Chapitre 1 : triste retour au terrier

Cela faisait déjà un moi qu'Harry avait rejoint la maison de son oncle, à Privet Drive. Déjà un moi qu'il avait laissé Poudlard derrière lui. Dumbledore avait occupé une bonne partie de ses pensées et Harry n'en pouvait plus. Chaque année il revenait dans cette maudite maison avec le cœur séré, et des souvenirs de morts plein la tête.

Mais cette année c'était encore pire. Il se sentait seul, Dumbledore avait toujours été comme un père pour lui, et surtout un guide, et maintenant il était seul. Seul face à une prophétie qui voulait qu'il affronte Voldemort, le plus puissant mage de ce monde.

Il avait aussi beaucoup réfléchit à Voldemort, tentant de se convaincre qu'il pourrait y arriver, mais en vérité, il ne s'en sentait pas capable, il n'avait plus la force de le faire. Voldemort ne l'avait pas encore tué que déjà le combat était finit. Harry savait qu'il avait perdu tout espoir, et cela le rendait triste.

Ses journées étaient vides et s'écoulaient inlassablement, toutes semblables. Il ne mangeait et respirait que machinalement, sans trop savoir pourquoi il continuait à vivre. Ses nuits étaient hantées par des cauchemars dans lesquels il voyait ses amis mourir les uns après les autres, et lui, il restait dans sa chambre, allongé sur son lit, à les regarder disparaître. Sans rien faire.

Pendant ce long moi, il avait reçu de nombreuses lettres provenant de ses amis, surtout Ron et Hermione, mais aussi de membres de l'Ordre très certainement. Il n'en avait ouvert aucune, se contentant d'écrire de temps en temps à la maison des Weasley en disant que tout allait bien et que malgré cette perte, il se remettait petit à petit.

Il ne savait même pas s'ils le croyaient car les lettres de réponses étaient aussitôt posées dans un coin de la pièce, en vrac avec les autres. De toute façon il s'en fichait, il comptaient tous sur lui, ils avaient tellement d'espoirs, qu'Harry ne pouvait se résoudre à faire comme si de rien n'était et profiter de leur amour. Il était seul, et tenait à le rester, il se sentait mieux ainsi.

Malheureusement, son anniversaire était passé, et les lettres étaient arrivées en plus grand nombre, comme il s'y attendait. Sans aucun doute, il était invité pour le reste des vacances chez les Weasley et, sans même lire ces lettres, il répondit simplement :

J'ai beaucoup de choses auxquelles je dois réfléchir, et j'ai besoin de temps. Aussi étonnant que cela puisse paraître, je préfère rester à Privet Drive. Vous me manquez tous, mais à la rentrée je devrais être prêt, et j'ai besoin du temps qu'il me reste. Je vous verrai en septembre, en espérant que vous allez bien.

Affectueusement,

Harry.

En réalité, il n'en pensait pas un mot. Il voulait simplement être seul. Rester ici dans son lit, et ne pas bouger.

Quelques jours s'écoulèrent sans rien de nouveau. Hedwige passait ses journées à ses côtés, lui témoignant son affection du mieux qu'elle pu. Mais rien n'y faisait.

Un jour comme un autre, la sonnette de la maison raisonna jusqu'aux oreilles d'Harry, qui n'esquissa pas le moindre geste. Il s'était habitué à ce son, signalant l'arrivée d'une amie de Pétunia, ou d'un collègue de Vernon. Il ne réagit même pas lorsque le ton monta entre son Oncle et une autre personne. Les querelles de voisinage faisaient aussi partie du quotidien au 4 Privet Drive.

Pourtant cette fois, lorsque les voix se turent, la porte ne claqua pas violement. Au lieu de ça, il entendit quelqu'un monter l'escalier à vive allure. Cette fois Harry sauta de lit, saisissant la baguette posée sur sa table de chevet. Il se plaça face à la porte, et au moment où celle-ci s'ouvrit, la baguette d'Harry était fermement pointée vers le visiteur.

- Harry arrête de pointer ça vers moi ! Cria Ron.

Le jeune homme ne lâcha pas un mot pendant plusieurs secondes, fixant Ron. Il finit par baisser sa baguette et aboya.

- Qu'est-ce que tu fiche ici ?

Ron resta bouche bée devant le ton de son ami. Il n'arrivait pas à reconnaître la personne qui se tenait devant lui. Harry était pâle, presque blanc, les traits tirés. Il semblait avoir vieillit de plusieurs années depuis la dernière fois qu'il l'avait vu. Mais ce qui le choqua le plus, lorsqu'il fixa les yeux verts d'Harry, fut la rage qu'il y vit. Harry semblait sur le point d'exploser. Le visage de Ron se décontenança, mais il réussit quand même à articuler :

- Harry, je…je suis venu te chercher…J'ai bien reçu ta lettre, mais je l'ai trouvée très étrange, et j'ai voulu venir te voir. Hermione est en bas, elle se fait du souci elle aussi.

Harry fit un pas vers Ron avant de jeter sa baguette à travers la pièce et de faire demi-tour, fixant la fenêtre.

- Ma lettre n'était pas étrange, elle était claire. Je veux rester seul. Pars.

Cette fois Ron bégaya quelque chose d'incompréhensible et recula vers la porte, plus par peur que par envie de partir, comme le lui demandait Harry. Finalement il parvint à se reprendre et répondit fermement :

- Non !

