Si vous avez lu le résumé, vous savez à quoi vous attendre. Quoique, certains dirons qu'avec moi, faut jamais être sûr de soi, mais bon. Détail, détail.
Cette fic' est un AU un peu particulier car à la différence de réinterpréter l'histoire de James Dashner, ou de transposer ses personnages dans un autre univers, ben moi je vous propose la suite de la trilogie, mais genre, bien après.
Disclaimer : Les personnages appartiennent à James Dashner (on aurait pas dû les lui confier, il a fait n'importe quoi, surtout avec Newt) à part un groupe d'OC (que vous reconnaîtrez direct' normalement).
Warning : Cette fic' est également un Newtmas parce que oui, Newt et Thomas DOIVENT FINIR ENSEMBLE. Quand je vous disais qu'on a laissé trop de liberté à Dashner. ET IL VA Y AVOIR MASSE DE SPOIL des bouquins.
Je remercie ici Entropythings et Nemerys, mes deux bêtas gentilles et tout, qui m'ont poussés à lire la trilogie MR (j'étais tellement pas motivée de base XD ). C'est donc un peu grâce à elle qu'a fleurit le scénario de cette fic.
Le fait est aussi que j'écris beaucoup de fic' à la fois dans différents fandoms et que j'avais envie de m'essayer à un fandom actif :3 du coup Maze Runner Trilogy.
Je dis pas que j'ai viré toutes les fautes d'orthographes et de syntaxes mais j'espère que ça vous piquera pas trop les yeux !
Je diffuse des indices et des références à la trilogie dans le chapitre, voyons voir si vous les repérerez toutes :D Je donnerais les réponses dans le prochain chap'.
Chapitre 1
Une prairie cernée de hauts murs. Flash. Un groupe de garçon se disputant dans une cabane. Flash. De longs couloirs à n'en plus finir. Flash. Des cris. Flash. Du sable. Flash. Courir. Flash. Mourir. Flash. Tommy.
Newt se redressa d'un bond. Son sang battait à ses oreilles et son pouls était rapide. Tout ses muscles étaient tendus à l'extrême. Il était désorienté et en proie à une panique terrible. Il voyait mal ce qui l'entourait.
Il tâtonna jusqu'à toucher une surface lisse et froide. Le mur. Il y aplatit sa paume et fouilla jusqu'à butter sur le bouton qu'il cherchait. Il appuya dessus avec force.
Un bruit désagréable de fer rouillé qu'on déplace résonna, et peu à peu un volet sale et délavé se releva, laissant entrer la lumière matinale dans l'unique pièce de l'appartement de Newt.
Il s'agissait d'un des seuls investissements qu'il avait jamais fait de toute sa vie. Un studio à bas prix juste à la périphérie de la ville. Vu l'état du lieu, ç'aurait été du vol de payer plus de 200 pour cette misère.
Des câbles électriques sortaient des murs et pendaient du plafond. Une grille d'aération ornait le plafond incliné juste au dessus du lit -simple matelas sur un sommier en fer. Un carton de provision traînait près de la table basse, qui elle était collée contre le mur du fond, juste à côté du panneau électrique.
Un renfoncement qui avait anciennement servit de planque à marchandise pas nettes servait d'étagère de rangement pour ses vêtements et effets personnels multiples juste en face de ladite table.
Un énorme tuyau -au moins deux fois plus large que Newt et haut d'un mètre- prenait un coin de la pièce, s'ajoutant à multitudes d'autres plus petits et plus fins qui longeaient les murs.
Ajouter au tableau plusieurs fissures, de la rouille sur toutes les surfaces en métal, et quelques autres gênes mécaniques impossible à retirer, et vous aurez un bon aperçu de la maison de Newt.
Le jeune homme ne s'en plaignait pas. Il n'y passait que ses nuits. Et cette ruine valait mieux que le vieil orphelinat où il avait grandit.
Newt était de ces enfants abandonnés au berceau par des parents qui n'avaient jamais voulu d'eux. Ils étaient des accidents.
Recueillis par l'orphelinat du quartier ou déposé devant le bâtiment morne qui abritait de nombreux gamins ayant tous subit plus ou moins le même sort.
L'orphelinat n°20-8-3-10-5-4-1, ou A pour faire plus court, était l'un des deux orphelinats de la ville. Le directeur récupérait les enfants pour le cumul de bouche à nourrir, ce qui lui assurait plus de fond, qu'il détournait ensuite habilement pour son utilité personnelle.
