Disclaimer : pas à moi, est-ce vraiment utile de le préciser ??? Non on s'en serait douté, hein ?
Genre : UA, aventure et romance
Rated M pour le langage qui sera parfois légèrement grossier et pour la suite vous verrez ...
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Il n'était pas encore midi que déjà il était énervé. Énervé ? Non pire que ça ! Il allait voir ! Franchement, proprio ou pas, ami ou pas, on s'incruste pas comme ça sur son navire en prévenant une heure avant ! Pour qui il se prenait ?
Les cheveux au vent, perdu dans ses récriminations intérieures, le capitaine du bateau de recherches océanographiques, l'Orca Gladiator, regardait avec suspicion l'hélicoptère du propriétaire aborder son atterrissage sur l'hélistation du pont avant inférieur. L'alouette, aussi légère fut-elle, n'en était pas moins imposante et c'est avec soulagement qu'il la vit se poser sans encombre dans le cercle orange vif prévu à cet effet.
Il attendit que les pales de l'engin aient ralenti suffisamment pour pouvoir s'approcher sans danger et alla accueillir ses visiteurs. Le premier a descendre fut un homme d'une trentaine d'année aux cheveux blonds et à l'air angélique. Il avait troqué son habituel costume pour une tenue plus appropriée au lieu où il se trouvait. Il fut suivi de près par deux hommes en presque tenue militaire. Le capitaine darda immédiatement sur eux un regard perçant, tentant de comprendre ce qu'ils faisaient sur son bateau.
Les deux hommes, de fortes carrures étaient aussi dissemblables que le jour et la nuit. Le premier, un blond aux cheveux tombant sur les épaules et au regard azur, et le second, un brun aux cheveux en bataille et au regard fond sous-marin. Ils regardaient autour d'eux, repérant les lieux et, même s'ils n'en laissèrent rien paraître, furent impressionnés par ce bateau. De loin, on aurait pu penser à un mélange entre un bateau de croisière et un chalutier.
Curieux mélange certes, mais si il possédait tout un équipement et un appareillage nécessaire à sa fonction, comme la grue de mise à l'eau pour les instruments de recherches sous-marines, qui pour l'instant attendait bien sagement repliée sur elle-même, les antennes de communication qui se dressaient fièrement vers le ciel à l'instar des mâts de ses puissants voiliers d'une époque révolue, le submersible miniature et le véhicule téléopéré pour les recherches subaquatiques, etc ..., il n'en restait pas moins qu'il semblait accueillant et confortable. De là où ils étaient, ils pouvaient apercevoir la passerelle de commandement, qui surplombait l'intégralité du navire, et devant eux l'entrée du couloir des cabines. Ils ne pouvaient voir plus loin car l'Orca faisait tout de même 54 mètre de long, mais ils savaient qu'ils auraient largement le temps de finir le repérage plus tard dans la journée.
Leur inspection leur prit à peine quelques minutes et ils fixèrent à nouveau leur attention sur le capitaine. Le premier agent a être descendu le reluquait sans complexe sous l'air contrarié de son coéquipier. Essayant de contenir ses frissons et ne voulant surtout pas se pencher sur leur origine, le capitaine avança, la main tendu, vers le premier "invité".
_ Quatre !
_ Duo !
_ Que nous vaut l'honneur ? Non pas que je ne sois pas heureux, hein ? Mais j'avoue être intrigué.
Tout en serrant son ami dans ses bras, Duo avait volontairement insisté sur le dernier mot. Ils se séparèrent mais restèrent l'un en face de l'autre. Duo avait plaqué son sourire « convivial » sur son visage alors que son vis à vis lui offrait un petit sourire gêné.
_ C'est une longue histoire, nous serons mieux à l'intérieur. Tout le monde va bien ?
_ Comme toujours tu éludes ... passons, oui tout le monde va bien.
Se tournant vers les deux autres passagers de l'hélico, il fit comprendre à Quatre qu'il souhaitait vivement connaître leur identité, à défaut de la raison de leur présence.
_ Duo, je te présente l'agent Heero Yuy et l'agent Zech Merquize. Tu nous laisse deux minutes, le temps de récupérer nos affaires, ensuite nous t'expliquerons tout.
_ Ais-je seulement le choix ?
C'était évidement une question rhétorique. Il aida tout ce petit monde à récupérer leurs bagages et les conduisit à l'intérieur. Il ne cessa pas pour autant de ruminer son inquiétude. Ne s'était-il pas dit justement ce matin au réveil qu'il avait un mauvais pressentiment ? Intuition qui s'accentua deux heures plus tard après que son technicien radio l'ai appelé pour lui signaler un appel urgent en provenance de l'hélicoptère. Rien qu'au ton de Quatre lui annonçant leur arrivée imminente, il avait compris qu'ils allaient au devant des problèmes.
Pendant que le pilote rejoignait l'équipage en salle commune, Duo leur fit traverser quelques couloirs et les installa dans son bureau. Quatre entra comme un habitué et se dirigea directement vers le hublot. L'ambiance de cette pièce lui avait toujours plu. Les deux autres, par contre, jetèrent un œil purement mécanique sur leur environnement, analysant le moindre objet pour se faire une idée de l'occupant et de son caractère. La pièce n'était pas très grande et principalement occupée par un bureau en bois massif et une chaise assortie, un canapé le long du mur à côté de la porte semblait souvent accueillir le capitaine pour ses nuits, au vue de la couverture qui s'y trouvait. Pour compléter le décor, à l'opposé du canapé, il y avait un petit meuble qui devait servir à ranger tout et n'importe quoi, des dossiers au thermos de café. Quelques photos ici et là mais rien de vraiment personnel en fait. A part que le capitaine Maxwell devait être un bourreau de travail, les deux officiers n'en surent guère plus. Mais, l'agent Yuy pensa, au même moment, que la discussion qui allait avoir lieu serait certainement instructive. A peine eut-il fini de penser cela que Duo le conforta dans son idée. Quant à son collègue, il continuait de baver sans vergogne sur le jeune homme à la natte.
