Bonjour à toutes !

Non non, vous ne rêvez pas, c'est bien moi avec une nouvelle histoire !

Je veux avant tout vous remercier pour le soutien que vous m'avez apporté quand j'allais mal, et quoi de mieux qu'une histoire pour m'excuser de mon silence si long ?

Un merci particulier à puceron52, Erika shoval, Evelyne-raconte et Stella82.

En espérant que l'histoire vous plaira…

Tout l'univers des Cullen appartient à S. Meyer.


Chapitre 1

Pov-Edward

Je me frottai les yeux, épuisé. Ma journée avait été exténuante, pour plusieurs raisons. Heureusement pour moi, il me restait encore un jour de travail avant un week-end bien mérité. Il fallait vraiment que je songe à demander des congés à mon supérieur. Cependant, je ne pouvais pas encore dormir : je devais rentrer chez moi. J'habitais dans la maison de mes parents, dans la minuscule ville de Forks, à une heure de route de Port Angeles. Mes parents, quant à eux, vivaient en ce moment à Seattle, mais ils projetaient de revenir à Forks, lorsque ma soeur aurait terminé son périple.

Oui, parce que je dois dire que ma famille est compliquée. Ma soeur, Alice, avait décidé de faire un grand voyage à travers les États - Unis, pour fêter la réussite de ses études. Elle avait emmené dans ses bagages son mari, Jasper, rencontré à la fac de médecine un jour où elle était venue me chercher après les cours. Il faisait partie des rares personnes à pouvoir la calmer. Rassurez-vous, Alice n'était pas folle, elle carburait juste à l'excitant. Il fallait la voir en action pour comprendre, mais elle avait le cœur sur la main. Mes parents, Carlisle et Esmee, étaient à la retraite, et en profitaient. Eux aussi voyageaient parfois, ou s'occupaient de nous. Et il y avait mon frère. Mes parents l'avaient adopté quand il avait sept mois, lorsque ses parents étaient décédés dans un accident de voiture. Son père était mort sur le coup, tandis que sa mère avait succombé à ses blessures le lendemain, confiant son fils unique au docteur qui s'était si bien occupé d'elle. Quand l'accident avait eu lieu, Emmett était chez une nourrice, et Carlisle lui avait tout expliqué à ses douze ans. Emmett avait bien réagi : prenant ça au sérieux, il avait affirmé que ses parents biologiques le regardaient grandir grâce à ses parents adoptifs. J'étais dans le ventre de ma mère lors de l'accident, et Alice même pas encore commandée.

Je passai le panneau d'entrée de Forks puis, après quelques mètres, m'engageai sur un petit chemin de terre. Au bout de celui-ci s'élevait la maison, plutôt grande, que ma mère s'était fait un plaisir et un devoir de rénover entièrement. Elle était très lumineuse, puisqu'Esmee avait mis de grandes baies vitrées dans chaque pièce : la cuisine, l'immense salon/salle à manger, le bureau de notre père, les chambres, et la salle de jeux. D'une vieille baraque abandonnée depuis des dizaines d'années, ma mère avait su en faire un bijou, mêlant technologie et ancien. J'aimais beaucoup cette maison, et voulais y vivre toute ma vie si je le pouvais.

Une fois la porte passée, je posai les clés sur le petit guéridon, balançai mes chaussures tout en avançant, avant de lancer mon manteau sur un des deux divans. D'un mouvement du poignet, j'attrapai la télécommande et mis le résumé des matchs sportifs de la journée que je commençai à regarder, me motivant silencieusement à me lever et aller me préparer à manger. La femme de ménage avait sûrement fait de bons petits plats, il fallait juste que je les trouve et les fasse réchauffer si ça me plaisait. En effet, ma mère avait tellement peu confiance en moi pour me faire moi-même à manger des plats équilibrés qu'elle avait demandé à Natalia de le faire.

