Coucou !

Je suis de retour avec une nouvelle fanfic ! Cette fois dans l'univers de Shugo Chara ! (en même temps, elle ne serait pas là, si elle ne concernait pas Shugo Chara XD) J'espère vraiment qu'elle va vous plaire ! J'y ai mis beaucoup de coeur et je me suis vite attacher à mon personnage ! Tout était fluide à l'écriture et c'était un vrai bonheur de parler des Shugo Chara ainsi ! Bon, je vais pas bavasser plus longtemps, je vous laisse découvrir ! ^^

PS : avis à ceux qui ont en horreur les OC (Originial Character), passez votre chemin si vous y êtes allergiques : mon héroïne est créée de toute pièce !

D'ailleurs, ça me fait dire que tout dans cette fanfic appartient à Peach-Pit (que n'aurais-je fais sans ce manga !) sauf l'héroïne et sa famille

Voilà, voilà !

Bonne lecture et bonne rentrée à tous !


Chapitre 1 : Ikuto et les Gardiens de Seiyo. Doki !

Ils rient tous de moi. Je sens leur hilarité flotter au-dessus de moi tel un nuage sombre des jours d'orage. Prêt à éclater et déverser son flot…

Je marche d'un pas lent. En fait… non. Je suis surtout lasse d'avancer, mais… à quoi servirait de s'arrêter ? Je ne ferrai que devenir la cible immobile qu'ils cherchent tous. Alors que, si je prends le peu de force qu'il me reste pour avancer sous leurs yeux, je pourrais atteindre la sortie et retrouver la liberté. Je serre les poings et fait un effort qui me semble surhumain. Sous les huées des autres élèves, ma poigne se crispe sur mon cartable. Je tente de ravaler mes larmes, mais en vain. Je finis par faire ce que j'ai toujours fait dans ce genre de situation : je fuis. Mes jambes soulèvent mon corps et me portent le plus loin possible de ces abominations qu'on appelle « élèves ». Je ne les supporte plus !

Alors, je cours. Je cours à travers les couloirs. Je cours sans regarder vraiment où je vais. De toute façon, comment pourrai-je voir ? Mes yeux sont tellement embués de larmes que je n'y vois quasiment rien. Tout est si flou.

Oui. Le monde est si flou à mes yeux.

La nature est floue. Elle nous inflige autant qu'elle nous offre. Alors qu'elle nous laisse l'opportunité de cueillir des fruits, des légumes, des céréales, le temps se couvre soudain et tempêtes et autres intempéries viennent ravager tout ce qu'elle a fait pousser. Alors qu'elle aide les hommes à gravir montagnes et volcans, la terre se met à gronder et avalanches et éruptions viennent emporter dans la mort ceux qu'elle avait fait monter. Alors qu'elle nous chauffe, le feu vient soudain dévorer les contrées. Alors qu'elle étanche notre soif, les inondations viennent couler les habitations. Que veut-elle exactement ? C'est si flou.

Les gens sont flous aussi. Derrière leur apparence, qui y a-t-il ? Tout le monde est si hypocrite. Ils critiquent tout le monde mais ne supporte par qu'on les critique. Ils s'amusent de tout le monde mais il refuse qu'on rie à leurs dépens. Ils enjôlent les autres pour mieux profiter mais excluent de leurs amis ceux qui veulent les exploiter. Ils sont prêts à utiliser la violence pour arriver à leur fin mais repoussent toute torture qu'on voudrait leur infliger. Bref… les gens ne peuvent pas être appelés société. Ils ne sont qu'un amas de chairs qui s'entre-tuent chaque jour un peu plus afin de combler leurs désirs personnelles. Il n'y a rien de gentil, de bon, de charitable là-dedans. Que veulent-ils exactement ? C'est si flou.