_ Faites comme chez vous !
_ Duo ... Ne sois pas si sarcastique, tu ne sais même pas ce qui nous amène.
_ Pas vraiment envie de le savoir, sauf votre respect bien sûr Messieurs.
_ Agent Yuy, agent Merquize, si cela ne vous dérange pas, je crois qu'il serait préférable que j'explique moi-même la situation au capitaine Maxwell.
Ce fut le deuxième qui répondit. Adressant son sourire le plus charmeur aux deux amis.
_ Je vous en prie Monsieur Winner.
Duo retint de justesse une grimace de dégoût, le ton mielleux du blond ne lui avait pas, mais alors pas du tout plu.
_ Duo ... voilà, heu .. ces messieurs travaillent pour le gouvernement, comme tu l'a sûrement compris toi-même, ils sont chargés de récupérer des données vitales pour la sécurité de l'État. Or, elles se trouvent dans un bateau de la marine militaire de Sank qui s'est échoué dans le Détroit du Danemark, entre l'Islande et le Groenland.
_ En quoi cela me concerne-t-il ?
Duo sentait l'air se raréfier autour de lui. Il voyait les problèmes lui arriver dessus au triple galop et il ne pouvait rien faire pour les éviter. Tendu comme un félin prêt à bondir sur sa proie, il se prépara mentalement au choc frontal.
_ Le gouvernement réquisitionne l'Orca Gladiator pour récupérer les données en question.
Quatre avait sorti ça très vite, sans respirer et, aussitôt fait, avait fermé les yeux très fort, espérant ainsi devenir invisible et échapper à la lame de fond qui allait sous peu retourner le bureau et tous ses occupants.
_ QUOI !!!!!!
_ Duo ...
_ C'EST UNE BLAGUE ??!!
_ Duo ...
_ Non mais c'est pas vrai ! Dis moi que tu plaisantes ! C'est hors de question ! Jamais !
Duo n'avait pas adressé un seul regard aux deux officiers et c'était plutôt préférable pour leur santé à tous, vital même. Néanmoins, l'un deux, ne se préoccupant pas plus que ça de la fragilité nerveuse du capitaine, s'avança vers lui.
_ Capitaine Maxwell ! Je crains que vous n'ayez pas saisi, il y va de la sécurité du royaume de Sank, c'est une raison d'État, par conséquent et selon la loi du royaume, vous n'avez pas le choix.
Pour la première fois depuis son arrivée, l'agent Yuy venait de prendre la parole. Son ton était aussi glacial que son regard, son calme contrastait et détonnait par rapport à l'agitation de Duo. Ce dernier se retourna vers son interlocuteur, au ralenti, il le chercha des yeux, et quand il le trouva, le fusilla sur place. Si son regard avait pu tuer, l'officier serait mort sur le champs.
Dire que Duo bouillait de colère eut été un doux euphémisme, il allait littéralement exploser de rage. Afin d'éviter de commettre un meurtre sur son propre bâtiment, il reporta son attention sur Quatre qui s'était stratégiquement replié derrière le bureau et la chaise.
Le ton beaucoup plus posé du capitaine ne laissait rien présager de bon.
_ Peux-tu, s'il te plait, expliquer à ces emmer.... hum ... à ces messieurs l'importance de nos recherches ? Peux-tu, si ça ne te fait trop rien, leur dire que nous ne pouvons pas les interrompre maintenant au risque de perdre les dix derniers mois d'un travail intensif et épuisant ? Peux-tu, sans vouloir te commander, leur donner une estimation des frais que cela occasionnerai et leur donner au passage la liste de tout l'équipage qui compte sur ce travail ?
_ Duo ... je leur ai déjà dit tout ça ... je suis désolé, je suis pieds et poings liés, c'est une "demande" qui vient de la plus haute sphère du gouvernement, même moi n'y peut rien.
Duo frappa rageusement du poing sur la table et se laissa tomber sur le canapé qui se trouvait heureusement derrière lui en se prenant la tête dans les mains. Il marmonnait sans que personne ne comprenne rien et d'un seul coup se releva, faisant sursauter Quatre et Merquize.
_ Impossible ! Putain ! On y était presque ! On touchait au but, merde ! Quatre, demande moi ce que tu veux, n'importe quoi mais pas ça, par pitié !!!
De la colère, la voix de Duo était passé à la supplique. Il semblait réellement désespéré.
_ Duo ... enfin, calme-toi. Je sais ce que tu ressens, mais .... ce ... ce n'est pas comme si je te demandais de me donner un rein ! Ce n'est que partie remise ...
_ Tu sais ce que je ressens ? Oh ! Première nouvelle ! Ce travail, ces recherches, c'est toute ma vie Quatre ! J'aurai préféré te donner un rein comme tu dis plutôt que d'être vendu au gouvernement ! Et leur marine si efficace ? Pourquoi elle n'envoie pas un de ses bateaux, hein ?
_ Nous ne sommes pas équipés pour ce genre de repêchage. Comme Monsieur Winner vous l'a dit, l'épave se trouve par 200 mètres de fond dans un détroit très dangereux et recouvert partiellement de glace. Aucun de nos bateaux ne possède l'équipement nécessaire ni le matériel indispensable à la recherche de ces informations. Vous vous doutez bien que si nous avions pu éviter de mêler des civils à tout ça, nous l'aurions fait.
_ Agent Yuy, vous prétendez me faire croire qu'il n'y a, au monde, que mon bateau capable de récupérer vos putains d'infos ? Vous me prenez pour un con ?
