Disclaimer : Inutile de préciser que, nooon, même si mon génie peut vous mettre le doute (ironie, of course), je ne suis pas J.K. Rowling. M'enfin, je le précise quand même.

Rating : Disons que je verrai au fur et à mesure. Probablement M avec surement un lime. Couple Harry Potter / Draco Malfoy : what else ?

Résumé : Mon texte n'est pas du tout un UA, contrairement à ce qu'on peut penser au premier abord. Il a lieu durant la septième année et propose des aventures alternatives à la chasse aux Horcruxes de Rowling. Imaginez que vous êtes Harry Potter. Imaginez que vous avez 17 ans et que vous décidez de vous lancer corps et âme dans l'Ordre du Phoenix. Imaginez qu'on vous lance en mission de surveillance. Imaginez qu'au cours de cette mission, vous tombiez sur la personne que vous ayez le moins envie de rencontrer. Draco Malfoy.

Notes : Je n'ai aucun épisode prévu à l'avance. J'écris ce qui me vient et ce qui va dans la continuité logique de ce que j'ai déjà posté. Les délais peuvent donc varier et ils seront sans doute de plus en plus longs, étant en période de bac" ... Soyez indulgents, c'est mon tout premier drarry.


- L'impasse Trapp -

Dans les derniers quartiers de la banlieue ouest de Bristol, la nuit tombait. Les voisins en peignoir sortant leurs poubelles échangeaient des regards gênés avec ceux qui avaient été désignés pour promener Mirza, tandis que quelques femmes au foyer rentraient des séchoirs remplis de linge humide ou du mobilier de jardin en discutant des derniers potins. Tout le monde connaissait tout le monde et dans ce quartier ouvrier, bien que l'on soit en plein mois d'août, personne ne partait en vacances, de peur de se voir attribuer le titre de profiteur, ou de lèche-bottes amateur de congés payés. On savait où était chacun et avec qui, et pourquoi, et comment, grâce aux commentaires avisés des mégères dissimulés derrière les rideaux de dentelles de pratiquement chaque maisons. Ainsi, chaque foyer sut que Mrs. Swent, petite secrétaire dactylo domiciliée au 183Bis, avait pris sa voiture pour se rendre – seule, bien sûr – au cinéma le plus proche : celui de la banlieue nord. Celle-ci s'offrait une soirée de détente et de sérénité après avoir rendu juste à temps le dernier rapport qu'elle avait en charge à son patron, Mr. Jallowbee. En réalité, elle n'avait pu que le déposer sur son bureau en espérant qu'il le trouve intact en revenant des congés qu'il avait pris deux jours plus tôt. La maison de Mr. Jallowbee, un coquet pavillon bourgeois à la pelouse intacte, se situait dans ladite banlieue nord. C'est précisément dans le pavillon en question que notre histoire commence.

Mr. Jallowbee avait tout prévu. Ses volets étaient fermés de l'intérieur par de massives barres métalliques, sa porte était équipée d'une serrure à triple points dont la clé se trouvait à présent dans la boîte à gant de sa voiture, garée dans le parking d'un hôtel italien, et il avait rassemblé tous les bijoux de sa femme dans un coffre-fort incrusté dans le mur de son salon et masqué par un tableau coûteux représentant une bergère blonde assise au beau milieu de son troupeau d'agnelets.

Le tableau était hideux. C'est du moins ce que pensa la personne qui s'introduisit dans la maison des Jallowbee ce soir là. Surtout qu'il s'agissait d'un faux. Et mal fait, qui plus est. S'époussetant – les Moldus n'étaient décidément pas doués pour le ramonage – puis avançant silencieusement, l'intrus émergea de la cheminée en stuc qui trônait dans le salon. C'était sans doute une des rares choses auxquelles Mr. Jallowbee n'avait pas pensé : que quelqu'un s'introduise dans sa maison par sa cheminée. D'un coup de baguette magique, l'individu, dont le visage était masqué, éteignit le feu vert qui crépitait légèrement dans le foyer.

