Couverture par HerzyD'Ishtar, créée spécialement pour la version anglaise.

Note : il s'agit de la traduction de Among the KC Men in Black de Inukisama. Si vous lisez en anglais, n'hésitez pas à aller voir l'originale (même si Inukisama elle-même a relu et validé la traduction). Traduire va assez vite, donc quand j'aurai rattrapé la version anglaise, n'hésitez pas à aller réclamer chez elle.

Pour la paraphraser, elle ne possède pas YGO (et moi non plus), les personnages pourront parfois être OOC (nous aimons tous dad!isono), mais elle essaye de coller autant que possible à leur personnalité (même si je crains de l'inciter au contraire).


Prologue

Jonouchi Katsuya tira nerveusement sur le col de sa chemise, tout en regardant à gauche et à droite afin d'être sûr que personne ne se trouvait dans le couloir avec lui. Il avait essayé de s'habiller correctement pour l'occasion, mais le tissu, d'une texture inhabituelle, irritait sa peau. Sans parler du fait qu'il suait bien trop pour que ça soit agréable. Il ne pouvait s'empêcher de se sentir étranger en ce lieu. Mais que faisait-il, au nom du ciel, à KaibaCorp ? Il en venait presque à regretter sa présence.

Avec sa chance, il verrait bientôt le manteau blanc familier apparaître au coin du couloir et serait condamné à une vie d'humiliations pour s'être aventuré dans ce putain d'immeuble. Il ne le voulait pas, bien sûr. Mais obtenir un travail était plus important que ce qu'il désirait, ce pour quoi il se trouvait là, alors il arrêta de couiner et resta assis sur sa saloperie de chaise en attendant qu'Isono se montre.

Il avait été surpris de recevoir un appel de l'assistant personnel et garde du corps de Kaiba. Que l'homme ait même son numéro l'avait presque fait flipper, mais il supposait que rien n'était plus normal. Jônouchi était certain qu'Isono était un fichu man in black, avec tous les gadgets et supers pouvoirs venant avec ce travail. Pour quelqu'un qui pouvait hacker des satellites, organiser des événements internationaux sans broncher et sauver Mokuba de kidnappeurs deux fois par semaine en seulement dix minutes, trouver un numéro de téléphone devait être plus ou moins une promenade dans un parc empli de parterres fleuris et de petits lapins. Manquait plus que Bambi.

Quoi qu'il en soit, Isono avait offert un travail à Jônouchi. Un véritable travail, sérieux, bien payé, avec une assurance santé complète et des tickets gratuits pour Kaibaland une fois par an. Le jeune homme avait cherché le piège. Cependant, il avait finalement décidé qu'à cheval donné on ne regarde pas la bride. Le cerbère de Kaiba était aussi enclin aux plaisanteries que son maître, en plus drôle. Ce qui signifiait que le piège devait être minime ou que, du moins, il serait clairement mentionné avant toute chose. Pas de surprise, donc. Et la paie étant phénoménale, Jônouchi avait de toute manière accepté sur-le-champ. Sa tête lui tourna avec les possibilités que cette somme pourrait lui donner, à commencer par un nouvel appartement, tout beau, tout propre, dans un quartier bien mieux fréquenté, et de la nourriture fraîche et de qualité trois fois par jour, tous les jours de la semaine. Rien que ça justifiait tous les risques.

Il ne savait pas vraiment en quoi Isono aurait besoin de lui, cependant. Portier, peut-être ? Ou même un job manuel ? En tout cas, ce ne serait sûrement rien qui nécessite trop de cervelle. Le PDG de KaibaCorp aurait à signer son contrat, et ce gros con aurait, sans le moindre doute, une crise cardiaque à la pensée de confier un poste important à celui qu'il appelait le « corniaud » ou « un rat d'égout bon à rien ». Pour ces raisons, il n'y aurait sûrement pas d'ingénierie pour Jônouchi, ce que de toute façon il ne serait pas capable de faire. Peut-être qu'on lui donnerait un travail de testeur ? Ça, ça serait génial ! Tester les nouveaux équipements pour Duel Monsters serait un rêve devenu réalité pour le duelliste qu'il était.

Un bruit de pas approchant le tira de ses rêveries, et il vit Isono remonter le couloir dans sa direction, les mains derrière son dos, droit, sévère, intimidant. Jônouchi dansa d'un pied sur l'autre, hésitant sur la façon dont il devait le saluer. Cependant, l'homme en noir lui épargna cet effort en lui tendant la main.

