Titre : une semaine de toi.
Source : Gundam Wing AC
Auteur(e) : Lysanea
Genre : yaoi, romance, UA.
Disclamer : aucun des personnages ne m'appartient.
Pairing : 1+2 ; 3+4
Personnages : Heero Yuy, Duo Maxwell Trowa Barton, Quatre Raberba Winner.
Résumé : pour aider son meilleur ami condamné à vivre dans une prison dorée, Duo lui fait une proposition aussi inattendue que paradoxale : retourner chercher un souvenir douloureux dans son passé pour profiter de ses derniers jours de liberté.
Notes de l'auteure : bonjour tout le monde ! je reviens déjà avec un os qui se transformera peut-être en mini-fic si j'en fais une suite, ça dépend de beaucoup de choses, dont vos réactions ! je travaille les fics plus longues que j'avais mises de côté pour écrire Un si long sommeil, comme prévu, et je posterai le premier chapitre de l'une d'entre elles tout bientot. J'espère que cette histoire-ci vous plaira... Bonne lecture !
Chapitre un : une idée intéressante.
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Royaume de Sank, Province de Mêru,
Villa Winner
Eté AC 205
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Par un sublime et caniculaire après-midi d'août, deux jeunes hommes de 25 ans prennent le soleil au bord de la piscine de la propriété Winner, appartenant à l'un des plus grands et riches industriels du monde.
- T'aurais dû m'écouter, Quatquat, murmure le châtain à la longue natte.
Quatre Raberba Winner, unique fils et héritier de l'empire Winner, autrement appelé Angel ou Quatquat par son meilleur ami.
C'est vrai qu'il ressemble à un ange avec ses cheveux blond platine, ses grands yeux turquoises, son sourire et son air innocent si trompeur qui ont fait des ravages dans le monde des affaires, ruinant plus d'une personne, voir un groupe entier…
- Je t'écoute tout le temps, mon Dodo. Mais tu me dis toujours tant de choses, je ne peux pas tout retenir.
Duncan Oliver Maxwell, un de plus jeunes juges pour enfant connu au monde, autrement appelé « mon Dodo » par son meilleur ami, Tenshi ou Duo-kun par son amant, Duo par tous les autres…
Très à l'aise avec tous le monde, il a préféré se spécialiser dans l'enfance et l'adolescence.
Il participe ainsi à casser l'image du juge implacable et sévère, et il est connu pour son haut sens de la justice et du devoir, reconnu et salué par toute la profession, admiré et envié aussi.
Ses longs cheveux châtain souvent nattés, ses grands yeux bleu tirant fortement sur le violet, son corps longiligne, musclé tout en finesse, lui ont valu, à lui aussi, d'être comparé à un ange…
- Ok, mais je te demande pas de retenir, juste d'écouter et d'appliquer sur le moment.
Mais ce serait plus dû à sa personnalité et à son caractère, qui déteignent sur sa fonction ; il est l'Angel of Child, l'Angel of Justice.
- Et là, tu fais référence à quel moment, exactement ?
Quatre, lui, est aussi un ange avec ses amis et sa famille, mais il doit plus cette comparaison à son apparence ; il est l'Angel of Light.
- Celui où je t'ai conseillé de virer des tunes sur un compte dans un des paradis fiscaux. Depuis le temps, sérieux, t'aurais eu de quoi te faire la malle sans rien voler à ton père- et encore, tu sais ce que j'en pense, c'est absolument pas du vol, vu ce qu'il te fait subir et ce qu'il te doit - t'aurais pu disparaître vite fait bien fait, et te la couler douce avec un beau gosse le restant de ta vie.
- Malheureusement je suis un Winner, et un Winner ne se fond pas comme ça dans la masse ou dans la nature. Mon père est partout, il peut me retrouver n'importe où. Pour les transactions, c'est pareil, il a l'œil sur tout.
- C'est souvent pas le sien, Quatquat, il emprunte les yeux et la crédibilité des gens, quand c'est pas leurs faiblesses. Toi aussi, tu peux le faire, en tout cas, tu sais le faire.
Quatre se met sur le ventre, la tête tournée vers son ami, un sourire triste étirant ses lèvres.
- Je fais pas le poids.
- T'es surtout trop gentil, faut vraiment une raison tout à fait justifiée pour que tu sortes tes griffes. T'es peut-être l'héritier de ton père, mais t'as beaucoup pris de ta mère, paix à son âme.
- Et j'en suis fier.
- Bien sûr, Quatre, mais excuse-moi, l'aurait peut-être mieux valu que tu prennes moins, ou que ce soit ta mère qui reste. Ca te sert qu'à souffrir d'être aussi généreux, gentil et tout qu'elle l'était.