Enfin, la lumière du jour. Le soleil brille si fort en ce mois de mai. Il chauffera rapidement mes vêtements. La légère brise printanière souffle entre les feuilles naissantes des arbres. Elle sèchera doucement mes cheveux. Les oiseaux chantent et volètent gaiement. Ils apaiseront certainement mon cœur. Et j'aperçois un banc de pierre dans un coin reculé du parc. Je m'avance la tête basse. Je dépose mes affaires et ôte ma veste trempée. Un frisson parcourt mon corps. Je suis toute trempée et une simple brise me rend fébrile. J'éternue. Je m'assoie et prends un mouchoir. J'essuie d'abord mes larmes, puis, je me mouche. Au moins, ici, personne ne viendra me déranger. Finalement, j'ai toujours été tranquille dans ce coin. Là est ma place. A l'ombre des arbres et des autres, reculée et terrée sur ce froid banc.

Car… malheureusement, moi aussi, je suis floue… Je suis au lycée mais je ne sais pas pourquoi. J'étudie mais je ne sais pas pourquoi. Il y a certaines choses que j'aime et d'autres que je n'aime pas mais je ne sais pas lesquelles. Quelle est ma couleur préférée ? Mon plat préféré ? Mon vêtement préféré ? Ma fleur préférée ? Ma musique préférée ? Je ne sais pas… Je ne sais rien. La seule chose que je sais c'est… pourquoi je ne le sais pas.

Je vais jeter d'un pas lent mon mouchoir. Puis, sans rien dire, je retourne m'asseoir. Et je reste là, plantée sur ce banc, les épaules abattues, à penser.

Je ne sais faire que ça en même temps. Je ne sais jamais quoi faire de mon temps. Alors, je me questionne. Peut-être me questionné-je trop ? Je ne sais pas… Je ne sais rien. Mais c'est vrai qu'il me manque quelque chose. Et ça, pour sûr, je le sais. Mais je ne l'obtiendrais jamais. Je suis déjà trop âgée. Peut-être ai-je grandis trop vite ? Je ne l'ai jamais eu, je ne l'ai pas et je ne l'aurai jamais. Cette chose qui me manque sans vraiment me manquer c'est…

- Un shugo chara nya ! s'écrie une voix fluette derrière moi

Je me retourne subitement.

Perché sur la branche d'un vieil arbre, il joue avec ce petit être. Ce jeune homme qui porte le même uniforme que moi est allongé comme un chat, sans peur de tomber. En fait, il ne joue pas vraiment avec ce petit chat miniature qui parle. Il le sermonne gentiment, plutôt. Il me semble le connaître. Lorsqu'au bout de cinq minutes ou parce que mon regard était toujours fixé sur lui, je ne sais ce qui l'a fait réagir, mais il descendit, décala gentiment mon cartable qu'il mit à mes pieds et s'installa auprès de moi.

- Yo !

un rêve.

Je ne me sens pas très à l'aise face à ce garçon aux cheveux bleus, aux yeux brillant et sombre comme la nuit, à l'air mélancolique et nostalgique. Mais, le fait qu'il soit accompagné me rassure. Car, et pour une fois, ça je connais.

- Bo… bonjour, bredouillé-je

Vu qu'il ne disait rien, je tentais d'engager un semblant de conversation.

- C'est un shugo chara que tu as avec toi, n'est-ce pas ?

Qu'est-ce qu'il me prend ? Depuis le collège, j'ai appris à ne jamais répondre aux gens. A les laisser en plan, même si ce n'était pas du tout poli, pendant que je me levais, ramassait mes affaires et m'en allait sans avoir à adresser un mot. Mais… ce petit être qui l'accompagne, cet ange gardien, ce shugo chara, ces créatures que je connais tant… Il en a un. Il me semble tellement plus facile de parler à quelqu'un qui en a un. Ces gens-là sont plus… ouverts. Enfin… en général.

Néanmoins, son regard me fait baisser la tête. Est-ce que j'ai fait quelques choses de mal ? Peut-être devrais-je m'excuser ? Il me regarde d'un tel air effaré que je n'ose plus lui faire face ! J'ouvre la bouche pour lui donner une amende honorable, mais il coupe court à mes faibles projets.

