"Même si tu me bats aujourd'hui, d'autres viendront pour te battre !"
"Alors je les détruirai à leur tour ! … Tu es fichu !"
"C'est là ton erreur Zeke ! C'est toi qui es battu !"
Et le coup final.
One last chance, just for you
Chapitre 1
Alors nous nous retrouvâmes dans le désert de l'ouest. Surpris. Oui, je l'étais pour le moins. Pourquoi ? Comment ? Où était passé le sanctuaire ? Le village de Doby ?
Et ce grand vide dans mon cœur ?
Je venais de battre Zeke, je le comprenais. C'en était fini de lui. Et cette fois, définitivement. Je l'avais exterminé.
Est-ce cela qui me faisait si mal ? Était-ce cela le vide dans mon cœur ?
Ils parlaient vaguement autour de moi, demandaient ce qu'il s'était passé exactement, où on était, pourquoi... Les entendais-je ? Oh mon dieu non...
Je regardais devant moi. Zeke... l'avais-je vraiment tué ? C'était mon but depuis le début... non, mon devoir. Je devais le faire.
La poussière rouge volait autour de nous, mais était-ce vraiment là la cause de ma gorge sèche ? De mon incapacité à respirer correctement ? J'étais désorienté. Pourtant, j'étais aussi parfaitement conscient de la situation.
"Yoh," me dit une voix plus douce qu'à l'ordinaire. Une voix familière. Qui fut accompagnée par une main sur mon épaule. "Ça va ?" C'était Anna, je la reconnaissais maintenant.
"Hum, je suppose."
Et j'essayai de rire, comme d'habitude. Mais cette fois, je n'y arrivai pas. Le rire ne passa pas ma gorge, et mon sourire fut déformé sur ma face.
Alors je vis ses yeux s'écarquiller alors qu'elle regardait droit devant nous. Qu'avait-elle vu ? J'avais peur de tourner mon regard vers ce qu'elle voyait... Mais je n'y tins plus.
La poussière rouge s'était dégagée pour découvrir devant nous un corps familier, trop familier. Mon souffle fut coupé, mon cœur se contracta douloureusement et mes pensées s'agitèrent. Alors je le vis, lui, Zeke. Allongé à même le sol chaud.
"C'est pas possible..." murmurai-je pour moi-même. Le roi des esprits ne l'avait finalement pas absorbé et détruit ? Il l'avait laissé filer ? C'était trop beau pour être vrai.
Une seconde, puis deux, et enfin je me mis à courir vers lui. Je parcourus rapidement les quelques mètres qui nous séparaient et tombai à genoux devant lui.
"Zeke..." Ses yeux étaient clos, sa bouche entre-ouverte. Deux filets de sang, comme les sillons que laissent les larmes amers qui ont coulé, entachaient ses joues de marbre. "Zeke..." répétai-je en approchant ma main de la sienne, nue sur la terre brûlée.