Je me réveillai en sursaut, sûrement sorti du sommeil par les gargouillis de mon estomac grognant qu'il avait besoin d'être nourri. Encore engourdi de sommeil, je me levai en m'étirant et allai à la cuisine. Par bonheur, Natalia avait laissé une part de poulet au citron avec du riz et des haricots verts. Quand ce fut chaud, je mangeai tout en vitesse pour pouvoir aller me coucher. En moins d'un quart d'heure, je fus prêt à me mettre au lit, me glissant avec délice dans les draps.

Le réveil sonna, me faisant grogner de mécontentement, parce que j'aurais bien aimé dormir encore une heure ou deux. Je me levai quand même, avant de passer par la salle de bain prendre une douche qui me réveillerait. Une fois propre, je partis m'habiller puis descendis me préparer un café que je dégustai avec des toasts grillés au miel. Un coup d'œil sur l'horloge m'apprit que si je ne partais pas de suite, je serais en retard. Alors sans me préoccuper de la table, que Natalia nettoierait lorsqu'elle viendrait faire le ménage, j'enfilai mon manteau et filai au garage pour monter dans la voiture et démarrai. Le trajet jusqu'à l'hôpital de Port Angeles se fit sans encombre, et me sembla court puisque j'étais bien réveillé maintenant.

-Hey Eddy ! S'écria une voix bien connue alors que je sortais du vestiaire où j'avais déposé mes affaires et pris ma blouse.

Je me tournai pour voir arriver Emmett, tout sourire, qui ouvrait ses bras.

-Arrête de m'appeler comme ça, grognai-je. Et bonjour à toi aussi.

Emmett était un très bon infirmer de puériculture. Il n'avait pas son pareil pour amuser les enfants pendant les soins, rendant ces actes moins douloureux, moins pesants. Il avait gardé son âme d'enfant, alors il savait se placer à leur niveau pour les divertir et détourner leur attention. Pour ma part, j'étais pédiatre, parce que j'aimais les enfants même si je n'en avais pas encore.

Je me préparais à faire ma tournée du matin, pour voir comment s'était passée la nuit de mes petits patients. Il y avait tous types de pathologies, aussi tout pouvait arriver. Les internes arrivèrent rapidement les uns après les autres, puis accompagnés de deux infirmières nous commençâmes à passer dans les chambres. La nuit s'était relativement bien passée, et à part un vomissement et un pipi au lit, il n'y avait rien eu. Les internes décrivaient ce qu'ils supposaient qu'il fallait faire pour guérir tel ou tel cas, et j'approuvais ou non. Parmi mes patients, j'avais bien sûr mes préférés, mais je ne le montrais pas forcément pendant les visites, les internes et les infirmières n'ayant pas besoin de tout savoir sur ma vie.

Parce qu'il faut savoir que tous mes faits et gestes étaient épiés, par presque toutes les femmes du service (et d'autres services également), et même par quelques hommes. Selon mes parents, et la plupart des gens à qui j'avais demandé, j'étais beau, même très beau, bien proportionné, intelligent, avec des yeux magnifiques et des cheveux soi-disant superbes, que je trouvais personnellement pénibles à coiffer. Une fois la visite terminée, je remplis les dossiers, en ignorant les regards curieux du personnel soignant.

-Est-ce que vous voulez un café docteur Cullen ? Demanda une aide soignante en se penchant par-dessus le comptoir, aguicheuse, mettant sa poitrine en avant.

-Non, pas si tôt, sinon je vais sauter partout.

La fille se mit à rire, avant de comprendre que je ne m'intéressais pas à elle. Une jeune infirmière étudiante arriva timidement, puis elle me tendit un document, pour ensuite expliquer ce qu'elle attendait, tout en se dandinant, mal à l'aise.

-J'ai besoin qu'un médecin évalue mon travail sur deux jours. Je sais que vous êtes très pris, mais je sais aussi que vous êtes très compétent.

Je parcourus rapidement le document du regard, et m'arrêtai sur le nom de famille de la jeune fille.

-Williamsboth ? Votre nom me dit quelque chose...

-Vous avez soigné mon petit frère il y a cinq mois, quand il est arrivé aux urgences.