''Il va aux putes'' disaient souvent les camarades d'infortune de Newt.
La vérité importait peu au garçon à l'époque. Son intérêt résidait en deux points : survivre et ne pas se faire remarquer par les surveillantes. Ces bonnes femmes là étaient des harpies, prêtent à dégainer et punir pour un regard de travers. Très tôt Newt avait appris où était sa place. Un système bien organisé était la base d'une vie prospère. Chacun se tient et les poules seront bien gardées.
Bref, Newt avait détesté vivre dans les dortoirs humides et surchargés de l'orphelinat. Trop souvent il avait dû dormir par terre, à même le plancher, après s'être fait voler son matelas.
Autant dire que la puberté l'avait aidé sur ce point. Même si il était maigre, l'air faible et docile, il était grand. Sa taille lui avait permis de se faire regarder avec plus de respect et forcément, son caractère en avait été un peu affecté. Enfant effrayé et introvertis, il avait été un adolescent sûr de lui, sachant élaborer des stratagèmes pour permettre à tout le dortoir de ne pas mourir de froid l'hiver, ou pour partager les maigres rations qu'on leur distribuait. Il avait pris une place importante dans la communauté de l'orphelinat.
À sa majorité pourtant, quand on lui avait annoncé qu'il pouvait partir, qu'il n'était plus à la charge de l'établissement sauf si il voulait y travailler, il n'avait pas hésité pour se tailler.
Il était parti à l'autre bout de la ville, dans ce quartier qui était désormais le sien. Il y avait enchaîné les petits boulots et avait supporté de dormir sous les ponts ou dans les égouts en attendant d'avoir assez d'argent de côté pour s'offrir le luxe d'une chambre à lui tout seul.
Alors oui. Son appartement était miteux, voire crasseux malgré l'effort qu'il faisait pour le tenir le plus propre possible. Mais c'était son chez lui.
Le volet se bloqua dans un son mat. Newt tourna lentement la tête et regarda par la fenêtre. Sa vitre était barrée d'un grillage dont l'ombre se déportait sur son visage. Dehors, la journée était bien entamée. Les grattes ciel brillaient. Les voitures volaient à toute vitesse sur le périphérique, klaxonnant sans vergogne. Les rues étaient agitées d'hologrammes diffusant les nouvelles, des publicités, la météo. La masse grouillante de gens se mouvait rapidement. Certains étaient pressés, d'autres stressés. Un groupe de jeunes filles en uniforme rappela à Newt qu'on était lundi.
Il grimaça face à ce constat.
Puisant dans ses dernières forces, il se détourna de la fenêtre et mit les pieds hors de son lit, sur le sol glacé. Un frisson le parcourut et il trembla. Il tapota son pied gauche contre le ciment pour s'habituer à la température tout en réactivant les nerfs mécaniques de sa jambe droite en remuant celle-ci.
À un point de sa vie, l'état mental de Newt avait été effroyable. Il n'arrivait pas à joindre les deux bouts et mourrait de faim dans la rue. Pris d'une crise de démence, il avait couru comme un dératé vers la station de métro la plus proche et s'était tenu au bord du quai, pensif. Avant de descendre sur les rails.
Ce jour là était définitivement le jour le plus sombre de sa vie. Tout en étant celui de sa renaissance. Un déclic sonore le fit grimacer. Un câble de sa patte folle venait de s'emmêler. Ça allait lui faire un mal de chien et le faire boiter cette connerie.
- Putain…
Le moral déjà bas, il se leva et se prépara machinalement. Il s'accroupit à son bureau pour fouiller dans ses étagères, activant dans le même temps sa mini-radio télévisée. Un hologramme se forma, grésillant et une femme bleutée tirée à quatre épingle apparu.
- Bonjour citoyen ! Nous sommes aujourd'hui le lundi 9 janvier de l'an 5233. Il 9h27 et la température extérieur est de 6°c. Le ciel sera dégagé toute la journée…
La petite présentatrice holographique continua son exposé alors que Newt se relevait avec des vêtements propres. Il marcha jusqu'au lavabo, unique point d'eau de la chambre -il devait se laver dans les douches d'un relais en bas de sa rue où le patron lui faisait un prix- et se débarbouilla avant d'enfiler un tee-shirt avec le nom du magasin pour lequel il bossait la journée. Maze.