Tout ça était pitoyable. Rien de somptueux, rien qui dégageait véritablement un aura de richesse et de classe. Rien qu'un luxe artificiel et de mauvais goût. L'intrus fit quelques pas dans le salon, son regard s'attardant sur l'énorme pendule en bois qui sonnait, près de la baie vitrée qui donnait sur le jardin. Il avait cinq minutes d'avance. Saisissant d'un geste leste une des pommes dont une coupelle en porcelaine était garnie, Draco Malfoy la lança en l'air et, d'un furtif mouvement de baguette, la fit disparaître. Le jeune homme, après avoir inspecté la pièce d'un air désapprobateur, se dirigea vers le hall du pavillon avant de grimper l'escalier qui menait aux étages sans qu'un seul son ne s'échappe des marches, pourtant grinçantes, recouvertes d'un tapis bleuâtre et poussiéreux. Il avait appris à trouver ses repères dans les maisons de riches nouvellement construites. Le salon et la salle à manger étaient toujours à gauche du hall, la cuisine, la buanderie et la laverie à droite. En haut de l'escalier se trouvait toujours la chambre la plus spacieuse et la mieux équipée, qui disposait d'une salle de bain. Puis, il y avait un couloir aboutissant, au choix – selon qui portait la culotte dans le couple de propriétaires – soit à un bureau, soit à un petit salon privé, héritage minimaliste des boudoirs aristocratique. Deux ou trois chambres grand maximum se trouvaient dans ce couloir, communiquant parfois par le biais de placards sans fonds. Et, juste avant d'arriver à l'escalier qui montait dans les combles, se trouvait toujours, de façon sûre, une salle de bain.

Vasques et baignoires à pieds de cuivre étaient les bienvenus, de même qu'une petite porte qui s'ouvrait inévitablement sur un dressing plein à craquer. Mais ça ne fut ni pour la douceur des serviettes éponges accrochées aux patères dorées, ni pour la splendeur de l'immense miroir ouvragé qui trônait toujours au dessus des lavabos que Draco soupira de plaisir en entrant dans la pièce. C'était pour sa fenêtre, sans doute la seule de toute la maison qui n'était pas solidement fermée par des stupides volets, et qui de plus donnait sur la rue. Créant un hologramme de fenêtre close à l'aide d'un des sortilèges informulés dont il était friand, le jeune sorcier ouvrit la vraie fenêtre et pointa sa baguette vers la maison d'en face.

Si ces stupides frères Weasley avaient travaillé à l'école, au lieu de passer leur temps à inventer des farces à attrapes seulement dignes de faire sourire un bébé troll, ils auraient appris qu'il existait un sortilège qui, bien plus efficace que leurs dégoûtantes Oreilles à rallonge, avait un effet tout aussi intéressant voire plus pratique. A nouveau, sans prononcer aucune formule, Draco esquissa un mouvement du bout de sa baguette, de laquelle jaillirent deux moineaux identiques. Le premier alla se poser mollement sur l'épaule de son créateur, tandis que le second s'envolait pour aller se poser au beau milieu de la rue déserte. Drago leva les yeux au ciel.

Bon, d'accord, plus pratique peut être pas. D'un geste agacé, le jeune homme visa avec précision l'une des baies vitrées de la maison d'en face. Le moineau, comme tiré par une force extérieure, alla s'y étaler lamentablement avant de glisser lentement avec un bruit de succion tout le long de la paroi vitrée. Soupirant et levant à nouveau les yeux au ciel, le sorcier murmura un « Religare » exaspéré. L'oiseau resté auprès de lui produisit alors une série de sons étranges semblables à une radio déréglée. Apparemment endommagé par sa collision – certes un peu brutale – avec la vitre, le moineau qui gisait à présent sur le dos dans le jardin du pavillon d'en face semblait refuser de retransmettre la conversation téléphonique de l'homme au crâne chauve et à la peau grêlée qui venait de passer, de dos, devant les baies vitrés. Une conversation pour laquelle Draco aurait donné une centaine de gallions. Bon, d'accord. Pas plus de soixante gallions. C'était sans doute ce qu'il recevrait pour cette mission visiblement cruciale. C'est vrai qu'en même temps, un des membres de l'Ordre du Phoenix qui appelait son binôme – l'Ordre ne conversait plus par hiboux, s'étant rapidement rendu compte que les messages codés qu'ils portaient étaient interceptés et décryptés par les Mangemorts – pour l'informer du lieu, but et déroulement de la prochaine intervention du groupuscule, ça valait le coup. Et lui qui n'était même pas fichu de mener à bien un ridicule sortilège de Surveillance Sonore. Sur son épaule, l'oiseau factice grésilla. A travers les baies vitrées, le jeune sorcier aperçut l'homme raccrocher. Jetant le moineau d'un geste rageur au fond de la salle de bain, Draco soupira en s'asseyant sur le bord de la baignoire.