En effet, quand un enfant se présentait aux urgences, il n'y avait pas de pédiatre rattaché au service, aussi étais-je celui qui descendait et s'occupait du cas. Je me souvenais à présent de ce petit garçon de cinq ans qui avait avalé une pile.

-Je vois. Eh bien, si vos horaires correspondent avec les miens, je ne vois pas d'inconvénient à vous évaluer. Pour les deux heures à venir, j'ai des consultations, ensuite j'aurais une demi-heure à vous consacrer pour évaluer les actes.

Le sourire de la jeune fille fut éclatant, puis elle partit toute guillerette. Cela faisait longtemps que l'on n'était pas venu pour essayer de me séduire, mais pour mes compétences. Je sentais aussi qu'il y avait de la reconnaissance, et ça faisait du bien aussi, en ces temps où l'individu était devenu égoïste. Je partis ensuite dans mon bureau pour débuter mes rendez-vous. Ceux-ci se passèrent bien : j'auscultais d'abord l'enfant, je lui posais des questions, ensuite je questionnais les parents, je regardais les clichés médicaux ou des résultats de telle ou telle analyse si j'avais prescrit des examens, puis je donnais mes conclusions, et soit je demandais d'autres examens, soit je donnais un traitement plus adapté à la situation, soit j'hospitalisais l'enfant si son état le nécessitait, ou encore je donnais un nouveau rendez-vous pour plusieurs années après. Je préférais toujours ce cas, parce que ça voulait dire que mon petit patient allait mieux.

Je fis sortir le dernier patient et sa famille de mon bureau, pour trouver la jeune étudiante en face de la porte. Je pris le temps de finir mes comptes-rendus, et j'eus l'agréable surprise de voir la future infirmière ranger les jouets que les enfants avaient sortis.

-Comment vous appelez-vous ? M'enquis-je.

-Elisabeth, répondit-elle.

-Eh bien Elisabeth, dis-je en me redressant, si nous allions voir votre travail ?

La jeune fille rougit sous mon regard, avant de se diriger vers une chambre où il était l'heure de faire des soins. Une infirmière chevronnée était déjà sur place, et nous regarda entrer, méfiante.

-Est-ce ce que vous voulez bien guider ses gestes s'ils ne sont pas bons ?

L'infirmière diplômée recula de trois pas, afin d'observer la jeune Elisabeth qui commença. Je regardai quelques gestes, puis constatai que tout irait bien, alors je pus me connecter à internet avec mon téléphone pour vérifier si je n'avais pas de message tout en surveillant Elisabeth du coin de l'œil. Je griffonnais des remarques sur le document de synthèse qui permettait au médecin de noter l'étudiante, consciencieux.

Elisabeth me montra quelques soins sur un jeune patient volontaire dont le cas n'était pas grave, choisissant les soins les moins lourds. J'étais concentré sur les gestes de la jeune fille, vérifiant aussi que le patient n'avait pas mal, quand je reçus une énorme claque sur l'épaule, à deux doigts de me la déboiter.

-Emmett ! Grognai-je en me massant l'épaule. Tu ne peux pas t'annoncer, comme tous les gens civilisés ?

-Hey ! C'est pour ça que tu m'aimes : je ne suis pas comme tout le monde ! C'est tellement chiant quand on fait tout comme la majorité des gens. Tu viens manger ?

-J'arrive, le temps qu'Elisabeth termine de faire ce pansement compressif.

Mon frère me donna un coup de coude.

-Elisabeth, hein ? Murmura-t-il.

-Emmett ! Râlai-je doucement. C'est une élève.

-T'es un sacré rabat-joie, grimaça-t-il.

Cependant, il réussit à se taire durant les six minutes qui furent nécessaires à la jeune étudiante pour finir puis défaire le pansement.

-Vous voulez lire mes appréciations, ou est-ce que je garde la fiche d'évaluation ?

-Je la reprendrais ce soir, si ça ne vous dérange pas.

-Bien. Alors allez manger, mais donnez-moi votre numéro de bipper pour que je vous bippe lorsque je suis disponible, et si vous l'êtes aussi, alors nous poursuivrons votre évaluation.