_ Je ne prétends rien, j'affirme. Et dans le monde non, mais à Sank si. Nous ne pouvons pas faire appel à un navire étranger.
_ Parce que vous comptez sur mon patriotisme ?
Le ton méprisant de Duo sembla, pour la première fois depuis le début de cet entretien, énerver quelque peu Heero. Il se reprit vite néanmoins et Duo nota que cet homme avait un contrôle de lui-même des plus impressionnants. Tout le contraire de lui en l'occurrence.
_ Oui en effet. Ou tout au moins sur votre coopération. Si vous ne nous suivez pas, votre équipage non plus.
_ Donc vous me demandez d'abandonner dix mois de recherches pour aller chercher une épave dans un détroit qui ressemble plus à cimetière qu'autre chose et où se trouve mélangés les plus gros dangers pour n'importe quel navire : couche de glace, icebergs, brouillard persistant et ouragans. Tout ça pour la sécurité de l'État. Ais-je oublié quelque chose, chef ?
_ Vous n'avez rien oublié. Sachez seulement que votre ton ironique ne changera rien au fait et ne me fait ni chaud ni froid.
_ Hn ! Effectivement, vous êtes plutôt pas mal dans le rôle de l'iceberg ! Faites attention à ne pas couler mon navire, Monsieur, vous n'en aurez pas d'autre !
Ils s'affrontèrent du regard quelques instants et alors qu'Heero essaayait de déterminer la couleur réelle des yeux de son "adversaire", la montre de Duo bipa, attirant son attention.
_ Quatre ! J'te laisse annoncer la meeeeeerveilleuuuuuse nouvelle aux autres, j'ai des trucs à faire.
_ Duo attends ! A qui dois-je le dire ?
Ce dernier stoppa quelques instants, le nez en l'air il semblait réfléchir.
_ Humm ... Ouai, nan en fait pour l'instant dis rien, contente toi de rester là avec tes deux amis pendant que je réunis les autres ..... Oh et puis non, amène les à la passerelle mais c'est moi qui leur parle pas eux ! Ni toi ! Si tu leur fait l'annonce de la même manière qu'à moi, ils vont te balancer dans la cale !
Sur ces derniers mots doux il partit en claquant la porte derrière lui. Épuisé, Quatre s'assit lourdement sur le canapé occupé précédemment par Duo.
_ Bon ... ça a été finalement.
L'agent Merquize sursauta et braqua sur Quatre un regard interloqué.
_ Pardon ? Parce que vous trouvez qu'il l'a bien pris ?
_ Vous ne connaissez pas Duo, il n'y a rien de cassé dans son bureau, même pas vous ... alors, oui, il l'a bien pris.
_ Vous croyez vraiment qu'il aurait pu nous blesser ?
_ Gardez votre air dédaigneux agent Yuy, vous ne savez rien de lui ou de son passé. Croyez-moi, ne le sous-estimez pas, ses ennemis ont appris à leur dépend à ne pas lui tourner le dos. Méfiez-vous de Duo si jamais vous décidez de le contrarier, surtout ici, son équipage lui est plus que dévoué.
_ Comment est-ce que ...
_ Je ne vous dirais rien de plus, c'était déjà de trop. J'ai jugé préférable de vous prévenir pour notre bien à tous, c'est tout.
_ ....
_ Bon, allons-y, ne les faisons pas attendre, Duo s'est résigné mais sa colère est toujours là, elle est tenace, alors pas la peine de le provoquer.
_ Nous vous suivons.
Les trois hommes sortirent du bureau pour se diriger vers la passerelle de commandement. Celle-ci était époustouflante, elle se trouvait plutôt vers l'avant du bateau, à l'intérieur on avait l'impression d'être dans une bulle ou une sphère, le long des murs elle était remplie de tableaux de bord plus complexes les uns que les autres, au-dessus se trouvaient une douzaine d'écran de contrôle et plus haut encore les baies vitrées qui permettait de donner une vue d'ensemble du navire.
Plusieurs hommes et femmes s'y trouvaient, certains installés sur les sièges devant les écrans, d'autres regroupés autour de Duo. Ils formaient un comité d'accueil des plus glacial, à l'exception d'un grand jeune homme châtain, à la coiffure étrange, qui fit un magnifique sourire à Quatre lorsqu'il le vit passer la porte. Les deux agents comprirent bien vite que Quatre n'était pas la cible de l'animosité qui régnait dans l'air, cependant ils ne se laissèrent pas démonter. Ils étaient là pour accomplir une mission, pas pour se faire des amis.
N'attendant pas qu'ils s'installent pas, Duo pris la parole, sa voix était sans appel, froide et direct.
_ Je vais d'abord vous présenter les « chefs » de mon équipe. Le reste de l'équipage vous le découvrirez au fur et à mesure. Donc, agent Yuy, agent Merquize voici, pour commencer ce tour de table : mon capitaine en second Trowa Barton, mon chef mécanicien Howard, mon responsable matériel de recherches sous-marines, Wufei Chang, ma responsable logistique et communication, Hilde Schbeiker et ma chef de labo, biologiste marine de son état et accessoirement infirmière de bord, Sally Po.
L'emploi du possessif ne passa pas inaperçu et Heero et zech comprirent ce que Quatre voulait dire par équipe dévouée. Aucun n'avait été dérangé par ce pronom qui précédait chaque fois leur fonction, au contraire, ils en semblaient plus que fiers. Seul un excellent capitaine pouvait susciter une telle dévotion de son équipe, cela voulait dire tout simplement, qu'il leur était tout autant dévoué.
_ Bien, je n'oublie personne ? Non ? Ok, alors voilà le topo guys ....