Le jeune héritier ne se formalise pas, il aime l'honnêteté de son meilleur ami, même si elle peut parfois faire très mal.
- De toute façon, c'est trop tard, soupire-t-il. Dans une semaine, je serai marié. Et c'est pas comme si je m'y attendais pas.
Duo se met sur le ventre à son tour, ramenant sa longue natte sur le côté.
- Ouais, marié à une femme, grimace-t-il. Y'a-t-il pire destin pour un gay, sérieux ?
- Je finirai par m'y faire. Et puis mon père ne me force pas à coucher avec elle, je peux perpétuer la lignée sans avoir à en passer par là.
- Nan, mais Quatquat, sans déc', j'ai trop l'impression que tu rentres dans les ordres. T'es trop droit et honnête, tu la tromperas jamais. Damn it ! Tu vas redevenir puceau à ce rythme !
Quatre retient difficile son rire.
- T'es bête, des fois !
- N'empêche, ça me rend triste… Tu profites, au moins ?
- Comment ça ?
- Je pense connaître la réponse, parce que tu m'en a pas parlé, mais je te pose quand même la question : t'as un amant, en ce moment ?
- On est en plein préparatifs, Duo, non seulement c'est pas idéal comme contexte, mais en plus, j'ai très peu de temps ! J'ai déjà dû lutter pour avoir ces quelques jours de répit ici. Quant à appeler un mec choisit sur catalogue, non merci, ça a le don de pulvériser instantanément ma libido.
- Tu pourrais faire un effort, sérieux, ce sont tes derniers jours pour profiter des plaisirs auxquels tu vas bientôt devoir te forcer à renoncer. Je sais vraiment pas comment tu fais, étant célibataire, pour rester insensible face à ces dieux grecs vivants. Si j'étais pas fou amoureux d'Heero et comblé au possible par lui, je crois que j'aurais pas de mal à craquer… je sais ! hurle-t-il soudain en se redressant.
- Quoi ? demande Quatre en se redressant à son tour, relevant ses lunettes sur son front.
- Heero !
- Quoi, Heero ? Notre amitié serait-elle à ce point si forte pour que tu en viennes à me proposer de me prêter ton homme ? le taquine-t-il gentiment.
- Même pas en rêve ! Non, je pensais pas vraiment à lui, mais par son intermédiaire, à Trowa.
S'il n'avait pas déjà le visage rougi par le soleil, les joues de Quatre auraient sûrement témoigné du coup de chaud qu'il a ressenti, provoqué par ce simple nom.
Il remet ses lunettes et se rallonge.
- Qu'est-ce qu'il vient faire là, celui-là ?
- C'est bon, Quatquat, fais pas genre, ça te passe au-dessus.
- Tu sais comment je réagis dès qu'on parle de Trowa, fallait pas t'attendre à ce que ça change.
- Mais il faut que ça change ! Tu dois passer à autre chose.
- C'est ce que j'ai toujours fait.
- Mon œil, ouais ! Allez, mon Quatquat ! Tu t'es jamais remis de cette fête du lycée, ou plutôt de la nuit qui a suivi, je le sais bien.
- Et comment aurais-je pu me remettre de ça, dis-moi ? réplique-t-il en se redressant sur les coudes. J'ai offert ma virginité à un mec en qui je croyais et que j'aimais, qui m'a fait croire qu'il m'aimait, et qui se rappelait plus de rien le lendemain ! J'étais tellement dans mon trip que j'ai même pas remarqué que Trowa était bourré à ce point ! Il a été génial, ses gestes étaient si sûrs et précis, ses mots si tendres… Une première fois comme je la rêvais… mais je me serai bien passé du réveil !
S'il y a bien un sujet sensible pour Quatre Raberba Winner, excepté le souvenir de sa mère défunte, c'est bien cette fameuse nuit où il a perdu son innocence dans les bras de Trowa Barton...
- Mieux vaut ça qu'une première fois pourrie, Quatquat, tu l'as toujours reconnu. Tu n'as jamais regretté, et tu ne le regretteras jamais, parce que tu sais, depuis, qu'une telle réussite est rare, surtout la première fois. Tu as toi-même pu vérifier, amant après amant, qu'une telle entente sexuelle est difficile. Même quand on s'aime, ça prend du temps.
- Ca n'en est que plus douloureux encore, parce qu'il ne se souvient de rien et qu'il m'a menti… Ça été trop difficile après ça de le revoir, et heureusement qu'il a été faire ses études dans un autre pays, sinon je crois que c'est moi qui serait parti.
- Vous vous êtes quand même revus durant ces sept dernières années, et il te fait toujours le même effet.