— Bonjour, monsieur Jônouchi, dit-il formellement alors qu'ils se serraient la main. Je suis heureux que vous ayez pu venir aussi rapidement.

— Bonjour, Isono, et, ouais, pas de problème. Je suis heureux que vous m'ayez appelé. Vous me sauvez vraiment, là.

Katsuya fit de son mieux pour paraître poli. Il ne voulait pas tout gâcher avec son impertinence habituelle et se jura même qu'il ne dirait rien d'irrespectueux sur Kaiba. Aussi fort que soit sa détestation du PDG, il travaillerait bientôt pour lui, si Isono le lui permettait. Il devait bien se conduire.

— Heureux d'être utile, répondit finalement le garde du corps. Mais il n'y a rien de plus normal. J'ai vu votre potentiel et je désire simplement améliorer les capacités et l'efficacité des employés de notre directeur. Or, il apparaît que votre profil est exactement ce que je recherchais. Par ici, s'il vous plaît.

Il se dirigea vers une porte qui se trouvait un peu plus loin et les emmena dans un bureau ordinaire et décoré très simplement. Il s'assit et invita le jeune homme à en faire de même. Quand tous deux furent enfin face à face, Isono parla.

— J'irai droit au but, Monsieur Jônouchi, déclara-t-il en le dévisageant avec détermination. Je ne pensais pas que vous pourriez être fait pour KaibaCorp jusqu'à récemment.

Ça, Katsuya pouvait le comprendre aisément. Il ne pensait pas qu'il l'était lui non plus. Et malgré tout, le voilà, pour un entretien avec l'ombre de Kaiba.

— Je n'ai commencé à m'intéresser à vos capacités que lorsque je vous ai vu lors du tournoi de Battle City, continua l'homme, et quand j'ai constaté votre résistance et votre courage face au danger. Cependant, prenez garde : le courage n'est pas une qualité que je recherche pour elle-même, mais vous avez témoigné d'un aspect particulier de celui-ci. Pour faire court, vous avez montré que vous étiez plutôt compétents dans les champs du combat physique, à mains nues, et dans le sauvetage. Une chose que je respecte, et que je recherche dans les candidats depuis longtemps.

Jônouchi craignait de comprendre où tout cela allait les mener. Isono poursuivit.

— J'ai fait des recherches sur votre passé. Et j'ai découvert que vous veniez d'un milieu peu privilégié et que vous aviez appartenu à un gang il y a de cela quelques années. Pour ces raisons, je suppose que vous avez des connaissances étendues du monde criminel ou que, du moins, vous avez déjà une certaine expérience. Vous avez des réflexes rapides, une attitude téméraire mais généreuse, beaucoup d'énergie et un bon instinct. Vous êtes en forme et en bonne santé, solide comme un roc, et vos coups atteignent toujours leur cible. Vous avez prouvé que vous étiez fidèle et protecteur envers vos amis et vos proches, digne de confiance quand nécessaire, et brave. Et pour compléter votre profil, vous connaissez notre directeur et monsieur Kaiba, et ils vous connaissent. Peut-être n'êtes-vous pas dans les meilleurs termes, mais je suppose que vous êtes aussi proches que possible d'un ami pour lui, si l'on considère les relations du directeur. Et vous avez même été jusqu'à sauver monsieur Kaiba deux fois, ce dont je vous suis vraiment reconnaissant. C'est la meilleure des références pour ce travail.

Au départ furieux d'avoir été sujet à une enquête approfondie, Jônouchi court-circuita quand il entendit Isono mentionner lui, Kaiba et le mot « ami » dans une même phrase. Il éclata presque de rire à cette pensée. Lui, être ami avec le compte en banque sur pattes ? Quand les poules auraient des dents. Cependant, il n'exprima pas ses pensées à haute voix. Il n'était pas l'homme qui portait un pistolet à sa ceinture et il savait d'expérience que son interlocuteur était très sensible sur tout sujet concernant son employeur bien aimé. Alors il maîtrisa son expression du mieux qu'il put.

— Quel genre de travail vous me proposez ? demanda-t-il enfin.

Isono arqua un sourcil, comme s'il était surpris que le blond n'ait pas encore deviné, puis laissa échapper un « hum » pensif.

