est de sang royal et d'une race où les effusions ne sont pas choses courantes. Pourtant en cet instant, il voudrait le serrer dans ses bras, tellement le vide au fond de son cœur semble se combler en une seconde.
- Vous êtes en retard, sourit-il au nouveau venu.
- Vous avez une mine affreuse.
L'autre sourit, de ce sourire merveilleux qui sait faire fondre toutes les craintes de l'être Sylvain. Il saisit la broche si chargée de symbole et ce simple geste d'amitié le touche et l'honore. Leurs regards s'accrochent, la tempête orageuse, l'acier, la force contre la douceur, l'océan de calme et sans qu'ils ne le réalisent vraiment, le lien qui les unit se consolide imperceptiblement.
Lorsque les hommes du Rohan se préparent à défendre Helm
… Alors je mourrai comme l'un d'entre eux ! hurle le prétendant au trône du Gondor avec une fureur dans la voix que Legolas ne lui a jamais entendue.
L'elfe baisse la tête, il sait que cette bataille-ci est désespérée, il comprend que son ami ne flanchera pas quoi qu'il en coûte et soudain, il regrette ses doutes, sa peur, sa faiblesse quand l'autre, lui, garde sa force inébranlable.
- Estel…
La voix si cristalline de l'archer à ses côtés calme immédiatement la colère d'Aragorn, il se radoucit, pose la main sur l'épaule de son ami et poursuit dans sa langue, inconnue de ceux qui les entourent :
- Mellon-nin, que leur resterait-il s'ils n'avaient plus l'espoir ?
L'elfe s'excuse et retient le bras du guerrier armé :
- Et que me resterait-il à moi si cet espoir s'éteignait dans cette guerre ?
L'homme le sonde du regard, ne comprenant pas bien le sens de ses paroles.
Estel… Espoir… Est-ce que c'est bien ce qu'il devait comprendre ? Que me resterait-il si toi, Estel, tu venais à disparaître ?
Il hésite, mais l'intensité du regard de son ami exige une réponse.
- Paix mon ami, tout est possible à ceux qui croient.
Legolas acquiesce, semblant pleinement recouvrer ses esprits, il porte la main à ses précieuses dagues à sa ceinture et se prépare à la bataille, à nouveau convaincu que oui, vraiment, tout est possible…