- Tu peux le voir ?

J'hoche la tête. Je suis quelque part tétanisée par ce garçon qui me fixe de son regard ténébreux. Mais, je suis en même temps très admirative car il a un shugo chara. Je garde la tête baissée. S'il avait décidé de poser les questions, je ne ferrais qu'y répondre, ne cherchant pas à lui en poser également.

Soudain, le petit être se pointe sous mon nez.

- Yo ! Moi, c'est Yoru nya ! se présente-t-il fièrement

Je l'observe sans sourciller. Je finis par laisser transparaître un maigre sourire.

- Je suis ravie de te rencontrer, Yoru, dis-je poliment

- Tu ne sembles pas effrayer, lâche enfin le jeune homme, t'as un shugo chara ?

Mon visage s'assombrit soudain. Je réponds simplement négativement de la tête.

- Mais j'ai senti un shugo chara sur toi ! s'exclame Yoru

J'ose enfin montrer mon visage et fixer mes prunelles dans celle du propriétaire de Yoru.

- C'est parce que… mon frère en a un.

Il hausse un sourcil.

- Ça n'explique pas pourquoi tu peux les voir, soulève l'étrange élève

- C'est une tradition d'en avoir dans la famille. C'est tout, répliqué-je assez froidement

Il ne cherche pas à en savoir plus. Il prend simplement une mèche de mes cheveux encore trempés entre ses doigts. Il la laisse couler.

- Pourquoi es-tu mouillée ?

Je n'en laisse rien paraître mais depuis quelques questions déjà, il m'exaspère légèrement. Par politesse, je ne montre rien. Ou peut-être parce que je n'ai plus la force d'agir comme je le voudrais. Cependant, il aurait été beaucoup mieux de se présenter avant de poser quelles questions que ce soient. Bien qu'il porte le même uniforme que moi, je ne connais ni son nom ni sa classe. Il ne m'a pas donné non plus de raison de sa présence. Néanmoins… cette présence a quelque chose de conviviale. Pour une fois que je ressens ce sentiment de confiance…

- Ce sont les autres. Les autres élèves. Ils ne savaient certainement plus quoi faire pour se divertir, alors ils ont pris leur cible préférée, expliqué-je en parlant bien évidemment de moi-même, l'ont enfermée dans les douches du gymnase et les ont allumées…

Je frictionne ma jupe, mais mon visage n'oscille pas.

Je suis certes dérangée parce qu'ils m'ont fait mais… cela m'est tellement habituel. Comment se sont-ils mis tous d'accord pour me juger digne d'être leur bouc émissaire ? Encore une chose que je ne sais pas. Depuis un an et demi, les élèves déchaînent sur moi leurs envies d'évacuer stress, colère et autres émotions fortes, pouvant les emporter durant leurs études alors qu'ils arrivent à un âge où il faut penser un peu plus à son futur qu'aux jeux et aux distractions, à un âge où il est important de se projeter dans l'avenir, à un âge où ils deviennent malheureusement plus maîtres d'eux-mêmes qu'à n'importe quel moment de leur vie.

- Comment tu t'appelles ? finit-il par demander

Après un instant de silence, il a repris son ton neutre qui semble ne rien prendre en considération sauf ce qui est en rapport avec lui-même. Je ne m'attendais pas trop à ce qu'il me pose enfin une question de ce genre. Mais au lieu de poursuivre son immersion dans ma vie privée, il revient enfin sur des questions banales, que toute personne censée n'omettrait pas en premier lieu.

- Kizumari… Kizumari Nayami, répondis-je avec difficulté car, bien que je considère cette question comme banale, tellement peu de gens me l'ont posée au cours de ma vie, et toi ? Quel est ton nom ?

Il m'est impossible de ne pas lui retourner cette question. Il m'observe fixement un instant. Ou peut-être pas. Je ne peux pas déterminer ce qu'il pense. Ce garçon est un vrai mystère, je trouve.

