Il existe plusieurs théories sur ce qui arrive après la mort.

Certains disent que nous irons dans un autre monde, idyllique ou cauchemardesque selon les actes que nous avons commis lors de notre existence terrestre. D'autres pensent que le cycle de la vie continuera et que l'on revivra dans un autre corps humain ou dans une nouvelle enveloppe corporelle digne de nos actes antérieurs.

Évidemment, ce ne sont que des théories puisque personne ne peut les prouver. C'est d'ailleurs ce manque d'informations et de certitudes qui poussent certaines personnes à envisager qu'il n'y a rien après la fin et que toute lumière que certains rescapés disent avoir vu ou expérience extra-lucide qu'ils dévoilent avoir vécu en voyant leur corps ne sont rien d'autre que l'effet de multiple changement biochimique produit dans la détérioration du corps. Enfin, ça et le cocktail de drogue fournis à l'hôpital…

Personnellement, cela ne m'a jamais intéressé et j'avoue ne connaître ces théories que dues à certaines émissions télévisées que je regardais seule dans ma chambre la nuit, loin du regard de tous. Après tous, j'étais une jeune femme sortie tous fraichement des études et qui avait la vie devant elle….je n'avais aucune raison de me questionner.

Enfin, jusqu'à ce que je ne me retrouve en sang sur le pavé après une soirée passer au club Tiger Lily.

Je ne me rappelle que vaguement les événements qui m'y ont conduit, mais une chose était certaine, j'étais morte. Comment je le savais? Je ne sais pas, un sentiment peut-être? La théorie la plus possible sur la mort en tous cas est celle du néant selon moi.

Je ne vois rien, n'entends rien et ne touche rien. D'ailleurs, je ne sens rien du tout, ce qui est assez déconcertant. Si ce n'était pas pour mes pensées, je dirais que j'aurais cessé toute existence que ce soit. Or, un philosophe n'a-t-il pas dit un jour que ''Je pense donc je suis''?

Quoi qu'il en soit, après ma fin, je me suis retrouvé dans le néant. J'ignore combien de temps j'y suis resté, mais un jour, j'ai regagné la sensation du toucher. Oh, rien de particulier, mais juste assez pour déduire que j'avais un corps. Puis, mon sens de l'odorat me revint, suivi de celui du goût, ce qui me fût plus qu'agréable après être resté dans ce lieu étrange et ennuyeux depuis je ne sais combien de temps.

N'ayant évidemment rien à faire mis à part me goinfrer, je profitai de mon absence de choix afin de déguster tout ce qui m'était servi. Cela ne m'était pas arrivé depuis au moins une décennie due à mes nombreuses diètes.

Une existence paisible et sans complication fût mise sur ma personne avant que je ne me rende compte que je n'étais plus seule. Je ne sentis pas de soulagement à cette révélation, mais une étrange appréhension. Je ne voyais toujours rien et seul mon nouveau sens, celui de l'ouïe, m'avertit de ma nouvelle colocation.

Un chant d'oiseaux constants. C'est la seule description possible aux bruits que j'entendais. Finalement, la théorie de la réincarnation selon le karma était plausible. Enfin, si l'œuf dans lequel je me trouvais avait été poussé dans une rivière.

Or, je ne suis pas hindouiste et je ne crois guère avoir fait quelques choses qui me doivent d'être punies. Je crois avoir été une personne très bien dans ma vie. Quelqu'un de malveillant ne donne pas de généreuses donations pour les enfants du Kenya après tous. D'ailleurs, même si je le fessais plus pour me valoriser et me donner bonne conscience que par sympathie, cela n'empêche pas que c'était une généreuse action.

Cependant, ce qui se produit après me fît, complètement regretter ne pas avoir fait plus.

Une partie de mon environnement glissa le long de mon corps avant de s'échapper, ce qui me laissa confuse au premier abord jusqu'à ce qu'une secousse brutale s'emplit d'une paroi devant ma tête. À peine avais-je repris possession de mon esprit qu'une autre s'en suivit.

Une suite de tremblement de terre continua de me matraquer au visage, de plus en plus rapidement et violemment. Une vague de nausée m'attrapa les tripes si fortement que je ne sentis pas mon corps se diviser de ma demeure ni se déplacer vers la cause de mon malheur.

Mon espace de vie fût envahi par deux pinces froides qui m'attirèrent vers la sortie et la chose la plus traumatisante qu'y est m'arriva. À moitié étrangler par un étau, à la merci d'une ombre, aveugler par une lumière qui brulait mes rétines, congeler au point de croire être piqué par milles aiguilles sur toute la surface de ma peau et étouffant dans les restes de mon havre de paix, je cria.

Les yeux fermés et la bouche grande ouverte, j'expulsai ce qui fût un moment plus tôt mon lit, mon néant, et y mis toute la peur et la douleur que je ressentais. Ignorant ce qui m'entourait et complètement épuisé, je m'endormis sans savoir ce qui m'attendrait à mon réveil.

Aujourd'hui, le 27 septembre, à 2 heures de l'après-midi, Yamanaka Ino fût rajouté sur la liste des naissances du village caché dans les feuilles.