En quelques minutes, sans laisser à qui que soit le temps de l'interrompre, il leur exposa les faits. Quatre et ses deux acolytes voyaient les visages autour d'eux se rembrunir, se décomposer pour finalement se vêtir d'une haine farouche qu'ils braquèrent vers eux sans hésiter.
_ Well ! Vous savez tout ce que je sais. Donc deux choses : les questions concernant cette mission, c'est pas à moi qu'on les pose c'est aux deux GIJoe et c'est pas la peine d'en vouloir à Quatre, il y est pour rien. Alors dans un premier temps, Tro tu vois pour nous faire un nouveau plan de navigation impeccable, Hilde tu joins notre base de ravitaillement en Afrique du Sud, tu leur dis qu'on rentre plus tôt que prévu et qu'on a besoin de faire le plein au max, ensuite tu vois avec Tro pour trouver des ports similaires sur l'itinéraire et tu les contactes. Wu tu récupères et tu ranges le matériel submersible on en aura pas besoin tout de suite, pas la peine de le laisser traîner dehors, Howard, tu préviens tes gars qu'il y a du changement, qu'ils se tiennent prêt à lever l'ancre, enfin façon de parler, hein ? Sally, ma belle, tu retournes à ton labo et tu me sors le plus vite possible toutes les données pour ce site avant qu'on se barre. Des questions ? Toujours pas ? Alors go !
_ Oui Capitaine !!
Ce fut une réponse unanime et chacun partit à son poste sous le regard éberlué de zech et Heero, si Duo n'avait pas été chercheur en biologie sous-marine, il aurait fait un parfait officier dans l'armée.
_ Quatre, tu partages la cabine de Tro ?
Quatre sursauta et se sentit bêtement rougir sous le regard des deux agents qui tentaient de se rappeler si Tro était un homme ou une femme. Ils n'eurent pas à réfléchir très longtemps. Le grand châtain à la coiffure bizarre les avait vite rejoint, répondant à Duo par la même occasion.
_ Comme d'hab, capitaine. On ne change pas une équipe qui gagne. Tu m'as manqué mon cœur ...
Il se pencha vers Quatre et l'embrassa légèrement. Ce dernier était définitivement rouge pivoine et ne savait plus du tout où il était.
_ Quatre ? T'es toujours avec nous ?
_ Hein ?
_ Et loquace avec ça ! Bon, quand t'auras atterri "mon cœur", tu conduiras Merquize à ton ancienne cabine et Yuy à la mienne. Sur ce, moi aussi j'ai du taf et c'est urgent, alors m'attendez pas.
Il commença à s'éloigner sans attendre la réponse du poisson rouge qui n'avait toujours pas retrouvé ses esprits, lorsqu'il se rappela une chose très importante.
_ Hey Quatre ! Fais leur visiter, qu'ils sachent où ils ont le droit d'aller et où ils ne doivent surtout pas mettre les pieds sous peine d'être débarqués sans préavis, loi ou pas loi.
Cette fois il quitta pour de bon la passerelle laissant une effervescence incroyable derrière lui. Quatre commençait seulement à percuter tout ce qui venait d'être dit et passa du rouge au pâle en réalisant que Trowa l'avait embrassé, et embarrassé, devant tout le monde. Zech et Heero clignaient encore des yeux pour être sûrs qu'ils n'avaient pas rêvé les dernières dix minutes, se demandant où ils étaient tombés et pensant tous les deux "ça promet !". L'équipage, lui, courait dans tous les sens, obéissant aux derniers ordres de leur capitaine.
_ Heu .. Hum hum ... Bien, je vais vous montrer vos cabines, vous y déposerez vos affaires et je vous montrerai ensuite les salles qui vous seront utiles pendant votre séjour parmi nous.
_ Monsieur Winner, si je prends la cabine du capitaine, où va-t-il dormir ?
_ Oh, ne vous en faites pas pour lui, le peu d'heures de sommeil dont il a besoin, il les passe en général dans son bureau. Il a juste fait en sorte de vous laisser les deux seules cabines avec douche privée.
Quatre avait volontairement insisté sur ce dernier fait, pas pour les mettre mal à l'aise, mais pour qu'ils se rendent compte que Duo, bien qu'il ne digère pas leur venue, était un hôte prévenant.
_ Trowa, tu viens avec nous pour la visite ?
Finalement, Quatre avait bien pris les choses. Ces quelques minutes de répit lui avait permis de voir qu'après tout leur relation ne semblait pas gêner les autres. Alors pourquoi se priver ?
_ Désolé, je dois m'occuper du nouveau plan de navigation, Duo a la rage mais il est surtout dégouté de ne pas pouvoir terminer nos recherches comme prévu, alors je vais essayer de trouver un itinéraire qui nous permettra de continuer à faire quelques relevés et quelques prélèvements, ça le soulagera un peu.
_ C'est une bonne idée, d'autant qu'un Duo plus calme c'est bénéfique pour l'ensemble de l'équ...
Quatre fut interrompu subitement par une courte sonnerie qui retentit à travers tous les hauts-parleurs du bâtiment, suivie immédiatement par la voix robotisée, et féminine, de l'ordinateur central.
_ Attention, attention, à tout l'équipage, ouverture du puits de plongée, je répète, ouverture du puits de plongée.
Trowa sursauta et partit vers la sortie en courant.
_ Oh le con !!!!
_ Trowa ?!
Sans chercher à comprendre, Quatre emboita le pas de son amant, suivi des deux officiers qui ne comprenaient rien à ce qui se passait et qui commençaient à être lassés de toujours suivre passivement sans savoir quoi ou qui ou qu'est-ce...