Puis, il détourne son regard pour le poser sur Yoru qui n'a pipé mot depuis tout à l'heure. Il semble lui parler mais aucun mot ne sort de sa bouche. Sans même détourner le regard de son ange gardien, il me répond :

- Tsukiyomi Ikuto. Je ne t'avais jamais remarquée dans le lycée, finit-il par ajouter après un temps d'observation

- C'est normal, affirmé-je, à moins de vouloir t'amuser, entre guillemets, avec moi, tu n'as aucune raison de me connaître.

Nous discutons encore quelques minutes, le temps pour lui de poser toutes les questions qui lui trottent dans la tête. J'y réponds simplement, ne faisant ni discours ni monologue. Il finit enfin par me demander si je dois encore rester au lycée ou non.

- Rien ne m'a jamais retenu au lycée.

Je me lève, enfile ma veste à peu près sèche, attrape mon cartable et m'en vais après l'avoir remercié poliment d'être resté à mes côtés.

Je ne sais ce qu'il a fait ou pensé, mais alors que je m'engage sur un passage piéton, il me suit. Tout en remerciant de la main la voiture qui s'est stoppée pour nous laissé passer, je l'interroge.

- J'habite par là aussi.

Nous faisons donc route ensemble sans que l'un de nous deux ne parle. Yoru s'amuse seul à attraper le pollen des fleurs qui volent.

L'esprit humain est lent. Je m'en rends compte à présent. Il suffit de voir le temps que j'ai mis à faire le lien entre aujourd'hui et les autres. Je prends toujours ce chemin et pas une seule fois, je ne l'ai vu l'emprunter. En même temps, il ne quitte peut-être pas le lycée à la même heure que moi… Seulement, il me suit depuis un quart d'heure et je suis presque dans ma rue. Or, je connais tout le monde dans le quartier. Et je ne l'y ai jamais vu.

- C'est pas bien de mentir, déclaré-je en bifurquant soudainement sur l'aire de jeu

- Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

- Tu n'habites pas ici, n'est-ce pas ? esquivé-je

Il a un maigre sourire en coin et fait quelques pas plus rapide que moi afin de se placer devant moi et m'arrêter sur ma lancée.

- Effectivement, me lance-t-il avec un sourire qui lui donne un air que je déteste, un air d'hypocrite

- Alors pourquoi me suis-tu ?

- Je n'ai pas le droit ?

- Tu comptes me réserver le même sort que les autres ?

Il hausse un sourcil. Je ne m'en rends pas compte tout de suite mais j'ai réussi à le déstabiliser. Mais, bizarrement, il reprend rapidement son air enjôleur et beau garçon. Pas le moins du monde impressionnée ou envahie de quelques autres sentiments, j'entre dans l'aire de jeu et vais m'installer sur une des balançoires. Bien que je regarde mes pieds, je le sens s'approcher, s'installer sur celle d'à côté et me regarde fixement.

- Yoru est un shugo chara. Il ne peut pas se tromper.

- Certainement. Et alors ?

Yoru se pointe devant mon visage comme il l'avait fait la première fois.

- T'as un shugo chara nya !

Cette remarque me cingle le visage mais je ne laisse rien transperce. Mes émotions n'ont pas besoin d'être visibles. Bien que… je me demande finalement si Tsukiyomi-kun n'a pas plutôt un effet néfaste sur moi. Je me sens beaucoup moins apte à parler en sa présence, désormais. Pourtant, j'ai déjà accepté sa sympathie, car on ne peut pas encore appeler ça de l'amitié, même si cela n'est pas flagrant. Lorsque je parle à quelqu'un, peu importe le ton, c'est que je lui accorde une certaine importance. Une estime qu'il fait qu'il est extrait de l'amas de chair qui constitue notre population. Enfin… je me demande comment j'ai pu offrir cette estime à ce garçon que, bien qu'il soit dans mon lycée, je ne connais pas.

- Je n'en ai pas, rétorqué-je le moins sèchement que je le pus

Mais mon corps ne m'obéit que très peu en ce temps d'exténuation aigüe. J'ai de plus en plus de mal à contenir mes émotions.

