Une robe!
Mais dans quelle situation sordide elle s'était mise cette fois? Ce n'était pas d'une simple apparition ou d'un simple banquet. Non, elle devait porter cette … chose devant tous les hauts gradés, durant le bal annuel de la marine. Pourquoi avait-elle accepté? Même si son supérieur lui avait demandé et même ordonné elle aurait dû choisir le blâme plutôt que ce bout de tissu bleu! D'un point de vue féminin cette robe était vraiment jolie, d'un bleu pâle avec des fines bretelles et s'arrêtant au genou elle était vraiment superbe. Mais ce n'était absolument pas son genre de porter des choses aussi peu confortables! Où allait-elle mettre son katana? Et si elle avait besoin de se battre, jamais elle ne pourrait faire le moindre mouvement, si la chose se déchirait elle se retrouverait au mieux en sous-vêtements devant tous ses hommes. La pensée lui donna un haut le cœur, il fallait maintenant enfiler ça, sans la déchirer et faire de son mieux pour ne pas pleurer ou fuir.
Le colonel Hina entra dans la chambre au moment où Tashigi finissait de mettre la robe, elle regarda la jeune femme en soupirant, elle n'était ni maquillée ni coiffée et ses chaussures étaient de simples chaussons. Pour une fille qui était plutôt jolie, elle semblait vraiment perdue dans tous ses chiffons. Son collègue et ami Smoker ne l'avait pas ménagé en lui ordonnant de s'habiller en femme, la pauvre ne connaissait même pas les plus simples rudiments en matière de beauté.
«Lieutenant venez par-là, si on ne vous aide pas vous serez encore là dans cinq heures!» Sur ces mots elle remonta la fermeture dans le dos du dit lieutenant qui s'arrêta de respirer, définitivement trop serrée pour elle, elle n'allait pas survivre à cette soirée! Après quelques minutes son corps s'habitua, mais le plus dur restait à faire, elle la plus brave et fière de son régiment qui ne craignait ni les blessures ni les pires tortures, le célèbre lieutenant qui de son épée tranche les plus coriaces des pirates, allait devoir monter sur des chaussures avec des talons beaucoup trop haut pour être assez stable. Les premiers pas sur ses machines de tortures modernes furent pour le moins épiques, se tordant la cheville plusieurs dizaines de fois et tombant au moins trois fois, elle n'était plus du tout le fière marine qu'elle était avant! Mais son reflet montrait une jeune femme assez jolie même si son air peu rassuré gâchait un peu le tableau.
Après une demi-heure d'entrainement à la marche, une demi-heure de maquillage et démaquillage (les yeux noirs d'accord mais pas des yeux de pandas avec une bouche rouge!) et un léger brushing, elle était fin prête et le résultat n'était pas trop mal : la robe était serrée sur le buste et évasé après les hanches son tissu était léger et flottait au moindre coup de vent, les escarpins et le châle étaient gris bleutés. Ses yeux légèrement maquillés n'étaient pas masqués par ses lunettes, elle avait mis des lentilles. Les deux jeunes femmes firent leur entrés dans une salle de réception pleine d'hommes en uniformes et costumes parlant et buvant. A la vue des seules femmes de l'assemblé les hommes se turent et des murmures d'admiration se répandirent dans tous les groupes.
Tashigi ne s'était jamais sentie aussi mal à l'aise, contrairement à sa supérieure qui affichait son plaisir d'un sourire mutin. Sans son précieux Shigure et dans cette tenue elle se sentait nue et faible. Mais ce n'était qu'un moment à passer, Smoker arriva à sa hauteur, l'air ravi et fier, il la prit par le bras et la présenta aux autres marines. Pendant une heure elle fit des courbettes et sourit à des tas de personnes elle avait l'impression d'être une poupée ou un robot crée pour divertir et sourire, les coupes de champagnes et le manque d'air commençaient à lui faire tourner la tête. Elle avait besoin d'air, s'éclipsant d'une conversation au combien intéressante sur les nouvelles techniques de recharges des canons à marée basse, elle partit sur une des terrasses une coupe de champagne à la main. Une brise légère fit flotter sa robe assez pour qu'on voie ses cuisses, et qu'un vieux marine vienne lui parler et lui faire du gringue. Elle vida sa coupe d'un trait se promettant de leur faire payer dès le lendemain et frappant mentalement ce vieux pervers.