Il passa un jogging rouge et sans mettre de chaussettes -il n'avait pas le luxe de s'en offrir- il chaussa ses bottes. Il se retourna, cherchant sa veste qui reposait à côté de sa table basse. Il se pencha pour la prendre. L'hologramme parlait toujours.
- Et n'oubliez pas citoyen d'Odaroloc. Un sous gagné est un pas vers le progrès.
Newt retroussa les lèvres, agacé par le slogan ridicule de sa ville, et éteignit la radio. L'hologramme se dissipa aussitôt.
Il ajusta sa veste et prit sa clé magnétique, puis sortit de son appartement. Il le verrouilla et dévala les escaliers de son immeuble. Une odeur infecte imprégnait l'air. Apparemment, un de ses voisins avait mal digéré sa soirée la veille. Newt se hâta de sortir du bâtiment et se mêla à la foule.
Odaroloc était la 87e colonie extra-terrestre. Elle faisait partie de la centaine des premières bases d'expatriation de l'espèce humaine lors de l'évacuation de la Terre, quelques 3000 ans plus tôt. Le Grand Exil. Ouais, ça faisait un bail que la Terre avait été abandonnée. Des rumeurs couraient sur les raisons de l'exil des humains.
On disait que le soleil avait tout ravagé. On disait que l'humanité avait muté. On disait que la poignée de survivant avait fuit pour la survie du genre. En bref, on en savait trop rien, mais les faits étaient que l'humanité avait colonisé l'espace.
Beaucoup de planètes avaient été aménagées pour accueillir les rescapés. Les colonies s'étaient diffusées plus rapidement qu'un virus à travers plusieurs systèmes. Les rencontres avec d'autres espèces intelligentes avaient accéléré le développement des colonies et amélioré les conditions de vie.
Très vite, les premières colonies avaient été délaissées en quelque sorte. Et encore Odaroloc s'en sortait plutôt pas mal. Elle était peut être dans la centaine des premières, mais elle était dans les dernières de celles-ci.
Que dire des premières colonies extra-planétaire ?
Newt n'avait pas la moindre idée de l'état dans lequel elles étaient. Outre le fait qu'il s'en fichait pas mal, on disait que comme la Terre, elles avaient été abandonnées. Seul les renégats vivaient dans le système solaire à présent, là où elles étaient situées. La ceinture qui l'entourait était gardée par les autorités mais tout le monde savait que passait qui voulait. Le gouvernement JD -Newt avait oublié ce que signifiait les initiales- qui gérait toutes les colonies humaines à travers les systèmes -même les plus reculés- faisait preuve d'application en ce qui concernait les douanes d'un système à un autre mais pas pour le système solaire. C'était une zone proscrite, marquée d'interdiction et qui s'y aventurait le faisait à ses risques et périls.
Le seul endroit gardé et surveillé là-bas était la Terre. Un périmètre de sécurité avait été établi et tout vaisseau entrant dedans était détruit sans somation.
Sur le chemin du travail, Newt s'arrêta dans une supérette pour son petit déjeuner -une bouteille d'eau et une boisson énergisante. Il n'avait pas trop de moyens. Pas étonnant qu'il soit fin comme un cure dent.
Arrivé au Maze, magasin de réparation en tout genre, il fila derrière la caisse après avoir salué Alby, son patron et ami.
Alby était un grand costaud au visage sévère, mais au sourire amical. Il était le seul ami de Newt dans cette maudite ville.
Il lui devait sa jambe motorisée.
Newt était descendu sur les rails ce jour-là. Et il y serait sûrement resté jusqu'au premier métro passant qui l'aurai fauché si Alby ne l'avait pas attrapé à bras le corps et remonté aussi violemment que brusquement sur le quai.
- T'es malade ! avait-il hurlé.
- Ta gueule lâche moi connard ! avait rétorqué Newt en se dégageant.
- Tu voulais crever ?!
- Ça te pose un problème ?
- Que tu veuilles passer l'arme à gauche non ! Que tu fasses ça dans mon bloc oui !
Newt l'avait regardé sans comprendre avant de hausser les épaules et de s'éloigner. Mais Alby n'avait pas lâché l'affaire. Il l'avait suivi en lui beuglant après. Newt avait pété un câble et engagé une lutte perdue d'avance avec lui. Ils avaient roulé sur le quai sous les yeux éberlués d'une vieille clocharde qui dormait près d'une bouche d'aération crachant une vapeur chaude. Leurs corps emmêlés, ils s'étaient battus comme des chiffonniers. Quand Alby avait fini par bloquer Newt sous lui, le maintenant par la force de ses muscles, aucun des deux n'avaient remarqué que la jambe de Newt dépassait sur la voie.
