Je suis depuis peu la série et une idée comme une autre m'est venue.
Le titre semble bien beau quand on sait ce que j'ai derrière la tête pour nos deux héroïnes et j'espère que ce début (un peu court, plus long par la suite) vous plaira !
Bonne lecture.
SOYONS HEUREUSES
CHAPITRE I : Jouons la comédie
- Je vais épouser Casey.
A l'écoute de cette phrase, je me sentis défaillir.
Il me fallut reculer de quelques pas pour prendre conscience de l'importance des mots qu'avaient prononcés Jane.
Cette révélation me choquait tant, moi qui espérais encore que ma meilleure amie finisse par me dévoiler ses sentiments…
Je l'aimais. D'un amour si profond que je souffrais de n'être perçue par elle que par le statut de sœur.
Mon affection pour Jane était loin d'être fraternelle, elle était plus passionnée bien que je réfrénais de plus en plus mon amour depuis l'apparition de son futur mari dans nos vies.
J'étais pourtant tombé sous le charme de la belle brune dès notre première rencontre et cela à perdurer dès l'instant où elle a apprivoisé mon caractère et que je me suis fait d'elle une alliée contre les aléas de la vie.
Avec tous ces rapprochements tactiles qu'il y avait eu entre nous, j'en étais venu à découvrir que mon cœur battait plus fort à son approche et que je ne désirais qu'elle.
J'ai passé un moment à refouler cette idée d'homosexualité, apeurée à l'idée d'être rejetée de tous si je l'avouais, horrifiée en pensant être connotée.
Dissimuler mon penchant pour Jane fut finalement judicieux.
Casey était arrivé et Jane avait réduit mes espoirs à néant, laissant à mon cœur en proie à des sentiments non réciproques.
Je m'étais alors habitué à la présence de son compagnon, faisait de mon mieux pour paraître courtoise et accumulait le travail dans l'unique but que mon esprit chasse toute jalousie possible.
Je me contentais de ce que m'offrait Jane, de moments enjoués et complice dont je profitais en oubliant ma frustration.
Et le pire venait d'arriver, cette nouvelle me bouleversait tant j'avais l'impression de perdre mon unique amour, de la laisser s'éprendre d'un autre.
Comment avais-je pu en arriver à la ?
- Maura ! Regarde donc ! s'exclama Jane, un sourire aux lèvres.
Je fis de mon mieux pour retrouver un peu d'aisance et mon souffle, moi qui n'avait encore prononcé aucune réponse devant son annonce.
J'observai l'annulaire tendu qu'elle pointait, la bague scintillante qu'il lui avait offerte.
J'eus énormément de mal à m'empêcher de pleurer, à déverser un torrent de larmes pour épancher ma tristesse.
Ce fut la légère tape que m'infligea la paume de Jane qui me fit sortir de mes réflexions.
- Alors ?! Qu'en penses –tu ? demandait –elle, brandissant à nouveau son précieux bijou.
Devant son engouement, je ne pouvais que penser qu'il était trop tard pour lui dévoiler cet amour passionnel que j'éprouvais.
Ma réponse fut donc celle d'une meilleure amie, au vu du bonheur de Jane :
- Mes félicitations.
Je décidai de marcher un long moment avant de rentrer à mon domicile.
J'avais besoin d'évacuer les larmes que je n'avais cessé de refouler durant la journée alors que j'avais dû affronter le bonheur de Jane à longueur de temps.
Il m'était si dur d'imaginer assister à la cérémonie alors que je l'aimais en secret.
- Maura ?
La voix claire qui raisonnait à travers la porte d'entrée me fit sursauter et me fit rappeler alors que j'avais fini par me réfugier chez moi pour pleurer en silence, réalisant enfin que j'allais perdre peut-être la femme de ma vie.
Trois petits coups suivirent et je fus soudainement paniquée à l'idée qu'on me découvre en sanglots.
Je pressai rapidement un morceau de coton sur mon visage pour effacer les traces noirâtres du mascara qui avait coulé avant de tourner la poignée.
- Jane…murmurais-je, difficilement.
La brune semblait si radieuse face à ma mine déconfite.
- Tu…Tu pleures ? demanda-t-elle, étonnée.
Je m'apprêtais à nier, mais elle avait déjà déposé son pouce sur ma joue humide.
Le contact de son épiderme chaud fit naitre en moi un délicat frisson si bien que je rompis rapidement le contact, avant de mentir :
- Je…Je suis si heureuse pour toi ! dis-je, en essayant de sourire.
J'espérai que mon urticaire ne me trahisse pas durant ce moment crucial, sachant pertinemment que je n'étais pas en état de me justifier.
- Fêtons cela ensemble alors ! déclara mon amie, l'air pimpant, une bouteille à la main.
Je soupira de soulagement, constatant que sa gaité l'empêchait de fixer son attention sur moi et mes possibles démangeaisons.
Rapidement, j'observa ma montre pour trouver une excuse, pour m'éviter encore de souffrir, mais Jane était déjà entrée dans le salon.
Je soupirai alors, pensant alors qu'il allait être complexe de jouer la comédie.
TBC