— Compte tenu de votre passif et de vos qualifications, je pense que c'est évident, monsieur Jônouchi. Sous ma supervision directe, vous deviendrez un membre estimé de l'équipe de sécurité entourant les Kaiba. C'est en quelque sorte un travail demandant une grande polyvalence, puisque le directeur souhaite que son personnel excelle dans nombre de choses, mais…

— Attendez, coupa Katsuya avec incrédulité, vous voulez dire que je vais devenir comme vous ? Un…

Il chercha le terme adéquat. « Fidèle toutou » était injurieux et n'aurait pas suffi à décrire sa pensée. Ni garde du corps. Après quelques secondes, il trouva finalement quelque chose.

— Un man in black ?

Isono éleva ses sourcils en entendant ça. Un man in black ? Comment ça ?

Le blond rougit et buta sur les mots pour expliquer.

— C'est juste que vous portez un costume noir et des lunettes noires, et vous avez une sacrée « poker face », vous ressemblez à ces men in black du film. Ils sont cool, je dis pas le contraire, ils ont tous ces gadgets et machins, et ils conduisent une voiture très sympa. Je…

— Je comprends, l'interrompit son aîné. Je connais le film. Hmm. Même si je n'ai jamais songé à nous en ces termes, je dois avouer que ça peut-être une comparaison appropriée. Du moins, pour l'aspect cool.

Isono essayait-il d'être drôle ? C'était difficile à dire, puisque ces putains de lunettes cachaient ses yeux. Toutefois, ses lèvres semblèrent trembler et s'incurver durant un bref instant. Ou peut-être Katsuya l'avait-il imaginé.

— Quoiqu'il en soit, pour répondre à votre question, oui. J'aimerais vous embaucher et vous entraîner pour devenir l'un d'entre nous, ce qui signifie que je voudrais vous enseigner tout ce que je sais pour devenir l'ombre de monsieur Kaiba, tout comme je suis celle du directeur.

— Oh. Woh. C'est…

Incroyable ? Impossible ? Complètement flippant ? Jônouchi ne savait plus. Son visage dut révéler son débat intérieur, cependant, car l'autre laissé échapper un léger rire. Le jeune homme en sursauta. D'abord, on lui offrait le plus étrange et dangereux des jobs de tout l'univers, et, ensuite, il entendait Isono glousser. D'ici peu, il se rendrait compte que Kaiba se tenait derrière la porte, à l'attendre dans un costume à froufrous d'un rose fluo avec une sucette géante dans la main et un sourire énorme et brillant… Un frisson remonta le long de son échine. Non, c'était une idée bien trop effrayante, et il la chassa le plus loin possible pour se concentrer sur la formulation de sa réponse.

— Ça fait beaucoup de choses à prendre en considération, en fait, parvint-il à dire. Bingo ! Il se tapota lui-même dans le dos mentalement, fier de sa réponse.

Isono acquiesça avec compréhension.

— Je m'en doute. Malheureusement, j'aurai besoin d'une réponse immédiate de votre part. Monsieur Kaiba a vraiment besoin d'un assistant, afin de soulager à la fois le directeur et moi-même, et il faudra beaucoup de travail pour faire de vous quelqu'un d'acceptable pour le poste qui vous sera donné. Vous aurez à commencer dès demain matin, si vous voulez être prêt dans quelques mois, de préférence avant le grand lancement de KaibaLand aux États-Unis…

— Euh, un instant, coupa Jônouchi une fois de plus. Comment vous pouvez être certain que je vais dire oui ?

L'homme inclina sa tête légèrement, juste pour que ses yeux soient partiellement visibles derrière ses lunettes sombres. Est-ce qu'il les retirait seulement pour dormir ? Katsuya se le demandait. En tout cas, le regard d'Isono était entendu. Il n'avait aucun doute. Il savait que le blond avait besoin d'un travail.

— Si vous pensez que vous n'êtes pas fait pour une tâche aussi énorme, dit-il d'une façon provocante, peut-être que je vous laisserai retourner à votre vie, monsieur Jônouchi.

Et ce fut ainsi qu'Isono l'eut. Tout le monde savait que Jônouchi Katsuya ne refusait jamais un défi. Celui-là, pour son plus grand étonnement, l'amenait à devenir la nouvelle recrue du corps secret des men in black de Kaiba. Sans que Kaiba en sache quoi que ce soit jusqu'à ce qu'il ait à signer son contrat, bien sûr. Bon sang, le blond aurait adoré voir le visage du gros con à ce moment-là. Au lieu de ça, son exemplaire du contrat lui parvint par la poste avec une éraflure évidente, presque un trou, créé par un coûteux stylo plume là où le PDG avait ratifié son embauche officielle en tant qu'« agent de sécurité ».