Le métro l'avait arrachée.
La suite était confuse dans les souvenirs de Newt. Le seul constat : Alby lui avait dit qu'il ne le laisserait pas tomber. Et il avait tenu parole.
Il avait payé les frais d'hospitalisation de Newt, financé de son maigre salaire l'opération pour lui installer une jambe mécanique, et pour couronner le tout, il l'avait embauché.
Newt scanna quelques articles pour vérifier que la caisse fonctionnait puis entreprit de faire les comptes. De quelques rayons plus loin, Alby qui rangeait des articles, engagea la conversation.
- T'as entendu les infos ce matin ? Ils disent qu'on est en alpha.
- Ha ouais ? marmonna Newt en se remémorant ce que signifiait alpha -situation de crise, couvre-feu, perquisition. C'est pas la 3e fois cette année ?
- C'est plus histoire de faire semblant qu'il font quelque chose que pour faire quelque chose, grommela Alby. Enfin, je trouve ça marrant.
- C'est chiant pour le commerce quand même.
- C'est pas demain la veille qu'on fera faillite tocard, ricana le patron en apparaissant au bout d'une allée. File moi le scotch.
Newt saisit un rouleau de gros scotch et le balança à son ami en esquissant un sourire.
Tocard. Il aimait ce mot. C'était un terme propre à Alby que l'homme utilisait pour désigner toute personne l'agaçant de près ou de loin. Mais quand il l'adressait à Newt, ça prenait un ton différent. Une sorte de surnom affectif. Le vocabulaire d'Alby était pourvu de mots qui ne voulaient rien dire -comme blocard ou plonk- ou qui ne signifiaient quelque chose que pour lui -genre bloc- qui provenait de sa vie d'avant.
Alby n'était pas originaire d'Odaroloc. Il venait de la ceinture extérieur de ce système, une région de l'espace où tout était illégal. Alby n'était pas très bavard à ce sujet mais Newt savait que c'était un endroit à éviter. La piraterie y était monnaie courante, le commerce d'esclave florissant. La maison des WesBall y régnait en maître et des quelques mots d'Alby à leur propos, mieux valait être dans leurs clous.
Bref, Alby avait fui sa vie là-bas et il n'en parlait jamais. Si Newt lui posait des questions, il était sûr d'avoir des réponses mais il ne voulait pas emmerder la seule personne qui comptait pour lui dans sa triste vie.
Newt rangea ses comptes et sortit de derrière le comptoir pour aider son ami avec l'ouverture du magasin.
- C'est moi ou tu boites tocard ? gronda Alby en voyant sa démarche de pingouin.
- C'est toi, se renfrogna Newt qui ne voulait surtout pas aborder le sujet de sa jambe.
- Fais voir.
Alby s'agenouilla en face de lui et remonta la jambe gauche du pantalon de Newt malgré les protestations de ce dernier.
- Fichtre, ça a encore déraillé, siffla-t-il.
- C'est bon, ronchonna Newt en réajustant son pantalon.
- Je parie que tu as mal, le provoqua Alby en se redressant.
- Bof.
- Tocard.
- C'est supportable.
Alby leva les yeux au ciel.
- Il faut que tu la fasses changer. Ça fait déjà 5 ans que tu te la trimballes. Vu la qualité de l'engin, c'est un miracle que tu puisses encore marcher.
- C'est bon, ça va je te dis, assura Newt en se décalant pour activer l'ouverture des grilles via un petit levier derrière un panneau en métal blanc.
Alby secoua la tête.
- Faut que tu la changes.
- J'ai pas les moyens.
- Je t'avance, proposa son ami.
- Non ! siffla Newt. Non merci !
Alby fronça les sourcils. Il haussa rageusement les épaules et se détourna pour retourner à ses affaires. Newt lâcha un soupir frustré. Il refusait qu'Alby paie encore les frais pour lui. Le problème de ce mec était sa gentillesse, vraiment ! Il avait déjà trop fait pour lui et Newt n'était pas sûr de pouvoir un jour payer toutes ses dettes envers lui -dettes qu'il s'était auto-donné puisque Alby avait toujours refusé son argent et qu'il ne le considérait pas comme ça.
