Chapitre un.
Le soleil déclinait, les lumières des voitures de police tournoyaient dans la rue. Les policiers en uniforme faisaient entrer le suspect dans l'une d'elles.
Le lieutenant Beckett savourait ce moment, comme à chaque fois qu'elle bouclait une enquête. C'était son but dans la vie, arrêter les tueurs, rendre justice aux victimes et à leurs famille. Chaque coupable envoyé devant la justice représentait plus qu'une victoire, pour elle, c'était une véritable thérapie.
Un peu plus loin, Castle, qui venait de vivre une des expériences les plus amusantes de sa vie, savourait aussi cet instant. Cela faisait longtemps, qu'il ne s'était pas autant amusé. Courir après un tueur, vivre en vrai une de ces situations qu'il passait son temps à imaginer pour ses héros de romans... Il avait trouvé ça plus que génial. Et puis ce lieutenant Beckett était vraiment très jolie, ce qui ne gâchait rien! Il regarda dans sa direction et remarqua qu'elle était seule. Il s'approcha d'elle.
- Hum hum, fit-il pour attirer son attention.
- Bon, je crois que c'est fini, dit-elle en se tournant vers lui.
- On n'est pas obligés de se quitter tout de suite ! On pourrait dîner, et apprendre à se connaître, proposa-t-il.
- Pour que vous ajoutiez mon nom à la liste de vos conquêtes ?
- Je pensais plutôt au contraire.
- J'ai été ravie de vous avoir rencontré, fit-elle pour lui signifier que leur relation s'arrêtait là.
- Dommage, on se serait bien amusé !
- Vous n'avez pas idée, lui murmura-t-elle à l'oreille.
Elle lui tourna le dos et s'en alla. Castle la regardait envoûté. Elle était fière de son effet, elle venait de lui clouer le bec, ce qui n'était pas un mince exploit. Finalement cette enquête avec lui avait eu ses bons côtés, elle s'était bien amusée, même si elle ne l'avouerait pour rien au monde. Elle avait d'ailleurs eu du mal à lui dire non. Peut-être que s'il avait insisté un peu plus... Soudain, elle sentit une main se refermer avec délicatesse sur son poignet. Elle regarda la main puis releva la tête pour croiser le regard océan de Castle. Il était merveilleusement beau, incroyablement agaçant et elle était irrésistiblement attirée par lui, ce qui l'agaçait également.
- Alors faisons ce que font les équipiers, allons boire un verre pour fêter la résolution d'une enquête difficile... Il est évident que je paie la note sans que vous ne puissiez refuser puisque je me suis lamentablement fait avoir par le suspect.
- Pourquoi pas... répondit-elle après un instant de réflexion.
- Alors, allons-y! sourit-il.
Ils se rendirent dans un bar qu'il affectionnait particulièrement pour son histoire, dont il lui fit bien évidemment le récit : le Old Haunt. Le serveur vint prendre leur commande, tandis qu'ils bavardaient gaiement.
- Alors, que faites vous d'ordinaire à la fin d'une enquête? Demanda-t-il pour engager la conversation.
- Je rentre chez moi, je lis un livre en buvant un verre de vin et en dégustant un plat chinois. Et vous? Que faites vous quand vous terminez un bouquin?
- Je sors! Je m'amuse...
- ... Et vous faites la une des tabloïdes!
- Ça vous gène?
- Vous faites ce que vous voulez de votre vie! rétorqua-t-elle en haussant les épaules.
- On pourrait sortir un de ces soirs, j'ai des relations, je pourrais vous faire entrer dans des endroits super branchés...
- Non merci! J'aime l'anonymat!
- Dans ce cas, je pourrais vous préparer un bon dîner, je me défends pas mal, vous savez?
- Ah oui? Et que cuisinez-vous en dehors des pâtes?
- Oh! ça c'est sexiste lieutenant Beckett! S'offusqua-t-il! Dois-je vous rappeler que la plupart des chefs étoilés sont des hommes?!
