Bonjour mes chers Cobayes !

Bienvenue sur cette nouvelle fic, qui se présente comme la suite de « Les lois de l'improbabilité ». Si vous tombez sur cette fic sans avoir lu la précédente, je vous conseille sa lecture, pour plus de fluidité !

Pour les masochistes qui ont suivi les premières aventures de notre duo d'insupportables, je suis ravie de vous retrouver pour la suite de leurs histoires…

Je risque de poster à un rythme parfaitement aléatoire, et vous m'en voyez désolée !

J'attends tous vos pronostics avec impatience!

Bonne lecture!


Prologue.


Trois détonations se succédèrent et emplirent l'air de leur écho menaçant.

Les balles fusèrent, arrêtées de justesse par un mur d'énergie contre lequel elles explosèrent sans retenue.

Le mercenaire siffla d'admiration avant de rengainer ses deux semi-automatiques avec dextérité.

- T'aimes pas les baballes ? Tu préfères ça? railla-t-il en agrippant deux katanas sanglés dans son dos.

Sans attendre la réponse à cette question purement rhétorique, il se jeta sur sa proie, comblant d'un bond la distance qui les séparait.

Loki se décala au dernier moment pour éviter l'assaut, mais, ralenti par la fatigue et la douleur, il ne put empêcher Wade de percuter son épaule, les envoyant tous deux rouler au sol.

La situation n'était pas bien brillante, et le Jotun sentait les dernières miettes de sa maigre réserve de magie s'effriter.

Une lame effleura sa gorge, pour y imprimer un infime sillon pourpre et brûlant. La peur le ramena à la réalité de l'instant.

Il repoussa son adversaire d'un coup puissant et se redressa, projetant un faible éclair bleuté sur son agresseur.

L'homme, drapé dans sa combinaison noire et rouge, refusa de mourir. Le tissu prit feu il se donna de grandes claques pour l'éteindre, pas ralenti le moins du monde.

Divers propos aberrants qui se voulaient humoristiques coulèrent de ses lèvres, mais Loki ne l'écoutait pas, concentré sur une solution de repli viable.

Ses yeux glissèrent sur le carrelage humide, sur la rangée d'éviers insalubres dont quelques-uns débordaient puis sur le plafond blanchâtre couvert de moisissures.

Ce mortel – pas si mortel que ça, de toute évidence- l'avait retrouvé. Ici. Dans le dernier endroit au monde ou quiconque connaissait le prince d'Asgard viendrait le chercher : les sanitaires pouilleux d'un hôtel miteux en plein milieu du Texas. Comment ?

Il avait cru pouvoir s'en débarrasser rapidement, mais la créature avait la peau dure, et ni la magie ni la force ne semblaient capables d'en venir à bout. Elle aurait dû périr mille fois, et pourtant ses chairs se ressoudaient à l'infini.

Comme pour appuyer ses pensées, le mercenaire souffla sur ses doigts qui dégageaient une odeur de carbone et resserra sa prise sur ses katanas.

Face à lui, sa proie reculait, les yeux agités comme une souris devant un chat. Il se délecta de cette image.

« Thor est carrément plus sexy. Les mystères de la génétique…Ça va être mon premier dieu. Sympa, sur le tableau de chasse… »

Quoiqu'à la réflexion, présentement, Loki ne ressemblaient en rien à l'impitoyable divinité conquérante qu'ils avaient connu à Manhattan, presqu'un an auparavant.

Les cheveux longs, sales et emmêlés, il était d'une maigreur affligeante. D'immenses cernes pesaient sur son visage, violacé par endroit en souvenirs de combats récents.

Son éternelle élégance n'était plus qu'un lointain souvenir. Privé de sa cape, de sa tunique de cuir et de son célèbre casque, il ressemblait à n'importe quel humain maladif. Un simple tee-shirt noir, trop grand, couplé à un jean délavé, le privaient de son aura charismatique.

« Tu parles d'une déchéance… »

Wade se pencha sur le côté pour éviter un nouvel éclair, plus faible encore que le précédent.

Bientôt, l'épuisement aurait raison de sa victime et il n'aurait plus qu'à lui porter le coup de grâce.

