Adelaïde Orwell
OC-Scorpius Malfoy
Tout Public
Romance
Disclaimer: Je remercie J.KRowling de me donner son accord –plus ou moins volontairement- d'emprunter ses personnages le temps de cette mini fan-fiction.
Ca c'est fait. Petite fiction née d'après le visionnage du film – disons-le, franchement pas réussi - tiré du sixième tome d'Harry Potter.
Mais je ne vais pas m'étendre là-dessus, l'incendie du Terrier me portant encore sur les nerfs.
Je vous présente maintenant la deuxième version, remasterisée, améliorée, alongée, et globalement meilleure selon moi.
Adelaïde Orwel
ou
Comme Quoi Les Dictons Et Les Stéréotypes Peuvent Arriver En Vrai
Prologue
Je m'appelais Adelaïde Orwel. Adèle pour les intimes –et encore, c'était plus par commodité que pour signifier une quelconque amitié. Et aux yeux du monde c'est tout ce qui me définissait. J'étais une donnée quantifiable, à peine qualifiable d'humaine.
Et c'était tout.
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Petite, je vivais dans une vieille bourgade abandonnée des cartographes depuis belle lurette, d'environ quarante-cinq habitants et dont les rues –si elles pouvaient être qualifiées de telles- n'étaient même pas bétonnées. Mon village semblait être resté coincé dans une brèche temporelle moyenâgeuse. Tant par l'aspect du bourg que par les façons de vivre et de parler de ses occupants.
Mon père était coupable d'absentéisme aigu, il brillait par sa non-présence. Autant dire qu'il fut pour moi plus une chimère qu'un être tangible. Ma mère était faible et malade. Ce ne fut absolument pas une surprise lorsqu'elle mourut de la grippe quelques mois après mon quatrième anniversaire.
Au décès, donc, de ma seule figure parentale, je fus placée dans un orphelinat, mon père se foutant de mon existence comme de sa première paire de chaussettes –chaussettes, qui, à la réflexion, revêtirent sûrement plus d'importance que moi à ses yeux. Le bâtiment était isolé, et tombait en désuétude. Il n'était presque plus qu'un tas de ruine. Mais je me mêlais à la masse des autres délaissés avec un aisance surprenante, tout en me détachant avec brio de l'amalgames des malheureux. Paradoxe improbable, je le conçois.
Paradoxe qui ne fut plus aux alentours de mes six ans, quand les choses commencèrent à se produire et que je me retrouvais réellement à part. Hors, ces choses étaient étranges, inexplicables, et sans aucun doute incroyables. Je faisais graviter des objets sous le coup de la colère, brisais des vitres par ma seule pensée, tuais impitoyablement les rossignols qui chantaient trop près de ma fenêtre et me réveillaient le matin dans un concert de tremolos suraigus, changeais le vin en eau et colorais la couleur. Et je pouvais devenir invisible. Oh ! Pas invisible, invisible, au sens propre du terme. Mon corps ne disparaissait pas, je me faisais oublier. Complètement, totalement. Un instant, j'étais plus ou moins là, du moins, un humain ressentait ma présence, l'instant d'après je m'effaçais de l'univers.
Ce fut l'origine de ma plus tenace phobie : l'oubli. Comme j'en avais peur de ce monstre qui dévorait mes nuits, les transformant en d'atroces mondes cauchemardesques où les démons de l'enfer me susurraient ma future disparition de l'univers des vivants ! Où flammes noires, rouges et braises rougeoyantes ouvraient des précipices dans lesquels j'entamais une chute infinie pour me réveiller en sueur et hurlant !
Mon caractère naquit au contact de ces accumulations de terreurs, de rejets et de différences. En ma seule personne se mêlèrent un besoin avide de reconnaissance ; une attirance morbide pour les histoires tragiques, les déchirements fraternels et amoureux, le malheur d'autrui et la mort ; un orgueil effroyable qui devait trouver ses racines dans la certitude que j'avais de tout connaître de l'avenir et d'être inconnue de lui –pêché de l'enfance. Ce tout mélangé illogiquement avec une timidité maladive, un complexe d'infériorité traumatisant et une haine viscérale du mensonge. Oui, enfant et durant une longue partie de mon adolescence, cette incongruité me fit frôler les frontières de la folie.
Comprendre certains pourquoi ne me sauva toutefois pas des ténèbres dans lesquels j'avais toujours été plongée.