C'est en courant, et talonné par les trois autres, que Trowa descendit les escaliers qui menait sur le pont avant supérieur, il sauta presque celui qui menait au pont inférieur et effectuant quasiment un demi-tour complet, il s'engouffra dans un couloir qui le mena vers le ventre du bateau, en profondeur. Ignorant toutes les portes qui s'offraient à lui de chaque côté du couloir, il fonça droit devant jusqu'à se trouver devant un sas qu'il ouvrit sans difficulté. Le fait même de pouvoir l'ouvrir signifiait que la salle n'était plus pressurisée et qu'il arrivait trop tard.
Il déboucha dans une salle ronde à la lumière étrangement bleutée, presque fantomatique. En son centre une ouverture, comme un puits, de trois mètre de diamètre permettait d'accéder à l'océan, ses parois, hautes d'environ un mètre, étaient translucides et permettaient d'apercevoir le bleu sombre de l'eau. Lorsque la salle n'était pas pressurisée, une écoutille le maintenait fermé, ce qui était donc présentement le cas. C'est par là que les plongeurs de l'équipe se mettaient à l'eau lorsqu'ils devaient faire des recherches sans matériel ou avec un équipement léger. Sur les côtés, des moniteurs divers, du matériel de plongée pour une armée complète et une petite cabine qui devait servir de vestiaire.
Trowa alla vérifier le matériel qu'il manquait. Après s'être assuré que son abruti de capitaine se soit bien équipé d'un masque intégral avec caméra, il se dirigea vers une des consoles et l'alluma. Chaque membre de l'équipage qui était amené à sortir en mer avait un code radio personnel, il chercha le canal correspondant à Duo et attendit que l'image arrive.
Tout le monde avait les yeux rivés sur l'écran, le souffle court, quand soudain l'image noire se brouilla pour laisser la place à une vue spectaculaire. Devant eux et en même temps à plusieurs mètres en dessous d'eux se dressait un grand récif vers lequel le plongeur semblait se diriger. Ils ne pouvaient en voir que le sommet pour l'instant mais il semblait de forme pyramidale et était incrusté de coraux de toutes sortes, des éponges et des anémones s'étaient implantées également ainsi que différentes mousses et l'ensemble donnait un maelström de couleurs surprenant. La faune sous-marine, extrêmement présente, était vivace autour de ce rocher et formait un ballet aquatique des plus incroyables. De nombreuses variétés se croisaient et se mélangeaient, s'ignorant les uns les autres ou se pourchassant en vue d'un repas.
Pour les non-habitués c'était un spectacle captivant, mais pour Trowa qui connaissait bien le lieu, c'était plus inquiétant qu'autre chose. Un bruit de course les firent se retourner et ils virent débarquer la moitié de l'équipage, paniqué et affolé par la course de leur capitaine en second à travers les couloirs. Ne voulant pas perdre de temps, Trowa ne prit même pas la peine de les renvoyer à leur poste. Enfin, il entendit le crépitement caractéristique du micro. La fréquence venait d'être trouvée.
_ DUOOOOOO !!!
Le plongeur sursauta et l'image sur l'écran de contrôle fit un bond.
_ Ça va pas non ?! Qu'est-ce qui te prend ?
_ A quoi tu joues ?
_ Tro ... commence pas ... J'ai des sondes à poser, je savais que Starsky et Hutch refuseraient de me laisser descendre par faute de temps, et comme je ne mens jamais et bien j'ai pris les devants pour pas avoir à le faire ...
Les deux officiers se sentirent encore une fois le point de mire de l'assemblée mais ce n'était pas à proprement parler très agréable. Heero secoua la tête. Il en avait déjà ras le bol de ce bateau et de cette mission. Ce mec était taré, une pile électrique, toujours à supposer des choses sans prendre le temps de les confirmer avant d'émettre un avis. Trop sûr de lui ! Et l'agent spécial détestait ça ... Enfin, il devait admettre que le capitaine avait quand même l'air de bien connaître son job, en plus il était tout ce qu'il y a de séduisant. Heero se gifla mentalement et revint vers l'écran où Trowa continuait son interrogatoire.
_ Tu plonges à quoi ?
_ .....
_ Duo !
_ Trimix hypoxique ....
_ Quoi !!!!
La plongée au Trimix, réservée aux experts, est en fait un mélange d'air à base d'azote, d'oxygène et d'hélium, permettant de plonger à des profondeurs de plus de 100 mètres. Ce mélange particulier réduit les risques de narcose, l'ivresse des profondeurs, chose impossible avec un mélange classique. La particularité du Trimix hypoxique est qu'il contient moins de 16% d'oxygène et n'est donc pas respirable à la surface mais seulement à partir de 8 mètres. Il est donc impératif de prendre un double équipement et Trowa savait pertinemment que Duo ne l'avait pas fait. Cela voulait dire qu'il s'était descendu les 8 premiers mètres en apnée, Trowa détestait quand il faisait des trucs du genre. 8 mètres ce n'était peut-être pas grand chose mais avant une plongée de cette envergure, ce n'était pas vraiment utile, ni approprié d'ailleurs.
De plus, une des particularités de l'hélium est d'être un gaz très léger ce qui augmente la consommation du plongeur ainsi que le nombre de paliers de décompression. Pour échapper à ces inconvénients, les plongeurs ont l'habitude de prendre une bouteille dite relais contenant un mélange différent et qui serait utilisée pour la remontée dans le but de réduire le temps passé aux différent paliers. Seulement, il y avait toujours des risques avec ce genre de plongée et Duo était sorti seul.
_ Arrête d'hurler, tu me déconcentres.
_ Et toi arrêtes de te foutre de notre gueule ! T'es taré ou quoi ? La première règle de sécurité que tu as instauré à bord c'est : pas de plongée solo ! Et là tu fais quoi ? T'es inconscient bordel ! Alors maintenant tu remontes et tout de suite, c'est trop risqué et ce récif est dangereux !!