Elle allait trouver une excuse pour filer, quand quelque chose attira son regard, au loin un navire assez petit voguait vers la côte, vu son allure, il serait là dans une demi-heure au maximum. Mais sur cette île, à part la base militaire, il n'y avait qu'un petit village, rien d'intéressant et aucun pavillon n'était visible. Tout cela était très intriguant, mais ce n'était pas un aussi petit bateau qui allait l'inquiéter. Elle revint dans la salle, prit une autre coupe de champagne, ne remarquant pas l'ombre qui se dessinait sur l'eau et qui n'annonçait surement rien de bon. Elle s'avança vers un groupe d'hommes, voyant qu'ils parlaient des accidents de pêche qui augmentait à cause des connaissances limité des marins, elle rejoignit une autre table, mangea au passage un petit four qu'elle voulut recracher, elle tombait toujours sur le seul qu'elle n'aimait pas; s'approchant de son colonel, ses yeux se mirent à la piquer, oubliant un instant qu'elle avait mis du mascara elle se frotta les yeux.
Quand elle se rendit compte de son erreur fatale, elle fila aux toilettes en baissant la tête et priant pour que les dégâts ne soit pas trop sévères. Elle surprit une conversation entres les serveuses : «tu es sure de ce que tu dis! Ça va être énorme si ça se passe comme prévu!». L'autre serveuse tout en se remettant du mascara lui répondit : « Mais puisque je te dis! C'est le gardien super sexy qui me la dit, la soirée va être inoubliable avec ça! Tu te rends compte, quand ils vont voir toutes les filles qu'ils ont prises ! Il parait qu'il y en a même une qui faisait partie de la marine ! »
Devant le miroir, le marine essayait de comprendre ce qu'il se passait, une femme de la marine prise ? Elle recensait toutes les femmes qu'elle avait croisées jusqu'à présent dans les corps de l'armée mais aucune n'aurait pu être « prise ». Elle se regarda, essayant d'enlever les traces de mascara, le plus lentement possible tentant de capter la fin de la discussion.
Une des serveuses prit la parole en sortant des toilettes : « Mais tu sais pourquoi elles sont là maintenant ? Parce que c'est pas le moment de présenter des condamnées à mort, enfin je veux dire c'est un buffet quoi ! »
« -Tu parles, tous ses vieux pervers ils veulent se faire mousser, il parait qu'elles sont super recherchées ou un truc dans le genre ! Enfin elles sont là pour amuser ceux d'en haut ! ».
La deuxième serveuse, celle avec le mascara qui regardait Tashigi d'un air arrogant, finit par dire : « En tous cas les filles ça va être fou ce soir ! » Toutes les trois partirent en pouffant, laissant une Tashigi, de plus en plus perplexe, que voulait dire ces filles ? Qui étaient ces prisonnières, personne n'avait parlé d'une arrestation de cette ampleur.
Il fallait qu'elle se renseigne, sortant des toilettes, elle se dirigea vers Smoker pour lui demander des informations. Mais celui-ci la devança, il y avait une crise, le port venait d'être attaqué par une bande de femmes amazones qui réclamaient leur princesse. Hein ! Ces filles réclamaient l'impératrice des amazones ? Ce n'était pas possible aucun des seigneurs pirates n'avait été conviés, pourquoi serait-elle ici ? Cherchant toujours à comprendre et démêler cette affaire, elle partit chercher Shigure, prenant au passage une autre coupe. Tout le monde s'agitait, les marines les plus valeureux partait combattre, les plus lâches restaient admirer le spectacle, il fallait qu'elle leur montre ce qu'une épéiste avait dans le ventre. Après avoir trébuché une dizaine de fois, été bousculée à peu près trente-six fois, elle arriva enfin aux pieds des escaliers, mais le pied sur la première marche elle entendit une dispute entre deux hommes.
Elle se rapprocha sans faire de bruit pour écouter ce qui avait l'air d'une histoire d'argent : «Comment ça, Ils veulent pu nous payer ! Il faut pas qui fassent ce coup là au gros Winnie ! C'est de leur putain de faute si y sont pas capables de protéger l'île ! Moi j'ai ramené les filles je veux mon pognon ! ».
L'homme plus maigre qui avait l'air pétrifié répondit d'une voix faible et tremblante : « mais patron, on parle de la marine, ça peut faire très mal. On a déjà assez de pub pour ne plus s'inquiéter pour l'argent… »
« - Et alors j'ai rempli ma part du contrat ce qui se passe après je m'en contrefous ! La plus féroce ma mordue et a failli m'arracher les couilles ! Tu crois vraiment que ces saletés d'esclaves vont pas m'être payées ! Emmène-moi à ces gars, ils vont voir de quel bois Winnie se chauffe ! Pigé?»