- D'accord, oublions ma remarque et dites-moi plutôt ce que vous me prépareriez? Quelle est votre spécialité?
- Les pâtes à la carbonara.
Elle explosa de rire, il fut charmé. La soirée s'était continuée ainsi entre flirt et décontraction. Ils avaient un peu abusé du champagne et ne savaient déjà plus trop ce qu'ils faisaient.
- Si nous allions marcher ? Avait proposé Rick. La nuit est magnifique!
- D'accord.
Ils avaient flâné dans les rues de New York pendant un moment, regardant les lumières des appartements s'éteindre petit à petit. Elle riait à la moindre de ses blagues, l'alcool lui faisant oublier toutes ses réticences.
C'est alors qu'une première goutte atterrit sur le nez de Kate. Ils levèrent la tête dans un mouvement synchronisé. Une deuxième goutte. Et finalement ce furent des trombes d'eau qui s'abattirent sur eux. Il enleva sa veste pour la mettre au-dessus de leurs têtes, leur offrant ainsi une protection de fortune, le temps, pour eux de trouver refuge sous le porche de l'hôtel le plus proche.
- Que diriez-vous de prendre une chambre? Proposa Rick.
Elle leva son visage vers lui en fronçant les sourcils. L'eau dégoulinait le long de ses cheveux. Diable, qu'elle était sexy ainsi trempée!
- En tout bien tout honneur! Précisa-t-il après avoir réussi à détourner le regard de cette goutte d'eau, qui coulait lentement vers son décolleté. Vous êtes trempée! Et moi aussi d'ailleurs! Il nous faut une bonne douche et des vêtements secs!
Elle observa un instant la rue et le déluge qui s'y abattait. Les chances qu'ils avaient de trouver un taxi à cette heure et par ce temps étaient minces.
- D'accord, fit-elle.
Après tout, elle passait une bonne soirée en sa compagnie. Castle s'adressa au réceptionniste, qui appela un groom pour les emmener à leur chambre.
- En tout bien tout honneur, hein? Dit-elle en découvrant la suite nuptiale qu'il leur avait prise.
- Il ne restait plus que celle là, se défendit-il.
- Mais ouais, c'est ça, marmonna-t-elle.
- Vous pouvez prendre votre douche en premier, à moins que vous ne vouliez que je vienne avec vous...
Elle ne répondit pas et se rendit dans la salle de bain. Il soupira mais n'insista pas, il savait se conduire en parfait gentleman.
Il fit monter une bouteille de champagne par le service d'étage et s'en servait un verre, lorsqu'elle réapparut vêtue d'un simple peignoir, qui lui arrivait à mi-cuisses, révélant ainsi ses jambes interminables. Il renversa un peu du contenu de la coupe qu'il portait à ses lèvres, qu'il essuya maladroitement.
- On dirait que vous êtes troublé, monsieur l'écrivain, sourit-elle aguicheuse.
- À qui la faute? Bredouilla-t-il en posant son verre sur la table.
- C'est vous qui l'avez cherché, dit-elle avec un sourire mutin sur les lèvres.
Elle se mordit la lèvre inférieure et s'approcha de lui. Il reconnaissait bien là le lieutenant de police, qui voulait toujours tout contrôler. Elle avait décidé de la suite de leur soirée et il n'allait pas s'en plaindre...
Elle était maintenant si près de lui, qu'il pouvait sentir son souffle chaud contre son cou. Elle posa une main contre son torse, il passa la sienne dans ses cheveux, le long desquels l'eau ruisselait encore. Il se pencha en avant et posa ses lèvres contre les siennes. La température monta en flèche, elle ouvrit les lèvres pour lui donner accès à sa langue et il approfondit leur baiser. Il glissa une main sous son peignoir, perdant tout contrôle. Elle entoura sa nuque de ses bras et se moula contre lui. Ils n'étaient plus que deux brasiers incontrôlables. Elle commença à déboutonner la chemise de l'écrivain et la fit glisser sur ses épaules, il grogna de plaisir au creux de son cou, qu'il dévorait de baisers. Il tomba à genoux, parsemant son ventre de baisers brûlants, elle fit courir ses mains dans ses cheveux, le collant un peu plus contre son ventre.