Faisons le point. Il y avait à cinquante mètres un membre de l'Ordre du Phoenix en train de téléphoner à un autre membre de l'Ordre du Phoenix afin de régler les derniers préparatifs d'une mission de l'Ordre du Phoenix et de lui transmettre des informations capitales sur l'Ordre du Phoenix. Et lui, Draco Malfoy, le plus jeune et sans doute le plus brillant partisan de Lord Voldemort, venait de tout rater. Il n'y avait plus qu'une solution. Une solution longue et fastidieuse que le seigneur des Ténèbres avait donc tenté d'éviter en choisissant d'écouter sans intervenir la transmission des précieuses informations. Une solution que Draco n'appréciait guère, mais à laquelle il se résolut, claquant la porte de la salle de bain et dévalant quatre à quatre les marches de l'escalier. Se rendre chez l'individu surveillé et le faire parler.


Si l'on s'éloignait de l'impasse Trapp, où se trouvait le tranquille pavillon de Mr. Jallowbee, on aboutissait à un coquet rond-point orné d'une statue contemporaine, dont l'une des sortie débouchait sur la voie rapide dont le bitume noir s'étendait jusqu'au centre de Bristol. La route n'était guère empruntée que par les quelques habitants du quartier résidentiel luxueux où Mr. Jallowbee avait fait construire sa demeure, et il n'y avait eu, de mémoire de policier, qu'un seul accident sur cette voie : la triste disparition d'un york-shire qui, échappé du jardin fleuri de sa propriétaire, avait pris la décision de mettre fin à ses jours en se jetant sous un véhicule.

Pourtant, aujourd'hui, un embouteillage s'y étendait, long de plusieurs kilomètres, provoqué par la collision de deux voitures de supporters à la sortie de la banlieue. Le flot de voitures qui le constituait était lui aussi majoritairement composé d'amateurs de football se rendant tous, sauf rares exceptions, au match national qui devait avoir lieu à Gloucester quelques heures plus tard. L'une des exceptions mentionnées, qui n'empruntait pas la route pour se rendre à une compétition sportive mais bel et bien dans une action à but culturel, était en train de ronger les ongles de sa main droite tout en tapotant nerveusement sur le tableau de bord avec les doigts de la main gauche. Un regard stressé dans la direction du rétroviseur permit de se rendre compte que l'intellectuelle noyée dans ce flot de supporters hurlant et klaxonnant n'était nul autre que Mrs. Kent, secrétaire dactylo chez Jallowbee & Co qui, rappelons le, se rendait au cinéma de la banlieue nord pour décompresser quelques peu. C'était plutôt mal parti. Agressée visuellement par les couleurs criardes peintes sur les joues et les voitures de supporters, acculée dans ses derniers retranchements par les bruit de klaxon divers et variés qui fusaient en tous sens, elle prit le premier échappatoire qu'elle trouva : la sortie de l'autoroute. Si seulement elle avait pris le temps de lire les inscriptions du panneau qui surplombait la sortie en question, elle aurait sans doute compris qu'elle allait rater sa séance, voire qu'elle ne pourrait rentrer à sa maison de la banlieue ouest qu'après de longues heures d'errance.

Fière de son stratagème, ladite Mrs. Kent roulait à vive allure, chantonnant le jingle de la publicité qu'elle venait d'entendre à la radio. Bientôt, elle baissa le volume et s'arrêta sur le bas côté. Elle venait sans doute de faire la plus grosse bourde de toute son existence : s'engager avec insouciance dans les méandres labyrinthiques d'un quartier résidentiel huppé qu'elle ne connaissait absolument pas et où, comble du malheur, toutes les maisons se ressemblaient.