Yoru pose ses petites pattes sur mes phalanges. Il plante ses prunelles dorées dans mes yeux fatiguées et déclare, déterminé et grave :

- Je sais ce que je sens nya ! Tu as un shugo chara ! Seulement…

Il hésite à continuer.

- Seulement ? le prié-je

Il s'installe sur mon genou et croise les bras, se plongeant soudainement dans une réflexion profonde.

- Seulement, il n'est n'y encore né, ni encore stable, achève Tsukiyomi-kun, et tu le sais, n'est-ce pas ?

Je relève la tête et lui fait face. Bien que je bouille, je ne lui montre rien. Enfin… me semble-t-il, car un petit sourire ironique me laisse perplexe.

Je me lève précipitamment et empoigne mon cartable fermement. Je m'en vais du parc pour enfant et, sans me retourner, je lui dis :

- Je n'en ai pas. C'est la seule chose que je sais.

Sur ce, je suis partie. Le laissant en plan.

Au fond de moi, je suis en train d'imaginer qu'il me suit pour m'arrêter et me demander des explications ou me réconforter, mais je chasse rapidement cette idée. Je dois avoir décidément besoin de repos. J'étais en train de faire ami-ami avec une de ces espèces de garçons qui lorgnent sur vous, préparant un mauvais tour à vous jouer. Je n'ai rien à fricoter avec eux. Lui et son shugo chara. Son shugo chara… Yoru… Je l'aime bien, mais seulement parce que c'est un petit être fragile. Comme tous les shugo chara, d'ailleurs. Moi, je n'en ai pas besoin et je n'en ai pas. Seul mon frère en a un dans la famille…

Je soupire et passe mon portail.

Les jours qui suivent, Tsukiyomi-kun semble vouloir se rapprocher de moi. Par quelle artifice me suis-je attirer sa compassion ? Encore un mystère dont je n'ai pas la réponse… Il m'attend tous les soirs et me raccompagne chez moi. Enfin… c'est ce qu'il me dit, j'ai plutôt l'impression qu'il me suit tel un kidnappeur. Je lui fait plusieurs fois la remarque mais il ne me réponds jamais rien et se contente de changer de sujet dans la conversation. Autant qu'on puisse appeler ça une conversation… car il ne parle presque jamais et dans ce cas, je ne lui parle pas non plus. Mais s'il m'interroge je réponds sans grandiloquence.

Un jour où nous nous sommes une fois de plus arrêtés sur les balançoires, qui nous sont désormais tellement connues que nous les considérons comme les nôtres, une jeune fille de primaire passe. Je reconnais uniquement son uniforme de Seiyo. Seulement, elle s'arrête et nous dévisage. Je le crus.

- Ikuto ? lâche-t-elle en s'avançant vers nous… ou plutôt vers lui.

Son style dépareillé est excentrique par rapport à ce que l'on peut voir. Je l'envie et je la déteste à la fois. Elle ne semble pas la fille à qui l'on ferrait des misères, pas à l'élève qu'on raillerait sans cesse. Mais je lui trouve un air détendu et bien dans sa peau. C'est ce qui lui donne de l'estime, je pense.

- Oh… Amu, déclare simplement le lycéen qui me poursuit depuis maintenant deux semaines

- Yo ! Amu nya ! s'exclame Yoru en se pointant devant elle

- Salut Yoru. Comment ça va ? demande-t-elle à Tsukiyomi-kun

Avant qu'il ne réponde, trois autres petits êtres apparaissent près de la fillette. Trois shugo chara.

J'avoue que pour le coup, je suis étonnée. Les shugo charas ne me sont vraiment pas inconnus. Je sais très bien ce qu'ils sont. Mais, cette fille… Amu, comme l'a appelée mon camarade, en a trois. Trois pour elle toute seule. C'est insensé ! En a-t-on besoin de tant ?