Harry réagit au quart de tour. Il avança d'un pas décidé vers sa baguette, qu'il ramassa d'un geste brusque avant de la pointer à nouveau vers Ron. Le pauvre Weasley n'eut pas le temps de prononcer le moindre mot qu'un sortilège le frappait au ventre. Il fut projeté contre la porte de la chambre qui céda sous la violence du choc. Quelques secondes plus tard, Ron était en bas de l'escalier, inconscient, aux pieds d'une Hermione terrifiée.

Tout se passa alors très vite. Harry entendit de nombreuses voix en bas, à moitié couvertes par les hurlements de Vernon. Il avança vers l'escalier, enjambant ce qui restait de la porte, et lança :

- Expelliarmus !

Un nouveau corps dévala l'escalier, mais déjà Tonks et Maugrey arrivèrent à leur tour. Harry eut juste le temps de stupéfixer Tonks, mais le même sortilège, lancé par Maugrey, le toucha. Il s'écroula.

Quelques minutes plus tard, au Terrier.

- Enervatum ! Lança une voix.

Harry reprit aussitôt ses esprits. Un lança quelques regards autour de lui, et su immédiatement où il se trouvait. Au Terrier, dans la chambre de Ron. La pièce avait été vidée de ses meubles, et la fenêtre close par magie. Il ne prit même pas la peine de chercher sa baguette, ils n'auraient pas commit l'imprudence de la lui laisser.

Rassuré par le fait de connaître le lieu où il avait été emmené, il daigna lever les yeux vers les personnes présentes devant lui. Il se rassit maladroitement et lança un regard meurtrier à la première personne que ses yeux virent. Face à lui, Arthur Weasley tourna la tête, choqué par ce regard. A côté de lui se tenaient Lupin, Maugrey, Tonks, et Mme Weasley, en larmes…

Harry les fixa un à un pendant quelques secondes. Chacun d'entre eux affichait une expression différente, mais une chose était sûre, aucune de ses expressions n'était amicale…

- Pourquoi êtes-vous venus me chercher ? Je vous avais dit que je voulais rester seul là-bas ! Cria-t-il.

Molly recula instantanément et Maugrey posa la main sur sa baguette, prêt à réagir au moindre problème. Mais ce fut finalement Lupin qui lui répondit.

- Harry. Nous t'avions tout expliqué dans nos lettres…

- Je me fiche de vos lettres ! Coupa Harry.

- …mais comme nous avons pu le remarquer, tu n'y a pas prêté beaucoup d'attention…Termina Lupin, ignorant la remarque d'Harry. Je suis désolé que nous ayons du venir te chercher en utilisant la force, mais c'était nécessaire. Tu n'étais plus en sécurité là-bas. Tu es un adulte maintenant, et même si le fait que tu vives là-bas est un secret, nous ne pouvons prendre le risque que tu te fasses attaquer par Voldemort…

- Alors vous préférez le faire vous-même ?

Lupin soupira.

- Harry, nous devions te parler, et apparemment tu n'étais pas décidé à écouter. Il en va de ta vie, que vaut une conversation en comparaison…

Harry marmonna quelque chose mais personne n'entendit. Très vite, il reprit à voix haute.

- Bon, maintenant que je n'ai plus le choix, dépêchez-vous !

Lupin se tourna vers les autres, l'air perdu, mais il ne trouva aucun réconfort. Tonks semblait fixé un point sans pouvoir s'en détacher, et ne remarqua même pas que Lupin la regardait. Molly pleurait de plus en plus et Arthur était à ses côtés, la tenant par l'épaule. Quant à Maugrey, il se contenta d'un hochement de tête, signalant qu'il était toujours vigilant.

Lupin reprit.

- Harry. Depuis le début des vacances, les attaques de mangemorts se multiplient. Je suppose que tu n'a pas non plus lu la Gazette ces derniers temps. Mais tu dois savoir que le danger rode partout. Et tu es trop important pour que nous prenions le moindre risque. Face à ton absence de réponse, nous avons donc décidé d'aller te chercher pour te ramener ici, où nous pouvons te protéger plus facilement.

Les yeux d'Harry fixèrent Lupin quelques secondes, avant de se fermer. Il réfléchit pendant de longues minutes, soufflant pour se calmer. Lorsqu'il les rouvrit, son visage afficha une rage indescriptible. Maugrey failli lancer un sort par réflexe tellement ce regard lui était familier. Il l'avait vu des dizaines de fois…à chaque fois qu'il avait capturé un mangemort !

Cette fois ce fut trop pour Molly qui se blottit dans les bras de son mari en sanglotant.

Harry répondit finalement, la voix chargée de colère.

- Très bien ! Je resterai ici tant que vous voudrez sans essayer de partir. Je ne vous demande qu'une seule chose en retour. BARREZ-VOUS !

Mme Weasley quitta la pièce en courant. Arthur parti à sa suite pour la consoler. Tonks et Maugrey n'eurent aucune réaction et se contentèrent de sortir. Lupin fut le dernier à s'en aller. Il baissa les yeux au sol, l'ait abattu, et se retira. Harry allait très mal, ils n'auraient pas du le laisser seul si longtemps. Ils risquaient de le perdre à présent…