Dans dix-sept minutes très exactement, la séance commencerait. Et voilà qu'elle était perdue en pleine banlieue nord, sans carte, sans repères. Tous les ongles de sa main gauche furent sacrifiés à son désarroi. La nuit tombait, et elle allait devoir passer son agréable soirée dans cette voiture minimaliste et surchauffée. Si Mrs. Kent n'avait pas autant paniqué, elle aurait sans doute remarqué le panneau indiquant qu'elle allait droit dans une impasse. Elle aurait sans doute aussi remarqué la silhouette sombre qui venait de se matérialiser à l'endroit exact où avait été son pare-brise arrière quelques secondes plus tôt.

Lorsque l'on transplane, on peut prévoir beaucoup de choses. L'endroit où l'on va atterrir : mouillé, sec ? La position dans laquelle on va apparaître : debout, assis en tailleur en lévitation, à demi-couché et arborant un regard narquois ? La façon dont on va se matérialiser : furtivement, avec un bruit de pétard, comme les elfes de maison, ou très lentement et très silencieusement, presque sournoisement, en faisant apparaître un à un chacun de ses membres – une technique très appréciée pour effrayer les moldus – ? Ce que l'on ne peut pas prévoir, ce qu'on va atterrir pile à l'endroit où une secrétaire affolée et pressée a choisi de mener sa voiture à plus de 90 km/h. Surtout lorsqu'on a choisi d'apparaître dans une impasse. La voiture en question venait de piler face au portail massif. Qui marquait le bout de l'impasse Trapp Le sorcier, qui avait manqué de s'étaler sur le toit du véhicule et n'avait réussi à transplaner convenablement et sans se couvrir de ridicule que par un saut de chat au dernier moment, regarda la malchanceuse conductrice effectuer un laborieux demi-tour en trois temps pour se diriger à vive allure dans sa direction et freiner à sa hauteur.

Sauvée, elle était sauvée. Enfin quelqu'un qui allait pouvoir lui dire où elle se trouvait et comment on se rendait au cinéma de la banlieue nord. Peut-être même parviendrait-elle à arriver à temps pour la prochaine séance. Ce ne fut qu'en ouvrant sa fenêtre et en ouvrant la bouche qu'elle se rendit compte de son erreur. Découvrant celui à qui elle s'apprêtait à demander des informations, à savoir un être au regard d'un vert inquiétant et sadique et au visage masqué d'une cagoule, elle poussa un hurlement perçant et redémarra en trombe, montant sur le trottoir et manquant de rater le virage qui marquait la sortie de l'impasse Trapp.

C'est stupide, une cagoule. Ça étouffe, ça tient chaud, ça gratte – surtout quand ça a été tricoté par la précautionneuse Mrs. Weasley – et en plus, ça donne un air pervers lorsque l'on sourit pourtant aimablement dessous. Murmurant un « Evanesco » agacé, Harry Potter fit disparaître ladite cagoule, exhibant un visage marqué aux endroits des coutures de cette dernière et légèrement rougeaud au niveau des joues.

- Harry, remets ça immédiatement où Ron vient te chercher par la peau des fesses et te la mettre de force.

- C'est ridicule, Hermione. Je mets la cape, c'est quand même nettement plus pratique. Terminé.

- Plus pratique, non mais tu veux rire ? Harry re...

- Hermione, quand je dis terminé, c'est que c'est terminé !

- Je peux parler autant que je veux, tu ne peux pas faire taire ta conscience …

Le jeune sorcier serra les dents en entendant le rire étouffé de son amie.

- Bon, d'accord. Ça me rappelait simplement un film moldu que j'ai vu, où un homme devenait fou parce que sa conscience …

- Hermione !

Dans un soupir, le gryffondor tentait de rappeler la jeune fille à l'ordre.

- Pardon. Deddalus est derrière toi.

