Salut à tous et à toutes! Ceci est mon premier fanfic', mais ne soyez pas indulgents. J'ai besoin de nombreuses critques pour améliorer l'histoire. Review please!
"The golden eyed cobra" est la première partie de "Sukida", qui devrait en comporter cinq. Je m'excuse auprès des fans de Kogaiji qui n'est pas mentionné dans cette partie. La cinquième lui sera sans doute entièrement consacrée...
Saiyuki et ses persos ne m'appartiennent pas. Par contre la voix appartient à un fruit de mon imaginure, défense de toucher à ce perso et surtout à son nom (tiré de Magic l'assemblée) sans me demander!
Bonne lecture! J'espère que vous passerez un bon moment... :o)
Chapter 1 : Ame no Yoru
La Terre était plongée dans la nuit noire. Aucune étoile ne brillait. La lune, enveloppée d'une brume sombre, projetait une très faible lueur blafarde sur le paysage désertique. Une pluie glaciale martelait le sol et ruisselait dans les fissures.
Seul dans les ténèbres, un petit garçon était recroquevillé contre un pic rocheux. Ses habits étaient en lambeaux, il serrait dans ses petites mains un chapelet noir. Il leva lentement la tête. Ses mèches blondes se collaient sur son visage livide. Ses profonds yeux violets étaient inondés. Etait-ce des gouttes de pluie ou des larmes ? On y lisait la rage et une grande tristesse.
L'enfant se mit debout en chancelant. Il tourna le regard vers le ciel.
« - YAMERO !!!! »
La pluie diminua d'intensité, puis cessa.
Il regarda alors ses mains qui serraient encore le collier. Ses yeux s'étaient vidés de toute expression. Des gouttes recommencèrent à tomber. Une ondée, une ondée pourpre.
Le petit garçon se mit à courir, aussi vite qu'il pouvait. Il ne voyait rien, il ne voulait rien voir, il ne savait pas où aller, il ne voulait plus rien savoir, il ne ressentait que la tiédeur de cette pluie macabre sur sa peau, tout ce qu'il voulait c'était ne plus jamais rien sentir.
Un temple gigantesque se dressa devant lui. À peine fut-il arrivé devant les portes qu'elles s'ouvrirent toutes seules, juste assez pour permettre à l'enfant de se glisser à l'intérieur. Il hésita. Il n'aimait plus les temples, mais il haïssait encore plus la pluie. Il pénétra dans une immense salle éclairée par des torches presque entièrement consumées, dont la plupart s'éteignirent quand les lourds battants se refermèrent. Au fond de la pièce se trouvait une immense baie vitrée qui abritait une sorte de fumée bleue. Il s'approcha de cette matière étrange qui brillait dans la pénombre.
Des formes commencèrent à s'y dessiner. Bientôt, trois têtes, deux femmes et un homme, apparurent derrière la vitre. Le petit garçon tomba à genoux et posa son front sur les dalles devant la trinité bouddhique.
« - Redresse-toi, Kôryu, ordonna une voix masculine.
- Nous t'avons fait venir ici pour te mettre en garde, dit une déesse.
- Tu possèdes une grande force, enchaîna la deuxième déesse, tu as vaincu de nombreux ennemis. Mais tu vas rencontrer une créature qui fera apparaître en toi une faiblesse, qui te rendra vulnérable...
- Je l'éclaterais, s'écria Kôryu, personne ne se mettra en travers de mon chemin !
- Tu ne pourras rien contre elle, coupa le dieu. En face d'elle tu seras sans force, sans volonté.
- Méfie-toi des serpents et de ceux qui les font danser, l'avertit la deuxième déesse, grand prêtre Genjo Sanzo. »
Sans dire un mot, le jeune homme serra son chapelet dans une main et pris son revolver dans l'autre. Il se releva en essuyant le sang qui coulait encore sur son front et s'éloigna des trois divinités. Il s'arrêta sur le pas de la porte.
« - Si tu croises bouddha, tue le. Si tu croises ton ancêtre, tue le. Se laisser vivre et ne rien laisser nous entraver. C'est le seul savoir que je tiens de mon maître. Je ne laisserai personne se mettre en travers de ma route. »
Il mit son chapelet autour du cou et sortit.
Dehors, la pluie avait repris. Le moine se remit à errer dans la nuit. Il détestait toujours autant ce temps pourri. Un yokai se planta devant lui, un sourire cruel aux lèvres. À peine avait-il fait un pas dans sa direction qu'il reçut une balle dans le front et se désintégra. De nombreux autres monstres subirent le même sort. Il les exterminait tous sans même leur prêter attention.