Mais Newt n'aimait pas l'idée de recevoir sans jamais donner en retour. Alors que son ami le veuille ou non, il lui rendrait un jour la somme qu'Alby avait dépensé pour lui.
Les premiers clients arrivèrent et la journée passa lentement. Comme une journée banale dans la colonie n°87. Le soir, Newt resta jusqu'à la fermeture, aidant à mettre de l'ordre dans la remise, puis il salua Alby qui se chargeait de la clôture. Il boita jusqu'à la station de métro proche et monta juste à temps. Un peu plus et il aurait du attendre 7 minutes. Non mais oh. Fallait pas déconner. Le temps c'était de l'argent.
Il arriva à la maison de quartier où il travaillait en tant qu'aide ménagère le soir. Il se changea dans les vestiaires du personnel, passa son bleu de travail sur sa veste et alla chercher son chariot. Il passa les 4h heures suivantes à nettoyer le bâtiment.
C'est exténué qu'il rentra chez lui. Il faisait déjà nuit. Il retira sa veste en gémissant, craignant les courbatures qui lui pendaient au nez. Il se pencha pour allumer la lumière. Deux ampoules pendant au bout de câbles dénudés grésillèrent sous l'afflux d'électricité avant de se stabiliser dans une lumière jaune qui allongea les ombres de tous les objets dans la chambre. Newt posa son repas sur sa table basse -un sandwich qu'Alby lui avait donné, de force, faut-il le préciser, et qu'il n'avait pas eut le cœur à refuser.
Il s'assit à même le sol, le dos contre son lit et retira ses chaussures. Il mangea doucement, dégustant chaque bouchée pour être sûr qu'il aurait bien quelque chose dans le ventre. Le bruit de la rue et des habitations autour lui parvenait comme un écho lointain alors que tout était si bruyant. Les pleurs d'un enfant en bas-âge. Les cris colériques d'une femme trompée. Les beuglements d'un alcoolique. Les rires d'adolescents. Les râles de plaisirs d'un couple. Les voitures qui passaient sous sa fenêtre.
Newt mâcha distraitement sa dernière part de sandwich avant de s'allonger de tout son long sur son lit et actionner la fermeture de son volet. Le bruit mécanique couvrit un instant tous les autres sons environnant.
Newt resta immobile à fixer le plafond de longues minutes. Il avait envie de dormir. Il était si fatigué. Mais il redoutait le moment où il fermerait ses yeux.
Les verrait-il ? Quel décors serait-ce cette fois ? De quelles épreuves serait-il le témoin impuissant ?
Il grinça des dents et se redressa. Il se déshabilla vite fait, passa un short et un marcel et s'étendit à nouveau sur son lit. D'un ample mouvement de bras, il éteignit la lumière. Dans le noir, il ramena son genou sur son torse et à tâtons, il chercha à démêler le câble douloureux dans sa jambe. Il y parvint au prix de grands efforts, terminant en sueur et gagnant un élancement peu agréable dans sa jambe.
Il se força à trouver une position confortable pour atténuer la peine et enfin, il remonta son pled sur lui.
Ses yeux fixèrent l'obscurité encore un long moment. Sans qu'il s'en rendre compte, ils se fermèrent et il glissa dans le sommeil.
Un adolescent paniqué. Newt semblait plus amusé qu'autre chose par son état. Il s'approcha de lui avec un p'tit rire.
- J'm'appelle Newt, le bleu, et on serait contents si tu pardonnais notre nouveau chef qui a du plonk dans la tête.
Le garçon se retourna surpris. Il était pas bien grand mais assez bien battit. Moins que Newt certes, mais bon. Sa peau de lait rougissait sur sa nuque et des plaques apparaissaient sur ses clavicules de ce qu'on en voyait. Sa touffe brune était plaquée sur son front par la sueur. Ses yeux noirs étaient hagards et avaient l'air de chercher un point de repère. Quand il fixa Newt, il sembla le trouver. Newt su dès lors qu'il allait apprécier ce tocard.
Newt se réveilla en nage. Il tâtonna pour ouvrir son volet. Le bruit d'ouverture le calma et sa respiration se rallongea. Il se passa une main sur le visage et se redressa. Il faisait jour. On était mardi.
- Sale nuit, grommela Newt. Sales rêves.
J'espère que ce premier chapitre vous a plu ! Laissez moi vos impressions en commentaires ou en mp ;)