Évidemment. Il ne pouvait pas effectuer une mission comme n'importe quel membre de l'Ordre, non. Il fallait toujours que Hermione le guide par Occlumencie, prête à faire intervenir toute la famille Weasley ainsi que Lupin et Tonks dès que Harry ne donnait plus signe de vie. Et sans éxagérer : c'était précisément ce qui était arrivé durant la dernière mission. Harry, s'étant endormi, assis dans une voiture moldue garée juste devant la cabine téléphonique qui menait au Ministère, pendant qu'il surveillait un employé du département de la Justice Magique soupçonné collaborationniste, avait eu la surprise d'être réveillé par les gémissements de six membres de l'Ordre du Phoenix qui, ayant tous choisi de transplaner sur la banquette arrière du véhicule, se trouvaient légèrement à l'étroit, assis les uns sur les autres. Ron ne s'était toujours pas remis de ce qu'il avait vu ce jour là. Harry et Hermione durent lui accorder plusieurs fois que, oui, pour une intervention, Tonks aurait pu éviter de mettre un décolleté aussi plongeant. Il fallait aussi qu'un membre de l'Ordre soit toujours à ses trousses et transmette, par une sortilège de Transfert Oculaire, tout ce qu'il voyait à Hermione. Aujourd'hui, il s'agissait de Deddalus Diggle, petit sorcier au ventre rebondi et au regard humide qui remerciait Harry dès qu'il le croisait. Le cherchant du regard, ce dernier remarqua une timide grenouille, postée sur le rebord du trottoir, qui le suivait des yeux et engloutit une mouche obèse qui eut la malchance de passer dans son champ d'action. L'amphibien, après avoir englouti l'insecte, esquissa un sourire gêné en direction du jeune garçon – la mouche ressortit immédiatement de son gosier et s'envola avec quelques difficultés – et, levant la patte, mima le signe « OK ». Harry, soupirant, extirpa la cape d'invisibilité d'une de ses manches et s'y dissimula. La grenouille plissa des yeux.

Ainsi caché, Harry fit quelques pas en direction de la maison indiquée, et transplana dans le jardin pour éviter d'ouvrir le lourd portail en fer forgé qui barrait l'entrée. En se matérialisant, il manqua d'écraser le cadavre d'un moineau qui gisait près de la baie vitrée principale.

- Objets magiques à proximité ?

- Rien qui puisse briser le charme de la cape, si c'est ce que tu veux savoir.

Une deuxième voix, plus grave, ajouta d'un ton amusé :

- A part ça, il a une très jolie collection de tasses à thé mordeuses. Pour un collaborationniste, on peut dire qu'il a de l'humour.

Sans répondre à la boutade de Ron, Harry franchit l'une des baies vitrées restée entrouverte et tendit l'oreille. Un bruit d'eau et de tuyauteries, agrémenté de sifflotements, se faisait entendre dans le salon. Eh oui, contrairement à une idée très largement répandue, les méchants aussi prennent leur douche, songea le jeune sorcier dans un élan de verve cynique. Sortant du salon, il traversa la salle à manger, suivi de près par la grenouille, visiblement asthmatique. Le bureau devait être près du hall d'entrée : l'étage semblait minuscule, de l'extérieur, et devait abriter deux chambres et une salle de bain tout au plus.

Harry avait vu juste. Derrière l'escalier se trouvait une porte à double-battants. Derrière cette porte se trouvait un énorme bureau ouvragé, aux tiroirs pleins de dossiers pour lesquels l'Ordre aurait sans doute sacrifié bon nombre de missions. Derrière ce bureau se trouvait une immense baie vitrée donnant sur le jardin, organisé de façon stricte autour d'un bassin à l'eau claire. Et derrière cette baie vitrée se trouvait un individu au visage masqué qui tentait de crocheter la serrure. Dans l'embrasure de la porte, la grenouille fut en proie à une grande agitation.

- C'est pas bon, ça, Harry, c'est vraiment pas bon !

- Hermione. Est-ce que tu as vu dans quelle type de maison nous nous trouvons ? C'est sûrement un cambrioleur moldu.

Le raisonnement d'Harry était parfaitement logique. Un homme masqué, aux mains gantées et vêtu de noir, tentant de pénétrer par effraction dans le pavillon luxueux d'un homme célibataire était probablement un cambrioleur. Sans doute même ouvrirait-il les tiroirs à la recherche d'un quelconque objet de valeur, facilitant la tâche à Harry et à l'Ordre qui n'auraient même pas à cacher la disparition des dossiers convoités. Il n'y avait donc aucune raison de paniquer. A moins que le prétendu cambrioleur ne se serve d'une baguette de sorcier pour crocheter ladite serrure. Qu'il vienne à peine de transplaner. Qu'il soit à la recherche d'un membre de l'Ordre du Phoenix pour le torturer et le faire parler. Et qu'il s'appelle Draco Malfoy.

L'arrosage automatique du jardin se mit en marche.