Soudain, un immense cobra se dressa devant lui. Il était rouge et noir avec des yeux d'or. Sanzo leva son arme, mais se figea en croisant le regard doré. Il lâcha le revolver anti-monstre. Ses forces le quittaient. Il se noyait dans ces grands yeux hypnotisant.
« Sanzo... »
Le serpent approcha sa tête de la sienne.
« Sanzo ! »
Sanzo était emprisonné dans ses anneaux.
« SANZO ! »
Deux grands yeux dorés implorants le fixaient.
SSPPAAAAAAFF !!!!
« - BAKA SARU !!!
- Itte ! Ça fait mal ! »
Sanzo rangea son éventail et se rassit dans le coin de sa chambre près de la fenêtre. Gokû resta étalé sur le sol en se massant le crâne.
« - Pourquoi t'as fait ça ? »
Le moine semblait compter les gouttes de pluie à l'extérieur, ses yeux étaient perdus dans le vide.
« - Sanzo ?
- ...
- Sanzo...
- Quoi ?! Qu'est-ce qu'il te prend de venir me déranger en plein milieu de la nuit?
- Gomen. Je pensais pas que je te réveillerais. Tu dors jamais quand il pleut...
- Omae wo korosu...
- Je suis juste venu te demander....
Il s'arrêta, se mit les mains sur les tempes et secoua fortement la tête :
- Yamede... URUSEI! URUSEEEI !!
Sanzo tira à quelques centimètres de Gokû :
- DAMARE!!! SHINE !!
- J'y comprends rien, depuis qu'on est arrivé ici, y'a quelqu'un qui arrête pas de m'appeler « Otôto, otôto,... » et en plus j'ai faim !
- Laisse-moi tranquille !
- Qu'est-ce que t'as fait quand tu m'as entendu t'appeler ?
- Dégage !
Gokû se dirigea vers la porte en faisant la moue.
- Tu devrais pas être aussi désagréable juste parce qu'il pleut...
- URUSEI ! »
...
Hakkai était allongé sur son lit, les yeux grand ouverts. Il était fatigué, mais n'arrivait pas à dormir. À chaque fois qu'il fermait les yeux, l'image de Kanan lui souriant, tenant un couteau contre son cou, lui revenait. La pluie martelait le toit et le vent sifflait dans les feuilles d'arbre qui crissaient contre la vitre. Hakuryu, roulé à côté de lui, somnolait en se levant et étirant ses petites ailes blanches de temps en temps.
Le jeune homme soupira.
« Ten...po... »
Il s'assit sur les couvertures et regarda autour de lui.
« - Tu as entendu Hakuryu ? »
Le petit dragon s'était dressé d'un coup. Il poussa un petit cri et regarda vers l'extérieur.
« Tenpo... »
Hakkai tourna la tête dans la même direction, même si la faible voix semblait ne provenir de nulle part et l'entourait de son timbre angoissé.
« Tenpo »
La voix tremblante se faisait de plus en plus pressante. Il s'approcha lentement de la fenêtre.
« Ten-chan ! »
La fenêtre s'ouvrit avec grand claquement, tandis que la pluie et le vent glacés s'engouffrèrent dans la chambre. La voix résonnait plus fort.
« Ten-chan, aide-moi... Je t'en prie... Viens m'aider... Ten-chan... »
Il referma avec peine le battant de la fenêtre. Le calme revint dans la chambre.
« - Qu'est-ce que c'était ? Tu as une idée, Hakuryu ? »
Le petit dragon se reposa sur les draps en regardant dehors. Hakkai retourna vers le lit en se demandant d'où venait...
« Ten...chan... »
...
« - Foul !
« Quoi ?! Encore ?! C'est pas possible !
« C'est ça de jouer contre un pro ! »
Gojyo caressa les cinq cartes qui lui avaient fait gagner la vingt-cinquième partie. Il mit la chaise en équilibre sur deux pieds en recomptant les 100 000 yens. Il affichait un rictus à la fois moqueur et satisfait. Son adversaire, un jeune homme brun, mal peigné et apparemment à moitié saoul, fixait les billets qui ne lui appartenaient plus, la mâchoire inférieure pendant comme si elle allait se décrocher.
Gojyo était aux anges. La soirée avait été enrichissante. C'était le quatrième qu'il « plumait ». Celui-là était particulièrement têtu. Il plaqua ses dernières pièces sur la table.
« - Une dernière ! »
Le hanyo ne répondit pas tout de suite car, au même moment, une voix comme un souffle léger traversa son esprit.