- Détective … Souffla-t-il, sa voix tout à coup plus rauque.
Elle sourit.
- Oui ?
- On…
- Fermez-la Castle!
Il releva les yeux vers elle et posa ses mains sur ses hanches. Son nez effleura la peau fine de l'intérieur de sa cuisse. Quand ses lèvres remplacèrent son nez, elle ne put retenir un long gémissement.
Il sourit en se pressant contre elle, faisant glisser ses mains sous le galbe de ses fesses. Il attrapa du bout des dents la dentelle protégeant son intimité et tira lentement dessus.
- Castle … gémit-elle dévorée par le plaisir.
Elle replongea les mains dans la chevelure de son amant. Il continua son supplice. Sa langue s'aventura plus loin, récoltant de nouveaux gémissements.
Il se redressa et vint s'occuper de sa poitrine, soupirant contre la peau fine de son décolleté. Il embrassa tendrement ses seins tour à tour. Il allait la rendre folle.
Il se frottait contre elle, calant ses hanches contre les siennes. Elle le sentait. Son envie d'elle, sa puissance, la chaleur de son corps …
Elle fit glisser le zip de son pantalon sans hésitation, enlevant les derniers remparts entre elle et lui. Il déglutit avant de se pencher à nouveau sur ses lèvres, les effleurant tout d'abord, pour ensuite revenir à l'assaut de façon de plus en plus pressante. Quand sa langue caressa ses lèvres et que Kate les écarta, elle releva ses mains derrière sa nuque pour se serrer contre lui. Prise d'une certaine frénésie, elle le caressa sans pudeur, grognant quand il commença à jouer avec sa poitrine . Un feu d'artifice...
Il noya son visage dans les mèches brunes, parcourut l'arrondi de de son épaule du bout des lèvres, pour finalement faire courir sa bouche jusqu'à sa poitrine. Il la sentit s'arquer contre lui, venir à la rencontre de ses caresses. Ils basculèrent sur le lit.
L'une de ses mains s'aventura plus avant, effleurant ses cuisses, les écartant légèrement. Son pouce la frôla. Sa langue fouilla son nombril.
Il prit son ventre en coupe avant de souffler doucement dessus, se régalant des légers frissons qu'il faisait naître.
Il sut qu'elle avait fermé les yeux, et sans plus de préliminaires, il continua son exploration plus au sud, refermant sa bouche sur son intimité. Il sourit en sentant ses mains s'accrocher davantage à ses cheveux. Et enfin … son long cri de plaisir.
Son nom et ce doux mélange de mots et de gémissements. Il releva la tête pour l'admirer. Elle profita de cet instant pour prendre les commandes, elle le fit basculer sur le matelas et s'installa à califourchon sur lui, frottant légèrement son bassin contre le sien. Ce simple contact déclencha des réactions en chaîne.
Frissons, soupirs, grognements de plaisir...
Son regard accroché au sien, il la pénétra lentement, sensuellement, retenant son souffle. Kate se mordait les lèvres pour retenir les sons qui montaient dans sa gorge. Encore étourdie de son premier orgasme, elle sentait son corps en réclamer plus. Elle l'emprisonna avec ses jambes, l'une de ses mains accrochée à son dos, l'autre noyée dans ses cheveux.
Ils explosèrent enfin, en une parfaite synchronisation, au comble du plaisir. Elle se colla à lui, nichant son nez dans son cou. Se régalant de l'odeur de sa peau, de la douceur de ses mains. Il l'encercla de ses bras possessifs pour la nicher un peu plus contre lui. Elle se colla contre lui, mélangeant ses jambes aux siennes pour se blottir davantage au creux de ses bras, son visage contre sa peau. Et c'est ainsi que le sommeil les surprit.
