Disclaimer : Le personnage masculin et l'univers appartiennent à Suzanne Collins, la créatrice d'Hunger Games. Le personnage féminin OC sort tout droit de mon esprit rêveur.
Note : Cette fanfiction était à la base un OS. Une fois la fic finie, je remettrais l'OS, pour ceux qui veulent voir la différence. Pour ceux qui débutent dans la lecture, je ne peux que vous souhaiter d'apprécier cette fanfiction, dont vous aurez un jour la fin, c'est certain. Pour ceux qui reprennent le chemin de cette fic, merci d'être revenus ! Et merci à tous pour vos reviews !
L'agonie
Il agonise. La flèche que l'horrible fille lui a planté dans la main l'a fait basculer dans le vide. Dans les mutations génétiques. Et s'il a commencé par les repousser, il n'en a désormais plus la force. Allongé sur le sol et l'herbe imbibée de son sang, il attend que tout s'achève. Il attend fièrement, même si quelques gémissements lui échappent de temps en temps, sous le coup d'une morsure un peu plus profonde ou lorsque l'une de ces fichues mutations génétiques lui monte dessus. Depuis le sol, il espère.
Il prie pour qu'elle ne le regarde pas. Il ne veut pas lui imposer ça. Il tient trop à elle. Il espère que sa mère lui bande les yeux ou qu'elle s'est isolée dans un coin, seule, comme elle le fait toujours lorsqu'elle est triste.
Oui, alors qu'il agonise, lentement dévoré par les mutations génétiques, Cato ne peut penser qu'à elle. Il s'imagine ses longs cheveux châtains, il revoit sa silhouette menue, il se remémore leur première rencontre. Il n'avait que douze ans lorsqu'il avait fait sa connaissance ; et bien que du même âge, elle paraissait beaucoup plus âgée. Ses yeux noirs, éternellement tristes, s'étaient fichés dans son âme à jamais. A l'image de la flèche que Katniss Everdeen vient de ficher dans sa main et qui va lui coûter la vie.
Cato pousse un grognement. Son image s'efface le temps qu'il donne un coup d'épaule pour éloigner la mutation qui s'acharne sur lui. Une fois la bête partie, il la cherche du regard. Est-elle là ? Est-elle près de lui ? Lui tient-elle la main ?
Un ricanement lui échappe. Pourquoi serait-elle là ? Elle n'a rien à faire dans cette arène. Elle est bien trop pure pour appartenir à ce monde de douleur qu'il a choisi. Malgré toute sa souffrance, Cato ne veut pas de sa présence. Il tente encore - encore - de la préserver.
Il se souvient alors du premier jour où il a aperçu cette enfant abandonnée. Si elle ignorait tout de sa vie, il connaissait la sienne. Il savait aussi qu'ils n'auraient jamais dû se rencontrer. Helena était la fille d'un célèbre homme politique dans le Capitole. Sa mère provenait du District Deux et Helena avait grandi tantôt dans le Deux, tantôt dans le Capitole. C'était grâce à l'orgueil de sa mère, fière d'être native d'un des plus puissants districts de Panem, qu'Helena n'était pas devenue une de ces fades filles du Capitole. Enfin fade... pense Cato avec un maigre ricanement.
Il reprend le fil de ses pensées. Il revoit la silhouette courbée, menue, les yeux noirs. Âgée de douze ans, Helena avait perdu son père. Brusquement, sans explication, sans signe avant-coureur. Comme c'était souvent le cas au Capitole.
Malade d'amour, sa mère avait disparu des mémoires, devenant un fantôme, incapable de s'occuper de sa fille unique, incapable de faire quoi que ce soit sinon pleurer la mort de son mari et laisser mourir la famille qui lui restait. Tout ceci, toute cette farce imaginée par le Capitole pour se venger d'un homme qui avait agi selon ses idées, faisait rire. Les habitants du District Deux, les plus proches de la capitale avec les habitants du District Un, savaient tout des mésaventures d'Helena.
Et, alors qu'on murmurait que son père avait été supprimé par le Capitole et le Président Snow en personne, qui le trouvait un peu trop gênant à son goût, Helena, du haut de ses douze ans, avait reprit sa vie en main. Elle avait refusé d'abandonner.
En travaillant comme femme de ménage.
Brusquement, Cato se débat dans l'herbe. Il donne un coup de pied, faisant gémir la bête qui le mord, aperçoit le regard vert de l'une d'entre elles, retient un cri et continue à se battre. Bien qu'à terre, bien que paralysé, il refuse de se laisser mourir. Il sent son sang et sa vie qui s'écoulent de ses multiples blessures, il sent ses muscles l'abandonner...
Il pense à elle. Il se remémore leur première rencontre.