Esclaves? Le monde venait de s'ouvrir sous ses pieds, esclave, le mot qu'elle avait voulu oublier des années plus tôt, quand elle était encore sur Shabondy, son estomac se contracta, elle se senti mal et nauséeuse, le fait de penser que tous ces marines, ses grands hommes qu'elle admirait, se fichait du sort de pauvres créatures, ou d'hommes et de femmes parfois même d'enfant ! La rage sourde et profonde qui l'avait envahi quelques années auparavant prenait le dessus encore une fois sur sa raison. Il fallait qu'elle se calme. Qu'elle pense à la sécurité de l'ile, des civiles y vivaient et avait besoin d'elle pour être en sécurité.
Elle s'adossa au mur voyant les deux hommes passés indifférent à sa présence. Après une minute passer à respirer calmement et se rappeler du projet qu'elle et son supérieur mettaient au point elle se redressa, oubliant un instant pourquoi elle était sous les escaliers. La jeune femme voulait voir de ses propres yeux les prisonnières, voir si ses doutes si cette idée folle qui lui trottait dans la tête depuis l'irruption des cela commençait vraiment à l'inquiéter, elle suivit un couloir en retrait et arriva en face d'une porte gardée par deux jeunes hommes surement des jeunes recrues de la marine L'un d'eux avait un Den Den Mushi en main et parlait à son supérieur de la procédure à accomplir pour mettre les prisonnières à l'abri des intruses.
Il lui fallait des informations sur ces femmes, elle pourrait utiliser son grade pour demander des renseignements, mais quelque chose lui disait que même son grade de Lieutenant n'allait pas délier ses langues. Par contre, vu comment le deuxième gardes la regardait le garde sexy ça devait être lui elle pouvait toujours utiliser ce que sa mère appelait l'arme fatale d'extrême s'approcha de lui et le sourire aux lèvres, le salua d'une voix suave, le résultat ne se fit pas attendre, c'était vraiment facile de profiter des hommes quand on ressortait un peu les seins et qu'on souriait, elle devait essayer de faire ça plus souvent ça lui éviterait les heures d'interrogatoires ennuyeux!
Elle apprit que ses femmes avaient été arrêtées pour trahison, tentative d'attentat et rébellion. Trois d'entre elles, d'anciennes esclaves, avaient été impliquées dans une histoire d'évasion plusieurs années auparavant c'est pourquoi toutes les femmes arrêtées au même moment allaient être placés sous le même maître que les plus vieilles ! Une belle prise cette fois-ci. Les deux gardiens ne savaient pas pourquoi elles avaient été amenées ici, ni leurs identités, tout ce qu'il savait c'est qu'ils devaient recevoir très prochainement pour leur transfert. Elle devait démêler le vrai du faux et savoir si ces pauvres femmes avaient vraiment fait quelques choses de répréhensible, il fallait qu'elle trouve un moyen d'entrer et de voir par elle-même ces pauvres âmes.
L'occasion se présenta quand une déflagration abima la porte principale. Les deux gardes partirent en renfort, apparemment, les femmes étaient plus nombreuses et plus dangereuse que prévu, ou alors elles avaient des renforts.
Quand elle entra dans la petite pièce, elle fut prise d'un vertige, une dizaine de jeunes femmes étaient entassées à l'intérieur d'une sorte de cage, à moitié nue et attachées les unes aux autres avec des chaines très lourdes, la pièce sentait l'humidité et une odeur de décomposition, la pris à la gorge, aucune personne ne devait être traitées de la sorte, dans la pièce se trouvait des cadavres de serpents tous plus ou moins en état de décomposition avancé, le serpent chez les femmes Kuja représentait leur force et était lié avec elle pour la vie. Il lui fallait les sortir de là au plus vite, mais elle n'avait ni les clés ni assez de puissance pour briser les chaines faites avec de la pierre marine réputée indestructible. Elle devait avoir les clés ensuite elle aviserait. Mais les faire sortir de cet enfer n'allait pas être facile, une des femmes, la plus belle de toute la regarda, elle n'avait pas vu ce visage depuis Impel Down, depuis le jour où sa vision de la marine avait commencé à s'ébranler. Elle lu dans son regard et dans ses traits la résignation et de la douleur, mais aussi une haine sourde et profonde qui défigurait ses traits. Aucune des prisonnière n'avait levé les yeux, trop abattues, et faibles elle ne semblait plus pouvoir bouger.