Duo sentait la colère monter en lui, il avait beau savoir que ses amis réagissaient comme ça par inquiétude, les voir douter de ses capacités le mettait hors de lui. Aussi, c'est légèrement irrité qu'il répondit à Quatre, ce dernier avait éjecté son amant du micro pour lui hurler dessus et Duo imaginait bien la scène. Trowa tentant de calmer un Quatre hystérique lequel devait se débattre comme un forcené pour garder le communicateur en main.
_ Je ne remonterai que lorsque j'aurai terminé, je sais que je fais, je plongeais déjà que tu ne savais pas encore nager Quatre. Maintenant si vous le permettez j'aimerai économiser mes réserves.
_ Mais les courants sont violents autour de ce récif et imprévisibles, tu joues avec ta vie, ça t'amuse ?!
_ Foutez-moi la paix !
Un clac sonore retentit et ils surent que Duo avait débranché. Il ne leur restait plus que la caméra pour suivre leur ami.
_ C'est de la folie ... Tout ça pour ces putains de sondes !
_ Quatre, calme-toi. Duo a raison, il sait ce qu'il fait, c'est le plongeur le plus expérimenté à bord, il ne prendra aucun risque. Tu sais combien son travail est important pour lui, ces sondes nous permettront d'enregistrer à distance et par satellites de nombreuses données, salinité, température, force du courant, ... On en a besoin, Duo le sait et il à palier le problème.
_ Rien à foutre ! Ça pouvait attendre, si il crève elles lui serviront à quoi toutes ces infos, hein ?
_ De toute façon c'est trop tard. On a plus qu'à le suivre sur la cam et croiser les doigts pour que le courant ne s'amplifie pas.
Il n'y avait rien à dire de plus. C'est avec une anxiété croissante que l'assemblée regarda Duo approcher du récif. Ce dernier alluma sa lampe, plus il s'enfonçait dans cette masse infinie plus la luminosité faiblissait et plus la faune et la flore se faisait rare. Elles devenaient moins colorées, plus fades, les rares poissons encore présents se cachaient dans le récif. Cependant, tout semblait normal, Duo nageait à une bonne allure, le caisson avec le matériel devait être accroché à sa cheville car il n'apparaissait pas dans leur champs de vision. Duo venait de baisser la tête et fixait son ordinateur poignet pour vérifier sa profondeur et le temps, permettant à toute l'équipe présente de savoir où il en était. Il approchait des 70 mètres, cela faisait déjà 20 bonnes minutes qu'il y était.
_ Dépêche Duo, arrête de te promener ...
Trowa parlait pour lui-même, à voix basse, ne voulant pas inquiéter les autres, mais Heero, qui s'était rapproché instinctivement de la console, l'avait entendu.
_ Ne vous inquiétez pas, il sait ce qu'il fait, vous l'avez dit vous-même.
Trowa tourna la tête vers lui, il n'avait pas senti sa présence dans son dos, il le fixa quelques instants et l'agent spécial sut qu'il le jaugeait, aussi ne baissa-t-il pas les yeux. Apparemment satisfait de ce qu'il venait de lire dans le regard du nouveau venu, il hocha simplement la tête et se concentra à nouveau sur Duo. Ce dernier venait de passer les 70 mètres en même temps qu'il s'accrochait au rocher.
Ils le virent se recroqueviller sur lui-même et attraper le caisson contenant les sondes miniaturisées. Celles-ci étaient à l'origine prévue pour être fixées sur des animaux marins mais Wufei les avait modifiées de façon à ce qu'elles puissent être fixées sur une masse stable. Ils avaient passé des semaines avant de trouver le bon récif. Il était délicat d'accès mais présentait toutes les caractéristiques voulues. Renoncer si prêt du but n'avait jamais été une option pour Duo. Quatre aurait voulu se frapper la tête contre un mur. Il connaissait Duo par cœur et aurait du se douter que sa reddition bien trop rapide cachait quelque chose dans ce genre. Encore un coup d'éclat ! C'est ma santé mentale qui n'y résistera pas, se disait Quatre.
Duo venait de fixer la première sonde, il l'alluma et une série de bip retentit dans la salle. Les grésillements typiques de la liaison radio leur parvinrent également, leur capitaine s'était reconnecté.
_ Trowa ?
_ Je suis là.
_ La sonde fonctionne ?
_ Oui.
_ J'en pose une autre au cas où celle-là lâcherai et je rentre.
_ Réserve ?
_ C'est ok Tro.
_ Tu m'as pas répondu. Combien il te res...Fais chier !
Duo avait à nouveau coupé, il ne voulait pas affronter la leçon de morale de ses amis. Il n'avait que trop tardé. Cela faisait près de 40 minutes qu'il y était, il ne pouvait pas se permettre de traîner d'avantage. Il sortit la deuxième sonde et avança de quelques mètres en prenant bien garde de ne pas lâcher prise. Le courant était de plus en plus fort et même son stab* ne suffisait plus à le maintenir à la même hauteur. Il se faisait gentiment chahuter par les courants qui tantôt le poussait plus bas, tantôt le tirait vers le haut. Il faisait de plus en plus froid dans sa combinaison étanche et ses mouvements se faisait moins précis. Oui ! Il est vraiment temps de remonter ! Il vérifia sa consommation d'air et trouva enfin une sorte d'alcôve dans la roche pour y fixer la seconde sonde. Il s'y acharna quelques minutes et souffla de soulagement quand il put enfin l'allumer. Il rebrancha sa radio.
_ Celle-là ?
_ Elle fonctionne aussi, maintenant rentre !
_ Sans déconner Quatre ? T'es sûr, je peux pas aller me promener ?
_ Fais pas le gamin, c'est pas drôle.
_ Non, je confirme, c'est tout sauf drôle.