- Bien et toi ? réponds-t-il tandis que la nouvelle venue s'assoit sur le banc d'à côté

Vu que je ne réagis pas et ne parle pas, que je l'observe simplement, elle se met à rosir légèrement. Aussitôt, elle se relève et me présente sa main.

- Ah ! Je suis ravie de te connaître. Je suis Hinamori Amu. Et toi ?

- Enchantée. Je suis Kizumari Nayami.

Je n'ai aucune raison de lui porter quelconque rancœur. C'est encore une enfant. Et puis, contrairement à certains, elle m'a l'air d'une enfant tout à fait polie. Son accueil me fait vraiment chaud au cœur.

Elle pose quelques questions à Tsukiyomi-kun et à moi-même, jusqu'à je finisse par lâcher une question :

- Tu as trois shugo chara ?

- Ah ! Tu peux les voir ?

J'hoche la tête.

Elle les ramène toutes les trois dans le creux de sa main et me les présente.

La plus énergique, Ran, est celle qui me paraît le moins digne de confiance. Elle est tellement dynamique que j'ai peine à croire qu'elle puisse agir après réflexion. La deuxième, Miki, semble plus réservée mais également plus orgueilleuse. Certainement comme toutes les artistes, je pense. Elle ne m'inspire pas non plus. En revanche, la petite dernière, Sû est toute mignonne avec ses boucles jaune citron. Elle se tient droite, a une bonne stature et est très polie.

Alors qu'elle se présente, j'esquisse un léger sourire.

Puis, Hinamori-chan soulève une petite sacoche rouge avec des carreaux écossais comme motifs.

- Et celle-là, qui n'est pas encore tout à fait née, c'est Dia.

L'œuf bouge comme pour signaler sa présence et se présenter.

Je ne sais pas si elle peut m'entendre mais je me laisse guider par mon instinct :

- Ravie de te rencontre, Dia.

L'élève de primaire repose sa sacoche et se penche vers moi.

- Tu as un shugo chara toi aussi ?

- Non.

Je la devance :

- C'est une tradition dans la famille que d'être lié aux shugo chara.

Elle semble un peu désemparée.

- Ah… euh… je comprends.

Je prends mon portable et regarde l'heure. Je dois y aller. Aussi prends-je mes affaires et me lèvé-je sans un mot. D'ordinaire, je m'en vais sans même un « à demain », mais ce soir, il n'y pas que le lycéen. Par politesse pour cette inconnue et ses trois shugo chara, je salue tout le monde et les quitte, rentrant chez moi.

Le lendemain, à la sortie des cours, Tsukiyomi-kun m'interpelle dans les couloirs alors que je tente de me faire la plus discrète possible. Je jette un rapide coup d'œil aux autres élèves. J'entends leurs murmures s'élever à mes oreilles comme une menace grondante et tranchante.

Je m'arrête et attends, tête baissée, que mon nouveau compagnon, car on ne peut pas appeler ça un ami, me rejoigne.

- Tu te souviens d'Amu, la fille d'hier soir ?

J'hoche la tête, ne pouvant prononcer aucun mot.

Cela ne m'a jamais été possible. Depuis les premiers jours de moqueries et de railleries, de calvaires et d'endurances, je ne pipe mot dans l'enceinte de l'établissement scolaire. J'ai appris à conserver un silence de cathédrale. Tant, que les profs me jugent désormais comme trop renfermée et hésitent sur mes appréciations.

Tsukiyomi poursuit sans prêter attention ni aux élèves qui nous dévisagent, ni à mon visage qui demeure fermé et penché vers le sol.

- Elle m'a demandé si tu pouvais lui rendre visite aujourd'hui pour le goûter, dans le Jardin Royal.

J'hausse les épaules.

La porte de sortie est tout proche. Encore quelques pas dans le silence. Encore quelques pas et je pourrais lui répondre convenablement. Mais il ne faut pas qu'il m'arrête. Heureusement pour moi, je crois qu'il a compris mon souhait de rester silencieuse au lycée.

Enfin, nous sommes à l'air libre et chaud de l'après-midi.

