Note : Ceci est un texte écrit dans le cadre des Nuits d'HPF, sur le thème "charade".
Personnages : Audrey Cornellis (Weasley)/Percy Weasley
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Bonne lecture !
Percy leva un regard irrité vers sa secrétaire, perchée au sommet du lustre illuminant son office, les fesses coincées entre deux branches du plafonnier.
« Allons, Miss Cornellis, ne soyez pas ridicule… descendez d'ici, maintenant !
— Pour que je me fasse assommer à coups de tabouret ? Hors de question, Weasley ! »
La jeune femme laissa ses jambes ballotter dans le vide, effleurant les cheveux du rouquin de la pointe de ses chaussures à talons, ce qui acheva de l'exaspérer. Il tapa du poing sur son bureau. Son geste brutal eut pour effet de renverser le contenu de son encrier sur le dossier qu'il essayait – vainement – de compléter. Sa concentration était mise à rude épreuve. Encore fallait-il obstruer de son champ de vision la petite culotte en dentelle de l'espèce de crétine finie qui oscillait au-dessus de son crâne et peut-être (peut-être) qu'un jour, il terminerait de remplir ce fichu formulaire administratif…
« Vous savez ce qui me comble d'aise, Weasley ? pépia joyeusement Cornellis sans oublier de lui décocher un léger coup de pied au passage.
— Non, et je ne tiens pas à le savoir.
— Ça ne fait rien, je vais vous le dire quand même : d'ici, j'ai une vue plongeante sur votre crâne.
— Et moi, j'ai une vue plongeante sur vos dessous, persifla le jeune homme.
— J'espère que vous profitez du spectacle. Cependant, je me dois de vois informer que si vous continuez à lorgner sur mon fessier, je vous collerais un procès au cul…»
L'abominable petite…
« Par la barbe de Merlin, Cornellis ! Si vous n'étiez pas montée sur ce foutu lustre, nous n'en serions pas là !
— C'était une erreur de parcours.
— Une erreur de parcours ? répéta Percy, scandalisé. Vous appelez ça une erreur de parcours ? J'appelle ça un bazar monstre, moi, Cornellis. Un cataclysme de premier ordre ! Un chaos absolu ! Un dérèglement de…
— Oui, bon ça va, le coupa la jeune femme, vous avez une légère tendance à l'exagération, Weasley…
— Une légère tendance à quoi ?! Dois-je vous rappeler que vous avez insulté le Ministre Bulgare sous son nez, Miss Cornellis ?
— Mais je ne savais pas de qui il s'agissait quand je l'ai traité de…
— Troll mal léché ? De toute évidence. Cela n'explique pourtant pas votre présence au plafond.
— Je me suis dit qu'il valait mieux faire profil bas le temps qu'il rentre chez lui après avoir lancé la brigade magique à mes trousses…
— Vous faites plutôt profil haut, si je ne m'abuse… »
Un reniflement dédaigneux l'interrompit.
« Cela étant, je ne vous ai toujours pas dit ce qu'il y avait de particulièrement intéressant avec la vue plongeante dont je dispose, Weasley…
— Dites, s'énerva Percy. Qu'on en finisse.
— Chouette ! Alors ça se tient en un mot votre crâne est…
— Oui ?
— Ah, et si on le faisait sous forme de charade ?
— Miss Cornellis…
— Mon premier est un instrument dont on se sert dans les jeux, il permet de tirer aléatoirement un nombre ou un symbole parmi plusieurs possibilités…
— Un dé ?
— Bien vu. Mon second est l'arrêt de lieu des trains ?
— Une gare !
— Certes. Et mon dernier est l'endroit qui sert de foyer aux oiseaux…
— Nid ?
— Oui.
— …
— Alors, vous avez trouvé, Weasley ? »
Dégarni. Son crâne était… non. Non ! Il refusait d'envisager cette possibilité. Par Merlin, il avait vingt-cinq ans… Cette sale peste l'asticotait à un point... il en avait marre. Voilà. Percy Weasley était à bout. Entre le Ministre Bulgare qui avait lancé une patrouille sur les traces de sa secrétaire (ce qui revenait à lui faire porter à lui, son chef, le chapeau), la culotte de Cornellis et ses insinuations outrageuses...
« SORTEZ TOUT DE SUITE DE MON BUREAU, CORNELLIS !
— On dirait que j'ai touché un point sensible de votre anatomie…
— J'ai dit : SORTEZ !
— Mais je suis accrochée à…
— JE M'EN FICHE, DEGAGEZ OU JE VOUS PLANTE MA BAGUETTE ENTRE LES DEUX YEUX. TRANSPLANEZ, VOLEZ, COURREZ AVEC UN CHANDELIER AU CUL, JE N'EN AI RIEN A FAIRE MAIS SORTEZ DE MA VUE !
— Demandé si gentiment… »
Audrey transplana dans un grognement, emportant avec elle le lustre du bureau de Percy. Celui-ci fusilla le trou béant qui décorait le plafond avant de passer une main tremblante sur son crâne… qui, effectivement, commençait à poindre sous son fouillis de boucles flamboyantes.
Nom d'une chouette, il allait étriper son insupportable secrétaire !