Elisabeth me remercia pour mon aide, puis elle sortit du service. Je passai par les vestiaires, suivi par mon frère, ensuite nous allâmes à la cafétéria de l'hôpital. Comme d'habitude, Emmett chipa dans mon plateau, surtout le dessert et mes frites, tout en parlant.

-Alors, on essaye de mettre une étudiante toute innocente dans son lit ?

-Non, tu connais mes principes.

-Oui oui, je sais. N'empêche que tu laisses passer des tas de nuits chaudes en perspective ! Ah au fait, j'ai croisé Kate ce matin. Elle m'a demandé de te transmettre ses amitiés, et elle passera bientôt chez toi pour te voir en personne. Mais je te préviens, tu as intérêt à tout nettoyer, même désinfecter, dès son départ.

-Tu as vraiment un problème avec cette fille, ris-je. Moi je l'aime bien, elle est marrante, on dirait un enfant parfois, tout en étant adulte si on prend en compte le fait qu'elle sait parfaitement se servir d'une carte bleue. Et puis, avoue qu'elle a un beau physique. Une belle blonde aux formes voluptueuses, ça devrait te plaire, non ?

-Ouais, mais son cœur est pourri. Elle n'a aucun humour, parce que la petite blague que je lui ai faite ne lui a pas plu du tout, alors maintenant, elle cherche n'importe quel prétexte pour ponctionner sur mon salaire, ou m'engueuler. Je n'aime pas son regard aussi. Si tu veux coucher avec elle, surtout tu me le dis, que je puisse m'asseoir la prochaine fois sans être contaminé par sa méchanceté gratuite.

Nous continuâmes à manger en parlant de tout et de rien. Je sentais les regards des femmes sur moi, mais aussi sur Emmett qui avait également été gâté par la nature. Sauf que lui ne voyait jamais ces regards, parce qu'il ne voyait qu'une seule femme : la sienne, Rosalie. C'était elle l'adulte de leur couple. Elle tenait un garage automobile, mettant ses compétences en matière de réparation des voitures et son amour pour tous les véhicules au service des autres. Elle employait trois mécaniciens, tant son garage tournait bien.

Pour ma part, je n'avais pas l'envie de me caser, préférant "papillonner" sans exagérer ni être un goujat, et faire mon expérience. Alice désespérait de me voir avec une fille, pour pouvoir devenir amie avec elle, et Rosalie désapprouvait totalement mon comportement. C'était pour ces deux raisons que je ne ramenais jamais mes conquêtes d'un ou plusieurs soirs chez mes parents, préférant aller chez ladite conquête.

Je remontai en pédiatrie lorsque nous eûmes fini de manger. Emmett était sorti cinq minutes pour téléphoner à sa femme, tandis que je m'assurais que tout allait bien. Un nouveau patient était arrivé par le biais des urgences, alors j'allai lui faire un bilan. Ce fut rapide, l'état de l'enfant n'étant pas très grave, mais les papiers administratifs à remplir me prirent beaucoup plus de temps. Je fus interrompu plusieurs fois, soit par des infirmières, soit par des parents, soit par des confrères, mais finalement, je réussis à terminer avant mes consultations. Je téléphonai donc à mon supérieur, lui demandant une petite semaine de congés, qu'il accepta. Je n'avais pas pris de vacances depuis deux ans, alors il pouvait bien me permettre une petite semaine.

Je sortis de mon bureau pour prévenir le service que je serai absent la semaine suivante, quand une collègue se cogna contre moi. Grande, brune, la peau mate, Carla était l'archétype de la mexicaine.

-Oh, Edward ! S'écria-t-elle. Comment vas-tu ?

Carla minaudait, je savais qu'elle espérait me mettre dans son lit, mais pour ma part j'étais encore indécis, ne sachant si je voulais bien aller dans son lit. Lors d'une soirée arrosée peut-être, l'alcool me donnerait du courage. Elle était intelligente, mais je voulais désormais quelque chose de plus qu'une nuit de baise.