- Où est-ce ? demandé-je en passant devant notre lieu de rencontre sans même y jeter un coup d'œil

- A son école primaire.

- On va t'accompagner nya ! s'écrie Yoru comme pour me rassurer

Je lui souris discrètement.

- Bien. Je te suis, Tsukiyomi-kun.

- Ikuto.

- Hein ?

- Appelle-moi, Ikuto.

- D'accord.

Peu m'importe de l'appeler d'une manière et pas d'une autre. Il m'a l'avait demandé.

Au bout d'une demi-heure de marche, nous arrivons à l'Académie Seiyo. Nous en traversons tous le parc sous les regards ébahis de tous ces enfants.

Il n'y a pourtant rien d'extraordinaire à voir des lycéens. Ces enfants sont jutes obnubilés par le désir de grandir et d'un jour ressembler à ça. C'est-à-dire : nous. Cependant, je dois avouer que cet air enfantin qui parcours le visage de chacun d'eux, ces yeux qui frémissent d'émerveillement à la moindre chose, cet aspect agréable et sein de l'enfance qui se repent dans cette école apaise vraiment l'âme. Ils sont si petits qu'on pourrait presque dire qu'ils sont pareils à des shugo chara.

Enfin nous arrivons devant une grande serre, bien à l'écart de tout bâtiment.

Sans même frapper, Ikuto-kun rentre.

- Yo ! sort-il pour saluer

Je resserre ma poigne sur mon cartable. Non pas par gêne mais bien par honte de son indélicatesse.

Puis, la même jeune fille de la veille vient nous accueillir, une théière fumante à la main.

- Ah ! Vous voilà ! Bienvenue Nayami.

- Alors, c'est toi, Nana-chi ? s'écrie une fillette aux deux couettes couronnées de rubans, moi, c'est Yaya et voici Pépé.

Son shugo chara s'avance et s'incline. Je fais de même. Néanmoins, je trouve étrange ce surnom si familier.

Je me tourne vers Ikuto-kun… qui n'est plus là. Il a disparu. C'est vraiment un chat sauvage. Et il me laisse là, toute seule avec cette seule connaissance tout à fait récente. Je soupire intérieurement.

Hinamori-chan me demande de la suivre et ne se plaint pas le moins du monde de la disparition d'Ikuto. Passé les jardins et une jolie fontaine calme centrale, je découvre une estrade surplombant la végétation, où trois autres enfants s'agitent autour d'une table. Enfin… surtout les deux garçons, car la fillette aux longs cheveux blonds et aux yeux de biches est installée sans bouger. Yaya-chan me pousse presque pour gravir les quelques marches et me force quasiment à m'installer à la table.

- Tout le monde, présente Hinamori-chan, voici Kizumari Nayami.

- Enchanté, déclare la plus petite sans sourciller, portant simplement sa tasse à ses lèvres

- Ravi de te rencontrer, je suis Hotori Tadase. Et voici Mashiro Rima et Fujisaki Nagihiko.

- Bonjour, me salue Fujisaki-kun

- Je suis ravie de vous rencontrer, dis-je simplement

Soudain, devant moi apparaissent Pépé et les trois shugo chara d'Hinamori-chan. Ils me présentent leurs amis qui sont aussi les autres shugo chara de ces enfants qu'on dit former les Gardiens. Je me retrouve donc face à Kusu Kusu, Kiseki, Rythm et Temari.

Puis, on engage la conversation en dégustant des petits gâteaux préparés par Sû et buvant du thé chaud.

Je pense que Kusu Kusu ne correspond pas du tout à l'apparence extérieure de Mashiro-chan, que Kiseki est beaucoup trop prétentieux, orgueilleux et n'a pas à se prétendre roi, que Rythm est un play-boy comme je n'en avais encore jamais vu et que Temari est bien la seule, avec Sû et Dia, qui mérite mon estime.

- Amu-chan nous a beaucoup parlé de toi, affirme Hotori-kun

Je me contente d'avaler une gorgée de thé.

