Note d'auteur: Ca faisait longtemps que je l'ai écrite, celle-là... Elle est très courte et ne sert un peu à rien, mais j'ai aimé l'écrire et ne la pense pas trop trop mauvaise...
Disclaimer: Rien ne m'appartient.
Audacia Paula
« Audacia Paula »
De tout ce que Yue avait appris dans le Mundus Magicus, cette expression était sans doute la formule qu'elle avait le mieux laissé imprégner son cœur.
Ces deux mots constituaient la clef pour sortir de la bulle enchantée d'Entelecheia, le monde parfait. La formule qui ne servait à rien, stricto sensu, mais également celle à contenir le plus de sens.
« Un peu de courage »
Il lui en avait fallu, du courage, pour s'extraire de l'élégante bibliothèque bourrée de livres et de souvenir. Cette pièce si pleine du parfum de pages décrépites, du bois poli des étagères, de poussière chauffée par le soleil entrant par des vitres épaisses, qui avait appartenue à son grand-père…Un monde qu'elle avait pu, par la grâce de la magie, retrouver pour quelques heures. Un monde contenant le cher vieillard, qui se faisait toujours une joie de prendre la petite Yue sur ses genoux pour la guider dans les méandres des pensées des grands philosophes.
Elle devait l'avouer, seule la pensée de son vrai grand-père, qui n'aimerait certainement pas la voir sombrer irrémédiablement dans un rêve, avait réussi à lui arracher les deux petits mots qui la banniraient de son Eden personnel.
« Audacia Paula »
Elle se répétait ces mots, tant et tant ces dernières heures, qu'au fur et à mesure que son cerveau court-circuité sous l'emprise de la panique la rende incapable de formuler autre chose sous son crâne. Maintenant qu'elle avait fixé sa décision, elle craignait que quand le moment soit venu de parler et quand elle ouvrirait la bouche, son nouveau mantra intérieur ne remplace ce qu'elle comptait dire réellement.
Elle leva la tête pour plonger son regard dans les grands yeux noisette qui lui faisaient face, à la candeur d'autant plus miraculeuse qu'ils n'ignoraient rien du fond de l'Enfer. Elle se laissa envahir du sentiment qui l'avait poussé là, et prit son élan.
Sa respiration se bloque, la chaleur envahit son visage et va embraser ses oreilles, ses mains déjà moites se mettent à trembler, elle bafouille. Elle se tait, s'arrête deux seconde, respire profondément et se débarrasse de toutes considérations inutiles pour se jeter à l'eau, laisser passer l'unique vérité qui importe en ce moment présent, celle qu'elle avait retenu depuis si longtemps.
« Negi-sensei, je vous aime ! »