Tout en râlant contre ses amis trop protecteurs, Duo recoupa la radio et entreprit de remonter. Le plus dur était de résister à l'envie de rentrer vite. S'il ne respectait pas à la lettre les paliers de décompression, il finirait, au mieux, à l'hosto et au pire ... Frissonnant à cette idée, il se concentra sur l'ordinateur de son poignet, ce dernier lui indiquait sa profondeur et le moment et la durée de chacun des arrêts qu'il devrait faire. Premier palier à 36 mètres, ensuite un second à 33 mètres et un arrêt très bref à 30 mètre, le temps de changer les branchements d'arrivée d'air et donc de mélange pour faciliter son retour vers la surface.
Il fit toutes les manipulations comme un automate. Les mains engourdies, le corps grelottant et la fatigue qui commençait à le submerger ne lui laissait pas l'occasion de se poser trop de questions. Les courants étaient de plus en plus forts et il lui était maintenant presque impossible de se maintenir à la même hauteur le temps des paliers. A cet endroit, il n'y avait plus rien à quoi s'accrocher pour se maintenir, il était à mi chemin entre le récif et le bateau et au-dessous de lui des milliers de mètres cube d'eau qui s'assombrissaient au fur et à mesure qu'on regardait plus loin. Duo ne s'attarda pas à contempler le dégradé de bleu s'offrant à sa vue. Il passait chaque seconde à régler son stab et à forcer sur ses muscles pour ne pas dépasser le niveau du palier, sinon c'était l'accident de décompression et dans le pire des cas, la mort.
L'affaire s'était ébruitée et la totalité de l'équipage était maintenant réunie dans cette salle, devenue soudainement trop petite. Trowa et Quatre gardaient les yeux fixés sur l'écran comme si le simple fait de le regarder allait aider leur ami. Ils ne voyaient presque rien tant l'image bougeait. Duo devait se faire balloter comme une bouée en pleine tempête pour que la caméra bouge autant. Un silence de mort régnait dans la salle, chacun retenant son souffle, inquiet pour la vie de leur capitaine. Même Heero et Zech étaient tendus. La tension si palpable dans l'air était apparemment communicative.
Ils s'étaient tout de même mis à l'écart, ne se sentant pas à leur place parmi l'équipage. Ils avaient l'impression d'être des intrus, des voyeurs qui s'imposaient dans une famille à un moment dramatique. C'était peut-être bien le cas après tout, pensa le brun. Il se retourna vers son collègue et ne put déterminer si l'expression de son visage reflétait de l'inquiétude ou de l'excitation malsaine. Souhaitait-il assister à une mort en direct live ? Il secoua la tête, chassant cette pensée saugrenue. Impossible, pourquoi son équipier voudrait-il ça ? C'est vrai qu'ils n'avait rien eu de très passionnant à faire ces derniers temps et qu'un peu d'animation était la bienvenue ... Mais de là à souhaiter la mort d'un homme ... Non, la fatigue le faisait délirer, c'était la seule explication.
Duo luttait toujours. Il en était à son dernier palier et le courant était moins fort mais la fatigue beaucoup plus présente. Il se trouvait sous le bateau à 9 mètres de la surface, juste sous le puits. Seulement, pour pouvoir l'ouvrir, il fallait pressuriser la salle, donc contacter à nouveau les empêcheurs de tourner en rond.
_ Trowa ?
L'attente lui parut interminable.
_ Oui.
_ Active la pressurisation, je suis à 9 mètres, je n'ai plus d'air dans mon bloc relais, je suis en train de le finir et je ne peux pas respirer au dessus de 8 mètres avec le mélange Trimix que j'ai pris. Je vais remonter en apnée mais j'aimerais autant que le puits soit ouvert à mon arrivée. Préviens-moi quand tu auras levé l'écoutille, je laisse la radio branchée.
_ Duo tu vas bien ?
Duo soupira.
_ Oui Quatre ...
_ Tas une voix bizarre ...
_ Fatigué, froid, presque plus d'air, ça te va ?
_ ....
Enfin le silence, son second avait du réussir à faire comprendre à son amant que c'était inutile de le déranger dans le cas présent pour lui poser ce genre de questions.
_ C'est ok.
Duo ne répondit pas, son bloc était vide et il était en apnée depuis quelques secondes. Au message il s'élança sans tarder vers le puits. En temps normal, l'apnée n'était pas un problème pour lui, mais là il était littéralement vidé et dans tous les sens du terme, plus d'air, plus d'énergie, plus rien. Il retira son masque intégral pour ne pas être tenté, par réflexes, d'aspirer une goulée d'air qui n'existait plus. L'eau de mer lui piqua les yeux une seconde mais il y était habitué et très vite il n'y fit plus attention.
Dans la salle, Trowa avait renvoyé la majorité de l'équipe, ne gardant que quelques hommes en cas de problème. Ils fixaient le puits avec inquiétude quand ils virent soudain une forme arriver rapidement près de l'ouverture. Duo creva la surface dans une gerbe d'eau et inspira avidement l'air qui lui faisait défaut. Il s'accrocha au rebord pour se maintenir à la surface, l'air restant dans son stab ne suffisait pas. Il reprit lentement sa respiration, son cœur s'était quelque peu affolé et il fallait le calmer avant tout. Il vit Quatre et Trowa se précipiter vers lui. Ce dernier sauta à l'eau à ses côtés, faisant abstraction du froid de celle-ci et du fait qu'il était en tenue de travail, et entrepris de le délester de son équipement. Il décrocha d'abord le bloc relais et le passa à un technicien, puis il commença à lui enlever son stab sur lequel était accroché le bi bloc* de Trimix. Il s'accrocha lui aussi d'une main au rebord et de l'autre amena le matériel aussi près du bord que possible. Deux autres techniciens vinrent le chercher et une fois l'opération terminée, tous se tournèrent vers Duo. Aucune parole n'avait encore été échangé, laissant le temps à leur capitaine de récupérer, ce dernier était en train d'enlever ses palmes pour sortir du puits. Trowa s'extirpa de l'eau et l'aida à faire de même. Alors qu'il s'activait autour de lui pour lui ôter sa combinaison étanche, il en profita pour faire les vérifications d'usage.