Il l'avait traqué, et s'était tapi en attendant le bon moment. Ses concurrents l'avaient devancé, s'étaient épuisés face au sorcier et une bonne partie d'entre eux avaient trouvé la mort. Il n'avait plus eu qu'à se présenter, seul et souriant, pour cueillir un Loki à bout de forces, tellement affaibli qu'il se révélait même incapable de se téléporter.

Les katanas entamèrent leur danse fétiche. Les reflexes et la constitution du Jotun lui permirent d'éviter les coups mortels, sans parvenir à se défendre contre de nombreuses agressions mineures qui achevaient de le briser.

- Bon ben, c'était bien rigolo mon pote, mais j'ai hâte de toucher ma récompense pour ta capture… Si tu ne m'en veux pas…

Il leva le katana au-dessus de sa tête, prêt à porter l'ultime coup.

Loki le fusilla du regard, le front trempé de sueur !

- Jamais !

Sur un ultime sursaut de volonté, il puisa chacune des ressources disponibles dans cette enveloppe charnelle qui l'abandonnait peu à peu.

Une seconde après, Wade se retrouva seul face à une cabine de douche désaffectée, le sabre toujours en l'air.

Il éclata de rire.

- Un vrai petit serpent, il se faufile entre mes doigts…

Hilare, il rengaina ses armes et observa son reflet bien amoché dans un miroir ébréché. Déjà, son facteur guérisseur apaisait les brûlures laissées par la magie du Jotun.

« Il m'a fait perdre un bon paquet de pognon, mais au moins je me suis bien marré. Et puis, la chasse ne fait que commencer… »

Sur cette pensée extrêmement jouissive, il quitta l'hôtel d'une démarche assurée, sifflotant un célèbre air de jeu vidéo.


Loki tituba et s'écroula sur le premier meuble venu.

Une quinte de toux incontrôlable la parcourut. Lorsqu'il ouvrit les yeux, du sang maculait ses lèvres et l'émail blanc de l'évier.

Sa vision se brouilla et ses mains se mirent à trembler, bientôt imitées par le reste de ses membres.

L'air ne parvenait plus à ses poumons, le monde se fardait noir, son sang s'épaississait dans ses artères…

Ses veines palpitaient, grises et saillantes sous sa peau laiteuse, comme si on y avait injecté du plomb. Il se sentit glisser au sol, incapable de contrôler son propre corps.

Il venait de consumer son dernier atout.

Sa tête bascula contre le mur crépit.

Il ne pourrait pas se téléporter avant vingt-quatre heures. Il avait déjà failli y rester cette fois-ci…

Il ne tiendrait plus très longtemps. La traque durait depuis plus de six mois. Il s'était battu, il avait fui, mais ses poursuivants revenaient sans cesse. Non content de devoir éviter les fourmis de Midgard et les Asgardiens, dont son propre frère, qui le recherchaient toujours pour le punir de l'invasion chitauris à Manhattan, il y avait ces dizaines, ces centaines de mercenaires, seuls ou en groupe… Si l'idée de finir sa vie au fond d'une cellule à Asgard n'était pas réjouissante, elle apparaissait comme une promenade de santé face à ce qui l'attendait si les mercenaires le remettaient à leur employeur. Il lui fallait une solution il ne pourrait fuir éternellement.

Mais quelle solution lui restait-il, à part la mort ? Un suicide aux accents tragiques ? L'idée le chatouilla, étrangement réconfortante. Il n'avait pas consommé de pomme d'or depuis des siècles. L'immortalité n'était plus qu'un lointain souvenir, et la perspective de sa propre fin l'apaisa plus que de raison.

Il n'y avait pas de solutions. Le prochain mercenaire qui le trouverait ferait fortune, et il finirait ses jours comme il les avait commencé seul et méprisé de tous.

Abattu, frigorifié et désespéré, il aurait volontiers versé une larme. Mais voilà bien longtemps qu'il n'avait plus de temps ou d'énergie à consacrer aux lamentations.

Il se sentit glisser et s'allongea à même le sol dur et froid, pour se laisser emporter par un sommeil agité et constellé de rêves glauques.


Voilà pour ce prologue ! Dès le prochain chapitre, nous retrouverons Tony et sa lutte acharnée contre son amnésie…

A très vite,

Laukaz.