- Ran, Miki et Sû ont senti la même chose que Yoru, tu sais, me déclare Hinamori-chan

- C'est-à-dire ?

- Nous le ressentons aussi ! assurent les autres shugo chara présents

J'hausse un sourcil interrogatif.

- As-tu parlé avec Ikuto-kun après que je sois partie ? demandé-je à la jeune fille aux cheveux rose

- Oui.

- Est-ce qu'il t'a révélé certaines choses sur moi ?

- O… oui, affirme-t-elle un peu mal à l'aise

Je l'observe fixement.

- Est-ce que tous à la table savent ?

Ils hochent tous la tête.

Je repose ma tasse et soupire doucement pour ne pas le faire remarquer.

- Nous voulons vous aider, toi et ton shugo chara, atteste Fujisaki-kun

- Je n'ai pas de shugo chara, réponds-je sans hausser le ton bien qu'une colère naissante se fasse entendre en moi

Sû se lève devant mes yeux.

- Tu en as un ! J'en suis sûre et certaine !

- Mais nous devons t'aider à enquêter pour le trouver, soutient Pépé

Je soupire cette fois franchement.

- Nous sommes prêts à te rendre ce service, certifie Hotori-kun

Je les observe puis baisse la tête.

Qu'ai-je à perdre ? Personnellement, je sais que je n'en ai pas. Mais comment convaincre des enfants et des shugo chara aussi têtus les uns que les autres. Malheureusement, je ne connais que trop la vérité… cependant, ils n'ont pas l'air bien méchant. Ce n'est pas que l'envie de changer me prenne, mais… ils occuperont au moins mes après-midis et me donneront un lieu de refuge. N'est-ce pas ?

- Si vous le voulez tant… soupiré-je

- Ce n'est pas que nous le voulons ou pas, argumente Mashiro-chan qui n'avait jusqu'alors par ouvert la bouche, sauf pour boire et manger, mais Amu est une experte pour comprendre les gens…

Les joues d'Hinamori-chan rosirent à ce moment.

- Ri… Rima.

- Et elle avait le regard triste après t'avoir vu. Elle ne savait pas comment t'avancer ça, mais tu es perdue. Et tout enfant perdu doit être aidé par les Gardiens. C'est notre devoir.

Je fais face à cette petite qui ne semble pas se rendre compte de mon niveau scolaire.

- Je ne suis ni une enfant, ni perdue.

- Peu importe, réponds Hinamori-chan, que tu sois ou pas perdue, que tu sois ou pas une enfant… nous devons t'aider à trouver le shugo chara qui est en toi.

Un instant de silence emplit le jardin royal, jusqu'à ce que Yaya-chan fasse son cirque sous mes yeux.

- C'est bon, là ! On va pas se lamenter ! On va t'aider Nana-chi ! Et c'est tout ! Na !

- Na-dechu ! renchérit Pépé

- Bien. Que dois-je faire ?

- Eh bien… nous avons pensé qu'il serait peut-être préférable que tu nous suives dans notre chasse aux œufs X, déclare Hotori-kun

Je l'observe un instant.

- D'accord.

Je suis sûre qu'aucun résultat ne ressortira de cette action. Cependant, je dois avouer que ces enfants ont le mérite d'être ce qu'ils sont réellement. D'ailleurs, c'est peut-être la manière d'être de tout enfant. Seulement, en grandissant leur âme se corrompt si facilement. Autant profiter de ce répit qui m'est accordée. Car ces enfants, non… ces Gardiens, je sais qu'ils sont sincèrement… gentils.


Et voilà !

Alors ? Qu'en pensez-vous ?

Assomés ? Endormis ? Impatient ? Surpris ? Choqués ? Terrifiés ? Anéantis ? Larmoyants ? Meur... non, peut-être pas à ce point XD

N'hésitez pas à laisser des reviews, je suis d'une curiosité sans nom quand il s'agit des réactions humaines. Et j'ai hâte de connaître les vôtres !

Au mois prochain !