-Parfaitement bien, répondis-je. Que fais-tu ici ?

Quand je travaillais, je ne mélangeais pas la vie intime et la vie professionnelle. Alors je préférais parler boulot dès le début.

-Oh, un enfant qui a besoin d'être opéré de l'appendicite. Ça te dit qu'on prenne un verre un de ces jours ?

-Pourquoi pas... Mais ce ne sera pas pour tout de suite, je suis très occupé.

Elle hocha la tête, et allait se mettre à parler quand son bipper sonna, la rappelant en chirurgie. Je me rendis au bureau des infirmières, où celles-ci prenaient leur repas tout en surveillant le service.

-Mesdames, saluai-je, je voudrais voir le planning que vous avez fait pour la semaine prochaine, parce que je serai absent.

Je vis clairement que certaines étaient très déçues, mais l'une d'elle se leva et m'amena jusqu'au comptoir pour me donner le planning. Elle resta avec moi tandis que je regardais le document, faisant des corrections lorsque je le trouvais nécessaire. Il n'y aurait personne, mais je prévins Sydney, l'infirmière qui était venue avec moi, que si elles avaient un problème, elles pouvaient appeler mon numéro professionnel. Sur ce, mon premier rendez-vous de l'après-midi arriva, alors nous passâmes dans mon bureau.

La fin de journée fut comparable à beaucoup d'autres, mais au moins, je n'avais pas été appelé aux urgences. Finalement, j'avais supervisé l'intégralité des gestes qu'Elisabeth devait réaliser, m'évitant de revenir le lendemain. Emmett avait fini sa journée trois heures plus tôt, et il était désormais dix-sept heures trente. Je passai par le vestiaire, pris les affaires que je souhaitais récupérer pour les avoir pendant mes congés, puis descendis au parking souterrain, sifflottant en me rendant à ma voiture.

Je mis une bonne demi-heure pour sortir des bouchons sur la route principale qui permettait de quitter Port Angeles. C'était ainsi tous les jours, alors la meilleure chose à faire était de prendre son mal en patience sans s'énerver.

Une fois le panneau de la ville dépassé, j'appuyai sur l'accélérateur, pressé d'arriver. J'avais déjà des projets pour la semaine à venir : faire de longues grasses matinées, sortir le soir à Port Angeles, peut-être me trouver une fille, et m'affaler sur le divan pour m'abrutir devant la télé. J'étais encore en train de méditer sur mon emploi du temps quand un bruit bizarre se fit entendre. Espérant que ce ne soit pas le moteur, je ralentis, mais le bruit était là, et la voiture tirait sur la droite. Je décidai de m'arrêter sur le bord de la route, puis je descendis du véhicule et ouvris le capot, essayant de trouver la faille. Ne voyant rien qui fume ou qui coule, je décidai de faire le tour de la voiture, et remarquai que le pneu avant droit était complètement à plat. Comprenant que la soirée allait être longue, j'allai récupérer la roue de secours et le cric dans le coffre.

-Je ne pouvais pas mieux commencer mes vacances, soupirai-je. Génial ! Pourquoi Rosalie n'est pas là quand on a besoin d'elle ?!

J'aimais bien la femme d'Emmett, à petites doses. Alors penser à elle avant de penser à mon frère était assez ironique, parce qu'Emmett était fort comme un bœuf. Je m'attelai à changer la roue, difficilement je l'avoue, et j'étais en train de serrer les écrous lorsque je crus entendre un gémissement. Je regardai autour de moi, mais ne voyant rien, je continuai ma tâche. Il faisait presque nuit à présent, les arbres n'étaient plus que des ombres. Je remis l'enjoliveur, me relevai et plaçai la roue crevée dans le coffre, puis fermai le capot arrière. Cette fois-ci, je perçus distinctement le gémissement, ce qui me permit d'entendre d'où il venait. En faisant quelques pas, je distinguai une silhouette couchée sur le sol, dans une position bizarre. Mon instinct de médecin m'ordonna de courir vers cette silhouette.