- Peut-être, mais on a plus jamais évoqué cet épisode et tant mieux, puisque apparemment, il est passé à autre chose aussi vite qu'il a oublié cette nuit.
- Quatre…
- C'est du passé, tout ça, le coupe-t-il en se rallongeant complètement. Je vois pas pourquoi tu l'as ramené dans notre conversation. Je vois pas en quoi rappeler ce souvenir va m'aider à profiter de cette dernière semaine de liberté. Sauf si tu veux me faire un message du genre « j'ai déjà connu le pire avec un mec » ou « j'ai qu'à bourré un pote, le sauter toute la nuit et le lendemain, faire comme si je l'avais juste invité à dîner et qu'il s'est bien sagement endormi dans la chambre d'ami. »
- Arrête de dire des bêtises. Non, j'ai pensé à Trowa parce que tu sais comme moi qu'il n'a jamais vraiment eu de relations stables, tu vois le genre…
- Bite volage, tout à fait.
- Quatre !
- Bah quoi, c'est pas vrai, peut-être ?
- Il apprécierait, s'il t'entendait…
- Je dois pas être le seul à le penser et certains ont déjà dû lui dire. A commencer par toi ou Heero.
- Ouais, mais dans ta bouche, ça a un autre effet. Bref, je suis sûr que si Heero lui proposait, il serait d'accord pour passer quelques jours avec toi, avant ton mariage.
Cette fois, Quatre se relève complètement et s'assoit sur le transat, fixant Duo de ses grands yeux, les lunettes à nouveau sur le front.
- Tu me fais quoi exactement, là, Duo ? Tu te fous de moi, c'est ça ?
Duo se redresse à son tour et s'assoit également pour faire face à son ami, à qui il rend son regard par-dessus ses lunettes.
- Pas du tout, mon Quatquat. Il pourrait s'occuper de toi…
- Tu délires !
- Of course not ! Ca m'est apparu comme une évidence, au fil de la conversation. Sérieux, Quatre, il est ton fantasme réalisé, ton idéal depuis sept ans, où est le problème ?
- Mon idéal ? Mon fantasme ? Ce mec a failli me pourrir ma sexualité, t'es au courant de l'impact qu'à la première fois, quand même ? J'essaie d'oublier depuis sept ans, et toi, tu me proposes de… de… de…
- De tourner définitivement la page sur ta vie homosexuelle en retournant à la source d'un traumatisme, pourquoi pas ? Il t'a offert une première expérience de rêve, même si l'après, tu l'as assimilé à un cauchemar. Renoncé à ta véritable nature et tes désirs en les vivant une dernière fois avec celui qui les a révélé, ce serait vraiment génial. La boucle serait bouclé, il aura été ton premier et ton dernier amant.
- Arrête, Duo, je commence à rêver, t'es en train d'allumer des étoiles dans mes yeux… C'est trop cruel !
- Pourquoi ? Ca veut dire que tu es d'accord, non ?
- L'idée m'intéresse, je vais pas le nier, mais… on est deux dans cette affaire. Je ne vois pas comment Trowa pourrait accepter, pourquoi ferait-il ça ? Il a peut-être quelqu'un en ce moment, et je ne suis sûrement pas son genre. Après cette nuit-là, il ne m'a plus jamais manifesté d'intérêt…
- Maintenant que j'y pense, je l'ai toujours connu avec des mecs de blond platine à blond vénitien, aux yeux allant du vert le plus clair au bleu le plus profond. Mais jamais aussi beau et profond que ceux de mon Heero…
- Bah voyons… Mais ça ne résout rien... Et si jamais il me refait le même plan et qu'il oublie tout ?
- Arrête, tu cherches des prétextes et ils ne tiennent absolument pas la route ! J'appelle Heero.
Avant que le blond ait pu le retenir, il a filé chercher son portable.
Quatre soupire ; dans quoi se sont-ils donc embarqués ?
Il se surprend à avoir de l'espoir, alors qu'il sent pourtant qu'il risque d'être déçu et de souffrir…
Mais il a envie de prendre ce risque, parce que c'est Trowa.
Il n'a pas cessé d'essayer de retrouver Trowa dans toutes ses histoires, courtes ou durables, dans toutes les étreintes de ses amants, il essayait de ressentir à nouveau ces sensations et ces sentiments qui l'avaient fait vibrer lors de cette première et unique nuit avec lui.
En vain.
Duo a même déjà proposé à Quatre de parler à Trowa, avec cette idée qu'il faut traiter le mal par le mal…
Mais Quatre a refusé, sentant bien que vu la nature de Trowa, s'il était vraiment intéressé par lui, il lui aurait déjà fait savoir…
Duo n'a pas insisté et ça l'a conforté dans son idée…
Depuis, il continue d'essayer de l'oublier, mais rien n'y a fait, jusqu'à aujourd'hui.