Tashigi, pris conscience qu'elle ne pouvait et ne voulait plus faire marche arrière, il fallait sauver ses filles, malgré les soupçons, malgré la trahison, elle ne pouvait pas laisser des gens se faire humiliés de la sorte, elle ne pouvait plus détourner la tête, ces femmes avaient besoin d'aide.
Réprimant un haut le cœur, la jeune marine tourna les talons et tenant le mur, la vision brouillée par les larmes. Elle arriva devant le grand escalier aussi vite que ses pieds et ses escarpins le pouvaient. Elle monta les étages et arriva au couloir menant à sa chambre, devant la porte de sa chambre, elle entendit du bruit venant d'une des autres chambres. Elle n'avait pas le temps de s'occuper d'une fenêtre qui claquait.
Une fois dans sa chambre, elle se dirigea vers son précieux Shigure. Le temps de prendre son sabre, elle entendit des bruits de pas s'approcher de la chambre, elle se mit derrière la porte, la respiration haletante, cet intrus ne devait pas la gêner dans son « semi-plan » d'évasion.
Attendant les mains sur son sabre, elle priait pour que ce soit un simple serveur ou alors quelqu'un qu'elle pourrait facilement soumettre.
La porte se mit à s'ouvrir, elle s'arrêta de respirer, la porte était maintenant ouverte et un homme franchit le seuil, en un clin d'œil, elle était sur lui, Shigure sur la gorge. Elle ouvrit de grands yeux ébahis, l'homme qu'elle tenait entre ses jambes était celui qu'elle haïssait depuis ce jour à Loguetown où il l'avait épargné. Cet homme qui hantait ses jours et ses nuits la poussant à s'entrainer jusqu'à l'épuisement, l'épéiste qu'elle avait juré de mettre derrière les barreaux. Ce pirate qui maintenant la regardait avec un air médusé et comme à son habitude très énervé. Elle allait enfin prendre sa revanche sur Roronoa Zoro !
«Mais qu'est- ce que tu fais ici? T'es pas partie te battre avec Smoker?» Sa voix un peu plus haute que d'habitude montrait son étonnement. Une fois la surprise passée, elle reprit ses esprits et laissa la haine reprendre le dessus cette fois elle ne se retiendrait pas.
«C'est toi qui va me dire ce que tu fiche dans ma chambre Roronoa, pas de bêtises sinon je t'égorges ! » Elle devait sourire, elle se sentait jubiler de l'avoir à sa merci, elle allait se venger.
Zoro quand à lui, se mit à sourire, le même sourire de prédateur qu'il affichait dans ses rêves, ce sourire qui la faisait frissonner et qu'elle ne pouvait plus supporter, elle rapprocha dangereusement la lame prête à voir si son sourire allait rester quand son sang se viderait en flots sur le tapis de la chambre. Leur visage devait être très proche car elle sentait sa respiration agiter ses cheveux, elle appuya un peu la lame sur sa peau laissant un fin filet carmin s'échapper de son coup. En un éclair elle se sentit désarçonnée, perdant le sens de la gravité, elle se retrouva plaquée contre le sol, celui qu'elle tenait en joug au dessus d'elle lui maintenant les bras et les jambes fermement, sa main tenant Shigure, s'approchant petit à petit de son propre cou. Elle essaya de se débattre bougeant comme elle le pouvait ses épaules et son bassin. On n'allait pas lui refaire ce coup là, Mais ses forces démultipliées par la rage et la soif de vengeance qui lui tordait le ventre étaient vains et plus elle s'agitait plus le corps du bretteur lui écrasait le corps lui comprimant la cage thoracique. Elle sentit des larmes de rage lui montées aux yeux et essaya de se calmer un peu, il en profita pour s'approcher de son visage et lui dire
«Très belle tenue Sergent chef, mais si j'étais toi j'arrêterais de te tortiller comme un poisson tu va avoir quelques ennuis.» Il avait un regard et un sourire qu'elle ne lui connaissait pas, trop carnassiers et démoniaque pour qu'il lui inspire la moindre confiance. Elle se débattit encore plus, mais très vite compris l'allusion du jeune homme. Quand on porte une robe et qu'on se retrouve coincée dans une certaine position le fait de remuer du bassin fait remonter la dite robe au niveau des cuisses et encore plus haut si vous y mettez de la bonne volonté! Ce qu'elle avait fait bien entendu! Elle se retrouvait à la merci de ce satané pirate, les cuisses découvertes, ainsi qu'un de ses épaules, la bretelle ayant glissé inopinément.
La chambre devint soudain bien trop petite et la température trop élevée. Elle rougit instantanément et se raidit, ne sachant pas ce qui allait se passer juste après. Le temps était suspendu.