« ...shô »
Il posa l'argent, en restant en équilibre sur les deux pieds de la chaise, tendit l'oreille pour entendre mieux, mais rien. Ça devait être la fatigue. Il était quand même bientôt deux heures du matin. Il haussa les épaules et regarda l'autre joueur qui arborait toujours son air hébété. Il contempla ensuite les misérables pièces qui gisaient à côté de la bouteille vide d'alcool. Il hésita.
« KENREN ! »
La chaise retomba sur ses quatre pieds, dans un fracas accentué par les mains du « pro du jeu », qui frappèrent les bords de la table pour ne pas atterrir sur le carrelage du bar. Gojyo balaya la salle des yeux, personne ne semblait avoir entendu le cri. Il attendit encore d'entendre la voix, mais rien. C'était peut-être sa conscience qui lui disait d'aller se coucher ? Mais pourquoi aurait-elle dit « Kenren » ? De toute façon, il n'aimait pas écouter les conseils. Il attrapa les cartes et les mélangea.
« - Je te laisse une autre chance, mais c'est peine perdue. »
L'autre se secoua et se pencha sur la zone de jeu avec une moue déterminée. Le jeune homme aux cheveux couleur de sang distribua les cartes sans grande concentration. Il écoutait attentivement les bruits autour, mais il n'entendait que les quelques conversations des clients de l'établissement. Il ramassa ses cartes.
« KENREN ! »
Il se leva d'un bond et balaya encore une fois la salle du regard.
« - Nani o kore ?! »
Le bruit de fond cessa, une dizaine de têtes se retournèrent pour voir l'ivrogne qui délirait. Cette fois ci la voix persista, elle couvrait les murmures qui s'élevaient.
« Kenren...Kenren...Keni-chan... »
Gojyo plaqua ses cartes en faisant vaciller les verres, empocha ses gains et se rua hors du bar.
« - Mauvais joueur ! J'allais ga... »
Il s'interrompit en voyant les trois as, le joker et la carte à l'envers éparpillés en face de lui.
Dehors, malgré le grondement de la pluie et du vent, la voix tremblante et suppliante résonnait inlassablement dans son esprit.
« - C'EST PAS FINI ?! QUI ÊTES-VOUS ? »
Il hurla, la tête basculée en arrière, des gouttes ruisselant sur son visage. Une énorme bourrasque le déséquilibra. Il tomba à quatre pattes dans une large flaque d'eau. Il lâcha un juron et leva ses yeux pourpres vers les montagnes au loin. La voix semblait l'entourer, ne venir de nulle part, mais en même temps semblait le presser vers le versant le plus sombre.
« - Ouais, c'est ça...Ben, pas tout de suite, ok ? »
Il se releva en frissonnant et se dirigea vers l'auberge, accompagné de la voix, rassurée par son semblant de promesse, plus douce et nostalgique qu'avant, qui le caressait et le rendait mélancolique.
...
Gokû était adossé à la porte de Sanzo, au bord des larmes, la poignée encore serrée dans sa main. Il n'aimait pas voir le moine dans cet état, il ne mangeait plus et passait nuit et jour à regarder le ciel gris. Et puis cette voix qui lui vrillait les tympans.
« Otôto... »
« - Urusei. »
Il se recroquevilla par terre et s'enfonça les genoux dans les yeux pour s'empêcher de pleurer. Mais très vite, ses joues furent inondées.
« Otôto »
La voix était moins tremblante, plus douce, plus rassurante, comme si elle cherchait à le consoler. Pendant quelques secondes, il ressentit une présence, quelqu'un le prenait par l'épaule et lui murmurait de ne pas pleurer. Une odeur de fleur de cerisier l'enveloppa. Elle lui réchauffait le cœur. Elle lui semblait familière, très familière. Mais il ne se rappelait plus.
Il leva la tête pour constater qu'il était toujours seul. Il s'essuya les yeux du dos de la main, le couloir de l'auberge était silencieux. Il se remit debout. La voix ne le quittait pas, mais elle était moins pénible. Il avait compris qu'en l'écoutant, sans vouloir qu'elle se taise, elle résonnait moins fort.
Une porte claqua. Des bruits de pas se rapprochèrent du jeune garçon. Il se raidit. Ça montait l'escalier. Il se retourna et se figea, un air surpris sur le visage.
Un Gojyo trempé jusqu'aux os, des mèches dégoulinantes collées sur la figure, lui renvoya la même expression. En même temps, ils demandèrent :
« - Qu'estu fais là à c't'heure ci ? »
Ils se turent. Le hanyo lança un « bonne nuit » sec en regagnant sa chambre.
Gokû l'écouta tousser, jurer et maudire la pluie, puis il alla lui aussi se coucher. Il s'enfouit sous les couvertures.
« - Bonne nuit, la voix. »
Il s'endormit.
« On se reverra...Je te le promets...petit frère... »
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