C'est une blessure, une cicatrice encore vivace dans son cœur, et il subi encore aujourd'hui ce flot d'émotions contradictoires lorsqu'il repense à tout ça : la perfection de la première fois, le cauchemar du réveil et la perte de l'être aimé, la désillusion…
Il pousse un nouveau soupir alors que Duo revient, parlant au téléphone.
- Oui, honey, tu me rappelles au plus vite. Je t'aime aussi, à ce soir si je ne t'ai pas avant. Fais attention à toi.
Il coupe le portable et se rassoit.
Quatre lui sourit, attendri au possible.
- Vous vivez ensemble depuis sept ans et vous êtes amoureux comme aux premiers jours, c'est tellement beau !
- Ca fait bien douze ans qu'on s'aime, quand même… Même si on aime pas à 13 ans comme on aime à 17 ou à 24 ans. Il y a eu des clashs, mais on est toujours revenu l'un vers l'autre… La plus longue séparation a été de six mois, et ça a bien été la période la plus difficile de ma vie, tu t'en souviens. Enfin bref, il en parle à Trowa et me tient au courant.
- C'est un peu la honte, quand même…
- Mais non ! Et puis tu sais, il s'est touours senti mal d'avoir oublié cette nuit, et c'est seulement parce que tu as joué le jeu du « c'est pas si grave » qu'il a pu se sentir moins coupable. Et je sais que tu l'as fait pour cette raison. Mais ça l'a vraiment touché de t'avoir blessé.
- Ca ne m'a pas consolé, au contraire. J'étais vraiment amoureux, je pensais que je l'intéressais plus que comme le meilleur ami du mec de son meilleur ami… J'ai confondu amour et amitié, en gros. Pour lui, tout ça n'était qu'une connerie, un laisser-aller que sa mémoire s'est chargé d'effacer. Pour moi…
La sonnerie du portable de Duo l'interrompt.
Le châtain prend son téléphone.
- Excuse-moi, mon Quatquat. Oui, honey ? Génial ! Dès qu'il peut ! Ca marche, à ce soir. Je t'embrasse fort, dit-il encore avant de reposer son portable. Il sera là demain !
Un nœud d'angoisse se forme dans le ventre de Quatre et il sent son estomac se contracter.
L'appréhension, l'excitation en lui se mêlent douloureusement.
- Ok.
Duo pose sa main sur son épaule.
- Oh man, c'est quoi cette tête ? Quatre, ça va ?
- Oui, oui, essaie-t-il de le rassurer en lui adressant un sourire hésitant. Y a pas d'inquiétude à avoir. S'il a dit oui, c'est qu'il le voulait, hein, Duo ?
- Bien sûr. Heero ne lui aurait jamais mis la pression, il ne lui aurait même pas demandé ça comme un service. Il est question de sentiments et pas ceux de n'importe qui, il sait combien tu comptes pour moi.
Quatre pose sa main sur la sienne, qui est toujours sur son épaule.
- Merci, mon Dodo. Tu sais, si tu veux, tu peux prendre mon appart en ville, en attendant. Vous y serez bien, Heero et toi.
- C'est gentil, ça ! On peut vraiment ?
- Bien sûr. Je sais que t'adore ma salle de bain.
- Oui, ta salle de bain qui, à elle seule, fait la taille de notre appart à Heero et moi ! Tout comme ta terrasse, d'ailleurs…
- Je te laisserai les clés avant que tu partes.
- Merci beaucoup, c'est trop cool !
Ils se rallongent tous les deux et reprennent leur bain de soleil.
A peine quelques minutes plus tard, une sorte de gémissement sourd s'échappent de leurs lèvres entrouvertes. Étonnés d'en entendre l'écho chez l'autre, ils relèvent tous les deux la tête et se regardent, puis leurs yeux glissent en même temps vers une certaine partie de leur anatomie, et ils éclatent de rire.
- Je crois qu'on a bien besoin de piquer une tête… assure Duo.
D'un même mouvement ils se lèvent et en deux bonds, plongent dans la piscine.
L'eau à la température idéale calme instantanément leur température corporelle, que le simple fait d'imaginer ce qu'ils vont faire les prochains jours, l'un avec son amant dans un super appart aux milles possibilités, et l'autre avec l'homme dont il rêve depuis son adolescence, a subitemment fait grimper d'un coup…
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A suivre (?) …
Merci d'avoir lu cet os, j'espère qu'il vous a plu et donné envie d'avoir une suite... Kisu ! Lysa.