_ Tes oreilles ?
_ Ok
_ Ta vue ?
_ Ok
_ Vertiges ?
_ Non
_ Nausées ?
_ Non
Duo répondait d'une voix monotone, réalisant au fur et à mesure qu'il retrouvait ses esprits, qu'il avait eu beaucoup de chance. Le courant aurait pu lui être extrêmement dommageable, pour ne pas dire mortel. Il passait ses jambes hors de la combi, appuyé sur Trowa, lorsqu'il sentit quelqu'un le pousser dans le dos. Il se retourna et se retrouva devant un Quatre furieux, les pupilles dilatées et les veines du cou très voyantes.
_ T'es content ! T'es pas bien, non ? T'aurais pu y rester ! Tu te rends compte de ce que t'as fait ? Ça t'amuse de jouer les héros kamikazes ? Tu savais pas quoi faire pour t'occuper, c'est ça ?
Duo ne répondit pas de suite, il demanda à ses hommes de sortir. Ne restait plus dans la pièce que Quatre, Trowa, Wufei, Howard et les deux agents. Il répondit à Quatre d'une voix sèche et froide, rendue rauque par la plongée.
_ J'ai fait mon travail Quatre ! Je suis conscient que vous vous êtes inquiétés, mais remet mes décisions en doute encore une fois ... reparle moi comme ça devant mon équipage et je te jure que je te fous à la flotte accroché à l'ancre !! C'est clair ?
Tout le monde était stupéfait. Ce n'était pas souvent que le chef lançait des menaces, le blond l'avait vraiment poussé à bout. Ce n'est qu'à ce moment qu'il prit vraiment conscience de la présence d'Heero et de Zech. Sans savoir pourquoi cela le gêna qu'ils aient pu le voir en difficulté et se faire engueuler par un de ses amis. Il finit de rincer et de ranger son matériel puis se dirigea vers la sortie.
_ Il me semblait que vous aviez tous quelque chose à faire, non ? Je serais dans mon bureau si il y a un problème, je passe juste à ma cabine d'abord pour récupérer des affaires.
Heero le retint par le bras comme il passait devant lui.
_ A ce propos capitaine, cela m'ennuie de vous priver de votre cabine, je me contenterai très bien d'une couchette dans le dortoir de l'équipage.
_ Hors de question. Même si c'est contre ma volonté, vous êtes un invité ici. De plus, mes hommes ne vous connaissent pas, ils ne seraient pas à l'aise en votre présence.
_ Comme vous voulez, sachez tout de même que si nous pouvons nous rendre utiles d'une quelconque façon ...
_ Je ne pense pas ... mais je m'en souviendrai si la situation se présente. Par contre, lorsque vous serez installés, que vous aurez visité, retrouvez moi tous les deux à mon bureau, il va falloir qu'on parle.
Il disparut encore une fois sans laisser le temps à quiconque de lui répondre. Heero pensa que décidément ça devenait une habitude !
_ Bien, Monsieur Winner, si nous obéissions au capitaine ?
Quatre sursauta, il était toujours sous le coup de la colère de son ami. Il se reprit cependant, lui fit un petit sourire et passa devant eux, jouant le rôle du guide sous le regard inquiet de son amant.
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A suivre .....
J'espère que ça vous plait pour l'instant et que vous vous y retrouvez niveau vocabulaire.
* masque intégral : un plongeur "classique" porte un masque recouvrant ses yeux et son nez, dans sa bouche il a un "détendeur", relié à la bouteille, qui lui permet de respirer. Certains plongeurs, surtout les chercheurs ou pour les documentaires, portent des masques englobant la totalité du visage ce qui leur permet de parler.
* stab : gilet stabilisateur ou de stabilisation qui permet au plongeur de se maintenir au même niveau (à l'horizontal comme à la verticale) sans avoir à palmer en envoyant de l'air dedans ou en en vidant. On y fixe la ou les bouteilles d'oxygène ainsi que tout matériel nécessaire à la plongée (lampe, appareil photo, matériel de rechange, ...)
* bi bloc : le bloc est le nom donné à la bouteille qu'utilise le plongeur. On parle de bi bloc lorsqu'elle est double, augmentant la capacité en air et donc la durée ou la profondeur de la plongée.
Je plonge depuis que je suis enfant mais cela est resté un loisir, je n'ai donc jamais plongé en Trimix ni dépasser les 40 mètres de fond. Par conséquent pour toutes ces données, j'ai complété mes connaissance avec divers sites internet, notamment pour le calcul des paliers.
Je précise tout de même, qu'effectivement la plongée est un sport qui présente des risques, mais lorsqu'elle est pratiquée intelligemment avec des personnes sérieuses il n'y pas lieu de craindre quoi que soit. N'allez donc pas croire que c'est un sport hyper dangereux, il faut juste faire attention au club dans lequel on va.
Pour le Détroit du Danemark, tout est vrai, de mai à juin les ouragans sont fréquents, ainsi que le brouillard et une partie est recouverte de glace.
Bien si il y a des choses qui ne sont pas claires, du vocabulaire ou autre n'hésiter pas à me le dire, je me ferais un plaisir d'apporter des précisions ou des corrections.
Sinon, ne vous inquiétez pas, j'ai prévu un peu plus d'action et d'action pour la suite...
